Retour à Les combats en Alsace
Sous la direction de Georges Brun
Général alsacien, gouverneur militaire de Nancy.
Arthur Alexandre Joseph Faes (1857-1942) : né à Strasbourg, Faes opte pour la nationalité française en septembre 1872 et se destine à la carrière militaire. Saint-cyrien, il devient gouverneur militaire de Nancy lors de la guerre de 14-18 et est nommé en 1919 directeur du comité d'épuration du Haut-Rhin. En septembre 1939, à 82 ans, il doit quitter Strasbourg lors de l'évacuation de la ville. En août 1940 les autorités nazies ne permettront pas son retour en Alsace.
Général allemand, commandant de la 6ème armée allemande.
Le baron Ludwig Von Falkenhausen (1844-1936), après une formation militaire à l'académie militaire principale de Berlin, sert durant la guerre des Duchés, la guerre austro-prussienne et la guerre franco-allemande de 1870. Il grimpe tous les échelons militaires et se trouve, en 1899, il est à la tête du XIIIe corps d'armée (Corps d'armée royal du Wurtemberg) et prend sa retraite en mars 1902 tout en continuant à enseigner la science militaire.
Au début de la Première Guerre mondiale, Von Falkenhausen reprend du service. En Août 1914, il commande le 6e corps de remplacement formé de trois divisions de la Réserve de l'Armée. Jusqu'en 1916, son groupement de division combat dans le secteur de Lorraine.
Entre avril et septembre 1916, Von Falkenhausen commande la défense côtière allemande dans le secteur d'Hambourg. Le 28 septembre 1916, il est nommé à la tête de la 6e armée allemande. Il organise le repli des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg au cours du printemps 1917 pour raccourcir la ligne de front et libérer des réserves lors de l'opération Albrecht. En avril 1917, il supporte avec son armée les assauts des troupes britanniques et canadiennes lors de la bataille d'Arras et de la crête de Vimy. Il ne peut empêcher la prise de la crête et le dégagement de la ville. Erich Ludendorff lui reproche de ne pas avoir correctement pratiqué la technique de défense en profondeur pour bloquer les attaques alliées et le limoge de son commandement. Le 22 avril 1917, Von Falkenhausen devient gouverneur de Belgique jusqu'à la fin du conflit. Au cours de son commandement 170 civils belges sont été exécutés.
Falkenhausen décède le 4 mai 1936 à Görlitz.
Général allemand, chef d'Etat Major Général du front ouest.
Erich Von Falkenhayn (1861-1922) naît en Poméranie d’une famille noble de Junkers ils est formé dans une école de Cadets et entre en 1893 au Grand-Etat-Major. Il passe trois ans en Chine en qualité d’instructeur militaire et en 1899 entre dans l’Etat-Major-Général du corps expéditionnaire d’Orient sous les ordres d’ Alfred Graf Von Waldersee. Il est un pangermaniste convaincu.
Le 8 juillet 1913 le Kaiser le nomme Ministre de la Guerre de Prusse, poste qu’il occupe à l’entrée en guerre. Le 14 septembre 1914, après la retraite allemande de la Marne, il remplace Von Moltke à la tête de l’armée allemande et devient chef de l’Etat-Major-Général.
En janvier 1915 il échoue devant Ypres. Mais sur le front est, il parvient à emporter les batailles de Gorlice et la reconquête de la Galicie. A cette période, l’entente avec les commandants des armées sur le front est, Hindenburg, Ludendorff et l’autrichien Franz Graf Conrad Von Hötzendorf sont déjà exécrables.
En janvier 1916 Falkenhayn entre en conflit avec le chancelier Théobald Von Bethmann Hollweg à propos de la guerre sous-marine qu’il souhaite totale. Sur le front ouest, il prépare activement la bataille de Verdun. Cette bataille débute le 21 février, mais après quelques succès initiaux, les Allemands se heurte à une résistance acharnée. Ils « ne passeront pas ».
Cet échec coûte son poste à Falkenhayn : le 26 août, après l’entrée en guerre de la Roumanie, le Kaiser le nomme commandant suprêmes des armées en Roumanie et sur le front Est, le remplaçant en France par Hindenburg et Ludendorff. A la tête de la IXe armée, il prend une part décisive à l'écrasement de la Roumanie, mais en Asie Mineure il ne peut cependant empêcher durant l'hiver 1917-1918 l'effondrement du front turc. En 1918, il occupe l'Ukraine.
