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Strasbourg,
symbole de la germanisation (1871–1918)

Strasbourg : Stockfeld, cité-jardin

Strasbourg : Stockfeld, cité-jardin
Photo Giljean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

La réalisation de la Grande percée conduit à la nécessité de reloger les habitants des taudis que l’on fait disparaître. L’intérêt porté aux théories de l’architecture sociale de Ebezener Howard amène à concevoir la réalisation d’une cité-jardin. Celle-ci, qui s’étend sur 24 hectares en bordure de la forêt du Neuhof, comprend à l’origine 420 logements répartis dans 225 constructions de six modèles différents autour d’une grande place centrale.

Trois principes ont présidé à création de la cité : l’hygiène, l’espace et la lumière. On recherche l’équilibre entre le travail urbain et industriel et le travail de la terre dont les vertus campagnardes corrigent les effets des enfers urbains. D’où la grande importance accordée au jardin-potager accompagnant sur l’arrière la résidence : par l’appoint alimentaire qu’il fournit, il doit permettre de mieux équilibrer le budget du ménage. Un autre principe, à savoir l’implantation distincte des zones d’habitat et des voies de trafic, est appliqué ici : la cité n’est que bordée et non traversée par l’artère de drainage de la circulation. Le projet est réalisé selon un plan géométrique avec quelques courbes et un système d’îlots.

Les idées de composition asymétrique et de lutte contre la monotonie sont mises en œuvre ici par la combinaison de logements monofamiliaux contigus, c’est-à-dire érigés en bande, et de maisons jumelles isolées. Les premiers donnent lieu à de courtes rangées d’immeubles–barres devancés sur la rue par un espace destiné au jardinet. Un seul grand toit à faîte parallèle à la rue les recouvre, interrompu cependant par des faîtes transversaux de place en place. Pour éviter l’impression d’une trop grande surface de façade, on a emprunté à l’architecture villageoise alsacienne l’idée de placer un auvent au-dessus du rez-de-chaussée, rappel que vient compléter l’aménagement de pans de bois entre celui-ci et le toit.

La création de quelques commerces, de restaurants, d’une école et les couleurs variées des façades donnent à la cité des allures de village. Néanmoins, malgré la prolongation d’une ligne de tramway pour la relier au centre ville, la cité demeure à l’écart des trafics. Cet isolement relatif et l’insuffisance des commerces contribuent au manque réel d’animation et transforme la cité en cité-dortoir.

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