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Biographie des principaux acteurs du conflit

Sous la direction de Georges Brun

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Acker Paul

Ecrivain alsacien francophile.

Né à Saverne le 14 septembre 1874, Paul Acker est un écrivain de langue française, auteur de plusieurs romans en vogue dans les années 1905-1910, et un journaliste qui collabore au Gaulois, à l’Echo de Paris, à la Revue des Deux Mondes, à l’Illustration, à la Revue de Paris et à la Revue critique des idées et des livres.

En 1914, il s'engage volontairement et collabore au bureau de renseignements de Réchesy dirigé par le docteur Pierre Bucher.

En 1915, le premier Grand prix du roman de l’Académie française lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre.

Il est tué dans un accident d’automobile en service commandé près du front dans la région de Thann, le 27 juin 115. Il sera inhumé dans le cimetière de Saverne le 11 août 1922.

En 1933, le Souvenir Français fit ériger en bordure du chemin, non loin de l’ancienne mairie-école d’Altenbach, une stèle rappelant sa mémoire. Son nom figure sur la liste des écrivains morts sous les drapeaux au Panthéon de Paris aux côtés de Guillaume Apollinaire, Victor Segalen, Emile Berteaux.

Adrian Louis Auguste

Militaire et ingénieur du génie dans l'armée française.

Louis Auguste Adrian (1859-1933). Né à Metz en 1859, il quitte la Lorraine annexée avec ses parents en 1871. La famille s’établit à Tours. En 1878 Louis est lauréat du concours général, entre à l’école Polytechnique où il choisit le Génie. En 1885 il est affecté à la chefferie de Cherbourg et travaille aux casernes et fortifications de la Manche. En 1907, il devient sous-directeur de l’intendance au ministère de la Guerre, traque les fraudes et les corruptions, ce qui lui vaut des inimitiés tant chez les militaires que chez les civils. Usé, il obtient de partir en retraite en mai 1913, mais demande sa réintégration lorsque la guerre éclate.

Chargé des problèmes d’habillement et d’équipement, il fournit aux soldats draps, chapes en peau de mouton pour l’hiver, bottes de tranchées, puis créé des baraquements démontables et surtout, dès décembre 1914, la cervelière, une protection de la tête que le soldat mettait sous son képi. Début 1915, il créé le célèbre casque de tôle d’acier très léger (700 grammes). Pas cher, de fabrication simple, ils est fabriqué à plus de 7 millions de pièces et équipe bientôt les armées belges, italiennes, serbes, roumaines et russes. L’effet est spectaculaire : le taux de blessures à la tête passe de 77% en 1914 à 22% en 1916, dont la moitié ne sont pas mortelles ! Adrian a sauvé des centaines de milliers d’hommes.

Adrian continue ses recherches et met au point d’autres dispositifs techniques comme des cuirasses, des lunettes pare-éclats, des tourelles blindées pour aviateurs…

Nommé intendant général en 1917, il se retire en 1921 après avoir été nommé grand officier de la légion d’honneur. Il décède en 1933 et est enterré à Genêts, dans la Manche.

Albert Ier

Roi des Belges.

Albert Ier, roi des Belges, <em>Roi chevalier</em>. - G. Brun, d'après un portrait du musée de la Grande Guerre de Bruges.

Roi des Belges (1875-1934), Albert Ier succède en 1909 à son oncle paternel, Léopold II. Cultivé, discret et timide, souffrant d’une myopie prononcée, il est très aimé du peuple belge. Admirablement secondé par la reine Élisabeth, princesse bavaroise qu'il a épousée en 1900, il défend l'honneur et le sol de la Belgique lorsque les armées allemandes envahissent son territoire en août 1914 au mépris de la neutralité garantie par la Prusse au traité de Londres en 1839.

Il prend le commandement de l'armée belge, animant la résistance de Liège et d’Anvers, ralentissant considérablement l’avance allemande vers la France. En octobre 1914 il se bat héroïquement sur l'Yser, barrant la route de Dunkerque et de Calais, puis la collabore avec les armées alliées pendant la longue et dure guerre de position. Le « Roi-Chevalier » établit son quartier général à La Panne, dans la seule région de Belgique non occupée où il demeure en contact étroit avec ses soldats pendant toute la durée du conflit, alors que son gouvernement s'est installé officiellement au Havre.