Le 5 juin 1919 il prend sa retraite de l’armée et consacre les dernières années de sa vie à la publication de ses campagnes. Il décède le 8 avril 1922 dans son château.
Homme politique français, président de la IIIème République
Clément Armand Fallières, dit Armand Fallières (1841-1931) naît dans une modeste famille de Mézin (Lot-et-Garonne), suit des études de droit à Toulouse et Paris et devient avocat à Nérac, dont il devient maire en 1871. Conseiller général du Lot et Garonne, il en devient député républicain de gauche en 1876, pour retrouver son siège après la dissolution du Parlement par le président Mac Mahon l’année suivante. Réélu maire en mai 1877, il entre en septembre au gouvernement en tant que secrétaire d'État à l'Intérieur dans les cabinets de Freycinet et Ferry, puis ministre de l'Intérieur du dans le cabinet Duclerc. Le 29 janvier 1883 il est nommé chef du gouvernement par le président Grévy, mais donne sa démission au bout de trois semaines. Il occupe par la suite jusqu’en 1892, plusieurs postes ministériaux (Intérieur, Justice, Instruction publique), et devient Sénateur, siégeant dans le groupe de la gauche démocratique. Il vote pour la révision du procès Dreyfus le 1 mars 1899 et deux jours plus tard est élu président du Sénat où il succède à Emile Loubet. Il y sera constamment réélu jusqu’en 1906.
Le 17 janvier 1906 il est élu Président de la République face à Paul Doumer. Très populaire, évitant d'occuper un rôle politique trop influent, le nouveau président cherche à se faire l'arbitre des classes politiques et souhaite rapprocher la fonction présidentielle des Français. Aussi se déplace-t-il facilement en province, notamment sur ses terres du sud-ouest. Durant son mandat Dreyfus est réhabilité et les cendres de Zola sont portées au Panthéon. Sa présidence est marquée par de nombreux progrès sociaux en Francs (Enseignement, salaires).
En politique internationale, Fallières travaille au renforcement de la Triple Entente face à la Triplice, marqué particulièrement par sa visite officielle au Royaume-Uni en 1908, la venue du Tsar Nicolas II l’année suivante, la visite au Roi des Belges (membre d’une maison allemande et époux d’une nièce de François-Joseph) en 1911 sur fond de crise marocaine et à la Reine des Pays-Bas, elle aussi mariée à un prince allemand parent du Kaiser…
Son mandat s’achevant en 1913, il ne se représente pas (« la place n'est pas mauvaise, mais il n'y a pas d'avancement ») et se retire de la vie politique.
Il décède d’une crise cardiaque le 22 juin 1931.
Maréchal de France, commandant du groupe d'armées Centre sur le front ouest.
Emile Fayolle (1852-1928), natif d’Auvergne, se forme à l’Ecole Polytechnique et fait carrière dans l’artillerie. Il enseigne à l’Ecole Supérieure de Guerre, est promu général de brigade en 1910, et prend sa retraite en 1914. Rappelé en août, il est placé à la tête de la 70e division et joue un rôle décisif dans la défense de Nancy (septembre 1914). Il est nommé par Joffre général de division à titre temporaire en 1915, puis à titre définitif en 1916, année où il commande la VIè armée sur la Somme. Malgré son échec et le remplacement de Joffre, sa popularité reste grande et il reste à son poste. Transféré à la tête de la Ire armée au début de 1917, Fayolle obtient le commandement du Groupe d'armées du Centre en mai lorsque Nivelle est écarté par Pétain.
Le 16 novembre 1917 il est nommé chef des troupes françaises en Italie et prend la tête de six divisions allant renforcer le front de la Piave après le désastre de Caporetto.
Il est rappelé en mars 1918 pour commander le Groupe d’Armées de Réserve, dont les 55 divisions jouent un rôle important lors de la grande attaque allemande de mars 1918, puis, après la seconde bataille de la Marne, lors de l’offensive alliée de l’automne 1918.
Le 14 décembre 1918, il occupe avec Mangin la rive gauche du Rhin et Mayence. Nommé en 1920 au Conseil supérieur de la Guerre, il exerce les fonctions d'inspecteur général de l'aéronautique de 1921 à 1924. Le 19 février 1921 il se voit décerner le titre de Maréchal de France.
Le Maréchal Fayolle décède le 27 août 1928 et repose aux Invalides.
