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Sous la direction de Georges Brun
Homme politique anglais.
Arthur James Balfour naît le 25 juillet 1848 à Whittingehame (Ecosse) dans une famille noble. Il poursuit ses études à Eton et au Trinity College de Cambridge. Il est élu dans la chambre des Communes et siège dans les rangs conservateurs de 1874 à 1905. Au congrès de Berlin, il est l'adjoint de lord Salisbury, son oncle, alors ministre des Affaires étrangères, puis est chargé des affaires irlandaises entre 1187 et 1891 et s’oppose à la politique autonomie et en réprimant avec fermeté toute velléité de soulèvement. Il devient en 1891premier lord au Trésor et chef de la majorité gouvernementale à la Chambre des Communes.
En juillet 1902 il devient le chef du Gouvernement : Il fait voter des réformes dans les domaines de la défense et de l'enseignement et signe en 1904 l’Entente cordiale avec la France. Mais il chute en 1905 sur la question de la réforme des tarifs douaniers.
En 1915 il entre dans le gouvernement Asquith en tant que premier lord de l’Amirauté, et, en décembre 1916, lorsque Lloyd George devient Premier ministre, il est nommé au ministère des Affaires étrangères, particulièrement chargé d’obtenir le soutien et l’entrée en guerre des Etats-Unis.
Le 2 novembre 1917 il publie sa célèbre déclaration favorisant la création en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif.
En 1919 il représente son pays à la conférence de paix de Versailles puis à la première conférence de la SDN. Il participe au gouvernement Baldwin (1925-29) et décède le 19 mars 1930.
Soldat français tué au HWK.
Né le 19 août 1880 à Beaujeu (Rhône), nommé capitaine, Claude Baratin prend le commandement de la 10ère Compagnie du 68ème Bataillon de Chasseurs Alpins. Il se bat en 1914 au Drehkopf, Südel, Grand Ballon, en 1915 au HWK, Schnepfenried, cote 1025, Cote 955, Ilienkopf, Hirtzenstein, en 1916 à Sondernach puis en Somme, en 1917 au Chemin des Dames puis au HWK, en 1918 au Südel et en Picardie. Il est blessé le 16 juin 1918 par un éclat d'obus lors d'un exercice d'alerte et décède à Guyencourt le lendemain. Ayant reçu cinq citations, il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur. Un chemin ainsi qu'un abri lui rendant hommage ont été créés sur le versant sud de la Roche Dure.
Ecrivain français engagé volontaire.
Adrien Gustave Henri Barbusse (1873-1935) est issu d’une famille de protestant cévenols de la région d’Alès. Très jeune, il se fait remarquer par ses talents d’écrivain, et son premier recueil de poèmes, « Pleureuses » est publié en 1895. Journaliste pacifiste, il se tourne vers la prose et publie en 1908 son premier roman, l’Enfer.
En 1914, à 41 ans, malgré des problèmes de santé et ses positions pacifistes, il s'engage volontairement dans l'infanterie et participe dès décembre 1914 aux combats avec le 231ème RI. En 1916 il écrit « Le Feu », roman sur son expérience de guerre, qui est immédiatement publié et obtient le Goncourt la même année. Le réalisme du roman soulève les protestations du public de l'arrière, autant que l'enthousiasme de ses camarades de combat.
Admirateur de la Révolution russe, il est un des instigateurs du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel auquel adhèrera Camus, voyage à plusieurs reprises en Union Soviétique et écrit une biographie de Staline. Il effectue un énième voyage à Moscou en 1935 et c’est là qu’il meurt le 30 août 1935. Il est possible qu’il ait été empoisonné sur ordre de Staline. Lors de ses funérailles à Paris, la population parisienne lui rendit un dernier hommage particulièrement émouvant.
Officier français tué au HWK.
Né le 06 février 1873 à Paray-le-Monial (Saône et Loire). Chef de corps du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins, il est engagé à compter du 13 janvier 1915 sur le sommet du HWK. Il dirige les attaques du 19 au 22 janvier 1915 pour tenter de dégager la 1ère Cie du 28ème B.C.A., encerclée au sommet du HWK par les troupes allemandes. Durant ces quatre jours de combats, le 13ème B.C.A. perd 586 hommes dont 296 tués. Le commandant Barrié, souvent en première ligne pour encourager ses chasseurs, est tué net par balle le 21 janvier 1915 alors qu’il regagne son PC du Silberloch. Il a été nommé chevalier de la Légion d'Honneur - Croix de Guerre 1914 - 1918.
Général français tué au Bonhomme en septembre 1914.
Originaire du Lot, né le 26 novembre 1862 au sein d'une famille aisée de vignerons, Marie Désiré Pierre Amédée Victor Bataille est élève à Saint-Cyr dont il sort sous-lieutenant dans l'infanterie de marine à 20 ans. Sa carrière se passe principalement au Tonkin où il grimpe les échelon pour être nommé lieutenant-colonel le 11 décembre 1899. Officier d'ordonnance du Président de la République, il est fait officier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1900.Il poursuit sa carrière en Indochine jusqu'en 1909.
A la déclaration de guerre, il commande la 81e brigade d'infanterie à Remiremont, engagée à partir du 7 août dans la bataille d'Alsace et les combats dans la région de Mulhouse. Il se replie à l’Est de Rougemont le Château et reprend l’offensive vers Mulhouse au combat de Dornach du 14 au 24 août, se replie le 24 sur Munster, puis Gérardmer.
Le 3 septembre 1914, il prend le commandement de la 41ème division d'infanterie, pour prendre l’offensive et attaquer les hauteurs au nord d'Anould et de Fraize, livrant les violents combats aux cols de Mandray et des Journaux. Le 8 septembre 1914, il est tué dans son PC du col du Bonhomme lors d’un bombardement d’artillerie allemand. Il est remplacé par le général Bolgert.
Initialement inhumé au cimetière de Remiremont, il reçoit une sépulture définitive dans son village natal de Floressas le 26 octobre 1921.
Capitaine des Chasseurs Alpins tué au HWK.
Né le 15 juillet 1885 à Troyes (Aube), Georges Louis Baudot est à la déclaration de guerre capitaine au 7ème B.C.A. un des régiments d’élite des chasseurs alpins. Il est tué le 22 janvier 1915 en tentant de secourir les hommes du 28ème B.C.A. encerclés au sommet du HWK. Les 22 et 23 janvier 1915, en plus du capitaine Baudot, le 7ème Capitaine des Chasseurs Alpins tué au HWKB.C.A. perdra 86 hommes blessés et 41 tués. Un camp français situé en contrebas du Silberloch sera nommé en sa mémoire.
Capitaine et médecin français tué au HWK, auteur d'une correspondance de guerre.
Ferdinand Belmont naît le 13 août 1890 à Lyon dans une famille de Grenoble très catholique de 7 enfants. Lorsqu’éclate la guerre, Ferdinand fait des études de médecine, son frère Joseph se destine à être prêtre, son autre frère Jean est en classe préparatoire à l’institut polytechnique de Grenoble ; un autre, Maxime, deviendra un brillant architecte et le conservateur des antiquités et objets d’art des Hautes-Alpes.
