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L'Alsace par les cartes
Géographie politique et administrative

Publié le 1er octobre 2010 - Mis à jour le 31 août 2010

Époque médiévaleRevenir au début du texte

Les frontières de l’Alsace au VIIe siècle

Les frontières de l’Alsace au VIIe siècle

A. J. Lemaître - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2009

La notion de frontière au Moyen Âge relève du champ symbolique (on jette par exemple un rameau dans la rivière pour manifester son appartenance politique) ou des dispositions naturelles du paysage (un rocher, un pommier, une rivière, une construction). La frontière ne constitue pas une limite mais une zone floue, non habitée, de forêts ou marécages. Les termes qui la désignent varient : marca, limes, terminus, fines, distinctio etc.

Le souci de borner et de cartographier se manifeste parallèlement à la construction du pouvoir politique, à toutes les échelles géographiques. Un territoire tenu par une autorité qui peut être un seigneur laïque ou ecclésiastique, une ville, un souverain, rassemble des hommes qui relèvent d’une même justice, doivent la même aide militaire et s’acquittent des mêmes redevances. Quand se mettent en place les États à partir du XIVe siècle, l’habitude immémoriale d’obéir au même prince autorise le marquage matériel de frontières.

Toponymie et germanisation dans le Haut-Rhin

Toponymie et germanisation dans le Haut-Rhin

C. Wilsdorf - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2006

La germanisation du pays est à placer essentiellement au Ve siècle mais elle ne s’achèvera que plus tard, vers les IXe et Xe siècles semble-t-il. Peu nombreux sont les noms de lieux habités qui lui survécurent. De ceux-ci Kembs est encore celtique tandis que les autres sont généralement romains. Ainsi Colmar vient de columbarium (le colombier), Metzeral de maceriolae (les petits murs de pierres sèches), Rouffach de Rubiacum formé sur rubeus (rouge), Seppois de sapetum (la forêt de sapins), Durmenach de terminacum formé sur terminus (la limite, la frontière), Ferrette de piretum (la plantation de poiriers) en passant par la forme allemande Pfirt.

La très grande majorité des noms actuels de villages évoquent les Germains qui s’installèrent ici après les Grandes Invasions et sous la domination franque. Un nombre peu élevé de localités mis à part, ils sont formés de deux éléments. Le premier est soit le nom d’une personne ou d’un peuple ou de la fonction revêtue par un individu, soit une particularité géographique. Le second élément est la désinence qui est soit ingen francisé généralement en ingue, soit heim, soit wihr et willer remontant au même mot villare ou vilare qui appartient au latin mérovingien.

Territoires du Rhin supérieur vers 1500

Territoires du Rhin supérieur vers 1500

C. Wilsdorf - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2006

Le professeur Tom Scott (Université de Liverpool) a doté l’Oberrhein, et donc l’Alsace, de nombreux travaux de référence pour la fin du Moyen Âge et le début des temps modernes en analysant les échanges, les marchés, les circuits animés par les villes grandes et petites (cf cartes des villes-marchés, aire de diffusion du Rappen dans l’AHA). La carte qu’il propose dans son ouvrage sur l’identité régionale apparaît familière aux historiens de l’Alsace : une mosaïque complexe de possessions de princes tant ecclésiastiques (évêque de Strasbourg, abbé de Murbach ...) que laïques (Fleckenstein, Ribeaupierre ...), de villes (Strasbourg, Colmar ...), de maisons religieuses (Teutoniques, Marmoutier ...), résultat d’une longue sédimentation de concurrents pour l’exploitation de riches terroirs (vignes, forêts) et de nombreuses fondations religieuses.

À la jointure du Moyen Âge et des temps modernes, le phénomène de territorialisation des pouvoirs, constitution d’États ancrés spatialement, très marqué dans l’Europe d’alors, ne se manifeste guère en Alsace. Seuls les Habsbourg ont réussi, pour la partie méridionale et sur les deux rives du Rhin, à constituer une certaine cohérence spatiale de leurs territoires, forts de leurs droits de landgrave ou autres, en y ajoutant l’héritage des Ferrette dès 1324.

Époque moderneRevenir au début du texte

La province d’Alsace au début du XVIIIe siècle

La province d’Alsace au début du XVIIIe siècle

J.-M. Boehler - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 1994

La première impression qui se dégage de cette carte est celle de la bigarrure politique de la province, héritière d’un long processus remontant au Moyen Age, et de sa pérennité au-delà des traités de 1648. C’est qu’en vertu des traités de Westphalie le roi de France se substitue à l’empereur, en assumant les droits de souveraineté exercés jusque là par ce dernier et en laissant aux seigneurs alsaciens, personnages individuels ou entités collectives, les droits liés à la supériorité territoriale et consacrés par la tradition.

