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Strasbourg,
symbole de la germanisation (1871–1918)

Strasbourg : vue de la place de l'Université vers le Palais impérial (1801)

Strasbourg : vue de la place de l'Université vers le Palais impérial (1801)
Elsass, Sébastien Hausmann. Strasbourg : Elsaessische Druckerei, 1901 - Voir notice originale BNUS

Phénomène nouveau et moderne pour l’époque : la croissance du bâti se fait aussi au profit des faubourgs et des banlieues par bourgeonnement à partir de noyaux ruraux et le long des voies de communication. Cette urbanisation accélérée est bien évidemment la traduction d’une forte croissance démographique nourrie par l’exode rural mais aussi par l’excédent naturel et l’arrivée massive d’immigrés allemands (40% de la population municipale au début du siècle).

L’agglomération voit sa population plus que doubler entre 1871 et 1914, passant de 80 000 à 180 000 habitants. Le développement des faubourgs est, lui, bien plus rapide surtout à partir de 1905.

À l’époque allemande Strasbourg se dote, sous l’impulsion des maires Back et Schwander, d’équipements modernes : adduction d’eau, gestion municipale de l’évacuation des déchets et ordures, construction d’une usine d’électricité, mise en place d’un réseau de gaz, de transports en commun (tramway électrique à partir de 1895), multiplication des constructions scolaires, édification d’un grand établissement de bains. Parallèlement, la ville connaît un essor économique sans précédent. Elle renforce sa fonction d’échanges, le développement du réseau ferroviaire en particulier consolidant sa position de carrefour régional. À l’agonie en 1870, le port renaît à partir des années 1880 mais cette fois à proximité du Rhin, dont le trafic a explosé. Strasbourg devient aussi une place financière non négligeable grâce à l’essor des banques régionales, à l’installation de banques et de compagnies d’assurances allemandes.

L’essor des industries n’est pas en reste en particulier des industries alimentaires (bière, conserves, meunerie) et métallurgique et de constructions mécaniques (la SACM à Graffenstaden, les automobiles Mathis). La fonction commerciale de la cité s’appuie sur un commerce de gros actif et les magasins spécialisés. Signe des temps, pas moins de quatre grands magasins ouvrent leurs portes au tournant du siècle. Le développement de son université, qui compte six facultés, assure à la métropole un rayonnement qui s’étend bien au-delà des frontières de l’Alsace.

Sur un plan stylistique, la croissance rapide de Strasbourg comme capitale du Reichsland tombe dans la phase finale de l’éclectisme européen. Dans les quartiers wilhelminiens, nous trouvons donc successivement ou parallèlement des réalisations néo-classiques, néo-renaissance et néo-baroques et, dans une moindre mesure, néo-gothiques ou néo-romanes. L’Art nouveau rejeté par l’architecture officielle connaît un épanouissement certain au début du XXe siècle. L’éclectisme se termine à Strasbourg par la floraison du néo-régionalisme. Les architectes sont en règle générale de véritables protées, qui jouent avec dextérité sur tous les registres.

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