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Index des termes techniques

Sous la direction de Georges Brun

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  26.  Z

Saint-Etienne 1907 et 1907-T

Mitrailleuse française.

Fabriquée par les manufactures d’armes de Saint-Etienne (MAS) sur commande de l’état, la mitrailleuse modèle 1907 (Puis 1907-T) est la mitrailleuse la plus répandue parmi les unités de l’armée française au début de la guerre. Malgré sa cadence de tir importante (600 coups/minute), son manque de fiabilité conduira à en cesser la production en 1917, au profit de la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914.

Saluer

Salut réglementaire dans l’armée.

Saluer, c’est effectuer le salut réglementaire dû aux supérieurs par les subordonnés.

Dans l’argot militaire, désigne le fait de se baisser ou de se coucher au passage d’un projectile (balle, obus).

Sammies

Soldat américain.

Le terme « Sammies » désigne les soldats américains. Il est créé sur le modèle des « Tommies » désignant les soldats britanniques. Il fait directement référence à l’Oncle Sam, personnage allégorique et emblématique des Etats-Unis.

Sape

Tranchée profonde.

Types de sape de tranchées -  Montage G. Brun.

Dans le vocabulaire de la guerre de siège, la sape est une tranchée profonde (parfois couverte, mais jamais souterraine) permettant la circulation à l’abri de la vue des ennemis. Dans la guerre des tranchées, ce sens correspond généralement à celui de boyau : un fossé organisé de manière à permettre une circulation libre, rapide et protégée de la vue et des projectiles d’artillerie, non aménagée pour le tir ou pour le repos et sans coffrage. Le terme est improprement employé dans la guerre des mines pour désigner une galerie souterraine pour fourneaux de mine

La sape peut être formée à partir du niveau naturel du sol, à l'aide de sacs de terre et de gabions, lorsque le terrain est rocheux, ou couverte pour échapper à la vue de l’ennemi lorsqu’il domine le champ de bataille, ou encore très profonde pour les portions de boyaux les plus exposées au feu.

La sape russe est une galerie sans coffrage dont l'intrados est taillé en forme de voûte. Son exécution, délicate, est uniquement réalisable en terrain très consistant. Elle reste invisible aux yeux de l'ennemi et peut être crevée au dernier moment non loin de la ligne adverse avant une offensive et être transformée rapidement en tranchée.

Sapeur

Soldat du génie.

Le sapeur est un soldat de 2ème classe du génie, particulièrement chargé des travaux de tranchées ou de mines. Son insigne distinctif est constitué de deux haches en sautoir cousues sur la manche. L’équivalent allemand est le « Pionier ».

Schilt (appareil / section)

lance-flammes français.

Le Schilt est le lance-flamme de fabrication française : composé d’un réservoir de 80 litres de pétrole et d’une lance, il est capable de lancer un jet d’une portée maximale de 35 mètres, la mise à feu se faisant par grenades. Les sections Schilt sont les unités spécialisées dans le maniement de ces lance-flammes, très dangereux à manipuler.

Secteur

Portion du front.

Un secteur est une portion du front à laquelle est affectée une unité pour un temps donné. Le secteur peut être dit calme, tranquille ou « pépère », ou au contraire dur et dangereux.

Section

Subdivision d’une compagnie.

La section est la subdivision de la compagnie et comprend environ 65 hommes. Elle est généralement commandée par un sous-lieutenant.

Shell-shock

Traumatisme psychologique dus aux bombardement d’artillerie.

Littéralement le « choc de l’obus » : le shell-shock est le nom donné par les Anglo-saxons aux affections psychologiques consécutives à l’expérience du bombardement d’artillerie. Il correspond au terme français d’obusite et est classé comme étant l'une des formes de stress post-traumatique. C’est un excès de stress et de peur dus aux bombardements incessants, à la peur d'être déchiqueté, à la peur d'être enseveli, à la peur répétée d'être violemment tué. Selon un médecin militaire psychiatre allemand c’est « L'instinct de conservation qui se rebelle contre la guerre. »

Les symptômes sont divers et assez spectaculaires : mutisme, surdité, perte de la vue, abasie (position pliée ou accroupie avec incapacité de se relever), paralysie ou hémiplégie, tremblements incontrôlés plus ou moins intenses, vomissements incontrôlables, syndromes de folies inconnus … alors que les examens cliniques ne décèlent aucune affection particulière.

