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Sous la direction de Georges Brun
Maréchal allemand, commandant des forces armées sur le front russe, le front roumain et le front des Balkans.
August Von Mackensen (1849-1945) naît à Leipnitz dans une famille de hobereaux saxons, et entreprend des études agricoles avant d’entrer comme volontaire chez les Hussards à Lissa dans le Grand Duché de Posen. Il participe à la guerre franco-prussienne de 1870, obtient la croix de fer et devient lieutenant. Il retourne dans la vie civile, poursuit des études agricole puis revient à la vie militaire. En 1873 il est adjudant de cavalerie à Königsberg. En 1879 il épouse Dorothea Von Horn. Du couple naîtront quatre enfants.
Mackensen se forme ensuite dans l’Académie impériale de guerre et en 1891 est nommé adjoint d’Alfred Schlieffen à l’Etat-Major-Général. Il publie en 1892 l’histoire des « Hussards Noirs », commande le 1er régiment des hussards à Dantzig, et en 1898 passe aide de camp de Guillaume II qui l’anoblit l’année suivante.
En 1908 Mackensen est nommé commandant général du XVIIè corps d’armée et général de cavalerie. Au début de la première guerre il participe à la campagne de Russie puis est nommé commandant de la IXème Armée qui s’empare de Varsovie. Il obtient la croix « Pour le Mérite »
En 1915 il perce le front russe en Galicie (Bataille de Lemberg) avec son corps d’armée et devient avec Hindenburg et Ludendorff un des généraux les plus populaires en Allemagne. Il est fait maréchal le 22 juin.
A l’automne il organise la campagne de Serbie à la tête du « Groupe d'armées Mackensen » comprenant les XIe Armée allemande, IIIe Armée austro-hongroise, 1ère Armée bulgare et des unités turques, et écrase l’armée serbe. Seules les forces alliées de l’expédition de Salonique parviennent à la stopper.
En 1916, à la tête de forces armées aussi composites qu’en Bulgarie, il entreprend la campagne de Roumanie et s’empare de la Dobroudja. Cette action d'éclat lui valut l'une des cinq Grand-croix de la Croix de fer décernées pendant la Première Guerre mondiale. Il devient, après la prise de Bucarest par Falkenhayn, gouverneur de Roumanie. Mais il échoue en 1917 à prendre la Moldavie Bataille de Marasesti, le « Verdun roumain ».
En octobre 1918 il revient en Bulgarie, mais ne peu faire face à l’offensive franco-roumaine et franco-serbe. Fait prisonnier par les Français, il est interné à Salonique.
En 1933, Hitler tente de l’amadouer en lui offrant une belle propriété et en le faisant commandant d’honneur du 5è régiment de Cavalerie et Conseiller de Prusse. Mais il prend ses distances. De plus, comme il fait partie de l’Eglise Confessante, il proteste contre l’arrestation de Martin Niemöller et son incarcération par les nazis. De même, lors de l’invasion de la Pologne en septembre 1939, il condamne fermement dans une lettre au chef d’Etat-Major Walther Von Brauchitsch les atrocités commises par les troupes allemandes. En 1941, il participe aux obsèques de l’empereur Guillaume II en grand uniforme de la première guerre mondiale, ce qui le déconsidère encore plus auprès des nazis.
Il décède dans sa propriété le 8 novembre 1945 à Burghorn près de Celle.
Général français, commandant lors des batailles de Verdun et de l'offensive Nivelle, puis chef de la Xème armée en 1918.
Charles Mangin naît à Sarrebourg le 6 juillet 1866. En 1971, ses parents « optent » pour la France. Sorti de Saint-Cyr en 1888 dans l'infanterie de marine, il sert, de 1890 à 1894, au Soudan et commande, de 1895 à 1898, l'escorte de la mission Marchand sur Fachoda.
Après un séjour de 1901 à 1904 au Tonkin, il revient à deux reprises en Afrique occidentale, de 1907 à 1911, comme chef d'état-major des troupes. En 1912, au Maroc, Mangin, sous les ordres de Lyautey, disperse l'armée du prétendant al-Hiba, qu'il chasse de Marrakech, obtenant ses galons de colonel.
En 1914 il participe à la bataille des frontières (bataille de Charleroi), à la bataille de la Marne et à celle de l’Artois durant la course à la mer. Nommé générale de division en 1915, homme de terrain à l'esprit réaliste, il s'oppose à la doctrine d'offensive à outrance « à coups d'hommes » et pratique la préparation d'artillerie massive.
