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Sous la direction de Georges Brun
Général allemand, chef d'Etat Major du XVè corps d'armée de Strasbourg, représentant de Falkenhayn au ministère de la guerre.
Franz Gustav Wandel (1858 – 1921) est un général d’infanterie allemand. Après une solide formation militaire, il est successivement capitaine du régiment d’Infanterie Herzog Friedl (1893-95), officier au ministère de la guerre de Prusse ((1895-1900), commandant de Bataillon (1902) et chef de l’état major général du XVè corps d’armée à Strasbourg en 1905. Il revient au ministère de la guerre, est nommé lieutenant général et gouverneur militaire de Cologne en 1913.
Le 1er septembre 1914 il est nommé représentant du ministre de la guerre Erich Falkenhayn : ce dernier étant toujours au front, c’est lui qui pratiquement dirige le ministère. Il y combat particulièrement l’antisémitisme montant dans le corps des officiers prussiens mais aussi l’agitation de gauche. Il y prend aussi des mesures contre les soldats alsaciens pour les éloigner du front français. Mais après l’échec de Falkenhayn contre Verdun, ses jours sont comptés : il démissionne le 29 septembre 1916 lorsque Hindenburg et Ludendorff prennent la direction de l’armée sur le front occidental.
Anobli et nommé général d’infanterie, il se retire et décède en 1921.
Combattant dans l'armée française, prêtre, évêque de Strasbourg successeur de Monseigneur Ruch.
Jean-Julien Weber (1888-1981) naît à Lutterbach d’un père militaire de carrière. La famille ayant opté pour la France en 1871, il fait ses études secondaires à Besançon, imprégnées de patriotisme à la Déroulède, s’oriente vers la prêtrise et entre au séminaire Saint-Sulpice d'Issy en 1905. Ordonné prêtre en 1912, il entre dans la Compagnie du Saint-Sulpice et étudie à l'Institut biblique de Rome.
Entre temps il effectue son service militaire effectuer son service militaire (1909-1911) qu’il achève avec le grade de sous-lieutenant. Appelé le 2 août 1914, Jean-Julien Weber entre en guerre comme lieutenant de réserve de la 4ème compagnie du 21ème RI de Langres et se bat immédiatement dans les Vosges lors de l’offensive Pau : il participe ainsi à la bataille de Saint-Blaise sous les ordres du général Tabouis (14 août 1914) et est blessé une première fois à Muckenbach (Grendelbruch). Il participe ensuite à la défense sur la Marne, à la bataille d’Artois lors de la course à la mer, et est blessé une seconde fois à Notre-Dame-de-Lorette, lors de la seconde bataille d’Artois, en mai 1915. Cette blessure au visage le tient éloigné du front jusqu’en avril 1916.
De retour sur le front de Champagne, il est nommé capitaine. Il se bat sur la Somme fin 1916 et participe à la seconde bataille de la Marne puis à l’offensive des cent jours. Au moment de l’armistice, il se trouve dans les Ardennes.
Il rejoint rapidement l’Alsace libéré mais en septembre 1919 est nommé enseignant puis directeur du séminaire Saint-Sulpice d’Issy. Il reste à ce poste jusqu’en 1942, hormis de septembre 1939 au 23 juillet 1940 où il est mobilisé en qualité de commandant dans un état-major. De 1942 à 1945, il est supérieur du séminaire des diacres, à Paris, assurant les cours de pastorale et de droit canonique.
Le 29 juin 1945 il est nommé dans le diocèse de Strasbourg évêque coadjuteur de Mgr Ruch, auquel il succède le 29 août de la même année. Il dirige le diocèse durant 22 années et est nommé archevêque en 1962. Il joue un rôle fondamental dans la vie de l’église alsacienne d’après-guerre, tout en menant une carrière militaire très active dans la réserve.
Il se retire en 1967 à Ribeauvillé et consacre sa retraite à l’écriture d’ouvrages théologique et à ses mémoires de guerres, parues sous le titre « Sur les pentes du Golgotha, Un prêtre dans les tranchées », reflet des cinq cahiers qu’il avait rédigés entre 1914 et 1916 sur sa vie d’officier dans les tranchées.
Monseigneur Weber décède le 13 février 1981 à Strasbourg et est inhumé à Ribeauvillé.
Statthalter (Gouverneur) du Reichsland Alsace-Lorraine (1907-1914) et diplomate.
Karl Leo Julius, comte von Wedel (1842 - 1919), originaire du royaume de Hanovre, est destiné à la carrière militaire. Officier de l’armée de Hanovre de 1859 à 1866, il sert après Sadowa dans l’armée de Prusse et combat en 1870-71 en tant qu'aide-de-camp à la brigade de la cavalerie de Hesse. En 1876, il entre dans le grand état major général et représente en 1885 l’Empire allemand auprès de la Bulgarie. Il est ensuite observateur au quartier général russe durant le conflit russo-turc (1877-78) puis attaché militaire à l'ambassade allemande de Vienne. En 1882, il est nommé au poste honorifique d'aide-de-camp de Sa Majesté Impériale le Kaiser. Colonel en 1886, il est nommé aide-de-camp de l'empereur, qu’il représente dans diverses missions en Europe. Général de division en 1892, il devient ambassadeur à Stockholm et est nommé en 1897 Gouverneur de Berlin, puis ambassadeur à Rome (1899) et à Vienne (1902).
