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Sous la direction de Georges Brun
Fils d'un général alsacien,combattant de la première guerre mondiale et futur chef d’état-major de l’armée.
Fils du général Léon Zeller, né le 1er janvier 1898 à Besançon, André Zeller (1898-1979) entre en classe préparatoire au concours de l’École polytechnique quand la guerre éclate. Il s’engage en mai 1915 et est affecté au 59e régiment d’artillerie. Il se bat à Verdun, sur la Somme, sur la Marne en 1918 et termine la guerre comme lieutenant.
Il reste dans l’armée, abandonne Polytechnique et part se battre en Syrie et en Irak contre les Turcs. Promu capitaine en 1928 il est admis à l’École supérieure de Guerre en 1931. Il passe commandant en 1938. En mai 1940, il échappe à l’encerclement de Dunkerque, part à Londres, revient en France et est affecté en septembre à Alger. Lieutenant colonel en août 1942, il se range du côté des alliés et participe à la campagne de Tunisie de novembre 1942 à mai 1943. Au sein le l’état major de l’armée De Lattre, il débarque en Provence, commande l’artillerie de la 1ère DB dans les Vosges et lors de la bataille de Colmar.
Général de Brigade en 1946, général de division en 1950, général de corps d’armée en 1955, il démissionne en février 1956 pour protester contre une diminution d’effectifs en Algérie décidée par le gouvernement. Réintégré le 1er juillet 1958, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il reprend ses fonctions de chef d’état-major de l’armée. Du 21 au 25 avril 1961, il participe au coup d’état d’Alger avec les généraux Challe, Jouhaud et Salan. Après l’échec du putsch, il se rend le 6 mai 1961, est incarcéré à la prison de la Santé, condamné à 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le Haut tribunal militaire, interné à Clairvaux puis à Tulle, libéré en juillet 1966 et amnistié en 1968. Il décède en 1979.
Fils d'un général alsacien,combattant de la première guerre mondiale et futur gouverneur militaire de Paris.
Fils du général Léon Zeller, frère du général André Zeller, Henri (1896-1971), embrasse lui aussi la carrière des armes. Il participe à la première guerre mondiale et poursuit sa carrière militaire. En 1939 il est affecté au grand quartier général. Après la défaite, il entre en résistance et passe dans l'organisation de résistance de l'armée (ORA). Chef de l’ORA pour la Zone Sud (4 décembre 1942-30 avril 1944), commandant des FFI de la zone alpine (30 avril-30 août 1944), chef d’état-major général délégué militaire pour la Zone Sud (21 août - 28 septembre 1944), puis commandant la 16e région militaire à Montpellier (septembre 1944 - fin 1945), il devient chef d'état-major du général de Lattre en 1946, major général de l'armée de terre en 1948 et enfin gouverneur militaire de Paris de 1953 à 1957. Il décède à Paris le 16 avril 1971
Général d'origine alsacienne ayant servi dans l'armée française.
Léon Zeller nait le 29 octobre 1868 à Oberbrück où son père, Victor, dirigea fabrique familiale de filature et tissage de coton. Elevé dans la tradition française, il fait ses études dans l'Institution des Frères de Marie à Belfort, où il décide d’embrasser la carrière des armes. Son père l'envoie au Collège Stanislas à Paris, où il termine ses études secondaires.
Reçu à l'École Polytechnique en 1887, il choisit l'artillerie et entre à Fontainebleau en 1889. Il est affecté au 4ème régiment d'artillerie à Besançon sous les ordres du colonel Langlois, le futur Commandant de l'École de Guerre qui le marque de sa forte empreinte. En 1900, Léon Zeller est reçu à l'École de Guerre où enseigne le colonel Foch.
Il sert ensuite dans les garnisons de Châlons-sur-Marne, Vannes, Nancy, Soissons, Besançon, Saint-Dié. Il sert notamment sous les ordres du général De Castelnau et passe commandant. En 1913, il est chef d’état major du général Lanquetot, commandant de la 43ème division du 20ème corps d’armée.
Lorsque la guerre éclate, la 43ème Division elle livre bataille le 14 août devant Saint-Blaise dans la vallée de la Bruche, puis à Sarrebourg, avant de faire retraite sur la Meurthe. Il se bat ensuite sur la Marne et en Artois lors de la course à la mer. Tout un quartier de Saint-Dié brûle, avant l'invasion de la ville par les Allemands. La maison familiale est pillée.