Lors de la bataille de Verdun, il tente en vain de reprendre Douaumont le 22 mai 1916 puis après juillet dirige avec Nivelle la reconquête du terrain perdu : avec peu de pertes il parvient lors d’une seconde tentative de reprendre Douaumont (24 octobre) et s’empare de la côte du Poivre le 15 décembre.
Ce succès lui vaut le commandement de la 6ème armée lors de l’offensive Nivelle de 1917. Débutée le 16 avril, l’offensive sur le Chemin des Dames s’avère une véritable hécatombe, malgré de substantiels gains de terrain. Sans doute grisé par la victoire de Verdun, Mangin a mal préparé son offensive. En deux semaines, il perd 30 000 hommes. Le 29 avril 1917, Mangin est relevé de son commandement par le gouvernement Painlevé, sans doute victime d’intrigues menées par Pétain : les deux hommes se détestent.
Rappelé le 17 décembre à la tête du 9ème corps d'armée, grâce à Clémenceau qui est désormais président du conseil, il stoppe le 11 juin 1918, sur le Matz, l'attaque de Von Hutier lors de la « Kaiserschlacht ». Lorsque le commandement suprême des forces alliées est remis à Foch, Mangin est mis à la tête de la Xe armée. Le 18 juillet il exécute, en avant de Villers-Cotterêts, la contre-offensive de la seconde bataille de la Marne dans le Soissonnais (18 juillet) qui marque le début de la victoire alliée. Lors de cette bataille, il met en œuvre la tactique du feu roulant d'artillerie qui désorganise l'armée allemande partout où elle recule. Poursuivant son avance, il rejette le 20 août l'ennemi sur l'Oise et l'Ailette, libère Soissons et Laon. En novembre 1918, il se prépare à l’offensive finale en Lorraine quant survient l’armistice. Ses troupes entrent à Metz le 19 novembre.
Après avoir commandé l'armée du Rhin à Mayence en 1919-1920, Mangin est envoyé en mission en Amérique du Sud (1920-1921) et nommé, à son retour, inspecteur général des troupes coloniales et membre du Conseil supérieur de la guerre.
Il est approché par l’Action Française de Maurras et les partis de droite qui l’invitent à entrer en politique, alors que le cartel des gauches est au pouvoir (1924-1928). Mais il meurt brusquement le 12 mai 1925 à Paris. L’extrême droite parlera un temps d’empoisonnement…
Son épouse refusera qu'on lui décerne à titre posthume le titre de maréchal, ne voulant rien devoir à Pétain.
Combattant français sur le front des Vosges, un des fusillées d'Husseren-Wesserling.
Né en mai 1892 en Vendée, Martineau Alexandre, fils d’un employé de commerce, est versé lors de la mobilisation au 68ème B.C.A. Il se bat en Lorraine lors de la bataille des frontières puis est engagé, de septembre à avril 1915, sur le front des Vosges : Südelkopf, Uffholtz, Schnepfenried, Metzeral, HWK. En avril 1915, il déserte. Rattrapé, il est condamné à deux ans de prison. Sa peine est suspendue et il retourne au front. A nouveau engagé au HWK, il abandonne son poste au cours du mois de juillet. Traduit en conseil de guerre il est condamné à mort et fusillé à Husseren le 3 août 1915. Il est inhumé au cimetière communal de Husseren-Wesserling.
Général de division, commandant de la VIIè armée puis de l'armée des Vosges.
Louis de Maud ‘Huy (1857-1921) naît à Metz, le 17 février 1857 d’un père militaire sans doute en garnison dans la ville, qui sera tué à Magenta en 1859. Il commence ses études au collège des Jésuites de Saint-Clément à Metz, mais la famille quitte la ville après 1971 et s’installe à Saint-Mihiel. En 1875, il entre à Saint-Cyr puis fait une brillante carrière dans les armes : en 1896, il est chef de bataillon avant de devenir officier d'ordonnance du ministre de la Guerre en 1898. Il enseigne ensuite à l’Ecole de Guerre, et en 1912 il est nommé général de Brigade à Saint-Mihiel puis général de division à Bourges.
