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Strasbourg,
symbole de la germanisation (1871–1918)

Strasbourg : palais impérial - façade

Strasbourg : palais impérial - façade
Photo Jean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

Dans une ville désormais allemande, un bâtiment symbolisant la puissance et la magnificence impériales s’impose. Édifié sur les plans de l’architecte prussien Hermann Eggert, le palais impérial est inauguré en grande pompe par Guillaume II de Hohenzollern en août 1889.

De dimensions imposantes, il évoque la Renaissance florentine par sa façade presque entièrement ornée de bossages de grès jaune du palatinat et ses refends prononcés. Son caractère cubique pesant est à peine atténué par un dôme à l’impériale. Si le style du palais renvoie à l’histoire, les techniques de construction employées sont modernes : l’ensemble de la charpente et la poutraison sont métalliques et les plafonds sont en béton ou en grès.

Le programme sculpté de l’avant-corps résume la trilogie du nouvel ordre politique. Le fronton triangulaire abrite les armoiries du Reich allemand complétées par les monogrammes de l’empereur (W pour Wilhelm) et de l’impératrice (À pour Augusta de Saxe-Weimar). Les écussons de l’Alsace et de la Lorraine apparaissent sur les piliers carrés latéraux de la loggia à l’italienne.

Le premier étage de la résidence impériale est réservé au couple impérial. Il abrite les appartements de l’empereur et de l’impératrice, une salle d’audience, ou aula, et de grandes salles de réception. La présence de hautes fenêtres en plein cintre -dont les clefs sont ornées de symboles guerriers et d’une galerie en pierre qui longe l’étage dans sa totalité souligne le caractère noble du niveau. Au niveau des appartements impériaux, la galerie se mue en balcons.

Le décor sculpté pêche par son académisme, sa profusion et un grand mélange de styles. Au caractère très baroque des armoiries impériales qui surmontent les deux balcons se mêle une Antiquité présente dans les acrotères qui ornent les extrémités du fronton ou les tuiles conçues à l’imitation des tuiles grecques.

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