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Sous la direction de Georges Brun
Abbé, homme politique et autonomiste alsacien.
Né à Hirsingue, ordonné prêtre, l’abbé Haegy (1870-1932) se destine au professorat mais voit sa carrière ruinée, les œuvres de son maître ayant été mises à l’index. Il se lance dans le journalisme et la politique et dirige « l’Elsässer Kurier » en 1900. Il devient un des leaders du Parti Catholique en Alsace et lutte pour la restauration de la société chrétienne et se heurte aux protestants, particulièrement strasbourgeois. Il refuse la fusion avec le Zentrum allemand car il prône l’autonomisme alsacien. Il contribue à la naissance du syndicalisme chrétien, ouvert à la question sociale.
En 1912 il est élu au Reichstag et y défend les intérêts alsaciens. En 1916 il est incorporé, car les Allemands veulent l’éloigner de l’Alsace. Après 1918, il devient un des ténors de la vie publique alsacienne et défend le régionalisme face à « la francisation au pas de charge » et à la déconfessionnalisation des écoles menée par les autorités parisiennes, mais reste viscéralement attaché à la France. Il défend jusqu’à sa mort un régionalisme très marqué.
Maréchal britannique, chef du corp expéditionnaire anglais en France.
Né à Édimbourg, Douglas Haig (1861-1928) poursuit ses études au à Oxford et à partir de 1884 à l'Académie royale militaire de Sandhurst avant de s'enrôler dans le 7ème Hussards (Queens Own) où il est officier de cavalerie durant 9 ans : il sert en Inde, au Soudan et en Afrique du Sud où, durant la guerre des Boers (1899-1902), il est sous les ordres du général French. Après un nouveau séjour en Inde, promu major général et inspecteur général de la cavalerie, il rentre en Angleterre et travaille au War Office comme directeur de l'instruction militaire (1906). Il y contribue à la création de la BEF (British Expeditionary Force). En 1909, il est nommé chef d'état-major de l'armée indienne.
En 1914, placé à la tête du 1er corps des armées en France et promu général après les succès anglais à Mons et Ypres, il est promu au rang de général et fait commandant en second des forces britanniques en France, sous les ordres de Sir John French.
En décembre 1915, Douglas Haig remplace French, totalement décrédibilisé après de nombreuses offensives très meurtrières et peu efficaces, et devient Commandant en chef des forces britanniques en France (BEF). C’est lui qui commande lors de la désastreuse bataille de la Somme (Juillet 1916) qui en cinq mois coûte à l’armée anglaise plus de 420 000 hommes, dont 206 000 morts ou disparus. (Le 1er juillet, premier jour de l’assaut détient le triste record de la journée la plus meurtrière pour l'armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts). Le sacrifice anglais aura soulagé le front de Verdun, mais Haig perd toute confiance auprès de ses soldats.
Par la suite, Il dirige la campagne de Passchendaele (troisième bataille d'Ypres, juillet-novembre 1917) et celle de Poelkapelle, avec là encore l'image d'un général au commandement « inhumain », envoyant les volontaires britanniques « à la boucherie ».
Le 20 novembre 1917, il lance la bataille de « Cambrai », première offensive utilisant 476 tanks. Après avoir réussi à percer le front, les britanniques sont rejetés sur leurs lignes de départ après de violentes contre-attaques lancées à partir du 30 novembre par l’armée du Kronprinz Rupprecht de Bavière et en raison de la désobéissance, partielle ou totale, de ses subordonnés. Les Anglais laissent 45 000 morts et 120 chars sur le terrain…
En mars 1918, Haig représente les Britanniques à la Conférence de Doullens, mais exige et obtient que Pétain, qu’il tient pour responsable de l’échec de Cambrai, soit exclu de l'État-Major interallié désormais commandé par Foch. Après l’échec du Friedensturm, il participe à la contre-attaque des Alliés et remporte la bataille d’Amiens (8-12 août 1918) en lien avec la 1ère armée française.
Après la victoire, il reste en France jusqu’en 1921 et y supervise les opérations de « désobusage » conduits dans le nord du pays par plusieurs centaines (milliers ?) de démineurs anglais, assistés de prisonniers de guerre.1921Douglas Haig fut Fait comte puis baron de Haig Bemersyde en 1921, il reçoit les remerciements des deux Chambres du Parlement et prend sa retraite, qu’il consacre aux anciens combattants, voyageant à travers l'Empire britannique pour défendre ou promouvoir leurs intérêts.
Avant de rentrer en Angleterre, il assura le commandement des forces de l'intérieur de la Grande-Bretagne, en tant que commandant en chef. Il reste un peu en France, notamment au début de la reconstruction où Dunkerque reste sous contrôle anglais.
