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Sous la direction de Georges Brun
Jean Keppi (1888-1967), originaire de Mulhouse, étudie le droit politique et le droit public à Zurich et Strasbourg entre 1908 et 1913. Il publie en 1913 une brochure intitulée Die Zeitungen Elsass-Lothringens. Eine statistische Studie, où il constate l'infériorité numérique de la presse catholique et insiste sur la nécessité de la développer. Il est par ailleurs actif dans la vie politique du parti chrétien-démocrate, l’UPR.
Il participe à la guerre de 14-18 dans l’armée allemande et atteint le grade de Lieutenant en 1918. Il s’engage en politique pais perd des élection locales en 1922. Il s’installe à Haguenau, où il sera secrétaire général de la mairie jusqu'en 1936. Autonomiste sans tomber dans l’extrémisme, signataire du Heimatbund, il travaille à étoffer l'aile gauche de l'UPR et redresse les finances du parti alors mal en point (1930-1936). En 1936, suite à la défaite de l'UPR aux élections municipales, il devient le 3e vice-président de l'UPR.
En octobre 1939, il est arrêté en qualité de leader de l'autonomisme alsacien-lorrain, transféré à la prison militaire de Nancy et inculpé d'espionnage au profit de l'ennemi. Le 14 juin 1940, il est transféré vers Carcassonne en compagnie d’autres autonomistes, mais délivré par les soldats de la Wehrmacht à Chalon-sur-Saône et reconduit en Alsace. Transféré aux Trois-Epis, il rencontre Robert Ernst, autonomiste mais surtout nazi convaincu, qui tente de le rallier à la cause national-socialiste. Il signe le célèbre manifeste transmis le 18 juin au Führer. Il sera par la suite nommé commissaire aux réfugiés. Mais il prend très rapidement ses distances avec le régime.
En 1942, il prend contact avec les conjurés de Goerdeler et du cercle de Kreisau et participe en juillet 1944 à l’opération Walkyrie. Après l'échec de l'attentat contre Hitler, un mandat d'arrêt est lancé contre lui, mais il parvient à se cacher.
A partir de 1946, il devient un collaborateur régulier du journal catholique L'Ami du Peuple. Farouche opposant au concept d'Etat-nation et au jacobinisme, il milite avec Robert Schuman pour la réalisation d'une Europe fédérale. En août 1947 il comparaît comme prévenu libre au procès de Strasbourg qui juge les autonomistes « Nancéens ». Condamné à 15 ans d’indignité nationale, il est réhabilité pour résistance à l’occupant.
Il décède en 1961 à Dachstein.
Homme politique russe opposant au tsar, chef de la première révolution russe en 1917.
Aleksandr Fedorovitch Kerenski (1881-1970) naît à Simbirsk, d’un père instituteur (il aura comme élève Lénine, né dans la même ville). Il passe sa jeunesse à Tachkent où son père a été promu. Il fait des études classiques à Saint-Pétersbourg et s’inscrit au barreau de la capitale, s’engageant du côté de la révolution socialiste après les évènements de 1905. Ses succès de prétoire favorisent, en 1912, son entrée à la IVe Douma comme député, sous l'étiquette travailliste, avant de rejoindre les rangs des mencheviks. Avec cette position, sa défense des droits civiques prend de l'ampleur.
Au début de la guerre, en 1914, Kerenski fait peu parler de lui au sein de la Douma. Comme beaucoup d'hommes politiques russes, il est toutefois persuadé que le conflit va conduire à l'effondrement du régime tsariste. Il se construit un profil politique d'opposant absolu à l'autocratie tout en refusant les mots d'ordre marxistes.
Il est élu vice-président du soviet de Petrograd en février 1917. Il participe au gouvernement provisoire du prince Lvov en tant que ministre de la Justice (mars-mai), puis de la Guerre (mai-juillet) : Kerenski s’impose en effet aux yeux de ses collègues en prenant la responsabilité de la guerre, poste duquel il prépare l’offensive Broussilov menée en Galicie en juin. Après l'échec de l'offensive et les journées d'émeutes de juillet, il préside les deuxième et troisième gouvernements de coalition mais ne peut exercer le pouvoir dans une société en pleine décomposition : tenaillé entre la volonté de paix de tout le peuple et ses engagement auprès des Alliées de continuer la guerre, il ne peut éviter le rupture avec le soviet désormais tenu par les bolcheviks de Lénine, qui promet au peuple « du pain, la paix et des terres ».
