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Second renouveau urbain : Strasbourg, exemple d’une métropole
(fin XVIIe-mi. XIXe s.)

Strasbourg : château de Pourtalès

Strasbourg : château de Pourtalès
Photo Giljean Klein - Voir géolocalisation - Voir base Mérimée

Ce château, qui n’est au XVIIIe siècle qu’un petit manoir de campagne, entre en 1802 dans le patrimoine de la famille Renouard de Bussières.

Le train de vie fastueux des Bussières et des Pourtalès exige, sous le Second Empire, un remodelage considérable au terme duquel le manoir se transforme définitivement en un château de plaisance qui évoque par certains aspects l’architecture de la Renaissance : les pavillons sont une nouvelle fois agrandis, le corps de logis est agrémenté d’un haut comble brisé à la Mansart, couvert d’ardoise et mansardé. Le château échoit à Mélanie de Bussières, comtesse de Pourtalès, par son mariage avec le banquier Edmond de Pourtalès-Gorgier, d’une famille de financiers suisses. Parfaite incarnation de l’élégance et de l’air du grand monde, l’une des reines de Paris sous le Second Empire et les débuts de la Troisième République, Mélanie, issue d’une vieille famille alsacienne de la banque (les Franck), reçoit beaucoup dans le château. Des noms illustres venus de toute l’Europe s’y retrouvent : Napoléon III, le prince de Metternich, le roi Louis II de Bavière, l’empereur Guillaume II, le roi et la reine de Belgique, le prince de Galles, le prince Napoléon, le prince Klemens von Metternich, Franz Liszt, Albert Schweitzer. Elle fait du lieu un cercle de culture française, durant l’annexion allemande, après la guerre de 1870.

Après le décès de son père Alfred, personnage important du monde de la vie politique et de l’industrie, en 1887, la comtesse Mélanie entreprend jusqu’en 1902 la modernisation du château. Au rez-de-chaussée est reconstruit, dans le grand salon central, un authentique décor Louis XVI par prélèvement des lambris et du mobilier d’époque dans les hôtels de Franck et d’Andlau-Klinglin. À côté, deux salons aux boiseries rocaille dits salon rouge et salon bleu forment le parterre et la scène d’une petite salle de spectacle privée. En 1907, Berninger et Kraft ajoutent une tourelle occidentale pour loger une grande bibliothèque lambrissée.

Le parc à l’anglaise, autrefois doté d’un plan d’eau et de statues de jardin, est le théâtre de plusieurs représentations. Il est centré aujourd’hui sur la sculpture contemporaine.

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