Le 4 septembre 1914 il est nommé commandant de la VIIème armée et se bat sur la Marne où il reçoit la croix de commandeur de la Légion d'honneur. A partir du 1er octobre 1914 il commande le détachement d'armée Maud ‘Huy qui devient le détachement d'armée des Vosges. C’est lui qui supervise toutes les offensives sur les hauteurs vosgiennes (HWK, Munster, Linge…)
Versé dans la réserve le 3 juin 1918, il est nommé le 22 décembre 1918 gouverneur militaire de Metz puis commandant supérieur du territoire de Lorraine avant de prendre sa retraite en mars 1919. Elu député de Moselle le 16 novembre 1919, il siège dans les rangs du Bloc national. Il décède à Paris le 16 juillet 1921 et est inhumé aux Invalides.
Homme politique allemand, opposant à la guerre totale, dernier chancelier du second Reich.
Fils du général prussien Wilhelm Max Von Baden Le Prince Max de Bade, naît le 17 juillet 1867. Après une éducation humaniste et des études de droit à Leipzig, il devient officier et épouse en 1900 Marie-Louise de Hanovre, princesse de Grande-Bretagne et d’Irlande et fille du roi du Danemark. En 1907, il devient successeur au trône du grand duché de Bade, son cousin Frédéric II de Bade (1857-1928) n’ayant pas d’enfants.
En 1911, il quitte le service actif de l'armée en tant que Generalmajor mais le réintègre au début de la guerre au sein de l'état-major du XIVe corps d'armée. En octobre, il quitte l’armée et se consacre à la Croix Rouge de Bade, s’occupant particulièrement des prisonniers de guerre. Aristocrate libéral, il s’oppose vigoureusement aux généraux bellicistes de l’OHL, particulièrement Ludendorff. Il s’oppose particulièrement et publiquement dès 1917 à la guerre sous-marine à outrance. Il cristallise ainsi peu à peu toutes les oppositions modérées.
Il est nommé chancelier de l’Empire allemand le 3 octobre 1918 et accepte le poste, sous condition d’obtenir l’obéissance de l’OHL et de former un gouvernement de coalition comprenant les démocrates, et les sociaux-démocrates de Friedrich Ebert et Philipp Scheidemann, gouvernement chargé prioritairement de négocier la fin du conflit. Le 26 octobre il obtient la démission de Ludendorff et met fin à la guerre sous-marine. Le 28 octobre 1918, les réformes de la constitution qu’il a voulues entrent en vigueur. Le 9 novembre, devant le refus de l’empereur, il annonce de son propre chef l’abdication de Guillaume II et la renonciation du Kronprinz au trône.
Dépassé par le révolution de Kiel et atteint par la grippe espagnole, considérant par ailleurs que la constitution de l'empire est devenue caduque, il démissionne le 9 novembre et laisse le pouvoir à un « Conseil des commissaires du peuple » présidé par le socialiste Ebert, dont le parti, le SPD, est majoritaire.
Max de Bade se retire de la vie politique et se tient éloigné des débats. Avec Karl Reinhardt et Kurt Hahn, il fonde l’école du Schloss Salem qui doit alors former une nouvelle élite intellectuelle allemande. Lorsque son cousin Frédéric II de Bade meurt le 9 août 1928, il devient le chef de la maison de Bade jusqu'à sa mort, survenue le 6 novembre 1929.
Premier soldat allemand tué sur le front ouest en août 1914.
Albert Otto Walter Mayer (souvent dit Camile Mayer) est originaire de Magdebourg en Saxe-Anhalt, où il est né le 24 avril 1892. Peu après sa naissance ses parents déménagent dans la région de Mulhouse. A 20 ans, il s’engage au Jäger Regimentt-zu-Pferd Nr. 5 (5ème régiment de chasseurs à cheval) stationné à Mulhouse.
Le 2 août 1914, premier jour de la mobilisation allemande, il commande une patrouille de huit hommes dans le secteur frontalier de Courtelevant-Faverois-Joncherey, après avoir passé la frontière française. Vers 10 heures, aux abords de la ferme Ducourt, à l’entrée de Joncherey, la patrouille tombe sur une escouade française commandée par le caporal Jules-André Peugeot.
Albert Mayer sabre la première sentinelle postée sur la route, puis tire à trois reprises en direction du caporal Peugeot qui sort de la ferme, le blessant mortellement. Celui-ci riposte et blesse Albert Mayer au ventre, avant qu’un autre soldat français ne lui tire une balle dans la tête, le tuant net. La guerre de 14 vient de faire ses deux premiers morts sur le front ouest.