Comme apparemment il n’y a aucune relation de cause à effet, de nombreux soldats sont accusés de simulation et de nombreux médecins jugent que les malades mentent. Des malades sont même anesthésiés au chloroforme, non pour les soulager, mais pour dépister les simulateurs, sous menace du conseil de guerre pour ceux qui refuseraient, et la Société de neurologie, recommande le 21 octobre 1915 « que les sujets atteints de troubles fonctionnels ne soient ni réformés ni pensionnés ni évacués mais traités sur place et renvoyés au front ».

Les médecins militaires ont mission de renvoyer le plus possible de ces soldats au front et de détecter ceux qui simulent. De nombreux médecins et neuropsychiatres militaires utilisent des traitements de choc comme le recours aux électrochocs. Des soldats ayant refusé ces méthodes qu’ils assimilent à de la torture se voient déférés en conseil de guerre… Ce n’est qu’à la toute fin de la guerre de véritables traitements psychiatriques se mettent peu à peu en place.

Shrapnel

Obus à balles.

Un Shrapnel (Schrapnell en allemand) est une arme anti personnelle, un « obus à balles », du nom de son inventeur Henry Shrapnel (1761-1842). Ce terme est souvent été utilisé de manière abusive pour désigner des petits fragments projetés par une explosion, quelle que soit leur origine. Le principe du shrapnel est le suivant : l’obus possède une charge explosive arrière et agit comme un véritable canon volant. Il est réalisé en une seule pièce d'acier embouti, cylindrique et sa base comporte des parois plus épaisses pour accueillir la chambre à poudre arrière dans le culot (100 g de poudre noire environ).

La chambre est fermée par un diaphragme inférieur en acier, au dessus duquel sont placées les 250 balles en plomb durci à l'antimoine agglutinées par de la colophane (résine spéciale). Un diaphragme supérieur en acier ferme le cylindre, sur lequel est vissée l'ogive portant la fusée. Un tube en acier doux traverse l'obus de part en part suivant son axe, mettant en communication la queue de la fusée par une sorte d'entonnoir appelée « Tulipe » et la chambre à poudre du culot.

Lorsque la fusée commande l'explosion de l'obus, le tube central communique l'impulsion à la charge arrière qui explose, fait sauter l'ogive, et pousse violemment sur le diaphragme, propulsant les balles vers l'avant, avec une vitesse supérieure à celle de l'obus. La gerbe de balles arrose une zone de près de 300m de long sur 25m de large. Une balle est capable de traverser un crâne non casqué.

En 1914, tous les belligérants adoptent ce type de munition, comme par exemple l’obus à balles du 75 de campagne français, d’un poids de 7,240kg. Mais avec la guerre de position, l’obus à balle devient moins efficace qu’en rase campagne et il est bientôt remplacé par l’obus explosif équipé de fusées spécifiques.

Soixante-quinze/75

Canon de campagne emblématique de l’artillerie française.

Le célèbre « 75 de campagne ». Le meilleur des canons de campagne de la guerre, mais que la guerre de position rendra peu efficace…  - Montage G. Brun.

Le « 75 de campagne » est le canon français le plus utilisé de la guerre et considéré comme un des plus efficaces. Mis au point en 1897, il regroupe les derniers perfectionnements intervenus de l'artillerie de la fin du XIXe siècle : poudre sans fumée, munition encartouchée, obus fusant, chargement par la culasse selon le procédé Nordenfelt, et frein de recul hydropneumatique rendant possible le tir rapide. Surnommé le « canon roi », il est capable de tirer jusqu’à 20 coups par minute (8 coups en pratique), est précis à plus de 6 000 mètres, et relativement mobile en raison de sa légèreté. Emblématique de la modernité technique de l’armée française, il est doté de vertus miraculeuses par la presse et parfois par les combattants eux-mêmes. Si en effet il est le meilleur canon de campagne de l'époque, il est bien moins à l'aise et utile dans une guerre de position, où la primauté est donnée à l’artillerie lourde et celle de tranchée, que les Français ont trop négligée, et il montre ses limites face aux retranchements solides.