Début 1915, Zeller est affecté à l'état-major de la 2ème Armée de Castelnau et nommé lieutenant-colonel, et à la fin de l’année il devient sous-chef d'état-major sous les ordres de Pétain ; il participe à la bataille de Verdun jusqu’en août 1916. Il est alors nommé commandant du 62ème d'artillerie, régiment de la 12ème Division, et prend part à sa tête aux offensives d'août, septembre et octobre 1916 dans la Somme.
En mai 1917 le général Pétain le fait venir au G.Q.G. de Compiègne pour y remplir les fonctions de chef du 3ème Bureau et y préparer les offensives de la Malmaison, de Verdun et des Flandres. Puis il est nommé colonel et commandant de l'artillerie du 8ème Corps, engagé à la bataille de Champagne du 15 juillet 1918, au cours de laquelle est brisée la dernière offensive allemande. Il entre en Belgique aux heures finales de la guerre.
Après les hostilités, nommé général, il commande le 60ème d'artillerie, à Strasbourg, est nommé chef d'état-major du Gouverneur Militaire de Strasbourg et adjoint du général Humbert, puis du général Berthelot. En 1924, il obtient le commandement de l'infanterie de la 43ème Division à Strasbourg, et prend en 1927, le commandement de la 17ème Division à Poitiers. Deux ans plus tard, il accepte commandement de la 14ème Division à Mulhouse comportant notamment le 152è RI de Colmar, le 35è RI de Belfort, les brigades de Chasseurs de Mulhouse et Neuf-Brisach et le 48è d’artillerie.
Mis à la retraite, il s’installe à Colmar puis, lors de l’évacuation à Oberbrück. En octobre 1940 les autorités allemandes lui enjoignent de quitter l’Alsace annexée. Il s’exile à Lyon, prend ses distances avec son ancien chef, Pétain, voyage en Afrique du Nord et soutient la résistance. A la libération de l’Alsace, en plein hiver, il réintègre sa maison d’Oberbrück sur les talons de la 1ère armée française. Il réaménage sa maison natale pillée par l’occupant, puis reçoit les honneurs des généraux De Lattre et Du Vivier, avant de s’éteindre le 22 avril 1945, après une très courte maladie, sur sa terre d'Alsace.
Léon Zeller avait épousé en 1894 Geneviève Madelin, qui lui donnera 11 enfants : 7 filles et 4 garçons, dont trois feront carrière dans les armes : Henri (1896-1971), André (1898-1979, qui participera au « Putsch des généraux » en 1961) et Paul (1911-1992).
Caricaturiste alsacien, dénonciateur féroce des travers de la germanisation, défenseur du particularisme alsacien.
Le caricaturiste Zislin est une des figures de l'histoire régionale du début du siècle déterminante pour la définition de l'identité alsacienne. Dénonciateur féroce des travers de la germanisation, défenseur du particularisme alsacien par ses revues en dialecte « D'r Klapperstei » (1903-1905) et « Dur's Elsass » (1907-1922), il est un contemporain de Hansi malheureusement tombé dans l’oubli. Ses images ironiques, dures et mordantes ont pendant plus de vingt ans reflété le climat politique alsacien, Du IIè Reich à la IIIè République, et son parcours étonnant et paradoxal est à tous égards bien plus intéressant que celui d’un Hansi outrancièrement cocardier et nationaliste.
Jeunesse antigermanique
Henri Zislin naît à Mulhouse le 16 Juin 1875 d’un père dessinateur. Il fait preuve très tôt de dispositions pour le dessin. Il fréquente l’école de dessin de la « Société Industrielle de Mulhouse », puis travaille dans l'atelier de dessin de son père.
Il supporte mal l'annexion de l'Alsace par l'Empire Germanique et il met toute sa verve au service de la résistance à la germanisation de son pays. Dès 1903 il publie un hebdomadaire illustré humoristique et satirique, « D'r Klapperstei » qu'il arrêtera en 1905 au n°52 faute d'argent.
Il continue son combat et publie le 15 juillet 1905 une brochure « Das Elsass als Bundestaat ». Les Allemands considèrent cette publication comme une attaque contre l'Empire : la publication est confisquée et Zislin est emprisonné pendant 3 jours, à droit à un procès et doit payer 150 marks d’amende, ce qui le rend immédiatement populaire.
