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Les jardins d’Alsace vus du ciel

Strasbourg : cimetière nord

Strasbourg : cimetière nord
Photo F. Zvardon © Région Alsace – Service de l’Inventaire et du Patrimoine, 2009 - Voir géolocalisation

Après 1870, l'accroissement de la population à Strasbourg oblige la municipalité à ouvrir de nouveaux cimetières : le cimetière central à Cronenbourg, le cimetière sud au Neuhof et le cimetière nord. Celui-ci est aménagé dans un quartier encore peu urbanisé au nord-est de Strasbourg, la Robertsau, entre 1914 et 1922, par les architectes Fritz Belblo et Paul Dopff. F. Beblo conçoit un aménagement paysager original et assez proche de réalisations allemandes contemporaines. Il prévoit ainsi la construction d’un bâtiment principal destiné à accueillir le premier crématoire de la ville, deux salles funéraires, un dépositoire, des salles pour les proches des défunts, les bureaux des ministres du culte et du médecin, la salle d’autopsie et deux logements de fonction.

Le long bâtiment de style néo-classique se dresse en bordure d’une vaste pièce d’eau elle-même bordée d’une allée ombragée. Les tombes sont, quant à elles, disposées selon un plan régulier, en carrés délimités par des haies. Au sein de chaque section, les monuments funéraires ne sont pas alignés mais sont au contraire espacés. Dans ce jardin funéraire, la douleur de la mort est atténuée et remplacée par une invitation à la promenade, au recueillement, à la sérénité. Les travaux d’aménagement du cimetière nord sont engagés en 1914-1915. Interrompus par la guerre, ils reprennent en 1919 pour s’achever en 1922. Les premières inhumations ont lieu dès juillet 1916. Le crématoire et l’obitoire sont inaugurés en avril 1922.

Le cimetière a connu plusieurs agrandissements depuis 1936 et s’étend aujourd’hui sur dix-huit hectares, en faisant ainsi la plus grande nécropole strasbourgeoise. Plusieurs personnalités y ont leur sépulture, dont l’ancien directeur des musées de Strasbourg et créateur du jardin médiéval de l’Œuvre Notre-Dame, Hans Haug. Un jardin du souvenir, réservé à la dispersion des cendres, est ouvert en 1979. Un carré dit du Struthof perpétue le souvenir des victimes de la barbarie nazie.

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