Ferdinand fait son service militaire au 14ème B.C.A. de 1908 à 1910, et entre en guerre avec le grade de sous-lieutenant au 51ème B.C.A. avant d’être nommé lieutenant le 2 septembre 1914 et capitaine le 23 octobre suivant.
Le 28 décembre 1915, il est gravement blessé par éclat d’obus au Hirtzenstein et meurt à Moosch en fin de journée des suites de l'hémorragie.
Ferdinand est l'auteur des "Lettres d'un officier de chasseur alpins", destinées à ses parents, publiées grâce à l’écrivain Henri Bordeaux, un proche de la famille. et qui sont un témoignage émouvant d’une incontestable valeur documentaire et littéraire, imprégnées d'une spiritualité religieuse exaltant des valeurs de sacrifice et de renoncement, à l'opposé du Feu d’Henri Barbusse, paru à la même époque.
Son frère Jean était tombé près de Saint-Dié, au col d'Anozel le 29 août 1914 lors de son premier combat. Il était incorporé au 22e RI. Son autre frère Joseph, incorporé au 55e RI, est lui aussi tué en juillet 1915 en Argonne.
Ferdinand Belmont sera cité à l’ordre de la VIIe Armée du 6 juillet 1915. (J.O. du 31 août 1915) et décoré de la Légion d’Honneur de 12 octobre 1915 avec rang de Chevalier. « Médecin de profession, a demandé à se battre dans le rang ; nommé capitaine n’a cessé depuis le début des hostilités de faire preuve des plus belles qualités de bravoure et d’allant, de sang froid et d’ascendant sur sa troupe, notamment aux derniers combats, a pris d’un seul élan deux lignes de tranchées ennemies sous un bombardement violent et incessant. » (J.O. du 12 mars 1916).
Général allemand, vainqueur de la bataille de Caporetto.
Souverain Pontife de l'Eglise catholique durant la première guerre mondiale
Jeunesse
Giacomo della Chiesa naît à Pegli près de Gênes le 21 novembre 1854. Il est le fils du marquis Giuseppe della Chiesa (1821-1892) et de Giovanna Migliorati (1827-1904) appartenait aussi à une famille d'ancienne noblesse napolitaine.
Après des études classiques, il obtient un doctorat de droit civil, s’engage dans l’action catholique et, malgré les réticences paternelles, s’engage dans la voie de la prêtrise. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1878. Puis entre à l’Académie des nobles ecclésiastiques qui prépare les jeunes aristocrates italiens aux carrières diplomatiques du Saint-Siège. Protégé du cardinal Rampolla, il le suit dans sa nonciature de Madrid, puis en 1887 au secrétariat d’état, se rompant aux rouages de la Curie. Nomme substitut de la secrétairerie d’Etat en 1901, il perd son poste en 1904, le nouveau Pape Pie X lui préférant son propre protégé, Merry Del Val comme secrétaire d’Etat. En 1907 il est nommé archevêque de Bologne, puis créé cardinal le 25 mais 1914 après la mort de Rampolla.
Pape
Pie X étant mort le 20 août 1914, le conclave oppose le parti des conservateurs, anciens partisans de Pie X, aux réformateurs, partisans de l’ancien pape Léon XIII (1878-1903). Après 9 tours de scrutin, Della Chiesa, qui fait figure de modéré, devient un candidat possible de compromis. Il est élu au 10è tour et choisit le Nom de Benoît XV.
Il s’emploi d’abord à calmer les remous de la crise moderniste, soutien « l'immunité parfaite des Écritures à l'égard de toute erreur » et condamne les recherches modernes de l’exégèse biblique (Vigouroux, Lagrange). Il promeut la piété populaire, appuie la dévotion au Sacré-Cœur, à la Vierge des Douleurs, à Notre Dame de Lorette, canonise Jeanne d’Arc et promulgue le Code du Droit canonique.
Position lors du déclanchement de la guerre
Au début du conflit mondial, il proclame immédiatement la neutralité du Saint-Siège et dès le 1er novembre, il publie l'encyclique Ad beatissimi qui se présente comme un appel à la paix, indiquant en conclusion : « Nous appelons de tous nos vœux, en faveur de la société humaine et en faveur de l'Eglise, la fin de cette guerre si désastreuse. ». Il dénonce cependant la société laïque et libérale issue de la Révolution française et du Risorgimento et souhaite le recréation d'un territoire propre à l'Église…
Benoît XV se refuse à toute condamnation, malgré les crimes de guerre dont s'accusent les deux camps, se contentant d'appeler de manière générale au respect des règles du droit de la guerre, ce qui lui vaudra l'incompréhension ou l'hostilité des deux parties, notamment en Belgique envahie et en France : Le catholique et anticlérical Léon Bloy le rebaptise « Pilate XV », Clémenceau de « pape boche »… Le conseil des ministres refuse de rétablir l'ambassade près le Saint-Siège, et André Tardieu rappelle en 1917 au pape que son premier devoir est de « prendre parti entre le bien et le mal ». Les plus anticléricaux des Français vient même dans l’origine de la guerre l’action des Jésuites qui auraient poussé l’Autriche-Hongrie à attaquer la Serbie… Par contre, Maurras et l’Action Française soutiennent l’action du pontife.
De son côté Ludendorff ne comprend pas pourquoi Benoît XV, le « pape français », refuse son soutien à l’Autriche-Hongrie, seul pays officiellement catholique, ou la très catholique Bavière, contre la protestante Angleterre, « oppresseur » de l'Irlande, la Russie, schismatique, qui opprime la Pologne, mais aussi la France, «foyer de l'athéisme» Benoît XV s'efforce à tout prix, en 1914 et 1915, d'éviter l'entrée en guerre de l'Italie restée neutre, ce qui irrite les pays de l’Entente, et voit d’un mauvais œil les Russes progresser vers Constantinople, redoutant de voir les deux patriarcats orthodoxes s'unir contre le Saint-Siège.
Première tentative de paix
Le 28 juillet 1915, Benoît XV lance sa première tentative de paix négociée, appelant à « résoudre l'épouvantable conflit (…) autrement que par la violence des armes » et à « reconnaître, l'esprit serein, les droits et les justes aspirations des peuples. » Une seconde tentative, appelant au retour au statu quo, avorte suite aux avis négatifs des cardinaux Mercier (Belgique) et français Baudrillart (France).
