Le pouvoir royal et l’architecture

Ensemble monumental, caractéristique de l’architecture classique française, la façade principale dégage une impression de majesté, d’harmonie, de symétrie et de rigueur. Le prince–évêque cherche par là à donner au bâtiment l’apparence d’un palais pour rappeler l’importance de sa fonction.

La monumentalité est suggérée par l’alignement de dix-sept travées mais aussi la présence de quatre colonnes corinthiennes d’ordre colossal. L’importance de l’avant-corps central est matérialisée par la présence de colonnes, d’un fronton triangulaire et d’un toit en dôme. Les deux avant-corps latéraux sont soulignés par deux larges balcons à la française.

Le premier étage est l’étage noble avec ses fenêtres hautes aux clefs bombées : il correspond aux appartements d’apparat ou grands appartements, organisés sur le modèle de l’étiquette versaillaise et réservés aux grands personnages de passage, en premier lieu Louis XV qui effectue en 1744 à Strasbourg un voyage triomphal marqué par des fêtes mémorables. On y trouve en particulier la chambre du roi, chef d’œuvre de la décoration française du XVIIIe siècle.

Un corps de bâtiment, plus bas d’un étage et qui vient s’appuyer sur le pavillon de gauche, est éclairé par une large baie en plein cintre surmontée d’une voussure au riche décor sculpté. D’une ostentation quasi-baroque, elle n’est pas sans rappeler celle qui orne le portail d’honneur de l’hôtel de Klinglin. Cette annexe abrite la bibliothèque du palais ainsi que la chapelle du prince-évêque.