Il meurt à Londres le 29 janvier 1928.
Ambulancier américain engagé volontaire, tué lors des combats du HWK.
Hall Richard Nelville (1894-1915) naît dans le Michigan à Ann Arbor, d’un père médecin. Après sa scolarité à Ann Arbor, il entre à l’University of Michigan and Dartmouth College. En 1915 il se porte volontaire au service de la France avec son frère Louis et rejoint en juin l’American Ambulance Field Service en qualité de conducteur d’ambulance. Il est affecté à la section 3 stationnée à Mollau dans la région de Thann.
En décembre, les combats font rage au HWK. Le 24 décembre 1915, à minuit, il prend le volant de son ambulance à Willer-sur-Thur et monte en direction du Thomannsplatz (Camp Turenne). Dans la montée à la ferme d’Ostein, sa voiture est touchée par un obus allemand et il est tué sur le coup. Son frère Louis (affecté à la même section depuis le 5 septembre) arrive sur les lieux du drame vers 4 heures du matin, mais un autre ambulancier, Richard Matter lui demande de poursuivre sa route sans lui révéler l’identité de Richard, puis avec l’aide d’Allan Jennings ramène la dépouille de Richard Hall à Moosch.
Richard Hall est inhumé à Moosch le 26 décembre et décoré de la Croix de Guerre. Hall est le premier ambulancier volontaire américain à mourir en service commandé.
Dessinateur, caricaturiste, chantre et de l'Alsace française.
Jeunesse et formation
Le fameux Hansi (Jean Jacques – Hans Jakob Waltz) naît le 23 février 1873, à Colmar, en Alsace allemande dans une famille très connue de la ville. Le père est conservateur du musée Unterlinden et le jeune Hansi « baigne » dans un milieu culturel et artistique.
Dès l'âge de 10 ans, contraint de fréquenter l'école du Reichsland puis le Reichsgymnasium (lycée Impérial de Colmar), le jeune garçon se fait remarquer par son goût pour le dessin et son esprit critique qui l'empêchent de se soumettre à la discipline et font de lui un mauvais élève. Il en gardera une profonde aversion pour le corps professoral allemand.
Il s'oriente vers la carrière de dessinateur industriel et suit des études pendant trois ans à l'Ecole des Beaux Arts de Lyon. Revenu en Alsace, alors qu'il aurait préféré se consacrer à la gravure il travaille par nécessité en tant que dessinateur dans les industries textiles de Cernay, Mulhouse, puis Logelbach. Parallèlement, il continue à améliorer sa technique de la peinture et pratique l'eau forte et l'aquarelle. A cette époque, les premières cartes postales sont mises en circulation en Autriche et en Allemagne avant d'apparaître en France. C'est vers 1896 que Colmar découvre ce nouveau moyen de communication. Dès l'année suivante, Jean-Jacques Waltz, par l'intermédiaire de l'éditeur E X. Sailé, publie sa première carte : "Colmar et sa plaine". Pour faire connaître ses aquarelles dans une série de vues sur la commune de Turckheim, deux de ses amis l'introduisent en 1901 dans un cercle d'artistes strasbourgeois et il participe dès lors à diverses manifestations aux côtés d'Alsaciens tels que Bartholdi, Spindler, Schnug, Loux, Hornecker qui écrivent dans la prestigieuse revue Alsacienne Illustrée..Jean Jacques Waltz commence à être connu.
Le chantre de la France et le pourfendeur du Prussien
Grâce à son frère, étudiant en pharmacie à Strasbourg, il collabore au journal de l'association des potaches et publie ses premiers dessins satiriques sous le pseudonyme de Hansi, nom constitué de Hans (Jean) et I de Jacob (Jacques). Ses cibles préférées sont les touristes allemands qui sillonnent les Vosges. En 1908 il publie 10 planches de cette revue parues en 1906 et 1907 sous le nom de « Vogesen Bilder » (Images des Vosges) et » Vogesen Bilder II » la même année. Il rencontre un vif succès.
Il réalise chez l'éditeur Max Wettig plusieurs séries de cartes tirées d'aquarelles représentant des paysages. Il publie jusqu'en 1914 plusieurs œuvres littéraires (dont le très connu « Professor Knatschke » en 1908 où il ridiculise les Allemands) dans un esprit de satire antigermanique. « Le Professeur Knatschke » connaît un véritable succès de librairie dans toute la France. Plusieurs éditions seront nécessaires pour satisfaire la demande. (De 1912 à 1931, 57 000 exemplaires seront vendus).