Maréchal de France, généralissime des forces alliées sur le front ouest entre 1917 et 1918.
Jeunesse et premières armes
Ferdinand Foch naît en 1851 à Tarbes dans une vieille famille du Comminges. Un de ses grands-pères avait fait toutes les campagnes de la Grande Armée. Son père et fonctionnaire, il va de collège en collège au gré des mutations de son père : Tarbes, Rodez, Lyon, Saint-Étienne (collège des Jésuites) et Metz où il prépare son entrée à l’École polytechnique. Chassé par la guerre de 1870, après s’être engagé (sans se battre), il passe les concours à Nancy et intègre en novembre 1871 l'École polytechnique. Il en sort en 1873 comme officier d’artillerie.
Le 30 septembre 1878, il devient capitaine et est nommé adjoint au service du personnel du dépôt central de l'artillerie à Paris. Il entre ensuite à l'École supérieure militaire comme élève et devient lui-même professeur à cette école de 1895 à 1901, devenant l'un des théoriciens français de l'offensive. (Principes de la guerre, 1903 et Conduite de la guerre, 1904).
Il épouse en 1883 Julie Bienvenüe (1860-1950) qui lui donnera quatre enfants, dont un fils, Germain, sera tué au combat le 22 août 1914, le même jour que son beau fils Paul Bécourt…
Premières années de guerre
En 1907 il est nommé général de Brigade et Clemenceau le choisi pour diriger l’Ecole de Guerre. De ce jour les deux hommes deviennent amis malgré leur nombreuses divergences, notamment religieuses.
Au mois d’août 1913, Foch prend le commandement du 20e corps d’armée, stationné à Nancy et en août 1914 reçoit mission d’assurer la couverture d’un vaste front pour laisser aux armées le temps d’opérer leur concentration. Le 29 août Joffre le nomme à la tête de la IXe armée avec laquelle il lance la contre-attaque dans les marais de Saint-Gond (5-9 septembre), contribuant de manière décisive à la victoire de la Marne. Adjoint de Joffre, il coordonne les efforts des armées françaises, britanniques et belges lors de la « course à la mer ».
Commandant du groupe d’armées du Nord, il lance en 1915 les offensives en Artois, puis dirige en 1916 la bataille de la Somme qui permettra de soulager le front de Verdun.
Le généralissime
En 1917, Foch, chef d’état-major général, est envoyé en Italie, où il rétablit la situation après le désastre de Caporetto (octobre). De retour, il est nommé président du Conseil suprême de guerre interallié, créé à Versailles afin de mieux coordonner les efforts des Alliés. Il y fait admettre son plan, qui doit aboutir à la création d’un commandement unique. Le 26 mars 1918, au lendemain du « Friedensturm » de Ludendorff sur la Somme, Foch est nommé généralissime de toutes les armées alliées combattant sur le front occidental (puis sur tous les fronts) lors de la conférence franco-britannique de Doullens. La contre-offensive qu’il déclenche en Champagne, le 18 juillet 1918, prélude à l’offensive générale des 100 jours qui aboutit à la capitulation de l’armée allemande et à l’armistice que Foch signe le 11 novembre.
Le 6 août 1918 il reçoit le bâton de maréchal de France des mains du président Poincaré et au lendemain de la victoire est honoré de la même dignité par la Grande-Bretagne et par la Pologne. La même année il est élu à l’Académie française et, en 1919, il devient président du Conseil supérieur de la guerre.
Dernières années
Il participe à la conférence de paix à Paris, lors de laquelle il souhaite l’occupation de la rive gauche du Rhin, participe à la conférence de Londres sur les réparations (février-mars 1921) puis prend sa retraite. Il décède le 20 mars 1929. La France l’honore d’obsèques nationales. Ses Mémoires paraîtront en 1931.
Ferdinand Foch incarna la tradition militaire française dans toute la grandeur et la noblesse du terme.
Aviateur français, "As des as" de la première guerre mondiale.
Jeunesse et premières armes
René Fonck naît à Saulcy-sur-Meurthe dans une modeste famille le 27 mars 1894 et entre en apprentissage dans la mécanique et est fasciné par le monde de l’aviation. Mobilisé le 2 août 1914 il est versé au 11e régiment du génie d'Épinal et réussit après 5 mois de classes à se faire affecter dans l'aviation (Début 1915). Le 31 mai, il obtient son brevet de pilote sur Caudron G3 au Crotoy (Somme).