La lutte se poursuit et il publie le 2 octobre 1907 une nouvelle revue « Dur's Elsass » dans laquelle il malmène les autorités allemandes et rappelle l’attachement de l’Alsace à la France. Il se propose de « propager par la parole et par l’image, l’humour alsacien, reflet de cet humour gaulois qui par héritage nous est propre et qui devra unir davantage encore les Alsaciens dans leur combat pour la vérité et le droit… L’Alsace aux Alsaciens ! ». Il s'adjoint occasionnellement Hansi qui va assurer la parution de la revue lorsqu’une nouvelle fois Zislin et emprisonné, cette fois-ci pour 8 mois en avril 1908 après un procès qui le condamne en outre à une amende de 100 marks.
Il récidive en 1910 avec une illustration acerbe d’une parodie de la Fable de La Fontaine « Le renard et le corbeau » qui lui vaut 2 mois de prison (25 janvier – 25 mars 1911) ; Pour s'acquitter de ses dettes, il publie deux cartes postales qui lui valent à nouveau 2 mois de prison, le fond tricolore des cartes ainsi éditées paraissant trop suspect aux autorités prussiennes !
A côté de son activité journalistique, Zislin publie des cartes postales satiriques pour la plus part mais également à l'occasion d'événements commémoratifs. Il s'adonne également à la publicité en décorant assiettes, éventails, calendriers, etc.
Entre 1910 et 1914, Zislin fait des tournées régulières de conférences en France sur la situation de l’Alsace. Son œuvre est appréciée et on publie à Paris en 1913 sous le titre « Sourires d’Alsace » des dessins parus dans « Durs’Elsass ». Dans la capitale, il fait la rencontre de Paul Déroulède et de sa Ligue.
L’engagement dans l’armée française
Fin juillet 1914 il se trouve à Belfort pour un mariage. Il décide de rester et quelques jours plus tard s’engage dans l’armée française où il est employé comme interprète à l’administration des territoires libérés du côté de Dannemarie. Ses parents seront transplantés en Allemagne du fait de la « désertion » de leur fils. En 1915 il fonde les « Kriegsberichte », rapports sur les faits de guerre qui sont clandestinement distribués en Alsace via la Suisse. En 1916 il publie « l’Album Zislin » où il ridiculise les Allemands en temps de guerre.
La veille de la grande guerre et durant son cours, Henri Zislin produit certaines de ses caricatures les plus acérées contre le « militarisme », cette « maladie prussienne particulière ». Son ensemble de dix cartes postales de couleur ridiculise la nature méchante et superficielle du militaire allemand et de sa conduite. L'image du dieu allemand sanglant avec des cadavres humains et des plats de saucisses, celles des militaires allemands et de leurs bas appétits pour la nourriture, les boissons et les femmes est peut-être un des actes d'accusation le plus mordant contre le militarisme allemand produit pendant la guerre.
Il est fait chevalier de la légion d’honneur. Il ne revoit Mulhouse que le 19 novembre 1918. En 1919, Gouraud lui remettra la croix de Guerre.
La lutte contre l’autonomisme
La paix venue, il continue son travail : le 10 juillet 1919 est édité le premier numéro de « Dur’s Elsass – A travers l’Alsace », hebdomadaire ouvert à l’actualité littéraire où collaborent les meilleurs poètes du terroir comme Bastian, Stoskopf, Zumstein… Il y définit son programme d’action : « Cultiver et développer l’âme française chez l’Alsacien, détruire définitivement ce qui peut rester d’allemand en Alsace et ouvrir toute grande notre maison alsacienne aux rayons du soleil de la France. Mais à cette maison, héritage sacré de nos ancêtres, nous voulons lui garder son caractère propre… mais nous ne négligerons pas la langue de la grande patrie, qui seule peut élever le niveau intellectuel de l’Alsacien et en faire un homme cultivé ! »
« Dur's Elsass » paraît jusqu’en 1923, mais avec de nombreuses interruptions. Cette année là, Zislin est nommé par le ministère des Affaires étrangères en Rhénanie occupée pour s'occuper de contre-propagande ; il dirige donc le « Narichtendienst », service de l’information. De retour en France en 1924, il est affecté à Paris, au service d'information et de presse du Ministère des Affaires Etrangères.
