Strasbourg,
symbole de la germanisation (1871–1918)

La réalisation la plus prestigieuse de la municipalité en ce début de XXe siècle (elle aura coûté près d’1,5 million de marks) s’inscrit dans le contexte allemand d’une intense campagne en faveur de bains publics autour de 1900. Il convient effectivement de rappeler qu’à l’époque, les piscines répondent à une nécessité d’hygiène plutôt qu’à l’idée de détente ou de sport.

Tous les logements de Strasbourg ne sont pas encore équipés de l’eau courante. Quant aux baignoires, elles demeurent un luxe réservé à la bourgeoisie. La construction d’un établissement de bains répond donc aux besoins d’une grande partie de la population. Or, celle de Strasbourg augmente de plus de 50% entre 1870 et 1910.

Véritable temple de l’hygiène, ce vaste complexe construit par Fritz Beblo, architecte de la ville, juxtapose des volumes intérieurs variés répartis par pôles d’activités : entrée et baignoires, petit bassin pour dames, grande bassin pour messieurs, bains romains et études, bains médicinaux. Le décor intérieur mêle stucs, marbres et céramiques avec des inflexions néo-classiques et néo-baroques. Quant aux superbes vitraux, ils ont assez souvent une facture Art nouveau.