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Colmar : corps de garde - vue générale
Photo Pierre Jacob - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
À l’origine, on trouve ici la chapelle Saint-Jacques, dans un cimetière aménagé au sud de la collégiale Saint-Martin. En 1308, on supprime une partie de ce cimetière, on exhume et entasse les ossements dans le sous-sol voûté de la chapelle. Après l’interdiction des cimetières dans les agglomérations on transforme, en 1575, la chapelle en bâtiment civil. Au-dessus de l’ancien ossuaire, sont aménagées des pièces pour le corps de garde au rez-de-chaussée, et des pièces d’apparat à l’étage, qui reçut une loggia.
Le portail principal a un entablement reposant sur des colonnes toscanes, dont les socles sont ornés de têtes de lions. Son fronton, composé d’entrelacs de volutes fantastiques qui encadrent un médaillon à buste, touche presque l’amortissement de la loggia, une pièce maîtresse pour la Renaissance sur le Rhin supérieur. Son plan est rectangulaire, avec au centre trois pans d’octogone. Elle s’ouvre par cinq arcades cintrées séparées par des colonnettes corinthiennes.
Reposant sur des consoles à palmettes, elle est munie d’un garde-corps orné de motifs de ferrures, d’écussons de rosettes et de têtes. Elle est voûtée de croisées d’ogives, dont la clé de voûte porte les initiales BM, pour Michel Berck ou Berckheim, l’architecte de la ville. Plus à droite se trouvent la porte en segment d’arc, au millésime MDLXXV (1575), et derrière, un rare exemple d’escalier à vis en bois, qui mène à l’étage. Ce dernier a été compartimenté mais conserve des éléments décoratifs anciens, telle une niche en arc brisé à décor peint.