Affecté au sein de l’escadrille C47, près de Corcieux (Vosges), il effectue des missions de surveillance des troupes au dessus de Colmar. Son escadrille est basée ensuite à Cuperly (Marne), et effectue de nombreuses missions d’observation en Champagne. Surdoué du vol, il met au point une tactique et combat et améliore l’armement des avions (mitrailleuse fixe). Il instruit les jeunes recrues affectées à la C47.
L’as des as
Le 6 août 1916, l’adjudant Fonck contraint un avion d’observation Rumpler à atterrir dans les lignes françaises, ce qui lui vaut la médaille militaire. En mars 1917, il parvient à abattre un Albatros du premier coup. Le 25 avril 1917, l’adjudant-chef René Fonck est affecté à la SPA 103, une des 4 escadrilles formant le célèbre groupe de chasse « Cigognes » et équipés de Spad tout neufs. Le groupe a déjà épinglé 1000 Allemands à son tableau de chasse. Huit jours plus tard, il abat son premier avion et le 19 mai entre dans le cercle des « As » en obtenant sa cinquième victoire.
René Fonck pilote désormais un de 180 Cv tout neuf. Huit jours après son arrivée, en abattant un biplan ennemi de réglage au dessus de Berry-au-Bac (Aisne), il prouve à ses chefs qu’ils ont eu raison de lui faire confiance. Du 3 mai 1917 jusqu’au carillon de l’armistice, il va balayer le ciel champenois sans répit. Le 19 mai, il fait son entrée officielle dans le cercle restreint des « As ». Le 12 juin il abat deux avions au dessus du fort de Brimont (Marne), dont celui du capitaine Von Baer, une figure de la chasse allemande.
En juillet 1917, le groupe de chasse est transféré dans les Flandres où il subit de nombreuses pertes (Guynemer, Auger, Matton…) face à des ennemis combattant en groupe. Le 11 septembre, apprenant la mort de Guynemer, il décolle et abat son 14ème appareil homologué. Le 30 septembre il abat sans doute l’avion de Kurt Wissemann, le pilote qui d’après les Allemands aurait abattu Guynemer. Le 21 novembre 1917, l’adjudant-chef Fonck est nommé dans l’ordre de la Légion d’Honneur au grade de chevalier. Titulaire de 11 citations, il est promu sous-lieutenant 9 jours plus tard.
En janvier 1918, l’escadrille arrive à Verdun, où Fonck, Deullin et Madon se disputent le titre d’as des as, avec chacun 21 victoires homologuées. En quelques jours, Fonck prend 6 longueurs d’avance sur ses compagnons. En mars, le groupe quitte Verdun pour la Champagne. A la fin du mois Fonk « passe » devant Nungesser, devenant le premier des AS. Seul Guynemer (53 victoires homologuées) a fait mieux. Le matin du 9 mai 1918, René Fonck abat en 45 secondes 3 biplaces allemands. Il redécolle à 17h30 et, à un contre neuf, parvient à abattre encore trois avions ennemis. Cet exploit reste unique dans les annales de la chasse.
Le 25 juin, il réussit un triplé, puis un doublé le 27. Mi-juillet, il ajoute sept victimes à son palmarès, qui affiche 56 victoires : le voici As des As. Entre temps, son escadrille est devenue l’escadrille des Cigognes, après que madame Herriot, marraine de la SPA 103 lui eut offert un échassier, en chair et en os, surnommé Hélène.
Le 14 août 1918, il réalise à nouveau un triplé et le 26 du même mois un second sextuplé. Le 1er novembre 1918 il abat son dernier avion aux abords de Vouziers (Ardennes), le 75ème homologué.
L’entre-deux guerres
Le 14 juillet 1919, sur les Champs-Elysées, René Fonck ouvre le défilé de la victoire en brandissant l’étendard tricolore.
En 1919, avec l’appui de Georges Clémenceau, il entre en politique. Le 8 décembre 1919 il devient le plus jeune député lorrain. Il milite pour de développement de l’aviation et « Le Tigre » le charge de nombreuses missions à l’étranger ; au cours de l’une d’elle, à Stockholm, il sympathise avec l’ancien as exilé Hermann Göring. L’appui de Fonk lui permet de trouver un emploi dans une compagnie suédoise de transport aérien en cours de création.