La lettre aux belligérants
Le 1 août 1917 Benoît XV envoie une lettre aux belligérants, baptisée « exhortation à la paix ». Elle réaffirme la volonté du Saint-Siège de « garder une parfaite impartialité à l'égard de tous les belligérants » et prétend faire tout son possible pour « contribuer à hâter la fin de cette calamité, en essayant d'amener les peuples et leurs chefs à des résolutions plus modérées, aux délibérations sereines de la paix, d'une paix « juste et durable ». Concrètement, il propose :
• le désarmement des deux parties, reprenant ainsi un thème déjà abordé aux conférences de La Haye ;
• l'arbitrage comme moyen de résolution des conflits ;
• l'abandon de toutes les demandes de réparation ;
• l'évacuation totale de la Belgique et du territoire français ;
• le maintien de l'Alsace-Lorraine au sein de l'Allemagne ;
• la liberté des mers ;
• la restitution par l'Entente des colonies allemandes.
Le texte souhaite également la fin des questions territoriales opposant l'Italie à l'Autriche ou l'Allemagne et la France en demandant le respect des « aspirations des peuples », de même que celui-ci doit régir les questions relatives à l’Arménie, aux États des Balkans et à la Pologne.
Cette lettre est très mal reçue, d'autant qu’elle a rapidement été diffusée par la presse : la Grande-Bretagne et la Belgique font porter par leurs ambassadeurs des refus polis ; L'Italie se contente de s'associer à cette démarche ; la France ne répond pas. Du côté de la Triplice, l'Allemagne refuse toute concession sur la Belgique, ce qui fait capoter le projet pontifical. Enfin, les clergés nationaux ne suivent pas la politique pontificale.
Après la guerre
Parallèlement à son action diplomatique, Benoît XV mène une politique humanitaire volontariste : création d’un service d’assistance aux blessés (confié à Eugenio Pacelli, le futur Pie XII), demande aux belligérants d'autoriser l'échange de prisonniers blessés, création d’un bureau d'information aux familles, distribution de rations alimentaires aux enfants des pays en guerre.
La conséquence de cette politique est une mise à l'écart du Saint-Siège lors des négociations de paix, décision prise dès les accords de Londres de 1915.
Après la guerre, malgré sa désapprobation du traité de Versailles jugé trop humiliant pour l'Allemagne, le pape s’efforce de renouer les liens entre le Saint-Siège et les nations. Il y parvient grandement, grâce notamment à l’action du cardinal Gasparri. Dès 1920 de nombreux concordats sont signés et en mai 1921 les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la France sont rétablies.
Benoît XV meurt le 22 janvier 1922. Il sera remplacé par Ambrogio Damiano Achille Ratti, qui devient pape sous le nom de Pie XI.
Homme politique allemand, chancelier du Reich durant la première guerre mondiale.
Jeunesse et premiers pas en politique
Théobald Von Bethmann Hollweg naît le 29 novembre 1856 à Hohenfinow (Brandenbourg). Il est le fils d’un Junker prussien, Felix Von Bethmann Hollweg, par ailleurs très lié au futur empereur Guillaume II. En 1875, après sont bac, il entreprend des études de droit à Strasbourg, Leipzig et Berlin, puis entre en 1879 dans l’administration du Reich. En 1886 il est membre du Landtag du Brandebourg en remplacement de son père, puis parlementaire à Berlin.
En 1899 il est nommé président de la Province de Brandebourg, la plus importante du royaume de Prusse, grâce à ses talents d’administrateur et à l’appui de la famille impériale. En 1905 il devient ministre de l’intérieur du royaume de Prusse où il est perçu comme un libéral puis passe en 1907 au gouvernement impérial en tant que secrétaire d’Etat à l’Intérieur, tout en devenant vice-président de Prusse.
Chancelier
Le 7 juillet 1909 l’empereur le nomme Chancelier, président de Prusse et ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Von Bülow, nomination unanimement approuvée tant en Allemagne qu’à l’étranger…
Sa politique est celle de la « Diagonale » entre libéraux et conservateurs… Il tente de réformer le système électoral, mais son projet de loi est rejeté ; en 1911 il promulgue une constitution plus libérale pour l’Alsace-Lorraine, dans le sens d’une plus grande autonomie par rapport à la Prusse. En politique extérieure, il joue l’apaisement avec la Grande-Bretagne, la France et la Russie, notamment à propos de la question de la flotte et de l’Affaire du Maroc. Son désir : éviter tout conflit. Mais il se heurte à de fortes oppositions, particulièrement celle de l’amiral Tirpitz, de Von Moltke, du Kronprinz et des cercles nationaux-conservateurs. L’affaire de Saverne le met en difficulté, car sa politique de conciliation et son soutien à l’empereur est interprété par les progressistes (Zentrum, Nationaux-Libéraux, SPD, Progressistes) comme un « virage » à droite, mais ne lui amène pas pour autant l’appui des conservateurs. Isolé, abandonné par l’empereur, il est obligé de prêter allégeance aux militaires.
En 1912 il présente un projet de loi renforçant l’armement de l’armée de terre, politique renforcée encore en 1913 malgré l’opposition du SPD qui y voit une course à l’armement. En 1913 les tensions semblent s’atténuer et le chancelier continue à œuvrer pour le maintien de la paix à tout prix, sous-estimant sans doute la montée du panslavisme et la politique agressive de l’Autriche-Hongrie...
L’entrée en guerre
L’attentat de Sarajevo le surprend alors qu’il s’était octroyé quelques jours de repos. Durant la crise de juillet, il laisse la main libre à l’Autriche-Hongrie, convaincu que le conflit, s’il a lieu, sera local et n’entraînera pas nécessairement l’intervention du Reich ; il rassure l’Angleterre dans ce sens et demande à l’Empereur de maintenir sa croisière annuelle en Baltique.
Le 28 juillet, la réponse de la Serbie aux exigences autrichiennes est pour le chancelier et l’empereur le signe que la paix est encore négociable. Le chancelier demande dans ce sens à l’Autriche de poursuivre les négociations avec la Serbie et même avec la Russie. Mais il est trop tard pour freiner les ardeurs de l'Autriche-Hongrie et de la Russie. Les armées autrichienne et russe sont déjà en mouvement, et il n'est pas question de laisser tomber l'Autriche. Déjà, à Berlin, Von Moltke demande à l'empereur Guillaume II de décréter la mobilisation générale. Les plans d'action de l'état major Allemand qui prévoient une invasion de la Belgique, mettent un terme à l'espoir de Bethmann Hollweg d'un conflit limité. Malgré tout, il tente encore de négocier la neutralité du Royaume Uni, et le 4 août au soir il encore avec l'ambassadeur britannique Goschen. C’est lors de cet entretient qu’il prononce la formule restée célèbre du « Chiffon de papier »… formule qu’il qualifiera lui-même de dérapage dans ses mémoires…
Durant le conflit, un pouvoir limité
Durant le conflit, le chancelier, qui ne croit pas réellement à la victoire de l’Allemagne, voit sont pouvoir limité en permanence par la caste militaire, détentrice véritable du pouvoir. Il tente cependant de réaliser le « Burgfrieden », la « Paix des forteresses », sorte d’union sacrée de tous les partis , malgré l’opposition des conservateurs qui veulent, à la suite de Tirpitz, jeter en prison le président du SPD et dissoudre le parti…
En mai 1915 il s’oppose à la guerre sous-marine qui pourrait faire basculer les Etats-Unis dans la guerre, opposition qu’il réitère avec fermeté en février 1916 : il obtient le 12 mars la démission de Tirpitz, qu'il considère comme un fossoyeur du peuple allemand.
