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Page mise à jour le 24/06/2011
Altkirch est la capitale d’un pays de Haute-Alsace appelé le Sundgau. Possession des Habsbourg à partir depuis 1324, la cité sort très meurtrie de la guerre de Trente Ans, en particulier à cause des massacres, des incendies et des pillages commis par les Suédois. Rattachée au royaume de France après le traité de Westphalie, elle passe aux mains du cardinal Mazarin et de ses successeurs, qui deviennent seigneurs d’Altkirch et du comté de Ferrette. Mais, progressivement, ces derniers cèdent le pas aux représentants de l’administration royale. Le bailli seigneurial chargé de rendre la justice et de contrôler l’administration de la ville perd peu à peu ses prérogatives au profit du subdélégué représentant l’intendant et résidant à Belfort et du bailli du département. Altkirch, demeurant par ailleurs le siège de l’officialité de l’évêché de Bâle, reste tributaire sur le plan religieux de la métropole suisse.
La période de paix qui s’étend jusqu’à la Révolution permet d’effacer les destructions du passé, encore visibles à la fin du XVIIe siècle, par de nombreuses reconstructions. La population s’accroît approximativement de 50% entre 1720 et 1765, à l’instar de nombreuses petites villes d’Alsace. Alors qu’en 1669, la cité ne compte plus que 300 habitants, ce chiffre passe à 1 720 en 1801. En effet, après 1715, les disettes se font relativement rares et Altkirch vit un calme politique et militaire à peu près constant. Plus qu’au mouvement naturel, la ville doit cet accroissement à l’immigration rurale et l’arrivée de nouvelles familles d’origine françaises liée à l’administration et au stationnement des troupes. Grâce à la prospérité agricole revenue, et malgré les crises et les prélèvements fiscaux, la ville devient un lieu de foires important et s’enrichit. Si elle ne joue plus le rôle de forteresse, elle conserve cependant une série de fonctions sur le plan militaire : celle, en premier lieu, de centre de ravitaillement puis celle de ville d’étape et de garnison.
Au terme de la tourmente révolutionnaire, la ville reprend son développement (2 306 habitants en 1811, 3 200 en 1846) en renforçant d’une part sa fonction de centre agricole et d’échanges mais, de l’autre, surtout grâce à l’arrivée de l’industrie, nouvelle source de richesses. Dans la cité s’implantent les entreprises de tissages et de filature de Xavier Jourdain et quelques temps plus tard la fabrique des frères Gilardoni, les inventeurs de la tuile à emboîtement.
Commentaire des illustrations par Jean Klein.