Le 3 août, Albert Mayer est enterré à Joncherey, avant que sa dépouille ne soit transférée au cimetière militaire allemand d’Illfurth, où il repose aujourd’hui.
Général français, commandant en Alsace de la 66è division d'infanterie.
Olivier Mazel (1858-1940) est élève de Saint-Cyr dont il sort en 1878 comme officier de cavalerie. De 1905 à 1910 il commande la fameuse école d’application de Saumur puis, promu général, commande diverses brigades de cavalerie.
Le 27 août 1914 il passe à la tête de la 66ème division d'infanterie de réserve qui se bat au Bonhomme et dans la région de Thann. Général de division le 27 octobre 1914, il prend le commandement de la 1re division de cavalerie (course à la mer), et le 10 février 1915, celui du 38e Corps d'Armée.
Du 25 au 31 mars 1916, il assume l'intérim du commandement de la Ire armée, puis commande la Ve Armée lors de l’offensive Nivelle sur le Chemin-des-Dames d’avril 1917. Le 22 mai 1917, tenu pour responsable avec Mangin et Nivelle de la désastreuse offensive, il est évincé de son commandement.
Rappelé quelques mois plus tard, il se voit confier des responsabilités à la tête de la 4e Région Militaire. Il passe dans la section de réserve en septembre 1920. Il décède le 10 mars 1940.
Sous-lieutenant d'infanterie tué au HWK.
Né le 02 mai 1872 à Sens-sur-Seille (71), Mégard rejoint à la mobilisation le 57ème Régiment d'Infanterie Territorial stationné dans le Territoire de Belfort. En janvier 1915, les trois bataillons du 57ème R.I.T. sont transférés en Alsace dans le secteur de Thann et engagés au HWK lors des attaques des 26 avril , 09 septembre et 15 octobre 1915.
C'est au cours de l'attaque allemande du 09 septembre 1915 que le sous-lieutenant Mégard sera est tué. Son corps est inhumé au cimetière militaire de Moosch. Au HWK, face aux premières lignes allemandes, le rocher fortifié Mégard est baptisé en son nom.
Général allemand d'origine alsacienne, commandant au HWK, sur le front est et dans les Flandres.
Theodor Wilhelm Albert Mengelbier (1857-1932) est originaire de Mulhouse et fait carrière militaire dans l’armée allemande. Major-Général en août 1914, il combat Tannenberg à la tête de la 3ème Brigade d'Infanterie de la 2ème Division d'Infanterie. Le 19 avril 1915, il prend le commandement de la 12ème Division d'Infanterie en Alsace qui se bat au HWK. Lors d'une inspection, il est gravement blessé au Rehfelsen le 24 Avril 1916.
Evacué à Colmar, il est affecté après une brève convalescence sur le front oriental au commandement de la 16ème Division d'Infanterie (fin 1916 – début 1917) avant de revenir à l’Ouest à la tête de la 2ème Division d'Infanterie qui se bat dans les Flandres. Le 28 mars 1918, il succède au Général Wilhelm Groener comme le dernier commandant en chef du 1er Corps d'Armée sur le front de l'est.
Il décède le 15 juillet 1932.
Au sommet du HWK, un bastion avec souterrain a été nommé en sa mémoire.
Général et homme politique français, combattant en Alsace et ministre de la guerre.
Adolphe Marie Messimy (1869-1935), naît à Lyon dans un e famille de la haute bourgeoises. Après ses études secondaires il entre à Saint-Cyr puis à l’Ecole de Guerre. Puis, brusquement, alors qu’il est capitaine en1897, il se lance dans la politique.
Radical socialiste, colonialiste, républicain et militariste, il écrit de nombreux articles dans divers journaux (Le Temps, Le Matin, Lyon-Républicain) avant d’être élu député le 11 mai 1902. Il siégera à l’Assemblée jusqu’en 1912. En 1905 il épouse Andrée Cornil, fille de Victor-André Cornil, membre de l'Académie de médecine, ancien préfet de l'Allier, ancien député et sénateur. Le couple aura deux enfants.
Ministre de la Guerre dans le gouvernement Caillaux, du 27 juin 1911 au 14 janvier 1912, il nomme Joseph Joffre à la tête de l’Etat-Major ; il retrouve le même ministère sous le gouvernement Viviani (13 juin – 26 août 1914) et devient député de l’Ain (1914-1919).
