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Le monde des villes :
cadre politique, économique et social

Strasbourg : Neubau - vue actuelle

Strasbourg : Neubau - vue actuelle
Photo Pierre Jacob, 2007 - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

Le rez-de-chaussée servit de galerie commerciale aux boutiquiers et artisans jusqu’à la Révolution. L’affectation définitive des salles des premier et deuxième étages sera décidée en 1588.

Ce n’est qu’après la démolition de la Pfalz en 1781 que le Neubau devient hôtel de ville à part entière, mais pour une courte période, jusqu’en 1793, ce qui lui a valu d’être dévasté par les révolutionnaires en 1789.

La vente du bâtiment en 1795 contribuera à faire disparaître une partie de ses aménagements intérieurs. Il deviendra le siège de l’hôtel du commerce en 1808. Ceci entraîne dès 1809 la disparition de l’unique accès à l’étage, une tour-escalier dans l’angle nord-est de la cour intérieure. En 1868, on augmente la façade sur place de quatre travées identiques à gauche pour intégrer à l’ensemble l’aile sud, rue de l’Arbre Vert, et fermer le quadrilatère.

En effet, la construction de 1585 ne comportait que deux ailes en équerre sur la place et la rue des Serruriers, plus quelques dépendances. Dans le contexte architectural de l’époque, ces ailes détonent par leur parti pris d’horizontalité et une ordonnance classique à trois niveaux. On ne saurait mieux saisir le caractère moderne de cette architecture qu’en la comparant à l’aile droite de l’Œuvre Notre-Dame, par Hans Thomann Uhlberger, un édifice contemporain respectant encore les canons de la Renaissance germanique. Ici, la façade sur place compte désormais seize travées de fenêtres, le portail non axial se situant au niveau des neuvième et dixième travées. Flanqué de deux colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, il est surmonté d’un fronton triangulaire amorti par deux lions et au sommet un buste de Mercure, remplaçant une statue en pied.

Au niveau des allèges, la base des pilastres est sculptée de pointes de diamants ou de masques sur fond de cartouches à cuirs découpés. On sait qu’à l’origine ces allèges étaient peintes par Wendel Dieterlin de scènes allégoriques relatives au bon gouvernement, thème souvent décliné sur les lieux du pouvoir.

L’identité du concepteur a donné lieu à des spéculations. Mais de fortes présomptions parlent en faveur de Hans Schoch, seul architecte antiquisant sur la place.

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