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Sous la direction de Georges Brun
Gaz de combat.
L’Ypérite ou gaz moutarde (en raison de son odeur) est le surnom d’un nouveau type de gaz de combat mis au point en 1917 par l’Allemagne et utilisé pour la première fois dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917 dans la région d’Ypres (Belgique). L’ypérite est un produit vésicant, lacrymogène et toxique, de grande persistance et de faible volatilité. Elle agit surtout sous forme de gouttelettes fixées sur des particules de poussière ou d’eau en suspension dans l’air. Elle agit alors sur les voies respiratoires et sur toutes les parties du corps en contact avec ces fines particules, ou par contact direct. Les Allemands rendront son action au niveau des voies respiratoires bien plus aisée en utilisant un solvant plus volatile et en utilisant des obus dispersant bien mieux leur contenu. Ainsi l’ypérite traverse facilement la peau.
Elle provoque des lésions cutanées caractéristiques avec érythème (rougeur) puis formation d’ampoules à liquide clair. Concentrée à 50mg/m3 elle est mortelle pour un combattant qui y est exposé pendant 30 minutes. Sous sa forme liquide, un demi milligramme suffit à provoquer sur la peau une cloque de la taille d’une noisette et la même quantité projetée sur l’œil conduit à la cécité.
Comme son action se fait à travers la peau, elle rend partiellement inopérante la protection des masques. Son utilisation provoque une nouvelle vague de panique parmi les combattants et il faudra attendre janvier 1918 pour trouver une parade efficace, le masque ARS.
L'Allemagne chargea 9 573 tonnes de sulfure d'éthyle dichloré dans 6,5 millions de projectiles, et la France 1 968 tonnes dans 2,4 millions de projectiles.