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La maison du 15, rue Chevreul

Page mise à jour le 24/06/2011

Lettre d'Adam Munch au maire, 16 juillet 1874 Réponse du maire, 3 août 1874 Lettre du 29 juillet 1874, signée Thomann Lettre de MM. Weber et Munch, 18 avril 1885
Note de la Mairie, 28 avril 1885 Lettre d'Alphonse Munch, 30 septembre 1896 Lettre de Frau G. Munch, 1932 Plan de situation, 1874, en français
Plan de situation, 1896, en allemand Plan du magasin en 1885 Plan du magasin Plan de la demande de construction

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Chaque maison ancienne a une histoire que l'on peut souvent reconstituer grâce aux documents d'époque, issus des fonds d'archives. Tout ce qui concerne l’urbanisme est conservé aux archives municipales. Les archives notariales (non consultées pour ce dossier) déposées aux archives départementales constituent une autre source de documentation.

La rue de Chevreul tient son nom d'un chimiste français du XIXe siècle. Il est important de savoir qu'elle est souvent mal orthographiée (chevreuil, Chevreil, ou du chevreul...). Dans la mesure où les maisons de la rue ont une double entrée, on les situe aussi rue du Travail.

Afin que l'étude et l'exploitation des documents composants cet album soient les plus aisées possibles, il faut également êtres conscient du fait que, même pour une correspondance administrative, les personnes concernées ne s’expriment pas toujours dans la langue officielle du pays. La ville de Mulhouse est en effet allemande de 1871 à 1918, puis de 1940 à 1944. Ainsi en 1874, Adam Munch s’exprime en français et, en 1932, Mme G. Munch en allemand, c’est-à-dire la langue apprise par chacun d’eux à l’école. Toutefois, en 1896, soit vingt-cinq ans après l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’empire allemand (1871), Alphonse Munch s’exprime très correctement en allemand. L’administration, elle, répond en principe dans la langue officielle : en 1874, le maire répond à A. Munch que sa demande est rejetée ; en 1932, les annotations sur la lettre de Mme G. Munch sont en français. Toutefois en 1874, le chef de service de la voierie, Thomann, écrit son message ou note interne en français.

Ces documents tirés du carton ainsi que d’autres nous apprennent qu’Adam puis Alphonse Munch ont fait probablement plusieurs demandes, de 1874 à 1885, pour avoir le droit de construire un magasin. Si les demandes sont rejetées, Alphonse fait réaliser néanmoins ce magasin, donc sans permis, entre 1885 et 1896. Il insiste auprès du maire de Mulhouse pour qu’il ne soit pas démoli : le maire cède et Alphonse Munch peut garder son magasin à titre transitoire. En 1896, il a le culot de demander la permission d’y ajouter un étage mais cette demande est rejetée. De nos jours, le n°15 de la rue Chevreul n’a toujours qu’un rez-de-chaussée du côté de la rue du Travail, comme presque toutes les maisons de la rue, du n°1 au n°19.

Dès 1874, alors que toutes les maisons de la cité ne sont pas encore construites, toutes les maisons ne sont pas habitées par des ouvriers, M. Munch est sans conteste un artisan (ferblantier/Blechschmied).

Longtemps cette maison appartient à la même famille : Adam est sans doute le père d’Alphonse et Mme G. Munch (sa lettre date de 1932) pourrait être la fille ou la belle-fille d’Adam Munch, mais ce n’est pas le cas le plus fréquent.

Tous les documents sur la maison n°15 rue Chevreul figurent dans un carton de la série J II E des archives municipales de Mulhouse.

Commentaire des illustrations par André Studer.