Publié le 1er octobre 2010
Carte Famille Cassini, XVIIe-XVIIIe siècles
Coll. EHESS, BNF, CNRS, INED
En cliquant, vous avez accès à l'ensemble de la carte de France (échelle 1/80 000 environ), avec la possibilité de centrer votre recherche sur l'Alsace et de zoomer pour agrandir le territoire sélectionné. La zone étudiée peut être imprimée directement.
Cette carte est disponible grâce à l'intiative conjuguée de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l'Institut National d'Études Démographiques (INED).
Elle doit son nom à une lignée d’astronomes et de géographes d’origine italienne qui s’installent en France dans le dernier tiers du XVIIe siècle. Lancée sous les auspices de l’Académie des Sciences en 1747, elle résulte du travail opiniâtre d’une succession de savants et d’ingénieurs qui, pendant un siècle et demi, vont s’employer à mettre au point de nouvelles méthodes de relevés tel que le demande un pays aussi vaste que la France (Source : site de l'EHESS).
Le site propose plusieurs dossiers thématiques téléchargeables, comme par exemple un historique sur la cartographie et les Cassini ou une présentation des sources utilisées.
Carte Johann Christoph Steilsberger, vers 1760
Photo et coll. BNU Strasbourg (ref. 1075683)
Il s'agit ici d'une carte coloriée du royaume de France, dans son extension à la fin du règne de Louis XIV (+1715), avec les pays voisins. Elle a été réalisée après le traité de Rijswick, en 1697, qui reconnut la cession des provinces de la rive gauche du Rhin au roi de France.
Dans les marges prend place une description des conquêtes et des villes annexées et fortifiées en Europe et en Afrique. Figurent en particulier Strasbourg, le Fort Louis du Rhein (Fort Louis), Huningue, Haguenau et Brisac (AltBreisach dont on voit les plans).
Il est intéressant de remarquer les possessions transrhénanes françaises, toute la rive droite du Rhin de Philippsbourg jusqu’au sud du lac de Constance (Bodensee), parties des Vorderösterreichische Landen (Autriche antérieure, possessions habsbourgeoises). Ces possessions en Algérie et au Sénégal sont une amorce et des points d’appui du futur empire colonial français en Afrique.
Carte Johann Christoph Steilsberger, 1859
Photo et coll. BNU Strasbourg (ref. 529783)
Le titre complet de cette carte est : Carte historique de l'Alsace à l'époque de sa réunion à la France et à la date des différents traités qui ont suivi la paix de Westphalie (24 octobre 1648 au 20 novembre 1815) .
Coloriée, elle porte sur l’évolution territoriale de l’Alsace jusqu’en 1859 et est illustrée des blasons des villes, des seigneuries et des princes possessionnés, remontant à l’époque celtique. Il s'agit d'un véritable résumé de l’histoire de l’Alsace, qui en liste également les personnages remarquables. Les territoires de Belfort et de Landau ainsi que ceux de la rive droite du Rhin sont indiqués.
Cette carte est un document officiel à usage des historiens. Elle entend contribuer, en 1859, au débat sur l’appartenance nationale de l’Alsace à la suite du réveil des prétentions allemandes sur les pays germanophones. Mommsen et Fustel de Coulanges s’opposaient en effet sur la définition de Volk et de nation.
Carte Gérard Mercator, v. 1609
Photo et coll. BNU Strasbourg (ref. 527059)
Sur cette carte orientée à l’ouest, le sud (Meridies) est à gauche. Elle illustre les territoires compris entre Ettenheim/Ortenau et Schlestatt (de nos jours Sélestat) jusqu’à Landau et Annweil (de nos jours Anweiler am Trifels).
Les Vosges et la Forêt-Noire sont dessinées en relief et encadrent la région. Les villages sont signalés par un cercle et les villes par un croquis sommaire rouge. Les cours d’eau apparaissent en détail ainsi que les ponts, mais non les routes. Une ligne pointillée court le long de la frontière de la province avec la Lorraine, et l'on reconnaît Pfalzburg (de nos jours Phalsbourg).
Gravure aquarellée, cartouche latin en haut à droite, cette carte semble faire partie d’un atlas général de l’Empire ou de l’Europe.
Carte [S.] [Munster], [1628]
Photo et coll. BNU Strasbourg (ref. 324204)
Il s'agit ici d'une vue de l'est vers l'ouest (le nord est à droite). Ces vues sont très simplifiées : la position des villes principales des deux rives est indiquée par un dessin symbole avec l'orthographe ancienne et l'on reconnaît la flèche de la cathédrale, terminée en 1439.
La ville de Strasbourg est présente sur les deux cartes, à la jonction ce qui met en relief sa situation centrale dans la région.
Les noms des provinces figurent de part et d'autre de la vallée, ainsi que les affluents principaux du fleuve.
La datation, de 1628, fixée par la BNUS, paraît bien tardive. Il semblerait plus vraisemblable de la dater des années 1450 (xylogravure).
Carte Louis Stouff, 1913
Photo et coll. BNU Strasbourg (ref. 530329)
Cette carte fait mention des divisions administratives d'Ancien Régime (prévôté, châtellenie). Le comté de Ferrette (Grafschaft Pfirt) est entouré de vert, ce qui montre l’importance ancienne de cette seigneurie, qui figure à cheval sur les zones linguistiques allemande et française.
Certains noms de lieux, écrits en forme française (ou médiévaux ?), ne sont plus utilisés de nos jours. Ainsi en est-il par exemple des actuelles villes d'Ensisheim (Angessey, résidence du tribunal des Vorderösterreichische Landen, Autriche antérieure habsbourgeoise) ou d'Ottmarsheim (Hotmerssain). Cette toponymie rappelait, dans l’ElsassLothringen de 1913, province vassale du Second Empire allemand, la période française passée et la rattachait à une période historique préallemande voire prégermanique.