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Église d’une abbaye ou d’un monastère
L’abbatiale est l’église d’une abbaye, centre de la vie spirituelle de la communauté des moines qui, à heure régulière, viennent y prier et y célébrer l’eucharistie. Elle accueille aussi de nombreux fidèles laïcs et des pèlerins, d’où la nécessité de séparer les clercs des autres fidèles par une séparation matérielle, le jubé ou la clôture.
De nombreuses abbatiales deviennent de grands foyers de vie spirituelle et exercent une énorme influence sur la société médiévale. C’est la cas de l’abbaye de Cluny dont l’abbatiale Cluny III, construite entre 1080 et 1130, était en son temps la plus grande église de la chrétienté : 150 mètres de long, double transept (59 et 73 mètres), narthex de 5 travées, nef de 11 travées à double bas-côté, abside à déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes, avec une hauteur de la nef à 30 mètres, deux tours de façade de 40 mètres de haut, une tour de croisée sur le grand transept et deux tours sur les croisillons du grand transept ! Il n’est reste aujourd’hui que le croisillon sud du grand et du petit transepts.
L’abbatiale cistercienne (Sénanque, le Thoronet, Fontenay…) se distingue de la bénédictine par son extrême simplicité, son absence de décors, son dépouillement austère, selon la volonté de saint Bernard, fondateur de l’ordre.
Le plan de l’église abbatiale est en général de type basilical, avec nef centrale et bas-côté, transept en abside. Quelques grandes abbatiales, dites de pèlerinage (placées sur les itinéraires de Saint-Jacques de Compostelle), possèdent en sus un déambulatoire à absidioles et de doubles bas-côtés.
Monastère placé sous la direction d’un abbé
Une abbaye est un monastère placé sous la direction d’un abbé (de l’araméen abba, père), chef d’une communauté religieuse de moines réguliers, c’est-à-dire de religieux observant une règle de vie édictée par un fondateur. De l’abbaye dépendent en général plusieurs monastères et prieurés. Les grands ordres religieux fondés à partir du Ve siècle en Occident, augustins, bénédictins et cisterciens sont les principaux constructeurs d’abbayes, monastères et prieurés. L’ordre le plus important, celui qui sera le maître d’œuvre de la réforme de l’Église aux Xe et XIe siècles, est celui des bénédictins, dont le centre spirituel, l’abbaye de Cluny en Bourgogne, influencera toute la chrétienté occidentale et sera à l’origine de l’érection de milliers d’églises romanes en France, en Italie, dans le Saint-Empire et en Espagne.
Au Moyen Âge, le rôle de l’abbaye est essentiel : elle est en quelque sorte le fer de lance de l’ample mouvement initié dès le VIIe siècle qui voit la lente et progressive naissance de l’Occident médiévale sur les fondements - et les ruines - de l’empire romain. Centre spirituel, économique, intellectuel, artistique, elle marque profondément de son emprunte la société médiévale et jour un rôle moteur jusqu’au XIIIe siècle, avant de passer le relais à la société urbaine et à la bourgeoisie, nouvelle force montante.
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L’ordre cistercien est créé à Citeaux par Robert de Molesme en 1098, un dissident bénédictin, et c’est Bernard de Clairvaux qui fixe la règle de l’ordre vers 1112, dans le sens d’une plus grande pauvreté et austérité, en réaction à l’ordre de Cluny devenu bien trop puissant et riche. L’abbaye cistercienne conserve le plan général de l’abbaye bénédictine, mais s’en éloigne par une grande sobriété et un grand dépouillement. L’abbaye se structure autour du cloître, espace central autour duquel s’ordonnent l’abbatiale, le chapitre, le chauffoir-scriptorium, le réfectoire et le dortoir. A noter une stricte séparation entre les moines et les frères convers.
