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Sous la direction de Georges Brun
Homme politique allemand, gouverneur du Reichsland Elsass-Lothringen.
Johann Nicolas Michael Louis Von Dallwitz naît le 29 septembre 1855 à Breslau, en Basse-Silésie et étudie le droit à Dresde. il fait des études de droit et se lance en politique. Membre du Landrat de Lüben de 1886 à 1899, puis membre du Regierungsrat à Posen il est nommé ministre d'État de Saxe-Anhalt en 1902. En 1909 il est Oberpräsident de la province de Silésie et de 1910 à 1914 ministre de l'intérieur de la Prusse, avant de démissionner après un conflit avec le chancelier impérial Théobald Von Bethmann Hollweg au sujet de la réforme de la loi électorale.
En 1914, suite à l'affaire de Saverne, l'empereur Guillaume II le nomme Reichsstatthalter du Reichsland Elsaß-Lothringen en remplacement du comte Karl Von Wedel.
Von Dallwitz tente de rapprocher la Terre d'Empire de la Prusse, malgré l’évolution de moins en moins favorable de la situation au fils des années de guerre. Mais l'évolution de la Première Guerre mondiale, défavorable à l'Empire allemand, entraine le rappel définitif de Dallwitz, le 14 octobre 1918. Johann Von Dallwitz décède à Karlsruhe, le 2 août 1919.
Lieutenant-colonel de l'armée française, tué au combat.
Le lieutenant-colonel Emmanuel Dayet était né le 21 janvier 1860 à Lons-le-Saunier (Jura). Saint-Cyrien de la promo 1880, il commande en 1914 le 133e régiment d'infanterie de ligne (ou 133e RI), appelé Le régiment des Lions. Il est tué le 27 janvier 1915 lors d’un l’engagement du régiment à la bataille de La Fontenelle.
Soldat français tué au HWK.
Né le 11 août 1892 à Tours (37), De Pierres devient Sous-Lieutenant à la 24ème Compagnie du 371ème Régiment d'Infanterie. Il meurt au HWK le 12 mai 1915, tué à l'ennemi. Une tranchée ainsi qu'un camp ont été nommés en sa mémoire sur le champ de batailles du HWK.
Général français, inspirateur de la ligne Maginot.
Le général Jean Marie Joseph Degoutte (1866-1938) commande en 1916 la division marocaine en Champagne et à Verdun après avoir servi avant la guerre en Tunisie et à Madagascar. Major général auprès du roi des Belges en 1918, il libère le sud de la Belgique. Chargé de rédiger les clauses du traité de Versailles, il commande les forces alliées d'occupation en Rhénanie jusqu'en 1925. Considéré comme l'un des pères de la ligne Maginot, il prend en 1925 le commandement de l'armée des Alpes et consacre ses dernières années à la fortification de la frontière franco-italienne..
Général allemand commandant en Alsace et dans les Flandres. Initiateur de l'utilisation des gaz de combat.
Berthold Von Deimling (1853-1944) s’engage en 1873 dans l’armée impériale et devient sous-lieutenant en 1875 puis lieutenant alors qu’il est entré dans l’Académie Militaire de Prusse (1879-1882). En 1886 il est affecté au Grand Etat-Major (section chemins de fer) et passe capitaine en 1888. Il poursuit sa carrière pour se trouver en 1903 commandant du 112ème régiment d’Infanterie à Mulhouse, avant se servir dans le Sud-Ouest africain entre 1904 et 1908. Il retrouve un commandement à Mulhouse (58ème Brigade d’Infanterie) et en 1910 est nommé commandant de la 29ème division à Fribourg-en-Brisgau. Le 1er mars 1913 il est commandant du XVè corps d’Armées stationné à Strasbourg. Il s’oppose au Statthalter Von Wedel qui avait mis en place la nouvelle constitution d’Alsace Lorraine et lors de l’affaire de Saverne prend le parti de la manière forte pour « mettre les Alsaciens au pas » et de la dictature militaire…
Lors de l’offensive de l’armée française en Alsace du sud le 8 puis le 13 août, c’est Deimling qui supervise la contre attaque allemande de Von Heeringen puis de Gaede. Par a suite le XVè corps d’armée est transféré sur l’Aisne, puis en Flandre où il participe aux combats autour d’Ypres. Les diverses tentatives pour prendre la ville échouent. Aussi, sans motif stratégique et contre les ordres de son chef le Kronprinz Rupprecht de Bavière, il fait bombarder le 4 novembre la ville et ses célèbres Halles, les réduisant en cendres. Et le 15 du même mois il ordonne à 4 régiments, 12 000 hommes, musique en tête, d’attaquer la ville : c’est un désastre qui se solde par la perte de la moitié des hommes et lui vaut le surnom de « Boucher d’Ypres ».