En 1909 il prend parti dans la querelle des partisans et des opposants à l’enseignement du français dans les écoles. Il s’oppose notamment à son ancien proviseur Gneisse, qu’il croque dans un de ses dessins, ce qui fait scandale. Il est poursuivi en justice, ce qui renforce sa popularité. Aux éditions La Cigogne paraissent de nombreuses cartes signées Hansi représentant de charmants enfants alsaciens dans des cadres enchanteurs et bucoliques. Il devient grâce notamment à ce moyen d'expression graphique, un des symboles de la résistance alsacienne à l'Allemagne. Sa veine satirique lui vaut plusieurs condamnations devant les tribunaux allemands.
De 1912 à 1914, il publie en 60 000 exemplaires une « Histoire de l’Alsace racontée aux petits enfants de France par l’oncle Hansi et « Mon village » (1913), publiés par un éditeur parisien (Floury). C’est un véritable triomphe et une déclaration de guerre aux Allemands. Il est poursuivi en justice pour s'être moqué des gendarmes et professeurs allemands dans « Mon village », et avec son compagnon Zislin est considéré comme le symbole l’Alsace martyrisée et de la résistance alsacienne par le mouvement des "revanchards ", animé par Barrès et Déroulède.
La guerre et le retour à la France
En Juillet 1914 le tribunal de Colmar l'envoie devant la cour de Leipzig qui le condamne à un an de prison. La France s'indigne. Il fait la une de nombreux journaux. Clémenceau lui consacre deux éditoriaux en première page de son journal « L'Homme Libre ». Il réussit à fausser compagnie à l'administration allemande, s’échappe et s'engage dans l'armée française. Il est rejoint par Zislin et tous deux servent en qualité d'officiers interprètes. On le retrouve sur plusieurs cartes postales, photographié en habit militaire.
Après la guerre, il rentre à Colmar. Son succès est à son apogée. Il publie le « Le Paradis Tricolore » et « L'Alsace heureuse ». La tension anti germaniste retombée, le désir d'un rapprochement entre les deux peuples se faisant jour, la polémique se désenfle et Hansi n'est plus au premier rang de l'actualité. De plus, rapidement s’installe entre France et Alsace le malaise lié à la volonté du pouvoir centralisé de Paris de « franciser » à tout crin. Hansi ne comprend pas ses compatriotes qui tiennent à garder leur particularisme alors qu’il prône des mesures radicales. Il se sent en porte à faux et se réfugie dans son art. Il publie bon nombre de livres illustrés qui ne rencontrent plus le même succès. Certaines illustrations sont reproduites sous forme de cartes postales. Il réalise aussi des affiches pour les chemins de fer d'Alsace et de Lorraine reprises en quatre cartes postales.
L’entre deux-guerres et l’exil
En 1923, Jean Jacques Waltz succède à son père au poste de Conservateur du Musée d'Unterlinden à Colmar et travaille sur l'art héraldique. Entre 1923 et 1933, les Potasses d'Alsace lui commandent des cartes publicitaires qui sont éditées chez Braun à Mulhouse Dornach. Hansi met donc ses talents de dessinateur au service de la publicité. Il passe des années à travailler sur l'Héraldisme en Alsace et publie trois volumes chez Berger Levrault (1938, 1939 et 1949). Livres qui font référence en la matière mais qui ne rencontrent pas le succès qu'ils méritaient.
Dans les années 30, il est l’un des rares à dénoncer la montée du nazisme. Connu désormais comme fer de lance de la lutte antigermanique dont les cartes ont popularisé les idées à travers l'Allemagne et la France entière, il est évacué à Agen en 1939. Dans la nuit du 10 au 11 avril 1941 il est attaqué à Agen par 3 hommes de la Gestapo et laissé pour mort. A la suite d'un long périple, Hansi malade, affaibli et démoralisé, s'exile en Suisse.
Les dernières années
En 1946, il retrouve enfin son Colmar natal qui le fait citoyen d’honneur de la ville pour ses 75 ans. Il publie encore des menus, des livres illustrés, quelques cartes et ses souvenirs d’enfance « Les souvenirs d’un annexé récalcitrant ».
Le 10 juin 1951, après trois années de maladie, Jean Jacques Waltz meurt à Colmar à l'âge de 78 ans. L'artiste laisse à son pays un immense trésor culturel et artistique. Créateur fécond, il a produit de nombreux motifs de vaisselle, de vitraux, des poupées, des affiches, des étiquettes commerciales, des ex-libris, des menus, des programmes, des livres et près de 400 cartes postales. Graveur à l'eau-forte, aquarelliste, imagier populaire, écrivain, historien, Hansi a su marquer son temps par un talent incontestable.