Remplacé au ministère par Millerand, Messimy reprend le commandement au front de la 6ème brigade de chasseurs alpins, et finit sa carrière militaire avec le grade de général. En 1915, il se bat en Alsace (Südel, Sillacker, Reichacker, Braunkopf, Linge) où il est blessé à la cuisse le 27 juillet, puis sur la Somme en 1916 où il est à nouveau blessé.
Battu aux élections de 1919, il est réélu en 1923 puis en 1930. A l’Assemblée, il préside la commission sénatoriale des colonies (1926-1931) puis celle de l'armée (1931-1935).
Divorcé en 1921, il épouse en secondes noces Marie-Louise Viallar. En 1932, il devient grand officier de la Légion d'honneur. Adolphe Messimy décède le 1er septembre 1935 d'une hémorragie cérébrale dans sa commune de Charnoz-sur-Ain.
Homme politique allemand, chancelier du Reich.
Georg Michaelis (1857-1936) naît à Francfort-sur-l’Oder d’un père juge. Après son bac, il poursuit des études de droit à Breslau, Leipzig et Wurtzbourg. En1884, il passe son doctorat de droit à Göttingen. L’année suivante, il est invité au Japon où il enseigne le droit à Tokyo pendant 4 ans. De retour en Allemagne, il travaille au ministère de la justice de l’état de Prusse.
En 1909 il est nommé sous-secrétaire d’état de Prusse au ministère des finances. Au début de la première guerre mondiale, il préside le conseil de surveillance d'une société céréalière fournissant le ministère des armées, puis commissaire général de l’approvisionnement en céréales du Reich. En 1917 il devient Commissaire d’Etat à l’approvisionnement et à l’alimentation.
Le 14 juillet 1917, après le renvoi du chancelier Théobald Von Bethmann Hollweg il est nommé chancelier par l’empereur, sur proposition de Ludendorff et de l’OHL. Il est le premier chancelier non-issu de la noblesse. Jouet des militaires, il refuse de souscrire à la proposition de « Paix sans annexion » votée par le Reichstag le 19 juillet, puis à celle lancée par le Pape Benoît XV le 1er août. De même, il refuse la proposition de réforme électorale en Prusse.
Le 31 octobre, la majorité du Reichstag le contraint à la démission. Il est remplacé par Georg Graf Von Hertling.
Le 1er avril il devient Président de la province de Poméranie. Il y appuie lors de l’armistice le conseil régional des ouvriers et de soldats. Le 31 mars 1919, il est démis de son poste par le gouvernement révolutionnaire de Berlin. Il se consacre alors principalement aux mouvements évangéliques de Berlin (Etudiants, synode), en même temps, il devient membre du DNVP, parti nationaliste populaire.
Il décède le 24 juillet 1936.
Général français d'origine lorraine, commandant du 5ème corps d'armée.
Frédéric Henry Micheler (1852-1917) naît à Phalsbourg dans une famille de militaires et embrasse la carrière militaire. Après un engagement volontaire fin 1870, il entre à Saint-Cyr fin 1871 et opte en juin 1872 pour la nationalité française.
Le 31 octobre 1873, il est affecté au 128éme régiment de ligne, est promu lieutenant le 21 février 1874 et participe en 1878 aux travaux de révision de la carte de France, ce qui lui vaut une lettre de félicitations du ministre de la Guerre.
Le 26 mars 1880, Frédéric Micheler est nommé capitaine. D’octobre 1881 à juin 1883 il sert en Tunisie.
De retour en France, il se voit confier diverses missions dans l’artillerie à La Fère et à la manufacture d’armes de Saint-Etienne, avant d’entrer dans l’Ecole de Guerre en mai 1886. Affecté à l’Etat-Major (1890-1893), il commande ensuite à Toul, Belfort, Bourges, tout en grimpant les échelons de la hiérarchie militaire : nommé colonel en 1903, il part à Tunis commander le 4ème régiment des Zouaves.
Il rentre en France en octobre 1905 pour exercer la fonction de chef d’état-major du 10e corps d’armée à Rennes. Le 10 janvier 1908, il est nommé au commandement par intérim de la 29ème brigade d’infanterie, et affecté au 42éme régiment d’infanterie. Le 25 décembre, il est promu général de brigade, et maintenu dans son commandement, qu’il conserve jusqu’au début de 1912. Le 22 juin 1912 il est promu général de division.