Lors de la seconde bataille des Flandres, contre l’avis de tous ses commandants de régiments, il ordonne pour la première fois le 22 avril 1915 l’utilisation de gaz de combat au chlore.
En 1916, il participe à la bataille de Verdun (février à octobre) où ses troupes s’emparent notamment du fort de Vaux, puis est envoyé sur la Somme. Le 19 novembre il est retiré du front par Hindenburg et Ludendorff qui lui reprochent ses échecs et son autoritarisme, est nommé sur le front des Vosges, désormais calme; il prend le parti des soldats alsaciens systématiquement mobilisés sur le front est, ce qui lui vaut d'autres réprimandes. Le 22 mai 1917 mis « en disponibilité » avec le tire honorifique du 1er régiment d’infanterie Bas-Rhinois.
Après l’armistice il devient un fervent pacifiste et membre du parti libéral de gauche DDP. Il sera l’un des fondateurs du mouvement républicain «Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold» qui lutte contre les partis extrémistes de droite ou de gauche et défend la république de Weimar.
A la prise de pouvoir de Hitler, il se retire et décède en février 1944.
Homme politique français, partisan avant la guerre de l'Entente Cordiale et du rapprochement franco-russe.
Théophile Delcassé (1852-1923), issu d’une famille paysanne d’Ariège, suit des études de lettres à Toulouse avant de monter a Paris où il se lace dans le journalisme puis entre en politique. Député radical de l'Ariège en1889, il devient ministre des Colonies (1894-1895), puis des Affaires étrangères (1898-1905) : il gère l’affaire de Fachoda et brise l'isolement diplomatique de la France dont il renforce la position européenne dans la perspective d'une guerre avec l'Allemagne. Il resserre l'alliance franco-russe (1900) et est l'artisan de l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne (accords d'avril 1904). Il créé ainsi une Triple-Entente contre la Triple-Alliance dont il détache partiellement l'Italie (accord franco-italien en juillet 1902).
Opposé à la réunion d'une conférence à Algésiras demandée par Guillaume II lors de la crise de Tanger en mars 1905 pour régler la question marocaine, il est désavoué par le président du Conseil et démissionne (juin 1905). Ministre de la Marine (1911-1913) puis ambassadeur à Saint-Pétersbourg (1913-1914), il est à nouveau ministre des Affaires étrangères en 1914-1915 : il parvient à faire entrer l’Italie en guerre au sein de l’Entente, mais ne peut empêcher la Bulgarie d’entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne. Il démissionne en octobre 1915. Il s’opposera encore en juin 1916 à l’expédition de Salonique puis, usé, se retire de la vie politique. Il décède en février 1923.
Prêtre et homme politique alsacien, partisan de l'l'Alsace française et militant du catholicisme social.
Originaire de Strasbourg mais de famille auvergnate, Nicolas Delsor (1847-1927) se destine à la prêtrise. Ordonné en 1865, il enseigne au Grand Séminaire de Strasbourg, dirige la Revue catholique d'Alsace où il se spécialise dans l’histoire du catholicisme alsacien. Prédicateur et orateur reconnu, il s’engage dans la vie politique et milite dans le mouvement protestataire alsacien. Dans les années 1885 il entre au Parti catholique alsacien et dynamise le parti avec ses amis Wetterlé et Pfleger. Il fonde le quotidien « Volksfreund » (l’Ami du peuple, aujourd’hui hebdomadaire), dont certains de ses articles sont très virulents contre l’Allemagne, ce qui lui vaut quelques ennuis... et qui par ailleurs sera interdit en France sous le ministère Combes. Il y défend le mouvement protestataire mais s’attaque aussi aux protestants, soupçonnés d’être par trop allemands… En même temps, il milite pour le rapprochement du Parti Catholique avec le Zentrum allemand, ce qui lui vaut, en France, de vives critiques et le fait traiter d’Alsacien assez content d'être devenu sujet allemand… mais ce qui est symbolique de la situation alsacienne de l’époque.