Générale allemand, commandant de la troisième armée allemande lors de l’opération Schlieffen.
Max Freiherr Lothar Clemens von Hausen (1846-1922) naît dans un famille militaire saxonne ; son père est le commandant de la ville de Dresde. Tr ès jeune, il suit les cours de l’académie militaire de Dresde et à 18 ans est sous-lieutenant au 3e bataillon de chasseurs. Après avoir participé à la guerre des Duchés (1864), à la guerre austro-prussienne (1866) et à la guerre franco-allemande (1870), il intègre en 1874 l'Académie militaire de Prusse à Berlin puis est nommé à l'état-major général (1887). Il poursuit sa carrière et est promu en 1900 général commandant du XIIe corps d'armée (Ier corps royal saxon).
En 1902 il devient ministre de la guerre du royaume de Saxe, poste qu’il occupe quatre ans ? Six ans plus tard, en 1912, il revient aux affaires politique est étant nommé Président du département, poste équivalent à celui de premier ministre de Saxe (juillet 1912 - mai 1914).
En août 1914, au début de la Première Guerre mondiale, il commande l’armée saxonne sur le front ouest, rebaptisée 3è armée allemande. Il participe à l’offensive « Schlieffen », emporte les combats de Dinant et de Charleroi, et saccage Reims début septembre. Mais Hausen est obligé de battre en retraite dès le 7 septembre, trop exposé sur son flanc droit, et de se replier sur l’Aisne. Frappé de fièvre typhoïde, il est alors remplacé par le général Karl von Einem.
Placé à la retraite, il décède le 19 mars 1922 à Dresde.
Général allemand, commandant en 1914 de la VIIè armée allemande en Alsace.
Josias Von Heeringen 1850-1926), tout comme son frère Auguste (1855-1927), future amiral de la Kaiserliche Marine, nait dans une famille de vieille noblesse militaire hessoise et est destiné à la carrière des armes. Après une formation dans le corps des Cadets, il participe à la guerre de 1870 et est grièvement blessé à la bataille de Woerth-Froeschwiller le 6 août.
En 1887 il entre au département de la Guerre et à partir de 1892, il est chef du département de l'état-major général. En 1898, il est nommé général et entre au ministère de la Guerre.
Promu lieutenant général (1901) puis général de l'infanterie (1906) et commandant le 2e Corps d'armée, il est entre 1909 et 1913 Ministre de la Guerre du Royaume de Prusse. Il s’oppose fermement aux demandes de Von Moltke et de Ludendorff d’augmenter les effectifs de l’armée en temps de paix, puis, lorsque la guerre est décidée par l’Etat-Major, donne sa démission au Kaiser.
Le 2 août 1914, il prend le commandement de la VIIe Armée, et repousse les deux offensives françaises sur Mulhouse (10 et 20 août 1914), ce qui lui vaut la distinction « Pour le Mérite » et les félicitations personnelles du Kaiser. Il reste au commandement de la VIIe Armée durant les violents affrontements dans les Vosges, jusqu’au 28 août 1916, date à laquelle il est remplacé par Richard Von Schubert. Il est lui-même nommé à la tête des Forces de défense côtières allemandes pour le reste de la guerre.
Retiré du service actif le 18 novembre 1918, Von Heeringen décède le 9 octobre 1926.
Commandant des Chasseurs Alpins, grièvement blessé à l'Hilsenfirst.
Emile Hellé (1975-1933), d’origine lorraine, s’engage volontairement en 1883 chez les Chasseurs Alpins. Lieutenant en 1897, il entre à l’Etat Major du gouverneur militaire de Paris (14ème Corps). Capitaine de l'Etat-Major à Lyon au début de la guerre, il est affecté au 7ème B.C.A. dont il est nommé commandant le 1er octobre 1914 lors de la bataille de la Somme (course à la mer). Du 12 novembre au 6 décembre il se bat à Ypres. Puis son bataillon est envoyé sur le front d'Alsace et participe les 22 et 23 janvier 1915 aux vaines tentatives de dégagement d'une compagnie du 28ème B.C.A. encerclée au sommet du HWK.
Le 26 mars 1915, le 7ème B.C.A. parvient à prendre le sommet du HWK. Les chasseurs du bataillon baptisent le rocher-panorama (Aussichtsfelsen) du nom de leur commandant.
Grièvement blessé le 14 juin 1915 lors d'une attaque à l'Hilsenfirst en cherchant à reconnaître un blockhaus allemand, Hellé est remplacé à son poste par le commandant Lardant.