Le 23 août 1914, il est placé à la tête du 5ème corps d’armée. Le 5 juillet 1915 au matin, sur le front d’Argonne, le général Micheler est grièvement blessé par des éclats d’obus au crâne et au poignet gauche. Il est aussitôt évacué sur Clermont-en-Argonne, où il subit une trépanation. Le 15 juillet, il est transporté à Châlons-sur-Marne, où il séjourne jusqu’au 10 septembre, date à laquelle il part en traitement à Lyon. Le 7 novembre, il est atteint d’une congestion cérébrale et son état rend impossible toute reprise de son commandement. Le 16 juin 1916, il est placé dans la section de réserve du cadre de l’Etat-major général de l’armée.
Il meurt à Lyon le 15 août 1917.
Général français d'origine lorraine, commandant de la Xème armée.
Joseph Alfred Micheler (1861-1931) naît à Phalsbourg dans une famille de militaires et embrasse la carrière militaire. Il est le jeune frère de Frédéric-Henri, lui aussi général. Il entre à Saint-Cyr en 1880 et en sort officier ven 1882. Il sert en Tunisie puis entre à l'Ecole de Guerre et au Centre des Hautes Etudes.
Nommé colonel en 1912, il est entre septembre 1913 et août 1915 chef d'état-major du 6è corps d'armée puis de la 1ère armée. Il commande ensuite la 53è division d'infanterie puis le 38è corps d'armée en Champagne.
En 1916, il prend le commandement de la Xe Armée française qui participe à la bataille de la Somme. Lors de la désastreuse offensive nivelle, il commande le Groupe d'Armées de Réserve (GAR) qui attaque le Chemin des Dames en avril 1917. En désaccord profond avec Nivelle, il évite cependant toute confrontation directe avec son supérieur... Il parvient cependant à éviter le limogeage dont sera victime Nivelle; le 22 mai 1917, il obtient le commandement de la Vème armée.
Au printemps 1918, l'offensive Ludendorff le surprend sur l'Aisne et il est obligé de reculer, n’ayant pas mis en place une défense en profondeur comme le voulait Pétain. Le 10 juin 1918, il est remplacé par le général Buat et mis en disponibilité.
Mis à la retraite le 26 avril 1919, il décède en 1931.
Général allemand, chef du Grand Etat Major sur le front ouest lors de la grande offensive "Schlieffen".
Helmuth Von Moltke (1848-1916) naît au sein d’une famille de la noblesse immémoriale du Mecklembourg, sur la grande propriété familiale de Gersdorf. Il se destine à la carrière militaire et participe à la campagne contre la France en 1870, campagne dirigée par son oncle Helmuth Karl Bernhard Von Moltke (1800-1891), le grand réformateur de l’armée prussienne sous Bismarck.
En 1878 il achève sa formation à l’Académie Militaire de Berlin et est versé dans le grand Etat-Major-Général où il sert sous les ordres de son oncle en qualité d’aide de camp. Il passe major et, en 1891, après la mort de son oncle, devient aide de camp de l’empereur Guillaume II. En 1893, il commande la compagnie de la Garde impériale. En 1904 l’empereur le nomme quartier-maître général au grand Etat-Major-Général. Deux ans plus tard, le 1 janvier 1906, Von Moltke remplace la Comte Alfred Von Schlieffen à la tête du grand Etat-Major. I consacre les années d’avant guerre à renforcer l’armée allemande en lien avec Erich Ludendorff, et à moderniser le fameux plan Schlieffen.
Au début de la guerre, il dirige l’ensemble des opérations militaires, particulièrement l’invasion de la Belgique et de la France. Mais le 9 septembre, la contre-attaque française sur la Marne dans la brèche ouverte entre les armées Von Kluck et Von Bülow l’oblige à stopper l’offensive et à ordonner la retraite sur l’Aisne. Le 14 septembre, il est remplacé à la tête du Grand-Etat-Major par Erich Von Falkenhayn.
Le 3 novembre il est nommé représentant de l’Etat-Major à Berlin et chargé de la sécurité de approvisionnement du Reich dans le domaine de l’alimentation.
Le 18 juin 1916, il décède à Berlin suite à une attaque cérébrale.
Capitaine des Chasseurs Alpins, pionnier de l'introduction des chiens de traineaux sur le front des Vosges.