En août 1914, la France possède 3 840 canons de 75. Elle en perd 400 lors de la bataille de la Marne et 400 autres durant le premier trimestre 1915. Mais en 1918 l’armée utilise 5 484 pièces. Au total, 17 500 canons sont construits durant le conflit. Le 75 joue un rôle déterminant lors de la bataille de la Marne et même à Verdun en 1916, en pleine guerre de position, où durant le seul mois de mars 3,75 millions d’obus sont tirés, chiffres énormes lorsqu’on sait que fin 1914 la production et les stocks d'obus, pourtant importants, se révèlent insuffisants. Il faut alors reconvertir de nombreuses industries civiles et embaucher de nombreuses femmes. Durant le conflit, 18 000 pièces sont détruites don environ 12 000 par l’ennemi, les 6 000 autres par éclatement du tube, de la culasse ou du projectile.

Les pertes durant le conflit furent très lourdes. Environ 18 000 pièces furent détruites, les deux tiers du fait de l'ennemi, 3 257 canons éclatés, 3 391 canons boursouflés par défaut du tube, de la culasse ou suite à un éclatement prématuré de la cartouche.

Sopwith Camel (Aviation)

Avion de chasse britannique.

Le Sopwith Camel est un avion de chasse britannique de la Première Guerre mondiale, le meilleur construit par le bureau d'étude de Sopwith. Environ 6 000 Sopwith Camel sont été produits à partir du 22 décembre 1916. Armé deux mitrailleuses Vickers, il est capable de voler à 185 km/h et se montre d’une grande agilité au combat. Il entre en servie en juillet 1917, et à la fin de la guerre, 1 294 avions ennemis ont été abattus par le Sopwith.

Son principal défaut est un pilotage assez difficile : pour un pilote tué au combat, un pilote est tué dans un accident de pilotage.

Sous-marin

Navire submersible, nouvelle arme de guerre.

DEFINITION

Un sous-marin est un navire submersible capable de se déplacer en surface et sous l'eau ; il se distingue ainsi des autres bateaux et navires qui se déplacent uniquement à la surface. Entre 1914 à 1918, les submersibles sont engagés en grand nombre dans le conflit, surtout par les Allemands qui décident d’en faire leur arme de prédilection pour la guerre sur mer, surtout après les échecs répétés de leur « Hochseeflotte », leur marine de surface, contrainte après 1916 de rester à l’abri dans les ports de guerre.

Le fonctionnement d’un sous-marin obéit à deux grands principes, les principes de Pascal et d'Archimède, qui s'appliquent à tous les corps immergés. En fonction de ces principes, il possède donc :

• une coque intérieure, épaisse qu’enveloppe une coque extérieure mince qui assure l'hydrodynamisme et intègre les ballasts, les panneaux et les sas d'accès à bord.

• des ballasts situés entre les deux coques et dont le remplissage ou la vidange permet la plongée et le retour en surface ;

• une barre de plongée pour faire varier l'immersion et des caisses d'assiette, permettant de régler l’équilibre longitudinal ;

• un lest de sécurité largable ;

• une réserve d'air comprimé et des compresseurs d'air pour chasser l'eau des ballasts et faire surface.

• un massif sur la coque extérieure abritant l'ensemble des mâts périscopiques et permettant d'assurer la veille et la navigation en surface ;

• une propulsion par hélice : le submersible fonctionne en surface grâce à un moteur diesel et en plongée à l’aide de batteries électriques qui alimentant un moteur. Les batteries sont rechargées par le moteur diesel lorsque le sous-marin est en surface.

• un système de régénération de l'atmosphère intérieure ;

• un système de navigation avec compas gyroscopique, loch et sondeur bathymétrique ;

• un système d'armes permettant de lancer en plongée des torpilles et des mines et de combattre en surface (canon, mitrailleuse).

Les missions du sous-marin durant le premier conflit mondial sont de couler les navires ennemis, de mouiller des mines sous-marines et éventuellement d’interdire l'accès ou la sortie d'un port.