Rétabli, il est versé dans l’Etat-Major. Il commande le 156è RI du 24 juin au 29 octobre 1917 sur la rive droite de la Moselle dans le secteur de Pont-à-Mousson avec le grade de lieutenant-colonel.
Après la guerre il est nommé général de division. Commandeur de la Légion d’honneur et Croix de guerre, il décède à Nancy en 1933.
Commandant d'une brigade de Chasseurs Alpins tué au HWK.
Né le 09 janvier 1869 à Rosselange (Moselle), Hennequin succède au Lieutenant-Colonel Boussat dans le commandement de la 6ème Brigade de Chasseurs Alpins. Il est mortellement frappé par un obus devant son poste de commandement à l'Hartmannswillerkopf le 10 janvier 1916 et sera inhumé au cimetière militaire de Moosch. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur - Croix de Guerre 1914-1918 à titre posthume. Sur la Crête sans Nom au HWK, une position d'observation française a été nommée en sa mémoire.
Général alsacien, commandant d’Armée de la Région Fortifiée de Verdun
Frédéric-Georges Herr (1855-1932) naît à Rouffach d’un père médecin qui opte pour la France en 1871 et s’installe à Paris. Herr entre à l'École polytechnique en 1874 puis dans l'armée, comme le faisaient alors la plupart des polytechniciens. Le 17 septembre 1883, il épouse Anne Peugeot, de la famille des constructeurs automobiles.
Entre 1895 à 1902, il participe la campagne de Madagascar sous les ordres du général Gallieni. En 1911 il est nommé Général de brigade puis général de division le 27 octobre 1914. Il se bat aux Eparges à la tête du 6ème C.A. (Février-avril 1915) puis, nommé Commandant d’Armée de la Région Fortifiée de Verdun (RFV), il est chargé de remettre en état les défenses de la place forte. C’est lui qui reçoit la première offensive allemande en février 1916. Par la suite, il est nommé directeur de l'artillerie aux armées et inspecteur général de l'instruction de l'Artillerie (1917-1919).
Placé dans le cadre de réserve le 24 octobre 1919, il entre au Conseil d'administration des Usines Peugeot en qualité de membre de la famille.
Chancelier du Reich en 1918.
Georges Von Hertling (1843-1919) naît à Darmstadt d’un père conseiller d’Etat et dans sa jeunesse, sous l’influence de sa mère, envisage la prêtrise. Après des études de philosophie à Munster, Munich et Berlin, il obtient son doctorat, enseigne à Bonn et se lance dans la politique. En 1869 il épouse Anna Von Biegeleben qui lui donne cinq filles et un fils.
De 1875 à 1890 il devient député de Coblence au Reichstag et siège dans le parti du Zentrum, s’intéressant particulièrement aux questions sociales et présidera jusqu’à sa mort la société Görres pour le développement de la science dans l’Allemagne catholique.
Nommé professeur de Philosophie à l’université de Munich, il abandonne son mandat de député en 1890 tout en continuant à militer dans les rangs du Zentrum. Réélu député de Bavière en 1896, il préside à partir de 1909 le Zentrum au Reichstag et est nommé en février 1912 ministre-président de Bavière par le régent Luitpold de Bavière (1821-1912).
Le 14 juillet 1917, après la démission de Théobald Von Bethmann-Hollweg, il refuse le poste de chancelier du Reich. Poste qu’il finit par accepter après la démission du chancelier Georg Michaelis le 31 octobre 1917. En fait, sa nomination a été imposée au Kaiser par Ludendorff, véritable dictateur, qui domine alors la scène politique allemande et contrôle étroitement les faits et geste du chancelier.
Le 30 septembre 1918, Hertling se retire après l’annonce du Kaiser de doter l’Allemagne un véritable système parlementaire. Il décède le 4 janvier 1919 à Ruhpolding.
Feldmarschall, chef des armées allemandes, président de la république de Weimar.
Fils d’un junker prussien et d’une mère issue de la bourgeoisie, Paul Von Hindenburg (Posen - Poznan, Pologne, 2 octobre 1847 - Neudeck, Prusse orientale, 2 août 1934) entre à l’Ecole des cadets malgré sa santé fragile, participe aux guerres de 1866 et 1870-1871 en tant que jeune lieutenant, et fait une brillante carrière d’officier jusqu’au grade de général de corps d’armée. Il prend sa retraite en 1911, à l’âge de 64 ans.