La saignée de Verdun convainc Bethmann Hollweg de la nécessité d’une négociation de paix entre les belligérants. Devant l’échec de Falkenhayn les industriels et Walter Rathenau font pression pour changer la tête du commandement général et pour donner aux généraux Hindenburg et Ludendorff les pleins pouvoirs, dans le domaine militaire et civil. Le chancelier soutient ces projets, pensant que le nom d'Hindenburg effrayerait l'ennemi et souderait la nation. Il pense également que seul lui peut faire accepter une paix négociée au peuple allemand. Le 29 août l’empereur accède à la demande du chancelier. Le véritable pouvoir est désormais tenu par l’OHL, et en son sein, Ludendorff est le véritable maître. Rapidement apparaissent de véritables discordes entre le Chancelier et les militaires, particulièrement à propos de la Pologne, de l’obligation des femmes de travailler dans l’industrie de guerre, de la déportation d’ouvriers belges en Allemagne, de la volonté du Chancelier de négocier la paix…
Démission et retraite
Le 12 juillet 1917, Ludendorff et Hindenburg demandent au Kaiser la démission du Chancelier. Le lendemain, Guillaume II démet Bethmann Hollweg de ses fonctions. Son successeur Georg Michaelis est nommé sur proposition de l'OHL. Le Kronprinz parle du « plus beau jour de sa vie ».
Il se retire dans son domaine de Hohenfinow et s'y consacre à l'agriculture. En mai 1919 paraît le premier tome de son livre « Betrachtungen zum Weltkrieg » (Réflexions sur la guerre mondiale) : « Depuis 1870-1871, nous étions menacés de par notre situation géographique centrale. Depuis la montée sur le trône de l'empereur, nous avons souvent fait tout le contraire de ce qui aurait été nécessaire pour rendre cette menace inopérante. Naturellement, l'impérialisme se serait imposé même sans notre action. Il est par ailleurs difficile de savoir si nous aurions pu éviter que les Français, les Russes et les Britanniques se liguent contre nous par des prises de position plus raisonnable. Nous sommes donc les fautifs, mais seule une faute collective a pu mener à catastrophe mondiale »..
Dans la nuit du 1 au 2 janvier 1921, Bethmann Hollweg décède à Hohenfinow des suites d’une pneumonie.
Homme politique allemand, unificateur et chancelier du Reich sous Guillaume I de Prusse.
Jeunesse
Otto Eduard Léopold Von Bismarck naît en 1815 à Schönhausen (Altmark). Il est le fils d’un Junker prussien. Il fait ses études à Berlin et après son bac il entre en 1832 à l’université de Göttingen en 1832 pour y poursuivre des études de droit, puis en 1933 à l’Université de Berlin. Il complète ses études par un stage à Berlin, un stage à Aix, qu’il interrompt pour suivre son premier amour, puis un stage à Potsdam qu’il rompt en 1838 pour effectuer une année de service militaire. Brillant, intelligent, mais peu appliqué, il laissera surtout de cette période le souvenir de ses frasques, duels et beuveries.
Le 1er janvier 1839, il s'installe à Kniephof, en Poméranie, dans le domaine familial où il se révèle passionné d'agriculture. Politiquement, il est plus sensibilisé par l'idée de l'État prussien que par celle de la nation allemande. Luthérien tolérant, croyant, il épouse en 1847 Johanna Von Puttkamer qui lui donnera trois enfants, Marie, Herbert et Wilhelm.
L’unificateur
Il entre en politique dans les années 1845 et de 1847 à 1851 il siège au Landtag parmi les conservateurs où il donne toute la mesure de son talent d’orateur, devenant rapidement incontournable. Il est horrifié par les événements révolutionnaires de mars 1848, à Berlin.
Pour l’éloigner de Berlin, le roi lui confie un poste d’ambassadeur : entre 1851 et 1862 il représente la Prusse à Francfort, Saint-Pétersbourg et Paris. Il en profite pour connaître Napoléon III, la reine Victoria, Alexandre II. En 1862, le roi de Prusse Guillaume Ier le nomme ministre-président de la Prusse. Il s’évertue à combattre l’influence autrichienne au sein de la Confédération. Partisan d’une « Petite Allemagne », il ne peut accepter l’idée d’une grande Allemagne au sein de laquelle l’Autriche contesterait à la Prusse le rôle de leadership et qui entrerait en conflit avec la Russie ; il parvient à entraîner l’Autriche dans une guerre contre la Prusse : l’écrasante victoire de Sadowa (3 juillet 1866) et la paix de Prague du 23 août permet à la Prusse de réaliser de nombreuses annexions au nord du Main, alors que l'Autriche doit accepter son éviction d'Allemagne : la Confédération germanique supprimée au bénéfice la Confédération de l'Allemagne du Nord, dominée par le royaume de Prusse et qui n'est, dans l'esprit de son chancelier, qu'une transition vers l'unité de toute l'Allemagne.
Reste à attirer les États du Sud dans la Confédération, très réticents. Pour les rallier, il faut à Bismarck une nouvelle crise. La politique de Napoléon III apparaissant, depuis 1866, comme un obstacle à l'achèvement de l'unité, Bismarck prépare sciemment le conflit franco-allemand. Cette politique aboutit à la fameuse dépêche d’Ems et à la guerre qui unit contre la France tous les Etats du Sud à la Prusse. L'acte de fondation de l'Empire est signé le 18 janvier 1871, à Versailles : l'Empire rassemble les vingt-cinq États et une première conquête : l'Alsace et une partie de la Lorraine devenues Reichsland. Bismarck, poussé par l'état-major, impose cette annexion : le glacis doit interdire à la France toute guerre de revanche.
Dès lors, le chancelier Bismarck, principal artisan de cette unification de l'Allemagne, domine, à cinquante-six ans, la scène européenne.
Politique intérieure
En politique intérieure, Bismarck s’attaque principalement aux socialistes, tout en introduisant dans l’Empire quelques réformes sociales afin de couper les socialistes de leur base ouvrière. La loi du 21 octobre 1878 interdit les groupements, syndicats, (particulièrement socialistes et communistes, les rassemblements, les démonstrations publiques, la presse socialiste. En réponse, les socialistes mettent sur pied une organisation illégale qui permet la propagation de leurs idées, et très vite, la social-démocratie retrouve et élargit sa clientèle électorale, malgré les efforts faits par le chancelier d’attirer la classe ouvrière et de la réconcilier avec l'État : loi d'assurance-maladie (1883), loi assurance-accidents (1884), loi d'assurance vieillesse (1889)… ce qui n’empêche par la social-démocratie de progresser : aux élections de février 1890, sociaux-démocrates obtiennent un véritable triomphe. L'empereur Guillaume II désapprouve les méthodes bismarckiennes, et l'opposition sur les questions sociales apparaît comme l'une des causes de la démission du chancelier.
