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Sous la direction de Georges Brun
Cavaliers de l’armée allemande et austro-hongroise.
Un uhlan est un cavalier armé d’une lance dans les armées slaves, germaniques et austro-hongroises. C’est l’équivalent du lancier des armées françaises, généralement employé comme éclaireur. Déjà existantes en 1870, ces unités de cavalerie légère ont profondément marqué l’imaginaire collectif des Français dans la période séparant la guerre franco-prussienne de la Première Guerre mondiale, en particulier dans les régions envahies par les armées de Bismarck. Associée, pour des raisons surtout subjectives, aux massacres et aux pillages, l’apparition des Uhlans, annonçant l’arrivée probable dans un délai bref de troupes plus nombreuses, suscite généralement l’angoisse et parfois la panique dans les populations civiles, et l’inquiétude chez les soldats.
Au début de la Première Guerre mondiale, l'armée allemande aligne 26 régiments de uhlans : 3 régiments de la Garde, 21 régiments de ligne (16 prussiens, 2 wurtembergeois et 3 saxons) ainsi que 2 régiments de l'armée bavaroise autonome. Après avoir servi comme cavaliers aux tous premiers mois de la guerre, les uhlans servent comme fantassins dans les tranchées ou sont transférés sur le front Est où les conditions plus primitives permettent à la cavalerie de jouer un rôle décisif. Les 26 régiments d’uhlans allemands ont été dissous en 1918-1919.
Vêtement réglementaire porté par les soldats d’une armée.
ARMÉE FRANÇAISE
L’infanterie française porte en 1914 l’uniforme modèle 1877, qui est pratiquement le même que celui qu’elle portait en 1870 :
• le pantalon rouge garance enserré sur les mollets de guêtres en cuir ;
• la capote en drap de laine gris de fer bleuté fermée par deux rangs de boutons avec, cousu sur les pattes de collet rectangulaires, le numéro du régiment rouge garance ;
• le képi modèle 1884 à turban garance et bandeau bleu, recouvert, en campagne, d'un couvre-képi bleu adopté en 1902 et modifié en 1913.
• le ceinturon portant trois cartouchières, la baïonnette dans son fourreau côté gauche et le bidon en métal d’une contenance d’un litre recouvert de toile bleu-horizon sur le côté droit.
• le havresac et une musette complètent l’équipement.
• des brodequins en cuir à semelles cloutées.
Il avait été décidé à la veille du conflit de remplacer le rouge par une couleur aux tons plus neutres mieux adaptée à la guerre moderne ; l’intervention d’un parlementaire (Etienne, ancien ministre de la guerre) s’élevant contre une telle mesure au nom de toute la tradition militaire française remisa ce projet aux oubliettes… et coûta sans doute à la France quelques milliers de victimes supplémentaires, cibles idéales pour le mitrailleurs allemands sur fond de champs de blé…
Cependant, dès le 27 juillet 1914, le ministre de la guerre, Adolphe Messimy ordonne de changer l'uniforme français et d'adopter des couleurs plus ternes et une coupe plus adéquate.
Après quelques recherches et tâtonnements (l’industrie textile françaises est sinistrée car le nord de la France est occupé, la Basf allemande ne fournit plus la couleur garance,) est adopté en avril 1915 le nouvel uniforme bleu clair dit « Bleu horizon » (fabriqué en grande partie avec l’indigo venant d’Angleterre) : une capote avec un boutonnage croisé munie de poches renforcées pour les munitions ou de petits objets, des bandes molletières, des cervelières, héla peu pratiques, et un nouveau paquetage, trop lourd (30 kilos !). En septembre, apparaissent les premiers casques Adrian, largement diffusés à partir de janvier 1916.
L’armée d’Afrique est dotée de tenues kaki de couleur moutarde.