Le chef de guerre
Au début de la Première Guerre mondiale, il est nommé le 22 août 1914 commandant en chef de la 8è armée ; il écrase les Russes, pourtant plus nombreux, à Tannenberg puis aux lacs de Mazurie ; il a pour chef d’état-major Ludendorff. Hindenburg, jusqu’alors inconnu du public, entre dans la légende après cette « nouvelle bataille de Cannes ». Promu commandant en chef du front oriental et « Feldmarschall » en novembre 1914, il est nommé chef d’état-major le 29 août 1916 avec Ludendorff à l’intendance générale, jouant pratiquement le rôle de commandant en chef de l’armée.
Sous l’influence de Ludendorff et face à la faiblesse de l’Etat, il se voit amené à prendre de plus en plus de décisions politiques ; mais les revendications de l’époque, qui appellent de leurs vœux une monarchie parlementaire, lui demeurent étrangères. Le revers des opérations de l’été 1918 sur le front ouest et la contre-offensive des Alliés, qui oblige fin septembre le commandement suprême de l’armée à un armistice précipité, révèlent l’échec d’une politique militaire trop rigide et entraînent la destitution de Ludendorff. Hindenburg conseille à Guillaume II de s’exiler en Hollande (provisoirement, selon ses projets) et dirige pour finir le rapatriement de l’armée, dont il ne quitte le commandement qu’après la signature du traité de Versailles. Mis à la retraite, il reste la personnalité la plus populaire de la vieille Allemagne.
Le président
A la mort du président Ebert, en 1925, les partis de droite unis demandent à Hindenburg d’être leur candidat ; il accepte, mais à contrecœur, et il est élu président du Reich devant Wilhelm Marx, le candidat du Zentrum (14,7 contre 13,8 millions de voix). S’il se considère comme administrateur du Reich et gardien de la monarchie, il n’en est pas moins attaché au serment prêté à la République. A la grande déception des groupes nationalistes et de la noblesse, il ne s’oppose pas à la politique de réconciliation de Stresemann. Avec la crise économique mondiale, qui s’accompagne de la montée rapide des partis extrémistes, il se voit obligé, au début des années 1930, de s’immiscer de plus en plus dans la politique gouvernementale, qui lui reste pourtant foncièrement étrangère. Il soutient par son autorité le gouvernement présidentiel de Heinrich Brüning, conservateur catholique, qui essaie d’enrayer la crise avec des lois d’urgence tolérées par le Parlement.
Les nouvelles élections présidentielles du printemps 1932 prouvent l’énorme popularité de Hindenburg, dernier rempart face à l’assaut national-socialiste. C’est ainsi qu’à 82 ans, considéré comme « le seul président qui puisse arrêter Hitler », il est élu président du Reich par les partis du centre et la gauche modérée. Mais il les déçoit en abandonnant soudain, en mai 1932, son chancelier qu’il avait jusqu’alors soutenu : sous l’influence de son entourage, sorte de camarilla réactionnaire, il rejette la politique agraire de Brüning à l’est ainsi que l’interdiction des groupes de défense nationaux-socialistes. C’est le début de la fin pour la République de Weimar, à laquelle l’arrivée de Hitler au pouvoir donne le coup de grâce. Après l’échec des gouvernements présidentiels de Von Papen et de Schleicher, Hindenburg ne peut plus refuser la Chancellerie au dirigeant du parti le plus puissant.
Le 30 janvier 1933, il charge à contrecœur le « caporal bohémien », qu’il avait empêché peu de temps auparavant d’accéder au gouvernement, de former un cabinet de coalition des partis de droite. Hindenburg est déjà gravement malade quand naît le IIIè Reich. Durant les dernières semaines de sa vie, les événements (la mise au pas de l’Eglise, la « nuit des Longs Couteaux » du 30 juin 1934) prouvent qu’il n’est plus en mesure de prendre des décisions assez fermes pour faire barrage à la dictature. Sa mort marque la fin de l’Etat de droit, et le début de la domination de Hitler sur l’Allemagne.
Général français d'origine mosellane, héros du Chemin des Dames, libérateur de Mulhouse et commandant supérieur du territoire d'Alsace-Lorraine.
Auguste Édouard Hirschauer (1857-1943) naît à Saint-Avold d’un père mulhousien, commissaire aux chemins de fer récemment installé en Lorraine. Après de brillantes études, Hirschauer choisit la carrière militaire. En 1871, la famille « opte » pour la nationalité française et s’installe à Calais.
Entré à l’Ecole Polytechnique, il en sort lieutenant et est affecté au 1er régiment de génie de Versailles (1879) et part en Algérie où sa conduite lui vaut le grade de capitaine (1881). Affecté à l’Etat-Major à Lille, il enseigne ensuite à Saint-Cyr puis à l’Ecole navale.