Louis Joseph (1869- après 1920) naît à Menton. Bachelier en sciences et lettres, il décide de s’engager chez les Chasseurs Alpins en 1890. Entre 1910 et 1913 il obtient plusieurs congés sans solde pour partir en Alaska et au Canada régler des « affaires familiales », en fait pour chercher de l’or. En fait, il part en Amérique pour chercher de l’or. C’est là qu’il apprend à métier de musher et qu’il rencontre René Haas, qui devient son ami. Il rentre en France en 1914 et atteint le grade de capitaine à la déclaration de guerre. Il est affecté au 62ème bataillon des chasseurs alpins et se bat dans les Vosges, secteur de la Schlucht. En août 1914, il est blessé cinq fois et laissé pour mort durant la bataille de Saint-Dié où il disparaît pendant une semaine.
L’hiver 1914-1915 est l’un des plus rigoureux du début du siècle. Sur les crêtes vosgiennes la neige atteint parfois 2 mètres de haut et l'accumulation des neiges rend long et difficile le travail des mulets pour e-acheminer armes et ravitaillement sur le front.
En juin 1915, Moufflet et Haas suggèrent de s’inspirer des pratiques de l'Alaska et d’utiliser des traîneaux à chiens pour l’acheminement des fournitures. Il existe en France des chiens de « trait » ou de « bât » mais l’activité de traîneau est alors pratiquement inconnue. Sceptique au départ, le général de Maud’huy se laisse finalement convaincre et approuve l'envoi dans les Vosges d'un équipage comprenant 400 chiens d'Alaska et une quarantaine de traîneaux. Le 7 août, le ministre de la guerre Millerand officialise le projet.
Mi-août, Moufflet, qui relève d’une grave blessure, s’embarque avec Haas pour le Canada. Il s’installe à Montréal, alors que Haas part en Alaska où il contacte Scotty Allan (le célèbre Musher qui inspira Jack London) pour acheter les chiens et former les équipages. Moufflet de son côté réunit 300 chiens venus du Labrador. Les chiens d’Alaska sont convoyés par bateau jusqu’à Seattle puis en train jusqu’au Québec.
Fin novembre 1915, les 436 chiens d’équipage embarquent sur un vieux cargo, pour débarquer le 15 décembre au Havre où ils sont accueillis par 80 Chasseurs du 14ème Escadron du Train formant la « Section d'équipage canin d'Alaska » (SECA). Après avoir été formés, les chasseurs et leurs chiens sont dirigés sur le Syndicat Saint-Amé (Vosges) où ils sont répartis en deux groupes :
• le premier (160 chiens de trait, 25 traîneaux et 60 hommes) s’installe dans des baraquements à la ferme du Tanet près de Col de la Schlucht et ravitaille les secteurs Calvaire, Lac Blanc, Lac Noir, Roche des Fées, Rossberg, Linge…
• le second (100 chiens de trait, 20 traîneaux et 62 hommes) s’installe camp Boussat, au-dessus de Kruth-Wildenstein et Mittlach en Alsace dans des baraquements avec chenil. Il ravitailles les secteurs de l’Hartmannswillerkopf, la cote 1025, Mittlach, le Linge, Lac Noir, Lac Blanc, Metzeral, Hohneck…
Grâce à la rapidité et au déplacement silencieux des chiens et des traîneaux sur la neige, les SECA et les troupes alpines vont permettre de tenir ou reprendre tous les sommets des Vosges durant la Première Guerre Mondiale.
Capitaine du 224ème RI, tué au HWK.
Né le 08 mai 1877 à Marchamps (Ain), après une formation militaire, Marius Moyret est nommé Capitaine au 244ème Régiment d'Infanterie. Dès la mobilisation générale, le 244ème R.I. est envoyé sur le front d'Alsace où il participe notamment aux combats pour la libération de Mulhouse. Repoussé par les contre-attaques ennemies, le régiment se bat alors dans la partie sud du Haut-Rhin (Sundgau).
Le 31 mai 1915, le 244ème R.I. monte au HWK où il relève le 371ème R.I. Entre le 26 juin et le 03 juillet 1915, le régiment essuie de nombreux bombardements allemands qui font plusieurs tués et blessés dans ses rangs, dont le capitaine Moyret qui succombe le 2 juillet 1915. Un poste français situé non loin du sommet du HWK porte aujourd'hui son nom.