L’ARMEE ALLEMANDE
Dès l’entrée en campagne, les soldats allemands reçoivent une tenue de couleur gris verdâtre, dite « Feldgrau » (gris de campagne) comprenant :
• une veste en coton ;
• un pantalon en coton ;
• le casque à pointe, ou « Pickelhaube », dessiné en 1842 par le roi Frédéric IV de Prusse. en cuir bouilli et de couleur noire, recouvert d’une housse de même couleur que l’uniforme. Il porte le numéro du régiment.
• Un havresac portant le paquetage, pesant environ 15 kilos (vivres, gamelle, tente, capote, couteau, ouvre-boite, pelle…)
• des bottes en cuir noir.
Rapidement, le casque, si symbolique, s’avère inefficace : la pointe (à l’origine elle devait dévier les coups de sabre) était aisément repérable et se prenait facilement dans les branchages ; elle est supprimée dès le début de 1915. Puis elle est remplacée en 1916 par le fameux casque en acier, bien étudié et très enveloppants, mais très lourd (plus de 3kg).
LES AUTRES ARMÉES
L’armée anglaise : depuis 1905, les soldats britanniques portent un uniforme kaki (expérimenté en Inde dès 1857) et une casquette de même couleur. Dès 1915, la casquette est remplacée, pour les troupes de première ligne et ensuite pour l’ensemble de l’armée, par un casque d’acier, beaucoup plus plat que le casque français, qui avait l’avantage, étant embouti d’une seule pièce, d’être de fabrication plus facile.
L’armée russe : le soldat russes dispose d’un uniforme de campagne, de couleur gris vert, formé principalement d’une blouse au-dessus du pantalon, d’une casquette en été remplacée en hiver par une toque de fourrure, la « papacha ». L’armée russe n’adoptera jamais le casque. L’équipement est pour l’essentiel composé d’une vaste musette.
Les soldats italiens : ils portent depuis 1908 un uniforme gris verdâtre et sont coiffés d’un shako, remplacé en 1916 par un casque du même modèle que celui des Français.
Les soldats de l’armée austro-hongroise son vêtus d’un uniforme d’un ton gris bleu assez proche du bleu horizon français. En 1916, il est remplacé par un uniforme de couleur gris de campagne autrichien, gris sourd assez foncé, et assez éloigné du Feldgrau allemand. La casquette est supprimée en 1916 et remplacée par le casque lourd allemand. Le soldat porte en outre des bandes molletières et de brodequins de cuir.
Les soldats américains enfin portent depuis le début du siècle un uniforme de laine, allant du kaki brun au kaki vert. Au chapeau à large bord de type scout sont rapidement substitués un bonnet de police et le casque britannique.
Diverses parties et hiérarchisation de l’armée française.
Comme toutes les armées du monde, l’armée française obéit à une stricte hiérarchisation correspondant à une organisation en unités. Voici, pour l’infanterie, ces unités, de la plus grande à la plus petite :
• Corps d'armées (C.A.) : 40 000 hommes, 120 canons, commandé par un général de corps d'armée. Chaque corps d'armée regroupe 2 divisions.
• Division d'infanterie (D.I.) : 16 000 hommes, commandés par un général de division. Chaque division regroupe 2 brigades.
• Brigade d'infanterie : 6 800 hommes, commandés par un général de brigade. Chaque brigade regroupe 2 régiments.
• Régiment d'infanterie (R.I.) : 3 400 hommes commandés par un colonel. Le régiment est l'unité « morale » : il possède son histoire, sa devise, son drapeau. Chaque régiment d'infanterie est composé de 3 bataillons.
• Bataillon d'infanterie : 1 100 hommes, commandés par un commandant. Chaque bataillon est composé de 4 compagnies.
• Compagnie d'infanterie : 240 hommes, commandés par un capitaine. La compagnie est l'unité de vie du soldat. Chaque compagnie est composée de 4 sections.
• Section : 60 hommes commandés par un lieutenant. Les sections sont regroupées par deux pour former un peloton. Chaque section est divisée en 2 demi-sections.
• Demi-section : 30 hommes commandés par un sergent. Chaque demi-section est divisée en 2 escouades.
• Escouade : 15 hommes commandés par un caporal.