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Page mise à jour le 24/06/2011
Le portail méridional est formé d'une double porte de style roman. Le programme iconographique subsistant après les dégradations révolutionnaires présente le roi Salomon trônant entre les deux portes encadrées par les allégories de l'Église et de la Synagogue. Ces deux œuvres datent du début du XIIIe siècle. La plupart des sculptures de ce portail ont été détruites pendant la Révolution : celles qui sont visibles aujourd'hui ne sont en fait que des reproductions, les originaux étant conservés au musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg.
Il faut attendre une date assez avancée du XIIIe siècle pour voir l'Empire s'ouvrir à une nouvelle vision plastique. Le chantier de la cathédrale joue un rôle déterminant entre 1225 et 1235, avec l'édification du portail du bras sud du transept. La rupture est brutale avec les artistes jusque-là réunis sur le chantier, fidèles à une conception romane. Un maître gothique est appelé à la cathédrale où il termine la chapelle Saint-Jean-Baptiste et le croisillon sud, élève le pilier des Anges et réalise une partie des sculptures ornant le portail sud.
Le style 1200 est marqué par une inspiration d'après l'antique. La liberté de mouvement des personnages devient déterminante, les draperies aux plis mouillés collent au corps, mettent en valeur et adoucissent les formes de leurs courbes longues et souples, avant de se couler sur les pieds.
C'est grâce à Berthold de Teck, évêque de Strasbourg de 1223 à 1244, que le chantier de la cathédrale prend cette orientation définitive. C'est en effet lui qui fait venir de France le maître gothique du croisillon sud. Grâce à ses relations avec les prélats français, l'évêque est informé de l'évolution qui caractérise l'art des cathédrales en France.
Au Moyen Âge, le parvis de ce grand portail est le lieu où se déroulent les grands actes de justice et de politique de la cité. Le tribunal épiscopal se réunit en synode à l'intérieur du croisillon sud. À Strasbourg l'évêque, seigneur de la ville, garde ses droits sur l'administration au terme de la bataille jusqu'en 1262. L'iconographie traite d’ailleurs du thème de la justice : sont représentés le roi Salomon, le Christ qui préside à sa juridiction, l'Église et la Synagogue, deux religions après le jugement, l'une triomphante, l'autre abattue.
Pour approfondir ces aspects, consulter les croquis et les fiches descriptives réalisés par les services éducatifs des musées de Strasbourg sur le site du musée de l’Œuvre Notre-Dame (les pages 44 à 54 concernent les portails sud, nord et la façade occidentale de l'édifice.
Commentaire des illustrations par Claire Lingenheim.