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Strasbourg,
symbole de la germanisation (1871–1918)

Page mise à jour le 24/06/2011

Strasbourg : gare centrale (v. 1919 ?) Strasbourg : bains municipaux Strasbourg : Stockfeld, cité-jardin Strasbourg : cité Spach
Strasbourg : banque régionale Strasbourg : siège de la compagnie d’assurances <em>Germania</em> Strasbourg : rue Foch Strasbourg : immeuble <em>Jugendstil</em>
Strasbourg : École des arts décoratifs Strasbourg : immeuble de rapport - 56, allée de la Robertsau Strasbourg : immeuble de rapport - 22, rue du Général de Castelnau Strasbourg : <em>maison égyptienne</em> - 10, rue Rapp

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En moins d’un demi-siècle, le tissu urbain de Strasbourg, comme son paysage architectural, connaît d’intenses transformations. En effet, dès 1871, le grand état-major allemand décide d’élever autour de la ville une enceinte fortifiée qui multiplie par trois la superficie du périmètre urbain (618 hectares contre 232 pour l’ancienne ville). Cette extension considérable s’avère d’autant plus nécessaire que la ville reste confinée dans sa cuirasse de pierre, l’enceinte fortifiée érigée aux XVIe et XVIIe siècles, alors que, depuis cette période, sa population a plus que triplé.

Par ailleurs, les autorités allemandes entendent, avec énergie et détermination, faire de Strasbourg une ville allemande, une vitrine de la germanisation, et la promouvoir au rang de capitale de la nouvelle terre d’Empire ou Reichsland. Dans les deux cas, il faut parer la ville d’édifices dignes de son nouveau statut, faire de la politique en investissant dans la pierre selon la formule allemande politik durch bauen.

C’est en même temps une manière de faire oublier les destructions provoquées par les bombardements de 1870, qui ont atteint gravement le patrimoine culturel et architectural de la ville (notamment destruction de la bibliothèque et de ses 400 000 volumes).

L’ambitieux plan d’urbanisme de Conrath, adopté en 1880, mobilise toutes les énergies et toutes les ressources. Le meilleur de tout ce que possède l’Allemagne sera juste assez bon pour l’Alsace-Lorraine écrit, à ce sujet, Theodor Fontane en 1871. On estime aujourd’hui à un milliard de marks de l’époque les dépenses engagées tant par l’État que par la ville et les particuliers.>

Après la reconstruction des édifices détruits ou endommagés en 1870, la priorité est donnée, entre 1875 et 1895, à la construction des édifices et équipements publics y compris municipaux. Le relais est pris au tournant du siècle par l’édification des villas, maisons de maîtres et autres immeubles cossus. Dans la décennie précédant la guerre, la construction des demeures modestes et des premières cités est plutôt privilégiée.

Commentaire des illustrations par Jean Klein.