Retour à Les Temps modernes
Strasbourg : palais des Rohan - portail d'honneur
Photo Giljean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
C’est la façade d’entrée de l'édifice qui, par son décor, fait le plus explicitement allusion à la fonction de résidence épiscopale.
Logé au centre d’un hémicycle, un portail monumental, traité comme un arc de triomphe, reprend, de façon plus somptueuse, celui de l’hôtel de Soubise à Paris. Paré de superbes vantaux en chêne, il est encadré par des colonnes accouplées et baguées d’ordre toscan. Deux corps de bâtiments en quart de cercle, surmontés d’une terrasse avec balustrade et sur la façade desquels s’inscrivent, dans des panneaux rectangulaires, des trophées monumentaux, le relient à deux pavillons d’angle cubiques coiffés d’un toit à la Mansart.
Le portail est couronné par d’impressionnants groupes sculptés, œuvres du sculpteur parisien Robert le Lorrain et de son équipe. Ceux-ci ont pour mission de rappeler que le maître des lieux est à la fois un prêtre, qui déploie des vertus théologales, et un prince temporel, détenteur lui, par principe, de vertus cardinales. La statue à gauche, portant la croix et le livre des Évangiles, symbolise la Foi, vertu théologale par définition. À droite, on découvre une femme assise sur un lion conduit par un enfant : elle symbolise une vertu cardinale, la Clémence.
À noter qu’à l’intérieur de cet ensemble classique s’invitent des éléments rocaille (trophées, agrafes et consoles), mais surtout baroques : l’incurvation de l’hémicycle, les colonnes toscanes et les grandes statues gesticulantes qui trahissent l’influence du sculpteur romain Le Bernin.