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Sous la direction de Georges Brun
Dernier tsar de Russie.
Le tsar autocrate
Nikolas Romanov naît le 18 mai 1868 à Tsarskoïe-Selo ; il est le fils aîné d’Alexandre, héritier du trône, et de la princesse Dagmar du Danemark. Son éducation est assurée entre autres par le politicien clérical et conservateur Konstantin Pobedonostsev (1827-1907). Son père est sacré tsar en 1881 sous le nom d’Alexandre III (1881-1894). Il devient prince héritier. Il étudie le droit à l’université de Saint-Pétersbourg et suit sa formation militaire à l’Académie militaire (1885-1890).
Le 1er novembre, à la mort de son père, il monte sur le trône impérial et épouse le 16 du même mois la princesse Alexandra de Hesse-Darmstadt. Le couple aura 5 enfants, dont le tsarévitch Alexandre, qui se révèle atteint d’hémophilie. Il mène dès 1896 une politique sans compromis contre les minorités de son empire et impose le Russe comme langue officielle en 1899. L’empire est secoué de graves troubles, notamment en Finlande, Pologne, Ukraine et dans les pays baltes.
En 1899, sur le plan international, il prend l’initiative de la première conférence de La Haye destinées à promouvoir la paix entre les nations et à mettre en place de conventions de guerre. 26 puissances y participent.
La guerre contre le Japon et ses conséquences
Le 9 février 1904 il provoque la guerre contre le Japon à propos de divergences d’intérêts coloniaux en Corée et en Chine. Cette guerre s’avère un désastre (Port-Arthur). La Russie, humiliée, signe le traité de Portsmouth. Elle entraine un vague de grèves et de révoltes, ponctuée par le célèbre dimanche rouge de Saint-Pétersbourg (22 janvier 1905 et la mutinerie du Potemkine). Le 17 octobre, Nicolas est obligé d’accorder un régime parlementaire sur la base du suffrage universel. La première Douma se réunit le 25 avril 1906 avec une majorité de députés démocrates. Nicolas II est obligé d’approuver une nouvelle constitution qui contrôle strictement le budget militaire et le budget de la cour et de s’entourer d’un conseil qui limite son pouvoir.
Le 25 avril 1906 le tsar révoque la toute nouvelle Douma dans laquelle les députés de gauche sont majoritaires et limite le suffrage universel au profit des classes dirigeantes. De nouvelles élections mettent en place un Douma conservatrice aux ordres de Nicolas II. Le tsar remet pas ailleurs en vigueur une politique restrictive des minorités nationales.
Le 4 avril 1912 tout le pays est en révolte contre le tsar après la répression sanglante d’une grève en Sibérie. Le pouvoir est de plus en plus discrédité, d’autant que la famille impériale est de plus en pus sous l’influence maléfique du starets Raspoutine (4865-1914).
La guerre et la chute
En politique extérieure, à partir de 1912, Nicolas II soutient de plus en plus les revendications ultranationalistes et panslaves de la Serbie, contre l’empire Austro-hongrois. Le 30 juillet, après la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie, le tsar ordonne la mobilisation générale contre l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne. Puis, sans en avertir ses alliées de l’Entent, il déclare la guerre à Vienne.
Le 5 Septembre 1914, après la défaite des armées russes à Tannenberg, il prend le commandement suprême des forces armées. Mais les années 1915 et 1916 n’apportent à l’empire que déconvenues militaires, entraînant le mécontentement général du peuple, mais aussi restriction et misères, ainsi que des mutineries de plus en pus fréquentes dans l’armée.
Le 28 février 1917, les partis bourgeois de la Douma forment un comité d’où naît un gouvernement provisoire mené par le Prince Georgi Lvov. Le tsar ordonne à l’armée de disperser la Douma par la force, mais celle-ci refuse. Le 15 mars, sous la pression de son conseil, Nicolas II abdique au profit de son frère le grand-duc Michel (1878-1918). Ce dernier refuse. Le 21 mars, Nicolas II est interné avec toute sa famille à Tsarskoïe-Selo puis déporté en Sibérie le 31 juillet 1917. Gardée à vue à Tobolsk, puis à Iekaterinbourg, la famille impériale est mise à mort dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 sur l'ordre du soviet de l'Oural, peu avant l'occupation d'Iekaterinbourg par les forces anti bolcheviks.