Nommé à l’Etat-Major général, il devient chef de cabinet du général Raoul Le Mouton de Boisdeffre et accomplit plusieurs missions dans les Balkans, en Turquie et en Afrique (1883-1886). Il témoigne en 1899 au procès de Rennes chargé de rejuger Dreyfus, et témoigne contre lui.
En 1901, il devient l'adjoint du premier inspecteur permanent de l’aéronautique militaire, le général Rocques. Nommé général de brigade en 1912, Auguste Édouard Hirschauer prend le commandement des troupes aéronautiques et la direction du dépôt de matériel d'aéronautique et préfigure la future base aérienne 134 Versailles. Il adapte l'aéronautique militaire aux combats modernes.
En 1914, Hirschauer est général commandant une brigade d'aérostiers et travaille sous les ordres du général Gallieni. Il désire se battre et commande la 29ème brigade d'infanterie puis la 63ème division d'infanterie. Promu général de division, il commande le 18ème corps d'armée, puis le 9ème et enfui celui de la IIème armée. Il prend part aux batailles de l'Ourcq (septembre 1914), de Champagne (début 1915) et de Verdun (1916). Lors de l’offensive Nivelle, Il s’empare de Craonne (4 mai 1917) et devient le héros du Chemin des Dames.
Le 19 novembre 1918, il fait une entrée triomphale à Mulhouse, à la tête de ses troupes. Puis il est nommé gouverneur militaire de Strasbourg et commandant supérieur du territoire d'Alsace-Lorraine.
Il se lance alors en politique et le 11 janvier 1920 est élu au Sénat. Réélu en 1924 et en 1932, il est membre des commissions sénatoriales de l'armée, de l'air et des finances, rapporteur des budgets de l'aéronautique militaire et civile.
Il décède le 27 décembre 1943 à Versailles.
Général allemand commandant du XIVè corps d'armée en Alsace en août 1914.
Ernst Wilhelm Karl Maria Freiherr Von Hoiningen (1849-1924) naît en Prusse au sein d’une famille de vieille noblesse de Courlande, d’un père conseiller d’Etat de Prusse.
Il débute en 1868 sa carrière militaire comme aspirant du 1. Rheinisches Pionier-Bataillon Nr. 8 à Coblence. Il fait sa carrière militaire dans les Pionnier jusqu’en 1876 dans le Reichsland Elsass-Lothringen, particulièrement à Strasbourg et à Metz. En 1877 il commande l’Académie Militaire de Prusse et est affecté en 1882 au Grand Quartier Général de Berlin. Nommé à l’Etat Major du IIIème Corps d’armées à Berlin (1883), il est en 1885 attaché militaire de l’ambassade allemande à Londres, puis de 1886 à 1891, attaché militaire à Paris. Il y est en quelque sorte l’œil de Alfred Von Waldersee, qui, à Berlin fait le maximum pour contrecarrer la politique étrangère de Bismarck, et finira par écarter le vieux chancelier de la scène politique.
Entre 1891 et 1897 il commande successivement à Fribourg-en-Brisgau, Strasbourg et Metz où il est chef d’Etat-Major-Général du XVIème corps d’Armée. On le retrouve ensuite en poste à Darmstadt, Ulm, Strasbourg et Karlsruhe (1897-1907).
Au déclenchement de la guerre, il se porte à la tête du XIVème corps d’armée contre les troupes du général Pau dans la région de Mulhouse et l’oblige à faire retraite. Il est remplacé à son poste par le général Watter le 31 août et est nommé fin octobre Gouverneur militaire de la ville d’Anvers. Il reste à ce poste jusqu’à la fin de la guerre.
Mis à la retraite en 1919, il décède à Darmstadt en 1924.
Général autrichien, chef de l'Etat Major Général commandant du front russe.
Franz, baron (1910), puis comte (1918) Conrad Von Hötzendorf (1852-1925) est issue d’une famille anoblie par l’empereur d’Autriche. Entré à l’Académie militaire, il fait une rapide carrière et devient Feld-maréchal, chef d’Etat-Major-Général de l’Armée Autrichienne entre 1906 et 1911, il est évincé car il est partisan de guerres préventives contre la Serbie et l’Italie mais aussi d’une politique d’ouverture envers les Slaves. Enfin, il reste très critique quant au maintien du système de double monarchie et craint le séparatisme hongrois.
Rappelé par François-Joseph en 1912, il relance l’idée d’une guerre préventive contre la Serbie et se rapproche du Kaiser Guillaume, tout en n’étant pas dupe des intentions allemandes. Commandant du front russe, il chasse ces derniers de Pologne en 1915, mais se montre impuissant à contrer la percée de Broussilov sur le front austro-allemand en 1916. Il écrase la Serbie, mais ne peut rien contre l'immixtion de l'état-major allemand dans le commandement militaire autrichien. Il est finalement écarté du Grand-Etat-Major général, mais maintenu sur le front italien, où il parvient à gagner l’offensive sur Caporetto (octobre 1917). Par la suite, incapable de percer le front d'Asiago, il est finalement poussé à la démission en juillet 1918.