C’est d’ailleurs en 1904 qu’éclate la fameuse « affaire Delsor » : des Alsaciens « exilés » à Lunéville (plus de 1 500) invitent l’abbé, de passage dans la ville pour y rencontrer des amis, à une conférence sur l’Alsace. Le 7 janvier au soir, alors qu’il s’apprête à donner sa conférence, il est arrêté par un commissaire spécial de police qui lui délivre un mandat d’expulsion du territoire français. Cet expulsion provoqua un débat assez houleux à la Chambre des députés le 22 janvier 1904 opposant les anticléricaux (c’est l’époque ou Combes est président du conseil) qui voient en Delsor d’abord un curé, allemand de plus car député au Reichstag - certes - mais pas dans le parti autonomiste, aux nationalistes, qui vient en Delsor un français et de cœur et de souche, ardent défenseur de la cause française… De retour à Strasbourg, Delsor écrit au préfet de la Meurthe-et-Moselle, d'une jolie plume : « Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, mes souhaits bien sincères que la France n'ait jamais à courir de danger plus sérieux que celui dont votre vigilance vient de la sauver en ma modeste personne. » L’affaire tombe rapidement dans l’oubli en France…
En 1919, le désormais chanoine Delsor préside la premier Conseil National issue du Landtag qui salue officiellement le retour de l’Alsace libérée à la France. Le 11 janvier 1920 il est élu Sénateur et s’installe à Paris. Il s’inscrit dans le groupe de la gauche républicaine et fait partie de la Commission de l'enseignement. Il décède le 20 décembre 1927.
« Le souvenir de ce vaillant et fidèle Français restera dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu et l'histoire de la patrie restaurée enregistrera son rôle durant le grand demi-siècle où l'Alsace nous fut arrachée, Notre Commission invite le Sénat à adresser à l'Alsace ses plus vives condoléances. » (Eloge funèbre prononcé par le sénateur Victor Bérard).
Général italien, commandant en chef des armées italiennes après la défaite de Caporetto.
Armando Diaz, duc de la Victoire (1861-1928). Après le désastre de Caporetto du 24 octobre 1917, le général Diaz remplace le général Cadorna (1850-1928) le 6 novembre, remercié pour ses multiples échec sur l’Isonzo et pour la manière totalement brutale avec laquelle il menait la guerre depuis 30 mois. Diaz commande l'armée italienne de façon plus humaine et plus moderne. Il redéploye les troupes autour de la plaine du Piave, ce qui lui vaut une maîtrise de la bataille à tout moment. Ainsi conduit les armées italiennes aux victoires de la Piave et de Vittorio Veneto (1918).
Après la guerre il se lance dans le politique, devient sénateur en 1921 et ne s’oppose pas à la Marche sur Rome (28 octobre 1922). Mussolini le nomme Ministre de la Guerre (1922-1924) et le fait maréchal en 1924.
Ecrivain et combattant français, auteur des "Croix de bois"
Roland Lecavelé, dit Roland Dorgelès (1885-1973), après de brèves études à l'École des beaux-arts de Paris, opte pour le journalisme et mène la vie de bohème de l'époque, jusqu'à la guerre. Dès la déclaration de guerre, il s’engage comme volontaire dans l'infanterie malgré avoir été réformé deux fois pour raison de santé, mais avec l’appui de Georges Clémenceau, le patron du journal où il travaille.
Avec son régiment, le 74è RI, il combat en Argonne, puis en 1915 en Artois, avant de devenir élève pilote. Nommé caporal, il obtient la croix de guerre. A partir de 1917 il se lie d’amitié avec Henri Béraud et Paul-vaillant-Couturier et écrit de nombreux articles pour le Canard Enchaîné, s’en prenant particulièrement aux profiteurs de guerre, aux députés, aux forces de l’ordre et aux antibolcheviques.
En 1919 il publie le roman qui va lui assurer la gloire et la postérité : Les Croix de Bois, dans lequel il raconte son expérience de la guerre. Il obtient le prix Femina, mais le jury du Goncourt ne lui octroie que 4 voix, les 6 autres allant au roman de Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleurs.