 

LES SOUS-MARINS FRANÇAIS

En 1914, les Français alignent une quarantaine de sous-marins, principalement :

• le type « Pluviôse » à vapeur, plus anciens et plus robustes (9 sous-marins, dont le Fresnel, le Monge, le Prairial, le Floréal) : ses caractéristiques sont les suivantes : 500 tonnes, 25 à 40 mètres d’immersion, 7 tubes lance-torpilles, 24 hommes d’équipage ;

• le type « Emeraude » conçu en 1903 (6 sous-marins : Emeraude, Saphir, Rubis, Topaze, Opale, Turquoise) : 550 tonnes, 40m d’immersion, 6 tubes lance-torpilles, 25 hommes)

• le type « Brumaire » à moteur diesel (16 sous-marins dont le Foucault, le Bernouilli, le Joule, le Curie) : 550 tonnes, 25-40 m d’immersion, 5 tubes à torpilles, 25 hommes d’équipage).

 

Ces submersibles sont remarquables par le dessin de leur coque Laubeuf (copiées par les Allemands), mais leur conception et leur fiabilité n’est de loin pas aussi bonne que leurs homologues allemands ou anglais. Ils opèrent principalement en Méditerranée (Adriatique et Dardanelles), et 14 d’entre eux seront perdus durant le conflit : le Curie (20 décembre 1914), le Foucault (15 septembre 1915), le Fresnel (5 décembre 1915), le Monge (29 décembre 1915), le Bernouilli (13 février 1918), le Circé (20 septembre 1918) en Adriatique ; le Turquoise (15 janvier 1915), le Joule (1 mai 1915), le Mariotte (27 juillet 1915) et le Saphir (15 décembre 1915) aux Dardanelles ; le Floréal (2 août 1918) en mer Egée, l’Ariane (19 juin 1917) devant Bizerte, le Diane (11 février 1918) en Atlantique, le Prairial (29 avril 1918) dans la Manche.

Vers la fin de la guerre, la France produit des sous-marins bien plus performants (classe Lagrange) et capables de rivaliser avec les meilleurs submersibles, mais leur mise en service sera trop tardive.

 

LES SOUS-MARINS ANGLAIS

Les Anglais ne possèdent en 1914 que 30 sous-marins, la plupart de la classe E (54 unités) de 800 tonnes, armés de 4 lance-torpilles et d’un canon de 76mm avec un équipage de 30 hommes. Ils sont essentiellement employés en mer du Nord et en mer Baltique. Ceux de la classe G, un peu plus puissants, sont produits à 14 exemplaires, dont 6 sont perdus. Les sous-marins de la classe J, produits à 7 exemplaires, sont les plus puissants : pesant 1 820 tonnes, ils plongent à 50m et sont armés de 6 tubes et d’un canon de 101mm et servis par 45 hommes. Il entrent en service en 1916 : l’un d’eux endommage deux cuirassés allemands, un autre coule l’U-99, un troisième sera coulé par erreur par un « Q ship » anglais…

Les Anglais utilisent aussi de petits sous-marins de défense côtière, capables de contrer les navires allemands dans les eaux britanniques. Ils son armés de 8 torpilles de 18 pouces (457 mm) pour 4 tubes, pèsent 518 tonnes en plongée, plongent à 30 mètres et ont 22 hommes d’équipage. 44 de ces engins sont mis en service en 1918.

Version améliorée de la classe E, la classe L (68m, 1018 tonnes, 50m de plongée, 6 tubes lance-torpilles, 1 canon de 101mm, 35 hommes d’équipage) n’entre en service qu’à la toute fin de la guerre…

 

LES SOUS-MARINS ALLEMANDS

Les grands spécialistes de sous-marins sont incontestablement les Allemand qui en font l’arme la plus redoutable et la plus redoutée de leur marine impériale.

Entre 1914 et 1918, 375 sous-marins allemands (de 33 classes différentes) sont mis en service et 345 combattent effectivement.