Albert Ier ne perd jamais de vue deux principes fondamentaux : l'indépendance et la neutralité de la Belgique. Après la guerre, les partis politiques acceptent son arbitrage chaque fois qu'une question grave les met aux prises. Préoccupé de la situation difficile des savants et des institutions scientifiques après la dévaluation du franc belge en 1926, le roi crée le Fonds national de la recherche scientifique et l'Académie royale de langue et de littérature françaises.

Le roi meurt accidentellement en escaladant les rochers de Marche-les-Dames, aux bords de la Meuse, près de Namur.

Albert de Wurtemberg

Prince héritier du royaume de Wurtemberg, général commandant un corps d’armée durant la première guerre mondiale..

Albert de Wurtemberg. - G. Brun, d'après une photo d'époque d'un auteur inconnu.

Albert de Wurtemberg (1865-1939) est le fils du duc Philippe de Wurtemberg et de Marie-Thérèse de Habsbourg-Teschen, et l’héritier du trône de Wurtemberg, son oncle le roi Guillaume II de Wurtemberg n’ayant pas de fils. Ap^rès des études de droit à Tübingen, il se forme à la vie militaire dans l'armée prussienne : officier, il est général de cavalerie en 1906 et commande en 1908 le corps Royal du Wurtemberg.

En août 1914, il est nommé commandant de la 4ème armée allemande et dirige les combats dans les Ardennes où il repousse les Français à la bataille de Neufchâteau, puis participe à la bataille de la Marne. En octobre son armée participe à la course à la mer dans les combats de l’Yser et d’Ypres, marqués par le terrible bain de sang de Langemarck.

Promu Generalfeldmarschall en août 1916, il commande le groupe d'armées positionné de l'Est de Verdun jusqu'à la frontière suisse et conserve ce commandement jusqu'à l'armistice. Après l’armistice, il ramène les troupes en Allemagne pour leur démobilisation.

Guillaume II du Wurtemberg ayant abdiqué le 30 novembre 1918 et étant décédé le 2 octobre 1921, Albert devient le chef de la maison de Wurtemberg.

Opposant au nazisme, il décède le 29 octobre 1939.

Allenby Edmund Henry Hynman

Général anglais commandant en France et en Palestine.

Edmund Allenby, Field Mareshal,vicomte Allenby, de Megiddo et de Felixstowe. - G. Brun, d'après un portrait anonyme.

Edmund Henry Hynman Allenby, premier vicomte Allenby of Megiddo and Felixstowe est né à Brackenhurst, près de Southwell (Nottinghamshire) en 1861. Après ses études, il échoue deux fois à des concours pour intégrer la fonction publique indienne et entre à l’Académie royale de Sandhurst et est affacté au 6è Dragoons. De 1882 à 1890 il sert en Afrique du Sud puis entre au Staff Collège de Camberley en 1894, en même temps que Douglas Haig dont il devient le rival, marquant, plus que Haig, son intérêt pour la la poésie, l'ornithologie, les voyages et la botanique… A la fin de sa formation, il est promu major, sert en Irlanda avant de rejoindre l’Afrique du Sud en 1899 où il est engagélors de la seconde guerre des Boers. Il commande un escadron lors des combats de Colesberg, Paardeberg, Bloemfontein et du lac Chrissie. Pui il participe à la pacification du Transvaal, du Natal et du Zoulouland. En 1902, à la fin du conflit, il est promu colonel et reçoit les éloges de Kitchener.

De retour en Angleterre, il obtient plusieurs commandements, est promu en 1909 major-général et nommé l'année suivante inspecteur général de cavalerie. Il y gagne une réputation de supérieur brutal, aux accès de colère redoutés, qui, associés à un physique imposant, lui valent le surnom de « The Bull ».

Au debut de la guerre mondiale, il couvre avec sa division la retraite du BEF après la bataille de Mons et commande le 5e Corps durant la deuxième bataille d'Ypres puis la 3e armée britannique en octobre 1915. En juillet 1916 il attaque sans succès le saillant de Gommecourt lors de la bataille de la Somme et y enregistre de lourdes pertes, puis au printemps de 1917 échoue en Artois lors de la bataille d’Arras. Le 9 juin, Haig le remplace par Byng et il retourne en Angleterre.