Parmi les abbayes cisterciennes médiévales subsistant encore aujourd’hui, certaines sont de véritables joyaux d’architecture, comme Sénanque (Vaucluse), Fontenay (Côte d’Or), Fontfroide (Aude), Pontigny (Yonne), Royaumont (Val d’Oise), Silvacane (Bouches-du-Rhône), Le Thoronet (Var)…
Extrémité semi-circulaire d'une église
Extrémité semi-circulaire d’une église, située généralement à l’est, dans le prolongement de la nef centrale et qui constitue le chœur liturgique.
Elle est l’élément essentiel du chevet de l’église, partie la plus élevée de l’édifice. Elle tire son origine de la basilique romaine dont elle formait l’extrémité en hémicycle, lieu où siégeaient les magistrats.
Petite chapelle greffée sur le chœur ou le transept
L'absidiole est une petite chapelle semi-circulaire greffée soit sur l’abside, soit sur les bras du transept. Dans les grandes églises de pélerinage, l’abside comporte un déambulatoire pouvant donner sur trois (Paray-le-Monial), quatre (Notre-Dame du port de Clermont-Ferrand), cinq (Saint-Serin de Toulouse), voire sept (Longpont-sur-Essonne) absidioles ou chapelles absidiales. La chapelle absidiale centrale est appelée chapelle axiale.
Poteries grossières
Ces poteries grossières sont encastrées dans la maçonnerie pour renforcer le son de la voix du prédicateur.
Élément d'architecture, entre plancher et fenêtre
Chaire peu élevée
L’ambon se situe en général à l'entrée du chœur dans les anciennes basiliques. C’est aussi le pupitre du lecteur dans le réfectoire d’un monastère.
Parement d’autel
L’antependium ou devant d’autel est un élément décoratif, en bois, en toile de lin, en brocart, en cuir, voire en métal précieux, destiné à orner le devant de l'autel dans le chœur d’une église. Les antepedia romans catalans (Frontal) des XIe et XIIe siècles, comptent parmi les plus beaux de l’époque romane. Le plus célèbre dans la région est celui de la cathédrale de Bâle, réalisé en or repoussé sur âme de bois par un atelier de Fulda au XIe siècle.
Art de la taille et de l’agencement des pierres dans un édifice
Du latin apparere, qui signifie préparer.
En architecture, l’appareil est l’art de la taille et de l’agencement des pierres dans une maçonnerie.
Selon les hauteurs des assises (hauteurs liées à l'épaisseur des pierres) on distingue généralement :
• Le grand appareil (assise de plus de 35 cm),
• Le moyen appareil (assise de 35 à 20 cm)
• Le petit appareil (assise de moins de 20 cm).
Appareiller signifie donc tailler et agencer des pierres en vue de la construction. Une voûte appareillée est une voûte dont les pierres sont ainsi taillées de telles manières à ce qu’elles se bloquent mutuellement.
Toiture à un seul versant dont le faîte s'appuie contre un mur
Surface inférieure d'une baie
L’appui est, en architecture, une surface inférieure d'une baie ne descendant pas jusqu'au sol. Un appui constitué de marches est dit en escalier.
Élément de charpente
Courbe d'une voûte
En architecture, l’arc est un assemblage de pierres de forme courbe destiné à franchir un espace plus ou moins large et reposant sur des points d’appui (piédroits), et à soutenir une voûte, une ouverture ou un mur plein (arc de décharge).
La fonction de l'arc est de couvrir un espace et de dévier les forces qui s'exercent au-dessus de lui. Avec une couverture d’une espace par linteau, la transmission des forces est perpendiculaire au poids exercé : le linteau ou l’architrave (multiplication de linteaux couvrant un espace plus large) subit une pression très importante et peut casser en son centre. L'arc constitue un progrès majeur, car il joue un rôle dynamique : sa forme lui permet de dévier les forces engendrées par le poids des parties supérieures de l'élévation vers ses supports, ce qui permet en particulier d'ouvrir de grands espaces entre les colonnes, les arcades.
L'arc roman est constitué d'éléments indépendants et clavés, taillés selon un angle particulier qui se bloquent mutuellement : ces pierres sont appelées claveaux (du latin clavus, clef). Si l'on exerce une pression sur l'une de ces pierres, elle ne peut bouger et transmet cette pression aux pierres voisines. Cette pression s'effectue latéralement par des joints irréguliers : la transmission au support n'est pas absolument verticale, mais oblique : cette force est la poussée. Son rôle, peu conséquent sur le fonctionnement de l'arc est par contre déterminent sur celui des voûtes.