Le premier sous-marin (U-1) de la marine impériale allemande a été livré en décembre 1906. Lorsque la guerre éclate en août 1914, elle en aligne vingt-huit. Dans un premier temps, leur principal objectif est la destruction de la flotte de guerre anglaise. Mais après quelques succès, dont celui du U9 qui à lui seul coule 4 cuirassés anglais, dont 3 en quelques heures (22 septembre et 15 octobre 1914), ils se rendent compte que les sous-marins sont beaucoup trop lents et qu’il est bien plus intéressant de s’attaquer aux navires marchants afin d’asphyxier les économies française et anglaise, d’autant que leur navires de surface chargés de faires « la course » et d’attaquer sur toutes les mers les navires de commerce de l’Entente ont rapidement été éliminés (SMS Emden, SMS Karlsruhe, SMS Goeben, SMS Seeadler...) Ainsi, à partir de 1915, les U-Boot sont lancés dans une guerre sous-marine « totale », sans distinction de la nationalité du navire, et sans faire de différence entre navires civils et militaires) au début de la guerre. En mai 1915, le U 20 coule le paquebot Lusitania. Des 1 195 personnes qui périssent, 123 sont des civils américains. Le président américain Woodrow Wilson menace l'Allemagne et exige réparation. Pour éviter que les États-Unis ne lui déclarent la guerre, l'Allemagne restreint la guerre sous-marine à ses seuls ennemis.

Mais deux ans plus tard, le 31 janvier 1917, voulant absolument emporter la décision, et acceptant le risque de l’entrée en guerre des Etats-Unis, l’Allemagne se lance à nouveau dans la guerre sous-marine à outrance. Dans l’Atlantique nord, la Mer du Nord et la Manche la guerre sous-marine bat son plein, atteignant son paroxysme en avril, menant les Allemands aux portes de la victoire, avant que les Alliés ne parviennent à partir d’octobre 1917 à prendre progressivement le dessus.

 

Les Allemands mettent en service durant la guerre 6 grands types de sous-marins :

• Les sous-marins à essence : les classes U 1 (U1), U 2 (U2), U 3 (U3, U4), U 5 (U5, U6, U7, U8), U 9 (U9, U10, U11, U12), U 13 (U13, U14, U15), U 16 (U16), U 17 (U18), comprenant 18 sous-marins, tous construits avant la guerre. Ces sous-marins sont rapidement dépassés et remplacés.

• Les sous-marins d’attaque à moteurs diesels : ce sont les sous-marins des classes U 19 au nombre de 4 (U 19 à U 22), U 23 au nombre de 4 (U 23 à U 26), U 27 de 4 unités (U 27, U 28, U 29 et U 30), U 31 au nombre de 11 (U 31 à U 41), U 43 au nombre de 8 (U 43 à U 50), U 51 au nombre de 6 (U 51 à U 56), U 57 au nombre de 12 (U 57 à U 62, U 99 à U 104), U 63 au nombre de 3 (U 63 à U 65), Large Ms. au nombre de 4 (U 135 à U 138), U 81 au nombre de 6 (U 81 à U 86), U 87 au nombre de 6 (U 87 à U 92), U 93 au nombre de 22 (U 93 - U 98, U 105 - U 114, U 161 - U 165) : la classe des U 93 par exemple compte les sous-marins parmi les plus perfectionnés : déplaçant 838 tonnes en surface et 1 000 sous l’eau, ils filent à 16,8 nœuds en surface et 8,6 en plongée, plongent à environ 50 mètres, sont armés de 16 torpilles (4 tubes avant, 2 arrière) et d’un canon de 105mm et servis par 39 hommes. Ils sont capables de frapper les côtes américaines.

• Les sous-marins destroyers gros porteurs : ce sont les plus gros sous-marins jamais construits, préfigurant déjà les sous-marins allemands de la seconde guerre mondiale : ce sont des engins de la classe U 151 au nombre de 7 (U 151 - U 157), U 139 au nombre de 3 (U 139 - U 141), U 142 à un seul exemplaire (U 142).

Ainsi l’U 139 déplace 1 930 tonnes et surface et 2 483 tonnes en plongée, sont poids total peut aller jusqu’à 3 050 tonnes. Long de 92m, il file à 15,8 nœuds en surface et 7,6 en plongée, qui peut atteindre les 75 mètres. Il peut parcourir plus de 20 000 km à 8 nœuds et surface et 96km à 4,5 nœuds en plongée. Armé de 24 torpilles avec 4 lance-torpilles à l’avant et 2 à l’arrière et d’un canon de 210mm, il est servi par un équipage de 52 hommes.

