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Strasbourg : hôtel de la mairie et promenade du Broglie
Ill. Wagner, Grav. F-E. Simon, 1848 - Voir notice originale BNUS - Voir géolocalisation
L’ancien marché aux chevaux devient, en 1740, une promenade plantée, à l’initiative du duc de Broglie, commandant pour le roi de la province d’Alsace. Au XIXe siècle, elle est le centre de la vie publique strasbourgeoise et la seule promenade intra-muros. Les bourgeois et notables de la ville logent dans les élégants hôtels qui bordent la place.
Sous la monarchie de Juillet, elle subit des embellissements successifs visibles sur cette lithographie : l’établissement d’un trottoir bitumé, l’installation de l’éclairage au gaz et surtout la disparition du sale et puant fossé des tanneurs comblé à partir de 1838. Selon Adolph Seyboth, le maire Georges-Frédéric Schützenberger décida en 1839 d’orner l’allée centrale de la promenade avec les orangers de l’Orangerie. Il remplace également en 1846 les trois rangées de tilleuls dépérissants par quatre rangées d’ormes, de platanes et de marronniers. G.-F. Schützenberger est resté dans l’histoire de Strasbourg sous le nom de baimele-maire, le maire aux arbustes. Sa politique d’embellissement et d’assainissement de la ville fait en effet une large part à l’aménagement des promenades intra et extra-muros. L’exaltation romantique de la nature, l’attention socialiste au loisir des travailleurs urbains sans oublier des convictions hygiénistes guident sa politique. L’aménagement des promenades et des jardins s’inscrit dans cette époque hygiéniste où il s’agit alors, pour reprendre les termes du préfet de la Seine Rambuteau, de fournir aux citadins de l’eau, de l’air, de l’ombre.