Il se retire et écrit ses mémoires. Il décède en 1925.
Industriel et homme politique allemand, magnat de la presse, pangermaniste et nationaliste, fervent soutien de Hitler dans les années 1930.
Alfred Hugenberg (1865-1951) est le quatrième dirigeant du parti nationaliste, qui a contribué à amener Hitler au pouvoir. Il compte parmi les personnes les plus influentes de la République de Weimar.
Cofondateur de la Ligue pangermaniste et membre de la commission pour la colonisation de Poznan à la fin du XIXè siècle, Hugenberg s’oriente vers l’industrie et devient directeur du conseil d’administration et responsable des finances de la firme Krupp pendant la Première Guerre mondiale. A partir de 1916, il exerce une influence considérable sur la vie publique et devient l’un des personnages importants de l’économie en constituant la société Hugenberg et en dominant le monde de la presse et du cinéma (réunion des quotidiens nationalistes aux éditions Scherl, et contrôle de l’union des télégraphes et de la société de cinéma UFA). Il se tourne vers la politique après la révolution de novembre 1918 et dirige l’aile pangermaniste du parti nationaliste, mais son influence reste d’abord de second plan.
C’est seulement après la défaite de son parti aux élections de 1928 qu’il en prend la tête et se retrouve au centre de la scène politique. Sa présidence marque un tournant décisif dans la radicalisation des partis de droite et conduit à la scission des modérés qui se divisent en parti conservateur, parti nationaliste chrétien et parti du peuple. La politique nationaliste musclée qu’il prône en fait un adversaire inconditionnel du parlementarisme démocratique. Sa bataille contre le plan Young avec un plébiscite du front nationaliste en octobre 1929 le rapproche de Hitler et ramène ce dernier sur le devant de la scène politique.
Hugenberg souhaite utiliser « le malheureux peintre autrichien » à ses propres fins, tout en gardant fermement les rênes en mains. Dans ce but, il l’introduit dans les salons, lui procure le soutien d’industriels d’extrême droite (Fritz Thyssen) et constitue en 1931, lors d’une rencontre à Bad Harzburg avec des nationaux-socialistes et d’autres groupes de droite, le « front de Harzburg », « opposition nationale » à la République de Weimar. Mais déjà surgissent les premiers désaccords : ils s’expriment lors du choix d’un candidat à la présidence du Reich (Dürsterberg), les élections ayant lieu quelques mois plus tard.
La défaite spectaculaire de Dürsterberg (il n’obtient que 6,8 % des voix) porte un coup fatal au prestige de Hugenberg face au NSDAP. Surpris par les succès électoraux des nationaux-socialistes, il refuse d’abord fermement de confier le gouvernement à Hitler et soutient les cabinets Von Papen et Schleicher, mais il prend finalement position en janvier 1933, avec Von Papen et Hindenburg, pour un cabinet Hitler.
Ministre de l’Economie et de l’Agriculture, il s’imagine une fois de plus que la présence protectrice de Hindenburg et la participation de Von Papen et de Seldte au gouvernement lui permettront de contrôler Hitler. Ses illusions sont rapidement déçues et il abandonne ses fonctions dès le mois de juin 1933. La parole d’honneur que Hitler lui avait donnée le 30 janvier n’empêche pas la dissolution de son parti ; Hugenberg se retire alors entièrement de la vie politique. Interné à la fin de la guerre, il est relâché en 1947 et finit sa vie en 1951.
Combattant français sur le front alsacien, un des fusillées d'Husseren.
Humbert Fernand Élie naît le 26 juin 1890 à Lyon dans une famille très modeste : son père est ouvrier de menuiserie, mais travaille irrégulièrement ; sa mère est concierge. A la déclaration de guerre, célibataire, il travaille comme employé. Mobilisé, il est affecté à la 24ème compagnie du 359ème régiment d’infanterie. En novembre, il participe à la très dure bataille de Cirey-sur-Vezouze puis à celle, les 25 et 26 décembre, d’Aspach. Début janvier 1915, il combat à la côte 425 à Steinbach puis autour de Wattwiller.
Ayant déserté, il est repris, condamné à mort et fusillé le 23 mars 1915 à Husseren-Wesserling, au lieu-dit Heidenfeld. Il est inhumé au cimetière communal d’Husseren-Wesserling.