En 1907 le comte Karl von Wedel succède au prince Hermann zu Hohenlohe-Langenburg au poste de Statthalter (Gouverneur) du Reichsland Alsace-Lorraine. Poste dont il doit démissionner en avril 1914 suite à l’incident de Saverne. Elevé à la dignité princière, il se voit confié de nombreuses missions diplomatiques durant la guerre, spécialement à Vienne et Bucarest. Il s’y montre partisan dès 1916 d’une paix négociée et de l’arrêt de la guerre sous-marine.
Il décède le 30 décembre 1919.
Prêtre alsacien, militant de la cause française.
Emile Wetterlé, né à Colmar le 2 avril 1861. Il reçoit une éducation entièrement française et se destine à la prêtrise. Après des études à Salamanque et Innsbruck, il est ordonné prêtre en 1887 et devient précepteur dans de grandes familles à Rome. Voulant par la suite rentrer en Alsace, il doit redemander la nationalité allemande qu’il avait perdue. Il faut l’intervention du Statthalter d’Alsace-Lorraine, le prince de Hohenlohe, sur lettre recommandée de la princesse de Sayn-Wittgenstein, pour que la nationalité lui soit accordée, l’abbé apparaissant comme ultra-francophile.
Vicaire en 1890 dans une paroisse ouvrière de Mulhouse, Wetterlé y rencontre passablement de difficultés et assez rapidement se rapproche de milieux notables où son immense culture le permet de donner toute sa mesure dans le militantisme pro-français, la politique et le journalisme. Il entre en contact avec les milieux protestants libéraux avec lesquels il veut fonder un Parti Alsacien militant pour l’autonomie et une école interconfessionnelle… Cette attitude, lui vaut un avertissement de son évêque et il renonce. En 1898 il est élu député au Reichstag de la circonscription de Ribeauvillé.
Son opposition à l’Allemagne, souvent poussée jusqu’à l’outrance, est au cœur de ses préoccupations, et malgré de très bons termes qu’il entretient avec le secrétaire d'État du Ministère d'Alsace-Lorraine, Ernst Matthias von Köller (1902-1908), Il est condamné après le départ de ce dernier à deux mois de prison.
A la déclaration de guerre, il s’enfuit de l’Alsace et participe activement à la propagande de guerre de la France. Il est exclu de la fraction alsacienne-lorraine du Reichstag et de la fraction centriste du Landtag. En 1919 il est élu pour cinq ans à la chambre des députés (1919-1924) au sein du groupe « Entente Républicaine démocratique ». Il est l’un des artisans du triage ethnique de la population alsacienne-lorraine en 4 catégories, mis en place à l'arrivée des troupes françaises dans le Reichsland. En 1924, il renonce à une nouvelle candidature à la députation en raison de l'hostilité d'une grande majorité de l'Union populaire républicaine. Il est alors nommé à l'ambassade de France auprès du Saint-Siège, fonction qu'il exerce jusqu'à sa mort, survenue le 24 juillet 1931.
Président des Etats-Unis lors du premier conflit mondial.
Thomas Woodrow Wilson naît le 28 décembre 1856 à Staunton (Virginie), dans une famille presbytérienne. Son père est pasteur.
Elevé dans la rigueur, il fait ses études à l’université de Princeton entre 1875 et 1879 puis étudie le droit à l’université de Virginie (1879-1883) et à l’université de Baltimore (1883-1885). Il tente de devenir avocat à Atlanta, mais échoue. Il épouse Ellen Louise Axson puis enseigne successivement au Bryn Mawr College (1885-1888), à la Wesleyan University (1888-1890), puis à l’Université de Princeton (1890-1910) dont il préside les destinées entre 1902 et 1910. Il y révèle des talents d'administrateur et lutte contre les traditions conservatrices de certains de ses collègues, ce qui le fait connaître dans tous les États-Unis.
En 1910, en qualité de membre du Parti Démocrate, il est élu gouverneur du New Jersey. Le 5 novembre 1912 il est élu 28ème président des Etats-Unis d’Amérique contre le président républicain sortant William Howard Taft et Theodore Roosevelt, un dissident républicain. Démocrate idéaliste, il poursuit le mouvement réformiste initié par Theodor Roosevelt (1901-1909), promeut une législation antitrust, crée la Réserve fédérale (la FED), fait interdire le travail des enfants, instaure la prohibition et accorde le droit de vote aux femmes.
Isolationniste et pacifiste, il déclare la neutralité des Etats-Unis et est réélu en 1916 sur le slogan « Il a nous a préservés de la guerre ». Mais le comportement agressif de l’Allemagne et la guerre sous-marine à outrance l’amènent à l’intervention militaire : le 6 avril 1917 les Etats-Unis entrent en guerre en vertu de la « croisade pour la démocratie ».
En intervenant aux côtés des Alliés en 1917, le 28e président des États-Unis change le cours de la Première Guerre mondiale, avant de se faire le promoteur d'un projet de paix universelle. À la Conférence de la Paix (janvier 1919), il impose son programme en « quatorze points », fondé sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et la sécurité collective. Mais, s'il est le créateur de la Société des Nations (SDN), il ne peut obtenir l'adhésion de ses concitoyens à celle-ci.
Triomphalement accueilli à Paris au lendemain de la victoire, il parvient à faire adopter lors de la signature du traité de paix de Versailles ses « quatorze points » et, en particulier, la création d'une Société des Nations. Il reçoit le prix Nobel de la Paix (1919) pour son action pendant la Première Guerre mondiale mais échoue à obtenir la ratification du traité par le Congrès américain et son pays n'adhère pas à la SDN.
Son mandat prend fin le 4 mars 1921. Il s’éteint à Washington le 3 février 1924.