Renversé par l'insurrection bolchevique d'octobre, il tente avec Krasnov de reprendre Petrograd, mais est battu à Poulkovo puis s'enfuit. Au printemps 1918 il rejoint la France après avoir rejoint les Britanniques à Mourmansk. Il va être jusqu’en 1940 au cœur des divisions et des querelles entre les Russes tsaristes et les Russes démocrates. Il ne soutient aucune faction, s'opposant au régime bolchévique comme aux armées blanches dont les chefs tentent alors, avec l’aide des Alliés, de renverser le bolchévisme et, pour certains, de restaurer la monarchie.
En juin 1940 après il s’installe aux Etats-Unis et passe la majeure partie de son temps à l'Institut Hoover où il contribue à la mise en forme et au classement de l'énorme fonds d'archives détenu par ce centre de recherche. Il décède en 1970.
Médecin allemand combattant de la grande guerre sur le front des Vosges.
Né le 05 août 1892 à Fribourg, Hans Killian est le fils du docteur Gustav Killian, professeur d'université et célèbre laryngologiste, et comme son père, se destine à la médecine. Mobilisé au mois d'août 1914, il est affecté à une unité de Minenwerfer. Il participe en août 1914 à la seconde bataille pour la reprise de Mulhouse et du Sundgau. Il est ensuite détaché, en janvier 1915 au HWK, où on lui demande de déloger, à l'aide d'un Minenwerfer, les chasseurs du 28ème B.C.A. qui se défendaient âprement dans un réduit près du sommet et que les assauts répétés des allemands n'avaient pas réussi à surmonter. Killian a ainsi l'occasion de faire usage, pour la première fois dans l'histoire militaire, de cet engin redoutable dans une opération de montagne. Lors de cette attaque, son mortier se trouvait placé à proximité du rocher Panorama.
Il dirige durant trois ans, les engagements de cette nouvelle arme au HWK, avant d'être appelé à l'utiliser dans la campagne d'Italie en 1917. Au printemps 1918, il reprend le commandement de différentes unités de mortiers dans le secteur des Flandres, Cambrai, Monchy et Bapaume.
A l'Armistice, il reprend ses études de médecine puis devient chirurgien orthopédique de grande réputation ; il part en Iran en 1935 puis publie de nombreux ouvrages médicaux. Politiquement, il adhère au NSDAP, entre au Stahlhelm et dans la SA. Lors de la 2ème guerre mondiale, le docteur Hans Killian est chargé d’abord de la direction d’hôpitaux militaires (Fribourg, Strasbourg), est chirurgien consultant auprès de la XVIème Armée allemande et parcours entre 1941 et 1943, les hôpitaux du front nord russe, notamment dans la poche de Demiansk. Il en publiera un livre, « Le prix de la guerre », saisissant témoignage. De 1943 à 1945 il est le dernier doyen en chirurgie de l’Université de Breslau.
Après la guerre il reprend la chirurgie et publie d’éminents ouvrages, particulièrement sur l’anesthésiologie (Narcosis, 1954). Sa réputation traverse les frontières. Parallèlement, il publie en 1958 ses souvenirs (« Ein Chirurg erinnert sich, Hinter uns steht nur der Herrgott » ouvrage vendu à plus de 250 000 exemplaires, traduit en 14 langues et ayant inspiré uns série télévisée. En 1971, il publie « Totentanz auf dem Hartmannsweilerkopf » (Neckargemünd, 1971), après être revenu au HWK.
Hans Killian décède en 1982, à l'âge de 89 ans, des suites d'une malencontreuse chute.
Militaire anglais, héros des guerres coloniales puis ministre de la guerre et de l'armement du Royaume-Uni au début de la guerre.
Horatio Herbert Kitchener (1850-1916) naît dans une famille de militaire, étudie dans un collège français de Genève puis entre à la Royal Military Academy de Woolwich (1868-1870). En 1870, il s'engage comme volontaire dans l'armée de Napoléon III mais est rapatrié en Angleterre à cause d’une pneumonie.
Devenu officier des Royal Engineers il sert au Proche Orient (Chypre, Palestine) et an Afrique (Egypte). En 1884-1885, il est de l'expédition destinée à sauver le général Gordon enfermé à Khartoum (1884-1885), expédition qui échoue et doit battre en retraite. Il est ensuite nommé commandant en chef de l’armée d’Egypte, retourne au Soudan et reprend Khartoum en 1898, ce qui lui vaut d’être nommé gouverneur du Soudan. La même année, il rencontre la mission Marchand à Fachoda et impose le point de vue britannique, évitant de peu une grave crise entre la France et le Royaume-Uni, crise qui d’ailleurs débouchera sur l’Entente Cordiale en 1904.
