Le pouvoir royal et l’architecture

À Strasbourg, les hôtels particuliers sont nombreux dans la rue Brûlée qui devient ainsi, en quelque sorte, le faubourg Saint-Germain de la ville. Celui du prêteur royal François-Joseph de Klinglin, personnage aussi véreux que prétentieux, est de ceux-là.

Pour son hôtel, il achète à très bas prix un terrain communal, utilise les ouvriers municipaux et le matériel acheté par la ville et, une fois la construction terminée, revend l’immeuble à celle-ci tout en gardant l’usufruit pour lui et sa famille. Il est arrêté à la suite d’une dénonciation et ce malgré la protection effective de la cour de Versailles. Il meurt subitement au cours du procès qui fait alors scandale.

Joseph Massol, évincé des projets de l’hôtel édifié entre 1731 et 1736 par Jean-Pierre Pflug construit, quelques temps plus tard, en 1747, le splendide portail d’honneur. Les deux piliers rectangulaires, ornés de trophées sculptés et surmontés de lions couchés –œuvre du sculpteur Leprince– sont reliés au portail proprement dit par une majestueuse arrière-voussure à refends qui va en s’élargissant vers le haut où s’épanouit un beau cartouche autrefois armorié.