Quelles que soient les ambiguïtés des traités, l’affirmation progressive de l’autorité royale et les constants empiètements et réunions successives, une telle politique, qui ne bouleverse pas les structures existantes lors du rattachement de la province au royaume, ne saurait être génératrice d’homogénéité : cet émiettement territorial n’est pas sans rappeler, certes à petite échelle, la situation existant dans les principautés germaniques, marquées par la Kleinstaaterei, même si en Alsace la monarchie administrative centralisatrice tente, par intendant et Conseil souverain interposés, l’unification institutionnelle d’une province récemment rattachée à la France.

Les campagnes de Turenne (1674-1675)

Les campagnes de Turenne (1674-1675)

J.-M. Boehler - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2000

À la guerre de siège qui, aux Pays-Bas, est conduite par l’armée de Flandre confiée à Condé, s’oppose, sur les deux rives du Rhin, face aux troupes impériales et lorraines coalisées, une guerre de mouvement qui s’opère entre mars 1674 et juillet 1675 sous la responsabilité de Turenne. Les opérations se déroulent donc sur deux fronts et, pour les désigner, on distingue la guerre de Hollande, déclenchée dès 1672, et la guerre brandebourgeoise sur les rives du Rhin.

Turenne est affronté à une double difficulté : celle de devoir dégarnir ses troupes par l’envoi de renforts aux Pays-Bas et celle d’obtenir, trop parcimonieusement à son gré, des renforts depuis la Franche-Comté dont Louis XIV fait une priorité. Par ailleurs, les relations entre la Couronne et la Ville de Strasbourg sont d’autant plus tendues que cette dernière détient souvent la clé de l’issue du conflit selon qu’elle décide d’ouvrir (à partir du 1er septembre 1674) ou de fermer le pont de Kehl aux Impériaux. Tout le génie de Turenne consiste à convaincre le roi du danger que constitue une incursion, à partir du Palatinat, des troupes alliées et de la nécessité de conserver l’Alsace, en grande partie rattachée au royaume, en la protégeant contre une telle invasion.

L'Alsace en 1648

L'Alsace en 1648

A. J. Lemaître - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2009

Situation politique et administrative de l'Alsace en 1648, année de la signature des traités de Westphalie qui mettent fin à la guerre de Trente Ans et marquent l'annexion officielle par la France de la Haute-Alsace.

Époque contemporaineRevenir au début du texte

Les pays en Alsace (2004)

Les pays en Alsace (2004)

R. Woessner - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2007

Territoire ayant une cohésion géographique, culturelle, économique et sociale au sein duquel des hommes s'associent pour mettre en commun des projets, les pays se posent comme un cadre important de consultation, d'élaboration de politiques et d'actions partagées. Ses limites ne se confondent pas avec celles des découpages administratifs traditionnels mais sont plus mouvantes et plus larges. Actuellement, l'Alsace regroupe dix Pays, qui rassemblent plus de 90% des communes et environ 75% de la population de la région.

En complément, se reporter à la carte interactive des pays, sur le site de la Région Alsace. Elle présente les caractéristiques de chacun d'eux (population, surface, densité, nombre de communes...) et permet le téléchargement de fiches descriptives par pays.

Les schémas de cohérence territoriale en Alsace (2005)

Les schémas de cohérence territoriale en Alsace (2005)

R. Woessner - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2007

Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), instauré par la loi SRU de 2000, fixe, à l’échelle de plusieurs communes ou regroupements de communes, les orientations de l’organisation du territoire et de l’évolution des zones urbaines. Il s'attache à conserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles sur le territoire en question.

En complément, se reporter à la présentation des SCOT Alsace sur le site de la Région.

La coopération transfrontalière dans le Rhin supérieur (2007)

La coopération transfrontalière dans le Rhin supérieur (2007)

R. Woessner - Atlas historique d'Alsace - UHA - Société Savante d'Alsace - CRESAT, 2007

Les périmètres de coopération transfrontalière sont multiples dans la région et ont naturellement pour cadre ses voisins les plus immédiats, à savoir l'Allemagne, la Belgique et la Suisse. Du nord au sud s'étendent ainsi : Pamina, l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, l'Eurodistrict de la région Freiburg-Centre et sud-Alsace et l'Eurodistrict de Bâle. La Conférence du Rhin Supérieur, créée en 1991, regroupe quant à elle les représentants de l'État et des collectivités territoriales de la France, de l'Allemagne et de la Suisse.

En complément, voir les pages relatives à la coopération transfrontalière sur le site de la Région Alsace.