La construction d’un arc clavé nécessite un échafaudage en bois appelé cintre. Afin d'éviter que cet échafaudage ne prenne toute la hauteur de la construction, les supports de l'arc, ou chapiteaux, sont pourvus en leur sommet de pierres saillantes, souvent sculptées, appelées abaques (ou tailloirs dans le cas des colonnes et des piliers) qui servent de point d'appui au cintre. Sur ce cintre sont ensuite posés les claveaux formant l'arc. La dernière pierre placée est la clef, au centre, qui vient bloquer l'ensemble de l'arc, qu'on dit alors bandé. Le cintre est ensuite retiré.
Arc à double rangée de claveaux
Élément fondamental de contrebutement dans l’architecture gothique
L’arc-boutant est un élément architectural en forme d'arc rampant qui, partant d'une culée, contrebute une voûte (sur croisée d'ogives) en un point élevé. Une batterie d'arcs-boutants est un ensemble d'arcs-boutants construits dans un même plan vertical. L'arc boutant est l'un des éléments fondamentaux de l'architecture gothique. Les arcs-boutants peuvent être à deux niveaux et/ou à double volée.
Légende du document :
Coupe de la nef de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges montrant le système de contrebutement de la haute nef centrale par les arcs-voutant venant s’appuyer sur les piliers de la nef et les contreforts (culées) soutenant les bas-côtés.
Assemblage de pierres taillées formant deux branches concaves sans clef
L’arc brisé est un arc dont la courbe inférieure est formée de deux segments de cercle formant deux branches concaves se rejoignant au sommet ; l'arc brisé équilatéral (ou en tiers point) s'obtient en dessinant deux cercles égaux, le centre du second se positionnant sur la circonférence du premier. L'arc brisé, trop souvent assimilé à l'architecture gothique, est déjà présent à l'époque romane.
L'arc brisé, présent en Syrie et en Arménie dès le Xe siècle, fut sans doute importé en Europe au cours des croisades. Il possède de grands avantages par rapport à l'arc en plein cintre. On obtient avec cet arc un meilleur report des forces : ainsi, le rapport entre la hauteur et la largeur d'un arc en plein cintre est toujours identique, quelle que soit sa taille. Sa flèche (son rayon) est toujours deux fois moindre que sa portée, égale à son diamètre. Dans le cas de l'arc brisé, le rapport entre flèche et portée s'amoindrit, voire s'inverse : les courbes de l'arc brisé se rapprochant de la verticale, les forces d'écartement sont moindres et le report du poids sur les supports plus efficaces.
De plus, à portée égale, l'arc brisé possède une ouverture plus importante que l'arc en plein cintre. Il permet donc d'ouvrir de plus grandes baies et d’admettre plus de lumière dans l’édifice.
Arc bandé au dessus d'un linteau ou d'une partie faible de maçonnerie pour les soulager
Arc portant un pignon
Arc séparant deux travées
Arc en forme de demi-cercle
L’arc en plein cintre est un arc dont la courbe inférieure (intrados) forme un demi-cercle (qui a donc un seul centre). Il doit son nom au cintre en bois qui permet sa construction. Premier de tous les arcs (et dont tous dérivent), l'arc en plein cintre, dont l'emploi est systématisé par Rome dans l'architecture civile (ponts, aqueducs, amphithéâtres, thermes, basiliques, etc.) constitue de nos jours le symbole de l'architecture romane. II demeure cependant fondamental à l'époque gothique dans les croisées d'ogive, où l'ogive est justement, dans la majorité des cas, un arc en plein cintre.
Les arcs surbaissés que l'on trouve souvent dans les voûtes de l'époque romane, sont en fait des arcs en plein cintre qui ont été déformés au cours des siècles, déformation produite par l'écartement des murs ayant été construits originairement en plein cintre.