En 1922 il est l’émissaire de Poincaré au Brésil et lance le projet de création d’une ligne transatlantique, projet que Mermoz mènera à son aboutissement. Puis pendant trois ans il est conseiller technique du gouvernement américain en matière d’aviation militaire, sur ordre de mission du président du conseil. Le 21 septembre 1926 il tente la première traversée de l’Atlantique New-York-Le Bourget en Sikorsky S35. Mais l’appareil se crashe au décollage, tuant le mécanicien et le radio. Il est très marqué par cet accident et, le 8 mai 1827, lorsqu’il apprend la disparition de son ami Nungesser, il décide de quitter définitivement les Etats-Unis.
A partir de 1935 il est affecté au 2ème régiment d’aviation et chargé officiellement de remettre sur pied en France une aviation de combat chancelante, mais l’arrivée du front populaire le renvoie à la vie civile. Ses avertissements resteront vains. « ce ne sont pas les aviateurs intrépides et valeureux qui manquent, mais le matériel moderne dont ces aviateurs ont besoin pour lutter et pour vaincre ».
De Vichy à la résistance
A la déclaration de guerre de 1939, Fonck est nommé colonel de l’armée de l’air, inspecteur général de la chasse et du matériel. En juillet 1940, Fonk reste fidèle au nouveau chef de l’Etat, Pétain, auquel il voue une admiration sans bornes. le colonel Fonck accepte de rester au service du maréchal en qualité de conseiller technique au ministère de l’air, mais refuse toute fonction officielle, alors que Pétain voit en lui un agent de liaison auprès de Goering, désormais deuxième homme du IIIe Reich. Déçu, Pétain se sépare de Fonk en avril 1942.
Ce dernier entre alors en résistance, utilise ses relations amicales avec des anciens pilotes allemands de la Grande Guerre pour aider la Résistance et sauver plusieurs personnes. Arrêté par la Gestapo, il est brièvement incarcéré à Drancy avant d’être délivré sur intervention d’un colonel de la Wehrmacht, fervent admirateur de l’As des As.
A la Libération de Paris, il est à nouveau arrêté le 8 septembre 1944, sur dénonciation calomnieuse et incarcéré au dépôt de la Préfecture. Aucune charge n’étant retenue contre lui, il est libéré le 24 décembre 1944. Le 18 juin 1953, René Fonck est terrassé par une rupture d’anévrisme. Après les honneurs rendus aux Invalides, il est mis en terre dans son village natal, Saulcy-sur-Meurthe.
Lieutenant allemand, à l'origine de l'affaire de Saverne.
Lieutenant du 99è régiment d’infanterie prussienne stationné à Saverne, le Baron Günther Von Forstner (1893-1915) traite en 1913 les recrues alsaciennes de « Wackes », voyous, et devant l’indignation populaire, se fait accompagner en ville par une patrouille pour le protéger, ajoutant encore au ridicule. L’affaire devient si grave qu’elle finit par l’arrestation de 30 Savernois. Ces incidents sont diffusés dans la presse et arrivent aux oreilles de l’Empereur. L’attitude des Alsaciens vis-à-vis des Allemands en fut très perturbée. Forstner finit par être affecté ailleurs. Il sera tué lors des combats dans les Carpates en août 1915.
Maréchal de France, commandant du 1er groupe d'Armées en 1914.
Louis Félix Marie François Franchet d'Espèrey naît le 25 mai 1856 à Mostaganem dans une famille de tradition légitimiste. Il se destine à la carrière militaire et entre à Saint-Cyr dont il sort lieutenant en 1876. Il sert en Tunisie en 1881, entre à l’Ecole de Guerre et part se battre au Tonkin (1885-1887). Revenu en France il commande le 18e Bataillon de Chasseurs à Pied puis prend part en 1900 à la guerre des Boxers en Chine de laquelle son cousin, l'ambassadeur allemand Klemens Von Ketteler trouva la mort.
De retour en France il trouve des commandements à Reims et Besançon. Général de division en 1912, il commande au Maroc sous les ordres de Lyautey et prend une part importante à la pacification du Protectorat.
En 1914, il commande le Premier Corps d’Armée et remporte en août la bataille de Guise contre la Garde qui ralentit considérablement l’avance allemande, et se voit confier le 3 septembre le commandement de la Ve Armée, alors en pleine retraite et menacée d’anéantissement. D'Espèrey, jouant le tout pour le tout, stoppe la retraite et passe à l’offensive, entraînant l’armée britannique de French dans la brèche ouverte entre les armées de Von Kluck et de Von Bülow. Il rend ainsi possible la victoire de la Marne.