Parallèlement, Bismarck s’attaque au développement économique de l'Empire : il impose une unité monétaire, le mark (1873) et la création d'une banque d'Empire (1875), et prône le retour de l'Allemagne au protectionnisme par une élévation des droits de douane, visant particulièrement l’industrie anglaise et l’agriculture américaine et russe.
Entendant briser tout obstacles à la consolidation de l'unité allemande, Bismarck s’attaque au parti catholique, le Zentrum qu’il accuse de vouloir former un véritable État dans l'État, et met en œuvre le Kulturkampf, visant principalement le clergé catholique, qu’il estime plus disposé à obéir à Rome qu'à Berlin. Le point d’orgue de cette politique sera l’expulsion des Jésuites le 4 juillet 1872 et la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican... Mais la résistance catholique (Clergé, Bavière) l’oblige à des concessions pour finalement ramener la paix religieuse en 1887. Cette reculade affectera fortement son autorité.En ce qui concerne l’Alsace-Lorraine annexée, le chancelier est convaincu que les Alsaciens-Lorrains n'ont qu'un vernis français, et espère germaniser rapidement le Reichsland par le jeu de la prospérité économique et par une immigration allemande. L'Alsace-Lorraine est d'abord soumise à un véritable régime de dictature ; le président supérieur apparaît comme un agent direct du chancelier. Les fonctionnaires, tous allemands, mènent une rigoureuse politique de germanisation. Ce n'est qu'à partir de 1874 que le Reichsland obtient le droit d'élire quinze députés au Reichstag. En 1879, la substitution d'un Statthalter, dépendant de l'empereur, au président supérieur marque une volonté d'atténuer les rigueurs du régime instauré en 1871. Cette concession n'entame nullement l'animosité des annexés à l'égard de la politique bismarckienne ; dans les années 1880, le courant protestataire se renforce en Alsace-Lorraine, d'autant plus que, au cours de la crise franco-allemande de 1886-1887, les électeurs ont clairement montré où allaient leurs sympathies.
Politique extérieure : hégémonie allemande et isolement de la France
Bismarck s'intéresse avant tout aux problèmes de politique extérieure. Il estime que l'Allemagne ne doit pas imposer son hégémonie en Europe et veut rassurer les puissances. Diplomate de la lignée de Frédéric II, guidé par la raison d'État, Bismarck repousse le militarisme conquérant, la passion nationale et les idées le pangermaniques.
Bismarck entend offrir ses bons offices dans les conflits qui opposent l'Autriche-Hongrie, la Russie, l'Angleterre, recherchant l’alliance des régimes conservateurs comme l’Autriche-Hongrie, la Russie, l’empire Ottoman… tout en essayant d’empêcher une revanche à laquelle aspire la France, soucieuse de reprendre l'Alsace-Lorraine : il est dont important de l’isoler, car il lui est impossible de tenter l'aventure sans allié. Aussi, Bismarck construit plusieurs systèmes en essayant de concilier des intérêts contradictoires.
Dès l’automne 1873, il à réglé le problème des indemnités de guerre de la France, ce qui lui permet de mettre fin à l’occupation de la France, trop dangereuse ; puis il tente d’isoler diplomatiquement Paris en se rapprochant de Vienne en encourageant la poussée autrichienne vers les Balkans et en se rapprochant du Tsar, la solidarité monarchique face à une France républicaine et agressive. L'entrevue des Trois Empereurs à Berlin, en septembre 1872, est suivie d'une série de conventions, conclues en 1873, qui marquent les débuts de l'Entente.
Alliance fragile cependant : sentant un évolution négative des relations avec la France, Bismarck laisse en 1875 entendre laisse entendre qu'une guerre préventive est possible : la France obtient alors l'appui diplomatique de la Grande-Bretagne et le soutien de la Russie, inquiète d'une hégémonie allemande. Cette même Russie qui s’éloigne encore plus de l’Allemagne lors de la crise des Balkans : la guerre que le Tsar déclare à la Turquie et qu’il gagne en 1877 suite au représailles turques contre l'insurrection de la Bosnie-Herzégovine, met l’alliance des Empereurs en crise, aggravée encore par la création, dictée par la Russie, d'une « grande Bulgarie » (mars 1878), ce qui inquiète sérieusement l’Autriche… Au congrès de Berlin (été 1878), le chancelier a surtout le souci de sauver le système des Trois Empereurs, mais son attitude provoque le mécontentement de la Russie, obligé de choisir l’entente austro-hongroise, alors que l’empereur se montre plus favorable à une entente avec Saint-Pétersbourg… Bismarck se rapproche alors de l’Angleterre, ce qui pourrait isoler la Russie, tout en menaçant Vienne de rompre l’entente afin de briser son intransigeance… Finalement la Russie accepte de renégocier : ainsi une nouvelle alliance des 3 Empereurs est conclue le 18 juin 1881. Ce traité, conclu pour trois ans, prévoit la répartition des zones d'influence russe et autrichienne dans les Balkans, assurant à l'Allemagne la neutralité russe en cas de guerre franco-allemande, même provoquée par Berlin. Renouvelé en 1884 pour 3 ans, le traité est un grand succès diplomatique pour Bismarck, d'autant plus que l'Italie, humiliée par la France en Tunisie, y adhère, malgré le lourd contentieux austro-italien : Le traité instituant la Triple-Alliance (la « Triplice ») est signé le 20 mai 1882. Ainsi, pour le chancelier, l'isolement de la France sur le continent est total.
Rassuré, Bismarck tente même un politique de conciliation avec la France… peut-être afin de la détourner de la « Ligne bleue des Vosges », mais surtout à la brouiller avec l’Angleterre pour encore mieux l’isoler.… Mais l’affaire Boulanger en 1885 au ministère de la guerre et le patriotisme français de plus en plus exacerbé relancent les velléités revanchardes françaises. Bismarck fait alors voter une nouvelle loi militaire, rappelle des réservistes, soumet les Alsaciens-Lorrains, coupables d'avoir élu des adversaires du projet bismarckien, à des mesures rigoureuses. L'affaire Schnæbelé, commissaire de police français arrêté par des policiers allemands en avril 1887, marque le point culminant de la crise. Bismarck, qui n'a pas cherché cet incident, accepte de faire libérer Schnæbelé, et en se débarrassant de Boulanger, les Républicains font tomber la tension.
Mais la Russie et l’Autriche restent irrémédiablement opposées au sein de la Triplice. Si l’influence française est de plus en plus importante à la cour, si la Russie re-signe un accord secret avec Berlin en 1887 garantissant toujours la neutralité russe en cas d'attaque française contre l'Allemagne, la question des Balkans reste de talon d’Achille de Bismarck. Utilisant menaces et promesses, Bismarck s’apprête dès octobre 1889, à prolonger le fameux accord secret avec Saint-Pétersbourg.
