Retour à Arts, histoire des arts
Strasbourg : jardins familiaux d'Hautepierre
Photo F. Zvardon © Région Alsace – Service de l’Inventaire et du Patrimoine - Voir géolocalisation
Les jardins ouvriers sont nés en Angleterre et en Allemagne au début du XIXe siècle, puis en France à la fin du siècle. En Alsace, les premiers jardins ouvriers sont créés à Strasbourg en 1908. Ils étaient alors destinés à des pères de familles pris en charge par l’assistance publique à condition que les produits du jardin soient exclusivement destinés à la consommation familiale. Durant l’entre-deux-guerres, ces jardins ouvriers connaissent un essor considérable.
Le jardin ouvrier est avant tout un jardin potager, qui a une valeur économique (les légumes cultivés sont ainsi un appoint pour des familles modestes), mais il se voit également attribué des vertus moralisatrices et hygiénistes. À Strasbourg, dans les années 1960-1970, des jardins familiaux sont aménagés dans des espaces verts situés à proximité des grands ensembles d’habitation. Ils s’intègrent dans les grandes opérations d’urbanisme et y trouvent là une nouvelle vocation : corriger les aspects négatifs des grands ensembles d’habitation.
L’exemple le plus emblématique est le parc-jardins créé à proximité de la cité d’Hautepierre à la fin des années 1970. Aménagée au nord de Strasbourg à partir de 1969 sur les plans de l’urbaniste Pierre Vivien, la cité d’Hautepierre est organisée en mailles hexagonales prévues pour abriter chacune un millier de personnes et des équipements collectifs. Pierre Vivien intègre à son projet d’ensemble la création de parcelles de jardins familiaux en leur donnant des formes originales : des îlots circulaires, des spirales et des formes géométriques. Ces jardins sont aménagés à partir de 1977. En 2003, on comptait dans le lotissement d’Hautepierre 221 jardins, tous gérés par l’association des Jardins ouvriers de Strasbourg ouest.