• Les sous-marins côtiers d’attaque à moteurs diesel : ce sont les sous-marins des classes UB I au nombre de 17 (UB 1 à UB 17), UB II au nombre de 30 (UB 18 à UB 47) et UB III au nombre de 85 (UB 48 à UB 133). Ces sous-marins sont principalement chargés d’attaquer les navires le long des côtes de la Manche, de la Mer du Nord et des Iles Britanniques.

Les classe UB II déplacent 292 tonnes en plongée, filent à 9 nœuds en surface, sont armés de 6 torpilles avec 2 lance-torpilles à l’avant et d’un canon de 88mm. Ils plongent jusqu’à 50m et sont servis par 23 hommes.

Les classes UB III déplacent 651 tonnes en plongée, filent à 13,6 nœuds en surface, sont armés de 10 torpilles avec 2x2 lance-torpilles et d’un canon de 88mm. Ils plongent jusqu’à 75m et sont servis par 34 hommes.

• Les sous-marins côtiers poseurs de mines de type UC : ce sont les classes UC I au nombre de 15 (UC 1 - UC 15), UC II au nombre de 64 (UC 16 - UC 79) et UC III au nombre de 16 (UC 90 - UC 105). Les classes UC I sont abandonnées en 1915 car ils sont dépourvus de torpilles. Ces sous-marins larguent leurs mines dans des voies maritimes forcément très fréquentées et peuvent en même temps, lorsque se présente une opportunité, utiliser leurs torpilles, à l’instar des types UB. Ainsi un sous-marin de type UC II déplace 545 tonnes, file à 11,6 nœuds en surface et 7 en plongée (jusqu’à 50m) ; il est armé de 18 mines, de 7 torpilles (2 tubes à l’avant, 1 à l’arrière) et d’un canon de pont de 88mm. Son équipage est de 26 hommes. Ces sous-marins travaillent principalement le long des côtes européennes.

• Enfin les Allemands mettent en service des sous-marins poseurs de mines à long rayon d’action de type UE 1, à 10 exemplaires (U 71 - U 80) et UE 2 à 9 exemplaires (U 117 - U 120 et U 122 - U 126). Un sous-marin de type UE I déplace 980 tonnes, file à 10,6 nœuds en surface et 7,9 en plongée (jusqu’à 50m) ; il est armé de 38 mines, de 4 torpilles (1 tube à l’avant, 1 à l’arrière) et d’un canon de pont de 105mm. Son équipage est de 32 hommes. Ces sous-marins travaillent principalement dans l’Atlantique nord.

 

Sur les 345 U-Boots de tout type opérant durant la Première Guerre mondiale, 274 U-Boots coulent 6 394 navires marchands représentant 12 800 733 tonneaux et une centaine de navires de guerre représentant 366 490 tonnes.

229 sont perdus, dont 178 en opérations, surtout durant la période fin 1917-1918, les Alliés ayant pris le dessus dans la lutte anti sous-marine. Sur les 13 000 officiers et matelots ayant servi dans les U-Boote, 515 officiers et 4 849 marins ont trouvé la mort au combat, soit 40 % des effectifs.

SPAD (Aviation)

Avionneur et avions de chasse français.

Le SPAD S.XIII, un des meilleurs avions de chasse de la guerre.  -  Montage G. Brun.

En 1910, Armand Deperdussin (1860-1924), un industriel ayant fait fortune dans la soie, créé la SPAD (Société de production des aéroplanes Deperdussin) et achète deux ans plus tard près de Reims l’aérodrome de la Champagne, terrain d’aviation sur lequel il installe une société de constructions aéronautiques (30 hangars) et une école de pilotage. Il confie l’usine à l’ingénier Louis Béchereau (1880-1970) qui conçoit un nouveau type d’avion, « monocoque » dont l’originalité réside notamment dans le fuselage rigidifié par la coque elle-même et non plus par l’armature. A la suite de malversations de Deperdussin, Louis Blériot rachète l’entreprise qu’il rebaptise « Société Pour l'Aviation et ses Dérivés », mais garde Béchereau.