L’arc en plein cintre peut être surhaussé ou outrepassé : il est alors en fer à cheval et on ne le rencontre que rarement dans l’art roman. C’est en effet une spécialité de l’art de l’Islam : il a été adopté par l’art roman dans certaines régions qui ont été au contact des bâtisseurs musulmans, comme l'Espagne, la Sicile, l'Auvergne…
Arc brisé dans lequel on peut inscrire un triangle équilatéral
Arc placé à la rencontre d'une voûte avec le mur portant
L'art formeret est généralement utilisé dans les églises noyé dans le mur des bas-côtés.
Arc ayant la forme d’un fer-à-cheval
L’arc outrepassé est un arc plus développé que le plein cintre. Il a la forme d’un fer à cheval et est caractéristique de l’architecture musulmane. Mais on le rencontre dans l’art roman, là où l’art musulman influence l’art de construire, particulièrement en Espagne et dans certaines régions du sud-ouest de la France.
Arc dont la hauteur est inférieure à la moitié de la largeur
Arc dont la hauteur est supérieure à la moitié de la largeur
Arc souvent décoré
L’arc triomphal est une arcade située à l'extrémité de la nef, à l’entrée du chœur ou de la croisée du transept. Il est souvent décoré de fresques.
Baie libre
Série d'arcades décoratives
Une arcature désigne une série d'arcades de petite dimension, qui sont plutôt destinées à décorer les parties lisses des murs sous les appuis des fenêtres ou les corniches, qu'à répondre à une nécessité de la construction.
Ce motif de décoration qui apparaît au Bas-Empire, a été particulièrement conservé par les architectes de l'époque carolingienne, romane et gothique.
Fente ébrasée vers l'intérieur
Ensemble de linteaux formant un entablement
Venant du grec archos (principal), et du latin trabis (poutre), le mot architrave désigne l’ensemble de linteaux portant sur des supports verticaux. Dans une colonnade, l’architrave est une pièce rectiligne de longue portée reposant sur les colonnes par l'intermédiaire des chapiteaux.
Arc qui surmonte l'ensemble des voussures d’un portail ou d’une ouverture
Voûte constituée de quatre voûtains
En se rencontrant, les quatres voûtains forment des arêtes saillantes se recoupant à un sommet commun. La voûte d'arêtes est supportée par quatre arcs reposant sur quatre supports.
Grès rougeâtre
L'arkose a servi jusqu'à la fin du XIIe siècle à construire de nombreuses églises romanes d'Auvergne.
Ligne horizontale formée par une rangée de pierres appareillées
Corps de moulures en forme d'anneau
Cour
Mot latin, l’atrium désigne la pièce principale, ouverte en son centre, de la maison romaine. Dans l'architecture paléochrétienne, l’atrium est la cour entourée de portiques placée au devant d'une église.
Table sacrificielle
Du latin altare, l’autel désigne à l’époque romaine un support placé sur la table des sacrifices (ara). Dans l’église chrétienne, l’autel est la table consacrée sur laquelle est célébré le sacrifice de la messe. Le maître-autel, situé dans le sanctuaire, est l’autel principal d'une église. Tout autel fixe ou portatif doit avoir un sépulcre, cavité contenant des reliques et fermée d’une pierre scellée.
Dans une église, espace clos précédant la nef
La fonction de l’avant-nef est très variable : c’est un espace d’accueil, un espace de recueillement, un lieu réservé aux pénitents et aux énergumènes (fidèle possédé par le démon), mais aussi un espace funéraire… On le nomme aussi narthex ou Galilée. À l’origine, dans les édifices paléochrétiens, le narthex accueillait tous ceux qui ne pouvaient pénétrer dans le sanctuaire proprement dit, les catéchumènes et les pénitents.
L’avant-nef se distingue du porche par le fait qu’elle est ouverte sur la nef et close vers l’extérieur par des portes) alors que le porche est quant à lui ouvert sur l’extérieur par des arcades.
Le plus célèbre des narthex est celui de la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay (Yonne) avec ses célèbres tympans donnant sur la nef.