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Sous la direction de Georges Brun
Sac contenant l’équipement et les affaires personnelles du soldat.
Le havresac (mot provenant de l’allemand « Hafersack », sac à avoine) est un sac à dos contenant une grande partie de l’équipement individuel du soldat. Au début de la guerre, l’armée française utilise le sac modèle 1893 appelé « As de carreau » et « Azor » dans l’argot du poilu. de la première guerre. Ce sac, largement dépassé, devait être remplacé par un nouveau modèle, identique au « webbing equipment » britannique, mais il est trop tard : l’armée française débute dont la guerre avec l’as de carreau…
Le havresac contient énormément de choses faisant partie de l’équipement individuel mais aussi collectif du soldat :
• des vêtements : une chemise de rechange, la vareuse quand elle n'est pas portée, une paire de lacets, deux paires de chaussettes renouvelées tous les mois (en laine pour l'hiver, laine-coton en l'été), une paire de bretelles de rechange, un mouchoir, le bonnet de police ;
• des ustensiles d’entretien et de toilette : brosse à habit, trousse à couture, de la lessive, une lampe de tranchée, du savon et le nécessaire de toilette (serviette), un sachet de pansements individuels ;
• le matériel pour nettoyer l'arme (4 par escouade), la boîte de graisse, le tiers de baguette de fusil, des compresses de protection pour le masque à gaz ;
• divers ustensiles de cuisine collectifs (marmite, cantine, couverts, seau en toile, ouvre-boîtes…) ;
• au dessus et sur les côtés : une couverture, une toile de tente avec ses piquets et 3 sardines, une seconde paire de chaussures, un ou plusieurs outils individuels, un ou plusieurs ustensiles de campement collectif, un sceau à eau en toile, une gamelle individuelle.
Ainsi rempli, le havresac pèse entre 20 et 25 kg… ce qui est énorme, car le soldat porte en plus 2 musettes pleines, 3 cartouchières, un bidon et des grenades : le total du matériel porté par le soldat peut atteindre les 35-40kg ! Pire : dans certaines unités, jusqu’à la fin de 1915, les officiers exigent que les soldats partent à l’assaut avec tout cet équipement sur le dos ! Ordre sera donné d’interdire de telles pratiques : le soldat ne monte à l’assaut qu’équipé de musettes d’allègement contenant un minimum d’effets.
Le havresac connaît quelques évolutions au cours de la guerre, notamment avec l’apparition en 1916 de courroies en cuir (35cm, 172cm, 2x75cm, 2x52) permettant de tenir la capote, la toile de tente, la gamelle, le campement collectif, la marmite de campement…
Le paquetage du soldat allemand est beaucoup plus léger et bien moins encombrant : il pèse environ 15kg et contient des couverts et une gamelle, une toile de tente, les sardines et un piquet, une pelle pour les « Pioniere », des rations de survie, une couverture, une capote kaki, un bidon et un quart, un couteau et un ouvre-boîte.
Mitrailleuse automatique française.
La mitrailleuse Hotchkiss Modèle 1914 est une arme à feu automatique en usage dans l’armée française au début du XXe siècle. Elle est réalisée par la firme privée Hotchkiss et Cie installée à Saint-Denis par l’américain Benjamin Berkeley Hotchkiss (1826-1885). La mitrailleuse est conçue en 1900 (Hotchkiss Mle 1900), à partir d’un brevet autrichien d’arme automatique à emprunt de gaz.
Cette mitrailleuse sera achetée avant la guerre par de nombreux pays, notamment le Japon qui l’utilise avec succès lors de la guerre contre la Russie en 1905. L’armée française la choisit dès 1908 et elle devient la principale arme automatique de l'armée française lors de la Grande Guerre, équipant aussi le corps expéditionnaire américain (A.E.F) en 1917 et 1918.
Les usines Hotchkiss de Saint-Denis et de Lyon fourniront au cours de la guerre plus de 40 000 unités du « modèle 1914 ». Sa concurrente, la mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907, connaît de nombreux enrayages dans la boue des tranchées et le succès de la mitrailleuse Hotchkiss entraînera l’arrêt de sa production en 1917.
Malgré son poids élevé (25 kg pour l’arme et 27 kg pour le trépied), tirant 450 coups de calibre 8mm à la minute, la Hotchkiss est extrêmement robuste et supérieure à la mitrailleuse Saint-Etienne 1907 en terme de solidité et de fiabilité. Le modèle 1914 sera fabriqué à plus de 46 000 exemplaires (contre 37 000 à la Saint-Etienne 1907).
Soldats de la cavalerie.
Les hussards forment une subdivision de l’arme de la cavalerie. A l’origine les « houzards » sont des troupes d’éclaireurs des steppes d’Europe Centrale chargés de rechercher loin en avant la présence de l’ennemi. Acclimatées en France sous l’Ancien Régime, elles se dénomment « cavalerie légère », aptes, par petites équipes, à la reconnaissance et aux liaisons. On les oppose aux cuirassiers, troupe destinée à charger en formations massives.
Au début de la Grande Guerre, la France aligne 14 régiments des Hussards. L’Allemagne mobilise de son côté 21 régiments de Hussards (17 prussiens, 3 saxon et 1 du Braunschweig), dont les 1 et 2è Prussiens et le régiment Braunschweig sont les célèbres régiments à « Tête de mort » („Totenkopfhusaren“) qui avaient la réputation de ne faire aucun quartier…