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Le Donon
Photo Pierre Jacob - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée
Ce sommet, point culminant des Basses Vosges (1009 mètres), a attiré les hommes dès la fin de la Protohistoire, mais c’est à l’époque romaine, du IIe au IIIe siècles, qu’il a livré le plus de vestiges. Ces derniers illustrent parfaitement les phénomènes d’acculturation qui ont eu lieu pendant la présence romaine.
Le déboisement récent a permis de préciser le tracé d’une enceinte qui prenait en écharpe la plate-forme inférieure et le sommet, où un rocher devait figurer le centre, le saint des saints du lieu de culte. Le Donon se trouvait à la rencontre de trois territoires gaulois (Triboques, Médiomatriques, Leuques).
Sur place, on peut distinguer trois bâtiments jalonnant ce qui peut avoir été un itinéraire sacré. Un premier édifice à plan basilical, en blocs de grand appareil en grès (bât. I), avec une construction annexe (bât. I bis), complétés par une source captée et un insolite puits en cône renversé auxquels on peut assigner un rôle cultuel. À mi-chemin, un édifice sans doute circulaire qui a laissé dans le rocher des trous de poteaux (bât. II). En contrebas, un bâtiment à charpente et toiture de pierre, à fonction indubitablement cultuelle (bât. III). Il devait exister une série de constructions secondaires. À proximité se dressaient de nombreux ex-votos en l’honneur de Mercure Vosegus, dieu celtique romanisé, et le plus vénéré au Donon. Le rocher lui-même présentait en bas-relief sur lequel était représenté l’affrontement d’un sanglier et d’un lion.
Le sanctuaire était dominé par Mercure, sous sa forme romaine ou associé à Teutatès/Ésus. On y a aussi trouvé les représentations d’un cavalier terrassant un monstre hybride, au sommet de colonnes à écailles, dont une a été reconstituée en 1930 et placée en face de l’hôtel en contrebas de la montagne.
Le pseudo-temple élevé en 1869 sur le rocher sommital par l’architecte Boltz a fini par devenir le symbole du Donon. Ce bâtiment tétrastyle d’aspect archaïque devait à l’origine abriter un musée lapidaire, dont les éléments sont aujourd’hui regroupés au musée Archéologique de Strasbourg.
Les fouilles dans l’entre-deux-guerres ont amplement contribué à une meilleure connaissance du site et à sa présentation. C’est de cette époque que date un exèdre bordé par huit copies de stèles anciennes, visibles à l’entrée du site.