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Le pouvoir royal et l’architecture

Strasbourg : palais des Rohan - cour d'honneur

Strasbourg : palais des Rohan - cour d'honneur
Photo Giljean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

On retrouve dans cette façade entièrement en pierre le classicisme de la précédente, mais comme adapté cette fois à la vie privée du prince-évêque. Aussi l’arrangement général présente-t-il un caractère intime avec des lignes calmes, sobres et régulières : une façade plus courte, une élévation ne comportant que deux étages à cause de la déclivité du terrain. Ici, point de colonnes mais des pilastres.

Pour éviter la monotonie l’architecte a, une fois de plus, mis la partie axiale en légère saillie et l’a affublée de pilastres d’ordre ionique au rez-de-chaussée mais d’ordre corinthien au premier étage. Il l’a couronnée d’un fronton triangulaire surmonté de deux statues couchées, qui sont des allégories de la Force à gauche (faisceaux d’armes) et de la Prudence à droite (miroir et serpent), les deux vertus cardinales du Prince. Seules les fenêtres du rez-de-chaussée sont ornées de mascarons parce qu’elles soulignent la présence des appartements privés du prince ou petits appartements, l’étage noble se situant cette fois, contrairement à l’usage, au rez-de-chaussée.

Les façades en retour, où prennent place les vestibules d’entrée, paraissent plus théâtrales avec leurs colonnes cannelées et accouplées d’ordre ionique, encadrées par des pilastres corinthiens. De part et d’autre, des murs à arcature aveugle masquent les bâtiments des communs, qui donnent sur de petites cours intérieures.

Le choix des couleurs s’avère presque politique : l’architecte réserve l’emploi du grès blanc de Wasselonne, imitant le calcaire d’Ile de France, à la façade et d’une manière générale aux parties les plus importantes. Il utilise le grès rouge de Soultz-sous-Forêts, bien plus courant, pour les communs et globalement pour les zones plus secondaires.

Concernant le toit, il faut remarquer l’introduction de l’ardoise dans une région où domine la tuile, le choix du comble brisé à la Mansart au lieu et place du toit très pentu à l’alsacienne. Volonté sans doute de montrer jusqu’à ce niveau de détail, les caractères originaux de l’art français.

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