En 1899 il est envoyé en Afrique du Sud et remporte la seconde Guerre des Boers (1899-1902), ce qui lui vaut une immense popularité et le titre de vicomte que lui décerne la reine Victoria. Puis il part en Inde et en Australie dont il réorganise les armées. On lui doit l’emploi systématique des mitrailleuses, mais aussi la création des tous premiers camps de concentration… Il rêve du titre de vice-roi des Indes, mais la vieille reine le lui refuse, considérant qu’il n’aime pas les indigènes…
Au début de la guerre mondiale, il est nommé ministre de la guerre : il s’occupe particulièrement du recrutement (célèbre affiche le représentant) et crée le BEF (British Expeditionnary Corps) : en quelques mois l’armée britannique passe des 150 000 à 1 500 000 hommes puis, par la loi de la conscription de janvier 1916, à 3 millions de mobilisés. Son extrême popularité n’est qu’entamée par la malheureuse expédition de Gallipoli ; il se brouille cependant avec Lloyd Georges et d’autres politiques influents et finit par être destitué début juin 1916 du poste de Ministre de l'armement et de chef d'État-Major.
Il est alors envoyé en mission militaire auprès du tsar. Il embarque à Scapa Flow, mais le 5 juin 1916, au nord-ouest des Orcades, le croiseur de la Royal Navy HMS Hampshire heurte une mine allemande posée et coule rapidement, entraînant la mort de Kitchener. Sa mort entraîna de nombreuses rumeurs (complot de Lloyd Georges, du Sinn Fein, de Scotland Yard, de l’ancien chef boer Frits Duquesne.) Aucune de ces rumeurs ne fut jamais prouvée.
Général allemand, commandant de la première armée allemande lors de l'invasion de la Belgique et du nord de la France.
Alexander Heinrich Rudolph Von Kluck (1846-1934) entre dans l’armée prussienne en 1865 et sert les du conflit austro-prussien de 1966 et du conflit franco-prussien de 1870.
Major en 1887, il commande l’école des sous-officiers de Neuf-Brisach. Il gravit par la suite tous les échelons militaires et est nommé le 16 octobre 1906 général d’infanterie. Il commande en 1907 le premier corps d’armées à Königsberg.
Von Kluck est nommé le 2 août 1914 commandant de la Première armée allemande, positionnée à l’aile droite de l’armée à l’ouest, avec pour mission, conformément au Plan Schlieffen, de traverser la Belgique le long de la côte et de foncer à l’ouest de Paris (entre Paris et le Havre) par le nord de la France, pour prendre l’armée française à revers et ainsi terminer rapidement la guerre à l’ouest.
Kluck, pour de nombreuses raison, ne parvient pas à remplir sa mission : la résistance belge est plus forte que prévue, l’armée française se retire en bon ordre, la logistique ne suit pas. Rapidement Kluck doit tenir compte des ordres de Bülow commandant de la IIème armée, lui aussi empêtré dans de nombreux problèmes. Le 29 août, il décide unilatéralement d’infléchir son mouvement non vers l’ouest, mais à l’est de Paris. Une brèche de 40 kilomètres s’est en effet ouverte entre les deux armées. Or l’armée française s’est réorganisée, et c’est dans cette brèche que Joffre décide d’attaquer le 6 septembre. La bataille de la Marne oblige toute l’armée allemande à une retraite de 80 kilomètres derrière l’Aisne.
En mars 1915, lors d’une inspection sur le front, Von Kluck est grièvement blessé par un schrapnell. Après une longue convalescence, il est mis à la retraite en octobre 1916. Il décède à Berlin en 1934.
Architecte allemand, maître de l'Oeuvre Notre-Dame de la cathédrale de Strasbourg.
Né à Cologne, Johann Knauth (1864-1924) devient architecte de l’œuvre Notre-Dame en 1891. C’est à lui que l’on doit le sauvetage de la flèche de la cathédrale, le pilier nord menaçant de s’affaisser suite à l’assèchement progressif de la nappe phréatique dans laquelle les piliers de chêne soutenant la tour « trempaient » depuis des siècles et résistaient donc à la putréfaction. Il travaille à la consolidation du pilier de 1903 à 1920 et sauve l’édifice de l’écroulement.
En 1918, Il est maintenu à son poste par les Français, preuve de son talent s’il en est, mais préfère repartir en Allemagne. Tombé dans l’oubli et la disgrâce de la mémoire, il retrouve aujourd’hui une considération des plus méritée.
Général allemand, premier haut gradé tué sur le front ouest lors de la bataille d'Alsace.
Le major général Stanislaus Von Koschenbart (1859-1914), issu d’une famille de la haute noblesse germanique dont est issu le célèbre Baron Von Richthoffen, commande la 84ème Brigade d’infanterie, lorsqu’il est tué le 9 août 1914 lors de la première offensive française sur Mulhouse, alors qu’il commande la contre-attaque allemande. Il est le premier gradé tombé sur le front ouest.