Entre les deux guerres, il voyage en Indochine et continue d’écrire, entre à l’Académie Goncourt, puis collabore à Gringoire où il devient correspondant de guerre. Il se réfugie après 1941 à Montsaunès dans le Comminges, y héberge son ami Raoul Dufy. Président de l’Académie Goncourt en 1954 et préside l’Association des Ecrivains Combattants. Il décède en 1973.
Militaire français d'origine alsacienne, héros malgré lui d'une affaire aynat coupé la France en deux avant la guerre.
Né à Mulhouse en 1859, fils d’un industriel du textile qui opte pour la France en 1872, Alfred Dreyfus entre après Polytechnique à l’Ecole Militaire, et est affecté à l’Etat major. Soupçonné d’espionnage, il est arrêté le 15 octobre 1894. Condamné le 22 décembre pour haute trahison, il est dégradé le 5 janvier 1895 et déporté à l’île du Diable.
Le colonel Picquart, autre alsacien, apporte la preuve que Dreyfus n’est pas coupable, mais l’Etat Major ne donne pas suite et expédie Picquart dans les colonies... Il faudra le célèbre «J’accuse» de Zola le 14 janvier 1898 pour que l’affaire rebondisse réellement, renforcée par les aveux et le suicide du colonel Henri le 31 août 1898. Le véritable coupable est Esterhazy qui s’enfuit à Londres.
Le 3 juin 1899 le jugement est cassé. Mais le 11 septembre à Rennes le Conseil de Guerre déclare cependant Dreyfus coupable et compte tenu des circonstances le condamne à 10 années de réclusion. Dreyfus sera gracié par le Président Loubet. Il verra le jugement de Rennes cassé en 1906 et sera réintégré dans l’armée avec grade et fonctions. Il mourra en 1935.
Général français, commandant de la 1ère armée française se battant en Alsace en 1914.
Augustin Yvon Edmond Dubail, naît à Belfort le 15 avril 1851. Il se destine à la carrière militaire et sort de Saint-Cyr en 1870. Il combat à Sarrebrück, Spicheren, Borny, est fait prisonnier à Metz. Il enseigne par la suite à Saint-Cyr puis sert en Algérie (1901) où il est colonel du 1er Zouaves.
En 1904-1905 il est chef de cabinet du ministre de la guerre, Maurice Berteaux. Général de Brigade, il commande Saint-Cyr de 1906 à 1908 puis fait partie du comité technique de l'infanterie. Il est nommé chef d’état major en 1911 et chargé de mission en Russie.
En août 1914 il prend la tête de la 1ère armée et participe à l’offensive de Lorraine. Battue à Sarrebourg, il parvient à stopper l’avance allemande sur la trouée de Charmes puis remporte la bataille de la Haute-Meurthe ou bataille de la Mortagne entre le 23 août et le 11 septembre 1914.
En février 1915 il dirige le groupe d'armée de l'Est dans le secteur de Verdun. Il y signale toutes les failles dans le système défensif du secteur, mais le haut commandement ignore ses avertissements. En février 1916, l’offensive allemande lui donne raison ; il n’en est pas moins mis à la retraite en mars 1916. Il occupe alors jusqu’au printemps 1918 le poste de gouverneur militaire de Paris.
Après la guerre, il se retire de la vie publique. Il créé en 1925 le Musée de la Légion d’Honneur.
Dubail décède à Paris le 7 janvier 1934.
Général français d'origine lorraine tué lors de la bataille de la Marne.
Gaston Dupuis (1855-1914) naît à Metz le 6 novembre 1855. Il entre à l'École de Saint-Cyr en 1874 et en sort officier en 1876. Il sert comme officier des chasseurs à pied et des zouaves. Il suit ensuite les cours de l'École Supérieure de Guerre de 1883 à 1885.
Promu général de brigade en 1913, Dupuis est affecté à l'état major général de l'armée. Nommé commandant de la 67e Brigade d'infanterie, Gaston Dupuis est tué par un obus au cours de la Première bataille de la Marne, le 8 septembre 1914. Il était Officier de la Légion d'honneur.
Citation à l'ordre de l'armée : » A conduit de la manière la plus brillante sa brigade aux combats des 22, 27 et 28 août, des 7 et 8 septembre, où il a été tué dans une tranchée, par un obus allemand, en donnant le plus bel exemple de crânerie à la troupe qu'il a su garder intacte sous ses ordres »
Son fils, le général de brigade Jean Dupuis (1895-1945) est mort en déportation à Buchenwald.