Les restes de Nicolas II et ceux de certains membres de sa famille sont transférés à Saint-Pétersbourg en 1998. En 2000, Nicolas II, son épouse et ses enfants sont canonisés par l'Église orthodoxe.
Général français, commandant de la IIè armée française, un des vainqueurs de Verdun et responsable de la désastreuse offensive du Chemin des Dames.
Robert Nivelle naît en 1856 à Tulle. Il se destine à la carrière militaire et est formé à l'École polytechnique dont il sort officier artilleur en 1878. Il participe en 1900 à la guerre des Boxers en Chine puis sert en Indochine et en Algérie.
Colonel au déclanchement de la guerre, il se participe à la deuxième bataille de Mulhouse et s’illustre à Dornach le 18 août, puis contre l’armée de Von Kluck sur l'Ourcq (5-10 septembre) où son 5ème régiment d’artillerie fait merveille. Cette victoire lui vaut la promotion de général de brigade, en même temps que Pétain.
Le 19 avril 1916, il succède à Pétain sur le front de Verdun au commandement de la IIe armée. Aux côtés de Mangin, il reprend entre octobre et décembre les forts de Vaux, ne lésinant pas sur les pertes humaines effroyables. Victorieux de Verdun, Nivelle remplace Joffre, jugé trop statique, au commandement en chef des armées du Nord et du Nord-Est le 25 décembre 1916, passant ainsi devant de nombreux officiers supérieurs. Il forge la théorie d’une offensive de type Verdun, qui au printemps 1917 serait en mesure de percer le front allemand et de terminer rapidement la guerre. Cette théorie séduit la commission de l'Armée à la Chambre et entraîne l’adhésion enthousiaste de Lloyd George qui place les armées britanniques stationnées en France sous son commandement.
Il se heurte cependant au scepticisme de ses généraux (Hormis Mangin), mais aussi celui de Pétain, de Lyautey, alors ministre de la guerre, et de nombreux politiques. Le 16 avril 1917, il lance l’offensive du Chemin des Dames, prévoyant d’être sur la Somme à J+4. Mais l’offensive est mal préparée, le bombardement d’artillerie mal réglé et de plus, les Allemands, mis au courant de l’attaque, sont prêts. Au soir du 16 avril, la bataille est déjà perdue. Mais Nivelle insiste et lance attaques sur attaque, jusqu’au 21 avril : l’armée français vient de perdre 134 000 hommes, dont 30 000 tué. Nivelle, quant à lui, vient de gagner son surnom de « Boucher ». L’assaut est suspendu, et Mangin, tenu pour responsable de l’échec, est relevé de ses fonctions le 29 avril.
Mais le 4 mai, Nivelle relance l’offensive et tente de prendre le plateau du Chemin des Dames. Après un succès initial se soldant par la prise de Craonne (dont la chanson restera célèbre), l’offensive piétine pour être finalement suspendue le 8 mai. Les troupes sont démoralisées et perdent la confiance en leurs chefs ; les premières mutineries éclatent. Le 15 mai 1917, Nivelle est remercié et remplacé par Philippe Pétain.
En décembre 1917, Nivelle est nommé commandant en chef des troupes françaises d'Afrique du Nord, loin du front, après qu’une commission d’enquête eut statué sur sa responsabilité : « Pour la préparation comme pour l'exécution de cette offensive, le général Nivelle n'a pas été à la hauteur de la tâche écrasante qu'il avait assumée ». La paix revenue, il est nommé au Conseil supérieur de la guerre, élevé à la dignité de Grand-croix dans l'Ordre de la Légion d'honneur et décoré de la Médaille militaire.
En 1921, il prend sa retraite, revient en France et décède le 22 mars 1922 à Paris. Il est inhumé aux Invalides.