La chute et les dernières années
Il n’en aura pas le temps. Le nouvel empereur, Guillaume II, au pouvoir depuis le 15 juin 1888, n’entend pas vivre à l'ombre du vieux et orgueilleux chancelier. Partisan d’une guerre préventive contre la Russie et d’un soutien total à Vienne, le jeune empereur prête son oreille aux intriques de la cour et est partisan d’une législation sociale plus large et d’une atténuation des lois frappant les socialistes. Les élection de février 1890 sont une véritable déroute pour le Chancelier, mais malgré cela, le vieux chancelier impose encore ses idées, ce qui lui vaut l’hostilité ouverte de l’Empereur : dès février 1890, Guillaume II cherche à se débarrasser de Bismarck. En février, il exploite divers incidents pour demander sa démission le 19 mars 1890.
Après vingt-huit ans de pouvoir, Bismarck quitte les devants de la scène allemande et européenne. Déçu, amer, il ne manque pas de critiquer ses successeurs, qu'il considère comme des amateurs maladroits. Il dicte ses Mémoires à son vieux collaborateur Lothar Bucher. Malgré un bel hommage rendu à Friedrichsruh, par l'empereur, des princes et quatre cents parlementaires pour son quatre-vingtième anniversaire, Bismarck continue à détester Guillaume II et la « clique » de la Cour et reste sourd à la voix des apôtres de la Weltpolitik guerrière.
Il s'éteint le 30 juillet 1898.
Général commandant les Chasseurs Alpins au Lingekopf début 1915.
Le commandant Ferdinand Justin Louis Blazer (1857-1937) fait partie de la promotion 1876-1878 de Saint-Cyr. Officier breveté d'Etat-major de l'arme de l'infanterie, il est nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1878 au 42ème régiment d'infanterie. En 1884 il est lieutenant au 89ème régiment d'infanterie, et en 1895 il est capitaine au service d'état-major, détaché au 140ème régiment d'infanterie de Grenoble. En 1903 il est chef de bataillon au 14ème B.C.A. et passe lieutenant-colonel le 30 mars 1904.
Nommé général de brigade le 22 juin 1912, il commande la 27ème division d'infanterie, composée essentiellement de troupes alpines (14ème B.C.A., 1er et 2ème RAM). Nommé général de division le 18 décembre 1914, il commande en janvier 1915 la 47ème division d'infanterie qui se bat sur Le Linge, le célèbre « tombeau des chasseurs ».
Général alsacien au service de la France.
Né à Bouxwiller, Édouard Bolgert (1851-1931), entre en carrière dans l’armée française et fait partie de la promotion « Rhin » de Sain-Cyr, sortie le 14 août 1870 et engagée immédiatement dans le conflit franco-prussien.
En 1914 il est général de division et est l’adjoint au gouverneur militaire de Paris (5 avril – 1 septembre). Le 10 septembre 1914, il succède au général Bataille, tué au col de Sainte-Marie le 8 décembre. Le 6 octobre il commande la 58ème division de réserve qui se bat en Artois, Le 22 Août 1915, il quitte le commandement de la division.
Général alsacien commandant le première offensive française en Alsace.
Louis Bonneau (1851-1938) naît à Wissembourg et se destine à la carrière militaire. Sorti de Saint-Cyr en 1868, Bonneau participe à la guerre de 1870 aux batailles de Borny et de Saint-Privat. Il est blessé le 31/8/1870 à Noisseville. Nommé lieutenant le 12/9/1870, il est prisonnier à Metz. Capitaine le 2/11/74, il est professeur d'histoire à Saint-Cyr. Breveté d'Etat-Major en 1880, il est professeur adjoint d'histoire militaire à l'école supérieure de guerre en 1884.
De 1898 à 1901 il est colonel du 62ème RI, puis devient général de Brigade le 2 mars 1902. Il commande la 3ème brigade de chasseurs, puis en 1903 la brigade de cavalerie du 2ème Corps d’Armée. En 1905, il prend la direction de la 37ème brigade d'infanterie.
Général de Division en juillet 1907, il commande la 41ème DI, puis le 7ème CA le 8 novembre 1910. C'est à la tête de cette unité qu'il commande l'offensive d'Alsace en août. La perte de cette bataille le 10 août lui est personnellement imputée : il est limogé à cette date.
Commandant des Chasseurs Alpins tombé au HWK.
Né le 09 octobre 1870 à Marseille (Bouches du Rhône), Boussat joseph entre à l'Ecole Militaire Spéciale le 23 octobre 1889, en tant qu'engagé volontaire. Le 24 décembre 1912, il est nommé commandant du 2ème Bataillon de Chasseurs Alpins. Le 3 septembre 1914, il devient lieutenant-colonel au 96ème régiment d'infanterie. Le 30 mars 1915, il est nommé commandant de la 6ème Brigade de Chasseurs Alpins de la 66ème Division d'Infanterie, sous les ordres du général Serret.
Il tombe au champ d'honneur le 17 décembre 1915, frappé d'une balle au cœur, lors d'une reconnaissance à la tranchée électrique au Hartmannswillerkopf et repose au cimetière de Moosch. Ayant obtenu 5 citations, il a été nommé officier de la Légion d'Honneur - Croix de Guerre 1914-1918 (3 palmes). Sur les pentes sud du HWK, une position française dite « Réduit Boussat », proche des premières lignes, a été nommée en sa mémoire.
Homme politique français, président du conseil sous la IIIè république.
Fils d'un cafetier de Saint-Nazaire, avocat puis journaliste, cofondateur avec Jaurès du parti socialiste français (1901), Aristide Briand (1862-1932 se fait rapidement connaître par ses dons oratoires et sa forte personnalité. Entré à la Chambre en 1902, il est le rapporteur de la fameuse loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, dont il assure l'application comme ministre de l'Instruction publique et des Cultes dans les gouvernements Sarrien et Clémenceau (1906-1909). Il connaît ensuite une carrière extraordinaire, devenant 23 fois ministre (17 fois ministre des Affaires étrangères) et 11 fois président du Conseil.
Lors de la première guerre mondiale, Briand est l’initiateur de l'expédition de Salonique et du front des Balkans. Dès 1916 il réclame l’annexion de la Sarre et de la Rhénanie après la victoire. Il préside en 1921 aux règlements internationaux consécutifs à la guerre et acquiert à partir de 1925 une audience internationale à la tribune de la Société des Nations, oeuvrant sans relâche à la paix : pacte de Locarno du 16 octobre 1925, rencontre avec Stresemann à Thoiry en 1926, renonciation à l'occupation de la Rhénanie cinq ans avant terme, pacte Briand-Kellog signé en août 1928.
En septembre 1929, il lance l'idée d'États-Unis d'Europe et d'union fédérale européenne. Mais le 22 octobre 1929 son gouvernement chute, la droite ne votant pas la confiance à cause de sa politique d’amitié avec l’Allemagne. Battu par Paul Doumer à l'élection présidentielle de 1931, Aristide Briand se retire de la politique en 1932, quelques semaines ava sa mort (7 mars 1932).
