Retour à Antiquité - Alsace
Centre monumental d’Augusta Raurica
Graphisme Pierre Jacob - Voir géolocalisation
Cette ville est aujourd’hui en Suisse mais son nom antique, Augusta Raurica, rappelle qu’elle était le chef-lieu des Rauraci, tribu de Haute-Alsace. Elle avait environ 15 000-20 000 habitants et s’étendait sur cent hectares. Elle avait été fondée formellement en 44 avant J.-C. par Munatius Plancus, mais n’a commencé à exister que sous Auguste, en 15 avant notre ère, sous le nom de Colonia Paterna Munatia Felix Apollinaris Emerita Raurica.
Comme c’est le cas pour toute ville romaine, en son centre, le quartier monumental regroupait les locaux destinés à la vie politique, économique et sociale. Augusta Raurica fut fondée à l’époque où ces centres monumentaux commençaient à se standardiser. On y trouve le forum, qui tend à se débarrasser des fonctions purement économiques au profit de la fonction politique. Dans l’axe de ce forum, une basilique est accessible par un des côtés. On y rendait la justice, on s’y réfugiait par mauvais temps, on y discutait affaires. Elle comportait trois nefs et plusieurs étages et succédait à une basilique plus ancienne. La curie, une des rares conservées, abritait le conseil qui gouvernait la ville. À l’autre extrémité du forum se dressait, encadré par un portique, un sanctuaire du culte impérial. Le tout était dominé par un théâtre, dont le mur de scène s’ouvrait sur un temple de type italique (50-75 de notre ère), les deux participant probablement au culte impérial. Ce temple à podium succédait à des sanctuaires carrés de tradition gallo-romaine, dont les fondations sont encore visibles. À l’est de cet ensemble se trouvaient les thermes des femmes. Plus loin, un marché alimentaire (macellum) avait reçu les fonctions commerciales expulsées du forum. Ce dernier a conservé une ligne de boutiques s’ouvrant soit sur la place dallée, soit vers l’extérieur. Au début du IIIe siècle, les habitants d’Augst s’offrirent au sud de la ville un amphithéâtre qui pouvait contenir 6 000 spectateurs.
Le centre monumental s’inscrivait dans un urbanisme typiquement romain, un damier de rectangles de 50 mètres sur 60 mètres.
À noter que le rempart, commencé à la fin du Ier siècle de notre ère, ne fut jamais terminé. Sa construction avait été commencée en réaction à celle du rempart d’Aventicum (Avenches), dans un contexte de compétition entre cités. Il avait donc une fonction de représentation, plutôt que de défense.