Franchet d'Espèrey commande par la suite le groupe d’armées de l’Est en 1916, puis le groupe d’armées du Nord en 1917.
En juin 1918, il est appelé au commandement en chef des armées alliées à Salonique et obtient, après une campagne de quatorze jours, la capitulation de l’armée germano-bulgare. Après l’armistice il est envoyé avec des troupes françaises en Crimée pour se battre au côté des Russes Blancs contre les Bolcheviques. Rapidement la situation militaire se dégrade et une contre-attaque de l’Armée rouge met les forces françaises en grande difficulté. D'Espèrey parvient à redresser la situation en mars-avril 1919 et à évacuer ses troupes en bon ordre d’Ukraine.
Le 19 février 1921 il est élevé à la dignité de maréchal de France, puis est nommé inspecteur général des troupes d'Afrique du Nord. Elu membre de l’Académie française en 1934.
Dans les années troubles précédent le Front Populaire, il apporte son soutien à certaines ligues d'extrême-droite, dont la Cagoule et l’Action Française.
Le maréchal Franchet d’Espèrey décède le 8 juillet 1942 à Saint-Amancet dans le Tarn.
Archiduc d'Autriche, prétendant au trône, assassiné à Sarajevo.
Fils de l'archiduc Charles-Louis, neveu de l'empereur François-Joseph, François-Ferdinand (1863-1914) devient héritier du trône après la mort de l'archiduc Rodolphe (1858-1889), mort tragiquement à Mayerling et celle de son propre père (1833-1896). Après une éducation princière et militaire, il entreprend en 1892-1893 un tour du monde avant de commander la 38ème brigade d’infanterie à Budweis. En 1898, il est le représentant de l’Empereur auprès des forces armées austro-hongroises.
En 1900, il épouse morganatiquement une aristocrate tchèque, Sophie Chotek, devenue duchesse de Hohenberg en 1909. Le couple aura quatre enfants.
A partir de 1906, il entretien systématiquement des relations avec les hommes politiques et le militaires de l’Empire afin de se préparer à la succession impériale. Il a des préférences marquées pour le parti clérical, hait les Italiens et marque une nette hostilité pour le dualisme de la monarchie austro-hongroise : il veut remplacer ce système par une organisation « trialiste » qui associerait la Croatie, la Bosnie, la Dalmatie et la Slovénie en un État yougoslave jumelé à l'Autriche-Hongrie, et serait de nature à renforcer l'autorité de la monarchie et de l'Église. Mais cette politique entre en conflit avec les intérêts de la Serbie et le patriotisme panslave. En politique extérieure, il est favorable pour une étroite entente avec l’Allemagne et la Russie, ainsi qu’un politique pacifique dans les Balkans.
Le 17 août 1907 François-Joseph nomme l’archiduc au poste d’inspecteur général de toutes les forces armées de l’Empire.
En juin 1914, à la suite d'une entrevue restée assez mystérieuse, avec l'empereur Guillaume II, François-Ferdinand se rend en Bosnie pour y diriger des manœuvres militaires. Il s'entête, malgré l'avertissement de l'ambassadeur de Serbie à Vienne, à vouloir visiter Sarajevo, le 28 juin : les patriotes serbes considèrent cette visite – le jour de leur fête nationale – comme une provocation ; l'étudiant serbe Gavrilo Princip abat le couple princier de plusieurs coups de revolver. Cet assassinat va déclencher la Première Guerre mondiale.
Empereur d'Autriche et roi de Hongrie durant la première guerre mondiale.
François-Joseph (1830-1916), empereur d'Autriche et roi de Hongrie (1848-1916), est le fils de l'archiduc François-Charles, neveu et successeur de Ferdinand Ier D’Autriche (1834-1848).
Le 2 décembre 1848, après l’abdication de Ferdinand I, il monte sur le trône impérial à l’âge de 18 ans. Conseillé par son premier ministre Felix Fürst zu Schwarzenberg (1800-1852) il revient sur réformes libérales de son prédécesseur et met en place une constitution centralisatrice avec un pouvoir monarchique très fort. Comme le parlement hongrois ne reconnaît pas la succession et que la Hongrie entre en rébellion, il écrase le soulèvement avec l’aide de l’armée russe.