Avec son collègue Gustav Stresemann il reçoit le prix Nobel pour la Paix en 1926.
Lieutenant-colonel des Chasseurs sur le front des Vosges en 1914-1915.
Georges Henri Brissaud-Desmaillet (1869 - 1948) est issu d'une lignée de tradition militaire : son père était chef d’escadron de hussards et son grand-père capitaine de gendarmerie. Elève de Saint-Cyr, diplômé de l’école de guerre, il est capitaine au 28eme B.C.A., dont il commande la 3ème compagnie en 1898. Attaché militaire en Chine et Corée entre 1903 et 1905, il effectue une mission de conseiller militaire en Chine en 1912 puis devient la même année chef de corps du 28ème bataillon des Chasseurs Alpins.
En août 1914 il commande le 1er groupe alpin comprenant les 13ème, 22ème, 28ème et 30ème bataillons, avec le grade de lieutenant-colonel, puis à partir de janvier 1915 la 3ème brigade des chasseurs. Ces bataillons se battent à la Tête des Faux, au Reichackerkopf, au HWK, au Linge particulièrement en 1915.
Du 23 septembre 1916 au 19 avril 1917 il commande la 12ème division d’Infanterie et passe le 31 décembre 1916 général de brigade. Le 19 avril 1917 il est nommé général de division et devient commandant de la 66e Division d'Infanterie surnommée la « Division Bleue » engagée dans la bataille de la Malmaison. Le 26 octobre, la division est retirée du front.
Du 15 juillet 1920 au 13 juin 1927, le général Brissaud commande les troupes françaises d'occupation en Sarre.
Admis dans la réserve le 16 janvier 1931 et rendu à la vie civile, il occupe sa retraite a comme avocat au barreau de Paris et s’engage en politique comme cadre du Parti radical.
Général en chef d' l'armée russe sur le front sud-ouest (Galicie)
Alexei Broussilov naît à Tbilissi en 1853 d’une famille noble et se forme au métier des armes. Sorti de l'École des Pages impériaux en 1872, il est engagé dans guerre russo-turque de 1877-1878 lors de laquelle il commande une division de cavalerie. Puis Broussilov gravit les échelons de la hiérarchie de l’armée tsariste. Il suit l’enseignement de l’école de cavalerie de Saint-Pétersbourg et en prend la tête en 1902 avec le grade de lieutenant-général. Il obtient son premier commandement d’unité en 1906 lorsqu’il est promu à la tête de la 2ème Division de Cavalerie et dirige en 1909 le 14ème Corps d’Armée du district de Varsovie et se trouve en première ligne en cas de conflit avec l’Allemagne. Trois ans plus tard, il est nommé général et assume le poste d’adjoint au commandant du district militaire de Varsovie. En 1913, il prend la direction du 12ème Corps d’Armée dans le district militaire de Kiev.
À la tête de la VIIIe armée en août 1914, il traverse les Carpates et pénètre en Hongrie En 1915 il reçoit le commandement général du front sud-ouest : il mène un offensive en Galicie, obligeant les austro-hongrois à une retraite de 180 km. Mais les armées russes étant défaites sur le front nord, il est obligé de stopper l’offensive et peu après est défait par les forces austro-allemandes à Gorlice-Tarnow en mai 1915, ce qui oblige la 8ème armée à un repli de près de 200 kilomètres. Le 29 mars 1916 Broussilov prend le commandement du groupe Sud Ouest et planifie une offensive qui se veut décisive et qui doit surtout soulager le front français de Verdun. Le 4 juin 1916, Broussilov déclenche sa puissante offensive et prend les Austro-allemands par surprise. Les armées russes avancent en moyenne de 30 kilomètres sur un front large de 250 kilomètres. Près de 400 000 soldats allemands et austro-hongrois gagnent les camps de prisonniers russes. Mais c’est que prix de près d’un demi million de soldats russes tués ou blessés. Au bout de quelques semaines, l’offensive s’enlise, mais elle aura soulagé le front de Verdun, entraîné la Roumanie dans la guerre aux côtés de l’Entente de Galicie.
En mars 1917, Broussilov prend parti pour la première révolution russe, la jugeant nécessaire afin d’éteindre les germes révolutionnaires qui secouent l’armée et risquent de provoquer un effondrement sur le front. Il gagne la confiance du gouvernement Kerenski qui le nomme généralissime et commandant en chef de l’armée en mai 1917. Mais il entre rapidement en opposition avec le gouvernement central, partisan de réformes libérales dans la direction des troupes. L’échec de sa tentative de reprise de l’offensive en juillet 1917 le contraint à la démission.
Une fois le pouvoir entre les mains des bolchéviques, Broussilov se rallie à Lénine, mais le pouvoir communiste le cantonne dans des fonctions subalternes. Il siège en 1920 au conseil consultatif militaire de l'U.R.S.S., puis prend sa retraite en 1924. Il décède le 17 mars 1926 à Moscou d’une insuffisance cardiaque.
Chasseur Alpin engagé au HWK, fusillé pour abandon de poste.
Brun Fernand Marius (1895-1916) est originaire d’Orange, fils de Joseph Noël et de Adèle Emilie Clauzel, cultivateurs à Arles. Mobilisé à la déclaration de guerre, il est incorporé en décembre 1914 au 27ème B.C.A. Il se bat toute l’année avec son bataillon à l’Hilsenfirst, au HWK (janvier-avril), à Metzeral (mai-juin), au Linge (juillet-août), au Hirtzenstein (Décembre).
Il est décoré de la Croix de Guerre avec citation à l'ordre du bataillon le 05 juillet 1915 : « A fait preuve d'un beau courage pendant les combats du 15 au 22 juin 1915 - sans cesse aux créneaux, à mis hors de combat de nombreux ennemis ». Mais fin janvier il se mutile par injection de térébenthine dans le genou. Accusé de mutilation, il est déféré le 1 février 1916 devant un conseil de guerre spécial du 27ème B.C.A. et condamné à mort malgré ses beaux états de service pour « abandon de poste en présence de l'ennemi par provocation de maladie » Il est fusillé le jour même dans la carrière de Bitschwiller-lès-Thann et inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de cette même ville. Son nom ne figure sur aucun monument.
Commandant d'infanterie, célèbre par son journal de guerre.
Edmond Buat (1868-1923) naît à Châlons-sur-Marne d’un père officier du génie et d’une mère native de Lorraine. Il fait ses études à Nantes et est admis à Polytechniques (1887) d’où il sort lieutenant d'artillerie en 1891.
Il entre à l’Ecole supérieure de Guerre dirigée par Foch et dont il sort capitaine et devient commandant en 1909. En 1912, il est nommé au cabinet du ministre de la Guerre Millerand, passe Lieutenant-colonel et enseigne à l’Ecole supérieure de Guerre.