En 1926 il publie une plaquette anti-autonomiste, « Die Zukunft », écho à celle de 1905, violemment critiquée jusque dans son propre camp. Il y mène en effet un combat acharné contre les autonomistes alsaciens. Pour lui, mettre en avant la culture et les particularités alsaciennes fait le jeu des Allemands qui lorgnent encore sur les provinces perdues. L'Alsace doit donc s'imprégner de la riche culture française et de rien d'autre. Dès 1933 et la venue au pouvoir de Hitler en Allemagne, Zislin réalise la menace qui plane sur sa province.
L’oubli…
Entre 1930 et 1935 il assure, sans doute sous l’égide de son ministère, la parution d'un hebdomadaire satirique intitulé « Le Franc-Tireur », «Der Anti-Faschist» en version destinée à l’Allemagne. La guerre le rattrape. Il a 65 ans lorsque la Gestapo l'emprisonne deux mois à la Santé puis l'expulse en zone libre.
Entre 1945 et 1950 il est nommé rédacteur en chef d'un hebdomadaire d'actualités destiné à la « dénazification » des prisonniers de guerre allemands des camps français.
Henri Zislin disparaît à Paris le 5 Mai 1958 à 83 ans, retombé dans l'oubli de ses compatriotes à l'exception de quelques-uns qui ont assuré sa survie matérielle des dernières années par la création d'un « Comité Henri Zislin ».
Membre de la haute noblesse alsacienne, évêque auxiliaire de Strasbourg lors du premier conflit mondial.
Franz Freiherr Zorn von Bulach naît le 20 novembre 1858 à Strasbourg. Il est le fils du « Freiherr » François Zorn de Bulach (1828-1890), chambellan de Napoléon III et député du Bas-Rhin, et de son épouse évêque auxiliaire de StrasbourgAntoinette von Reinbach-Hirtzbach, deux familles de la haute noblesse alsacienne. Après des études de droit, il travaille aux affaires étrangères, puis se destine à la prêtrise. Il est ordonné le 10 août 1891 et entre au service du Vatican : il est nommé secrétaire de la nonciature apostolique de Madrid.
En 1900 il est candidat au siège apostolique de Metz, mais l’empereur Guillaume II impose son favori, Willibrord Benzler. Le 24 octobre 1901 il est nommé évêque auxiliaire de Strasbourg et évêque titulaire d’Erythrée et en 1903 vicaire général du diocèse de Strasbourg. Il seconde l’évêque titulaire Adolf Fritzen (1891-1919). En 1913, l’empereur Guillaume le nomme membre de la première chambre du Landtag d’Alsace-Lorraine.
Après la victoire français et le retour de l’Alsace à la France, il est obligé de se retirer. Il décède en 1925 après avoir été nommé Evêque émérite.
Membre de la haute noblesse alsacienne, homme politique, membre du conseil secret de l'empereur.
Hugo Anton Marie Ernst Anna Freiherr Zorn von Bulach naît le 8 février 1851 à Strasbourg. Il est le fils du « Freiherr » François Zorn de Bulach (1828-1890), chambellan de Napoléon III et député du Bas-Rhin, et de son épouse Antoinette von Reinbach-Hirtzbach, deux familles de la haute noblesse alsacienne. Eduqué par les Jésuites, il étudie à l’université de Strasbourg puis à l’académie agricole de Hehenheim. Lieutenant de la garde mobile durant le conflit de 1870, il devient député du Landesaussuchuss d’Alsace en 1879, et siège au Reichstag de 1881 à 1887 où il représente les députés alsaciens-lorrains conservateurs. Il s’intéresse particulièrement au développement agricole, devenant en 1895 sous-secrétaire d’état au ministère de l’agriculture et des domaines. En 1903 il fait partie du conseil secret de l’empereur.
En 1908 il devient secrétaire d’état du ministère d’Alsace-Lorraine et en 1911 entre dans le conseil d’état impérial et devient une des chevilles ouvrières de la future constitution d’Alsace-Lorraine (qui d’ailleurs ne sera jamais appliquée). Après l’affaire de Saverne, il se retire est sa charge est reprise par Siegfried von Roedern. Guillaume II le nomme membre de cette première et éphémère chambre d’Alsace-Lorraine. Il se retire durant la guerre et décède à Osthouse le 20 avril 1921.