Il engage en 1851 une vaste réforme économique et administrative, et améliore le système éducatif, ce qui ne l’empêche par, le 31 décembre, de suspendre la constitution et de régner en monarque absolu.
Il épouse en 1854 la duchesse Elisabeth de Bavière, la célèbre « Sissi » (1837-1898). Le couple aura 3 filles et 1 garçon, dont le destin tragique finira en 1889 à Mayerling, mort qui fera de son cousin François-Ferdinand l’héritier du trône.
En 1859 l’empire entre en guerre contre le royaume de Piémont-Sardaigne allié à la France. Vaincu à Solferino, l’empereur abandonne la Lombardie. La défaite entraîne une montée de l’opposition intérieure et François-Joseph doit concéder quelques libertés parlementaires…
En 1866 le pays entre en guerre avec la Prusse. Vaincue à Königgrätz (Sadowa) le 2 juillet, l’Autriche doit se retirer de la Confédération germanique et l’empereur doit renoncer à ses prétentions allemandes.
En 1867 une profonde réforme met sur un même pied l’Autriche et la Hongrie. Le 8 juillet François-Joseph est couronné roi de Hongrie.
En 1879 l’Autriche signe une alliance avec l’empire allemand, alliance élargie en 1882 à l’Italie, malgré de profondes divergences territoriales (Tyrol, Vénétie). C’est a cette époque que naissent des mouvements nationalistes, particulièrement en Bohème et dans les Balkans. L’Empereur refuse toute réforme et toute revendication d’autonomie. La situation se tend de plus en plus. Le 26 janvier 1907 l’Autriche-Hongrie annexe purement et simplement la Bosnie-Herzégovine, placée sous administration autrichienne depuis 1878, ce qui provoque avec la Serbie, soutenue par la Russie, une crise très grave. Les tensions avec la Serbie sont de plus en plus nombreuses. Elles vont aboutir le 28 juin au drame de Sarajevo et à l’engrenage amenant au premier conflit mondial.
François-Joseph meurt pendant le conflit, le 21 novembre 1916, deux ans avant la dissolution de son empire.
Maréchal anglais, commandant du corps expéditionnaire britannique en France.
John Denton Pinkstone French (1852-1925), 1er comte d'Ypres, maréchal de l'armée britannique, est le premier commandant du Corps expéditionnaire britannique lors de la Première Guerre mondiale.
Fils du Commander John French, officier de la Marine Royale britannique, s’engage dans la Royal Navy en 1866 mais est transféré dans l'armée britannique en 1874. Il participe à la campagne du Soudan, est nommé lieutenant-colonel et commande un bataillon de cavalerie dans la deuxième Guerre des Boers (1899 à 190. Promu général en 1907, il devient le chef d'État-major de l'armée britannique en 1911, puis celui de l'Empire britannique en 1912.
Nommé Maréchal de Camp en 1913, il commande dès début août 1914 le Corps expéditionnaire britannique, (British Expeditionnary Force ou BEF) engagé sur le front belge et du Nord de la France. Refusant de coopérer avec les Français, il mène les batailles de Mons (23 août), de Neuve-Chapelle (10-12 mars 1915), d’Ypres (22 avril – 24 mai), d’Aubers Ridge (9 mai) et de Loos (25-28 septembre) qui se révèlent un véritable désastre pour le Corps Expéditionnaire Anglais, réduit de plus de deux tiers de son effectif.
En décembre 1915, French est remplacé par Douglas Haig. Il retourne en Angleterre où il commande des Forces britanniques de l'Intérieur, poste qu'il conserve jusqu'à la fin de la guerre. En 1916, il dirige la répression de la révolte irlandaise et est nommé Lord lieutenant d'Irlande de 1918 jusqu'à son départ en retraite en 1921. Il reçoit le titre de comte d'Ypres en 1922.
Journaliste et homme politique alsacien, maire de Strasbourg.
Journaliste né à Strasbourg, Charles Frey (1888-1955) prend part active à la révolution bolchevique des 1918 à Strasbourg et seconde Peirotes comme responsable militaire du Conseil des Ouvriers et des Soldats. Il est député de 1919 à 1936, sous-secrétaire d’Etat en 1931, maire de Strasbourg à partir de 1935 ; replié à Périgueux, il maintient la municipalité légitime jusqu’en janvier 1945.