En août 1914, il est nommé chef d'état-major de l'armée d'Alsace, et est appelé à la fin du mois d'août au ministère de la Guerre, où il devient chef de cabinet de Millerand. Il quitte le ministère, pour prendre le commandement de la 245e brigade d'infanterie en novembre 1915.
De janvier à mai 1916, il est aide-major général au Grand Quartier général puis commande successivement la 7e brigade d'infanterie et la 121è DI. En janvier 1917 il commande la réserve générale d'artillerie dont il augmente les effectifs de 55 000 à 230 000 hommes de troupe ainsi que les moyens de l'artillerie lourde.
De février à juillet 1918 il commande la 33ème DI, le 17ème corps d’armée et la Vème armée. Le 4 juillet 1918 il est nommé major-général au grand quartier général et organise la défenses française lors du « Friedensturm » puis la contre-attaque des 100 jours, jouant souvent le rôle de tampon entre son supérieur Pétain et le chef des armés alliées, Ferdinand Foch.
Dès la fin du conflit, effaré par le traité de Versailles, il est persuadé qu'une nouvelle guerre avec l'Allemagne est inéluctable à terme de 20 à 30 ans. Il s'efforce de réorganiser profondément l'armée française en favorisant les armes et les techniques nouvelles, mais se heurte aux conservateurs du conseil supérieur de la Guerre et de conseil supérieur de la Défense nationale. Il est nommé chef d’Etat-Major général des armées françaises le 24 janvier 1920. C’est à ce poste qu’il décède brutalement le 30 décembre 1923.
De la première journée des hostilités jusqu'à la fin de sa vie, Buat a tenu un journal d’un intérêt historique de premier plan.
Médecin alsacien francophile, officier dans l'armée françaises au centre de renseignement de Réchésy.
Pierre Bucher (Guebwiller, 10 août 1869 - Strasbourg, 15 février 1921), « l'âme de l'Alsace » est un grand défenseur de l’Alsace française durant la période allemande. Il naît à Guebwiller le 10 août 1869 d’un père comptable chez Schlumberger. Sa mère décède alors qu’il est très jeune. Il fait des études de médecine à Strasbourg, où il fréquente de nombreux artistes qui formeront le Cercle de Saint-Léonard (Spindler, Stoskopf, Hornecker). Il passe l’année 1896 à Paris, effectue des stages en Allemagne et en Suisse et fait son « volontariat » dans l’armée allemande.
Médecin, ils ‘installe à Strasbourg en 1897 et se spécialise dans les maladies nerveuses et infantiles. Passionné par les mouvements artistiques alsaciens, il dirige en 1901 la « revue alsacienne illustrée » créée par Spindler et publie dès 1912 avec le docteur Ferdinand Dollinger les « Cahiers alsaciens », chroniques de la vie morale et économique de l'Alsace, dont les positions son nettement antigermaniques. Toujours avec Dollinger, il fonde le Musée alsacien, puis des Cercles des Annales, associations militant pour la présence culturelle de la France en Alsace (exposition française de 1907). Il créé la Société dramatique chargée d’organiser des représentations théâtrales françaises, soutient des cours populaires de langue française pour de jeunes Alsaciens, aide à la création du Cercle des étudiants, invite de nombreux écrivains français en Alsace (René Bazin, Paul Acker, Georges Delahache…)
Très prudent, très discret, restant continuellement dans la légalité, il parvient toujours à se soustraire aux autorités allemandes de plus en plus tatillonnes vis-à-vis des alsaciens francophiles…
Au début du conflit, les Allemands décident de son arrestation. Prévenu dès le 30 juillet, Bucher s’enfuit en Suisse et s'engage dans l'armée française alors que son épouse et ses filles se trouvent par un heureux hasard à Lyon (Elle deviendra cadre dans l’hôpital de l’Arbresle). Ce qui lui vaut une condamnation à mort par les Allemands et la saisie de ses biens, ainsi que la publications de lettres prouvant son combat pour la cause française (10 Jahre Minenkrieg im Frieden (Dix ans de guerre de mines pendant la paix).
Intégré d’abord dans le corps médical, il est rapidement détaché à l’Etat-Major du général Pau à cause de sa bonne connaissance de l’Alsace et se retrouve au service de renseignement de Réchesy, carrefour entre l’Alsace sous contrôle français, la Suisse et le Territoire de Belfort. Il y est chargé d'obtenir des informations politiques et militaires sur l'Allemagne, ainsi que sur l'état d'esprit des allemands au jour le jour par le dépouillement quotidien de la presse allemande depuis les quotidiens nationaux jusqu'aux plus petites feuilles locales. Ce travail lui vaudra la Légion d’honneur.
Il est un des premiers officiers à entrer dans Strasbourg libérée, où il refuse le poste de Maire, mais sera l’attaché au commissariat général de la République à Strasbourg. A partie de septembre 1920 il se consacre surtout à de nombreuses associations alsaciennes (Société des Amis de l'Université, le Livre français, le Cercle des étudiants, la Marseillaise, ...) Il inaugure l’Université française de Strasbourg le 22 novembre 1919 et créé la revue « Alsace française » dont le premier numéro paraît le premier janvier 1921, qu'il dirige jusqu'à sa mort, le 15 février 1921.
Général allemand, commandant la IIè armée sur le front ouest, lors de l'offensive allemande en Belgique.
Karl Wilhelm Paul Von Bülow, nait à Berlin le 24 avril 1846 dans une famille de la noblesse militaire prussienne. Ses parents le destinent à la carrière militaire. Il combat dans la guerre austro-prussienne en 1866 puis dans le conflit contre la France en 1870. Il intègre ensuite l'état-major général avec le grade de capitaine. Il gravit les échelons et le 22 mars 1897 est nommé directeur des services centraux du ministère prussien de la guerre. En 1901 il commande la 2e division de gardes puis devient quartier-maître général de l'état-major général. Début 1903, il prend la tête du IIIe corps d'armée.
En août 1914 il commande la IIe armée allemande qui envahit la Belgique, s’empare de Namur (22-23 août), de Dinant, (massacrant au passage 147 ouvriers du faubourg de Leffe, dont il sera par la suite rendu responsable), puis de Charleroi (23-24 août).
Mis en échec à Saint-Quentin par le général Lanrezac (29-30 août), Bülow ordonne à Von Kluck de tourner ses forces vers sa droite, pour se rapprocher des siennes, l’écart entre les deux armées devenant trop important… Cette décision repousse vers le sud et l'est de Paris l'avancée de Von Kluck, qui devait avoir lieu au nord et à l'ouest d’après le plan Schlieffen. Von Bülow franchit la Marne le 4 août, mais se retire dès le 6 vers l’Aisne, l’armée de Von Kluck ayant été contre-attaquée par les armées française et britannique.
Promu Generalfeldmarschall en janvier 1915, il est victime le 4 avril d'une attaque cardiaque ; le 22 juin 1916 il est mis à la retraite, se retire à Berlin où il décède le 31 août 1921.