Fin 1916 sort le SPAD S.VII, le premier d'une série de chasseurs biplans à succès, un appareil solide et robuste, possédant de bonnes caractéristiques de vol. Il sera piloté entre autres par Guynemer et Francesco Baracca.

Fin mai 1917 entre en service le Spad S XIII, sans doute le meilleur chasseur de la guerre avec le Fokker D.VII. Capable de performances exceptionnelles (234 km/h, plafond à 6 500m), il est produit à 8 472 exemplaires et utilisé par toutes les armées alliées : France, Belgique, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Italie…

Stollen

Terme allemand désignant un abri souterrain.

Le Stollen est un terme allemand désignant un abri souterrain, un tunnel de protection. Afin de protéger les soldats occupant les tranchées, les Allemands construisent un grand nombre d’abris de grande capacité, les Stollen. Ces abris sont généralement très biens conçus, surtout lorsque les Allemands, le plus souvent en position défensive, et donc « attendant de voir venir », avaient le temps pour construire de tels abris. Ce sera notamment le cas dans les combats des Vosges, particulièrement au HWK ou au Lingekopf.

Ainsi le « Stollen » possède un système de plancher incliné permettant l’écoulement des eaux d’infiltration. Surtout, il est généralement très bien aménagé : lits, banquettes, étagères, caisses, armoires. Il est chauffé avec des poêles, alimenté en électricité et raccordé à une installation téléphonique.

Dans la région de Verdun, en préparation de la grande offensive, des Stollen à plusieurs étages sont construits, jusqu’à une profondeur de 15 mètres, à l’épreuve des bombes, pouvant abriter plus de 1 000 hommes, et dont les souterrains mènent directement en première ligne (bois de Consevoye, Ormont, bois de Moirey… Au HWK existent encore de nombreux Stollen, dont le Ziegelruckenstollen, le Sengerntunnel, le Malepartusstollen, le Carolastollen...

Stosstruppen-Sturmtruppen

Troupes de choc dans l’armée allemande.

Les Allemands mettent au point en 1915 les « Sturmtruppen » ou « Stosstruppen », unités d'assaut à partir de soldats du génie spécialement destinés à la prise d’assaut de points fortifiés, les « Sturmpioniere », utilisant lance-flammes et Minenwerfer dès août 1914. Puis ils créent des unités spéciales comme la Flammenwerferabteilung (section de lance-flammes), l’Alpenkorps, spécialisé dans la guerre de montagne, ou le bataillon de choc wurtembergeois commandé par un certain Erwin Rommel. Le 2 mars 1915 ils créent enfin la première « Sturmabteilung » ou section d’assaut, dirigée par le commandant Calsow. Cette première section est engagée dans la bataille de l’Artois, où le 16 juin 1915 elle reprend des tranchées perdues mais est décimée, perdant 50% de ses effectifs. Ses débris sont envoyés en Alsace au général Gaede en septembre. Ce dernier donne à son nouveau chef, le capitaine Wilhelm Rohr, toute latitude pour reformer l’unité et la spécialiser.

Rohr va créer une véritable unité d’assaut, la « Stoßtruppe », dotée de canons adaptés (76,2mm), de mitrailleuses et de lance-flammes. Le 22 décembre les Stoßtruppen de Rohr sont engagées pour la première fois au HW lors de la contre-attaque allemande faisant suite à l’attaque française de la veille, à deux points de réussir. L’attaque allemande se solde par la reprise du terrain perdu et de terribles pertes côté français… Les troupes d'assauts avaient « tronçonné » le front en plusieurs endroits, laissant aux troupes régulières le soin de nettoyer les tranchées ennemies isolées. Cette idée d’attaquer le front en des points précis est reprise par l’Etat-Major allemand qui multiplie les sections d’assaut et les utilise particulièrement à Verdun et lors des offensives du printemps 1918.

Les Polonais aussi constituent des corps francs : les uns du côté allemand, commandés par Jozef Piłsudski, les autres du côté russe, aux ordres du colonel Gorczynski.