Il est rapidement placé à la tête des forces britanniques de Palestine, et dès la fin juin, rejoint son commandement au Proche Orient. Il conquiert Jérusalem en décembre 17, puis Damas et Alep, amenant après la victoire de Megiddo, l'Empire turc à la capitulation, le 30 octobre 1918. Nommé maréchal en 1919 et haut-commissaire en Égypte (1919-1925), Allenby contribue à l'élaboration du traité de 1922 qui reconnaît l'indépendance égyptienne. Il pase les reste de ses jours en voyages et conférences, et décède à Londres en 1936.

Amic Paul Antoine Emile

Combattant français au HWK

Né le 22 avril 1883 à Evreux (Eure), Paul Amic est sergent de réserve lors de la mobilisation en 1914. Il se retrouve en Alsace sur le front des Vosges et gagne tous ses grades au feu. Sous-lieutenant puis lieutenant au 334ème Régiment d'Infanterie, il intègre au mois d'août 1915 le 15ème Bataillon de Chasseurs Alpins. Le 20 octobre 1915, monte avec son bataillon à l'assaut du sommet du HWK. Son ardeur au combat lui vaut le grade de capitaine avec la croix de guerre et citation de l'armée. Lors du fameux assaut sur le HWK du 21 décembre 1915, il est au feu à la tête de la 5ème compagnie dans le secteur de l'Unterrehfelsen, mais se trouve pris dans un réseau de barbelés non détruits sous le tir des mitrailleuses. Il tombe, frappé d'une balle en plein visage.

Il repose au cimetière militaire de Moosch. En sa mémoire a été érigée une stèle à sa mémoire au col qui porte son nom, col de la route des crêtes reliant Goldbach-Altenbach à Wuenheim. La stèle porte une citation du capitaine : « Si je meurs, mes amis, d’espoir et de misère, vous m’ensevelirez près du front dans la terre sous la croix de sapin, près du clocher flambé, mais gardez moi le sol où je serai tombé. »

Arrault Ernest, Marie, Maurice

Combattant fraçais au Lingekopf.

Né le 15 septembre 1894 à Toulouse (Haute-Garonne), Ernest Arrault entre à Saint-Cyr, avec la promotion « La Croix du Drapeau » de 1913-1914. Sous-lieutenant, affecté 15ème Bataillon de Chasseurs à pied, il trouve la mort le 29 juillet 1915 au Schratzmaennele, dans les combats du Lingekopf.

« Il est tombé glorieusement frappé en entraînant sa section à l'assaut dans des conditions particulièrement difficiles et en faisant preuve d'un superbe courage ». Son nom a été dédié à un abri français situé au sud du cimetière national du Wettstein.

Asquith Herbert Henry

Homme politique et premier ministre anglais.

Herbert Henry Asquith, comte d'Oxford. - G. Brun, d'après un portrait anonyme.

Herbert Henry Asquith, (1852-1928). Fils d’un négociant en laine, il fait ses études de droit à Oxford et est avocat en 1876. Élu au Parlement sous l'étiquette libérale en 1886, il est ministre de l'Intérieur en 1892, ministre sans portefeuille de 1895 à 1905, puis chancelier de l'Échiquier (1905-1908). Il devient premier ministre du Royaume Uni de 1908 à 1916. Il déclare la guerre à l’empire allemande le 4 août 1914 suite à l’invasion de la Belgique. Son gouvernement tombe suite aux énormes pertes britanniques durant les premières années du conflit et suite à la « crise des obus » en 1915.

Son fils Raymond, né le 6 novembre 1878, tombe au champ d'honneur le 15 septembre 1916.

En 1922 il est président du parti libéral et est membre de la chambre haute en 1925. En 1926, il cède la présidence du parti à Lloyd George et se retire de la vie politique.

Auberger Auguste Gilbert

Combattant français tué au HWK.

Né le 09 juillet 1893 à Montvicq dans l’Allier, Auguste Auberger devient mineur aux mines de la Bouble des houillères de Saint-Eloy. Sa jeunesse est sans doute difficile puisqu’il aura affaire à la justice et sera incarcéré. Mobilisé en 1914, il est versé dans le 152ème Le 26 mars 1915 à 15H30, il monte à l’assaut du sommet du HWK avec la première compagnie du 152ème RI. Il est le premier à atteindre le sommet à 16 heures, alors que le régiment perd 240 hommes dans l’attaque, tués ou blessés, lui-même étant gravement touché. Le lendemain, le général Serret décore Auberger de la médaille militaire dans les tranchées de la première ligne, sous les sifflements des balles. Transporté dans l’hôpital militaire provisoire de Bussang, Auberger décèdera le 13 septembre 1915, des suites de ses blessures.