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Index des termes techniques

Sous la direction de Georges Brun

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Cagna

Abri léger.

La cagna est un abri léger ou de fortune, creusé dans la terre et constitué très souvent de rondins de bois. Elle sert de refuge aux combattants en cas de bombardements ou d’intempéries. Les abris de première ligne peuvent être dénommés « cagnas » mais le terme s’applique davantage aux secondes lignes et en deçà. Le mot est d’origine indochinoise, sans doute transmis par des troupes coloniales.

Caillebotis

Plancher en bois tapissant les tranchées.

Le caillebotis est une sorte de plancher en bois et à claire-voie, qui est placé au fond des tranchées et des boyaux afin d’affermir celui-ci et de permettre la circulation des hommes malgré les intempéries et la boue.

Calibre

Diamètre d’une bouche à feu et d’un projectile.

La nature et la puissance d’une pièce d’artillerie ou de toute bouche à feu se mesure en 1914-1918 avant tout à son calibre, qui est le diamètre de la pièce à l’embouchure, exprimé en millimètres. Les combattants apprennent rapidement dans les tranchées à reconnaître ces différents calibres à leur son ou à leur impact, et évoquent ainsi des « 75 », « 77 », « 150 », « 210 », etc.

Camouflet

Galerie d’une mine.

Le « camouflet » est un terme de la guerre des mines. C’est une contre-mine ou une contre-galerie destinée à détruire sous terre une mine adverse et ne produisant pas d’entonnoir.

Cantonnement

Lieu de stationnement et de repos des troupes.

Le cantonnement désigne à la fois le lieu où sont stationnés les troupes hors des lignes et la situation de celles-ci. En ce sens, c’est un synonyme partiel de « repos », lieu où les soldats d’une compagnie s’installent après avoir été relevés au front. Les cantonnements sont le plus souvent des villages légèrement en arrière du front ; ils peuvent aussi être provisoires, faits de tentes, de baraques Adrian ou de baraques en bois comme c’est le cas dans les Vosges, où est aussi utilisé le terme « camp » (le « camp Turenne » au HWK…) Le verbe « cantonner » désigne le fait d’être ou de s’installer au cantonnement.

Capote

Partie de l’équipement du soldat.

La capote est le vêtement enveloppant et chaud constitutif de l’uniforme français du fantassin, destiné à le protéger des intempéries. La capote se décline en plusieurs modèles, droits et croisés.

Caudron (Aviation)

Constructeur d’avion et avions de guerre.

Le Caudron R 11 et ses caractéristiques.  - Montage G. Brun.

En 1909, deux frères passionnés d’aviation, Gaston (1882-1915) et René (1884-1959) Caudron créent la société qui porte leur nom, destinée à développer des avions performants qui connaissent rapidement un grand succès dans l’armée française : début 1914, ils produisent le Caudron G II, avion de reconnaissance, dont plus de 1 400 exemplaires sont construits en France et des centaines dans les pays alliés. Fin 1914 sort le G III, surnommé « Cage à poule », autre avion d’observation, le premier avion à être produit à l’échelle industrielle, à 2540 exemplaires. A cause de sa lenteur, il est retiré du front mais devient un excellent avion pour former les futurs pilotes (Fonk, Delmotte, Fronval…), car très souple, solide et maniable. Il sera encore utilisé après la guerre.

En novembre 1915 sort le Caudron G IV, un bombardier bimoteur, qui sera produit à 1 400 exemplaires. Les G IV (une cinquantaine) effectuent un bombardement en février 1916 sur les villes de Rhénanie, causant un véritable choc. A partir de février, ils sont utilisés comme bombardiers et avions d’observation sur le front de Verdun. Mais en septembre, l’arrivée sur le champ de bataille du Fokker E III sonne le glas de l’appareil, rapidement retiré du front, incapable de faire face. Il continue cependant d’être utilisé sur le front italien et par l’aviation anglaise.

En mars 1917 Caudron sort un biplan bimoteur d’une envergure exceptionnelle, le R 11, destiné au bombardement mais rapidement voué à la chasse, vu ses performances (vitesse, plafond, autonomie, armement). Ce triplace est équipé de deux mitrailleuses jumelées sur tourelle avant et arrière et d’une mitrailleuse ventrale. L’armée en commande plusieurs centaines d’exemplaires, mais la production prend beaucoup de retard : en avril 1918, seuls 34 avions sont livrés, et à l’armistice, 270 environ sont en service.

Cervelière

Protection couvrant la tête du soldat.

La cervelière. Protection très peu efficace, la cervelière trouvera d’autres usages dans les tranchées, notamment comme ustensile de cuisine. - Montage G. Brun.

La cervelière est une calotte de métal diffusée au début de la guerre, que le soldat mettait sous ou sur son képi pour se protéger la tête, avant que ne soit adopté le casque Adrian à l’été 1915. Elle était très inconfortable tant en hiver qu’en été. Aussi la plupart des soldats l’utilisèrent comme ustensile de cuisine.

Char

Nouvelle arme de combat automobile apparue lors de la première guerre mondiale.

 Les Britanniques seront les premiers à « inventer » le char de combat qu’ils nomment « Tank ». Le Mark IV sera leur plus belle réussite.  -  Montage G. Brun.

C’est lors de la Grande Guerre qu’apparaît pour la première fois le terme « char d’assaut ». La première utilisation d’un engin blindé est le fait des Anglais qui, le 15 septembre 1916, engagent les premiers véhicules « cuirassés terrestres » sous le nom de « Tanks ».

Sans remonter à Léonard de Vinci, créateur au XVIè d’un char de combat sur roues, le premier essai de créer un véhicule à moteur blindé et doté d’une arme de tir est du à l’ingénieur allemand Frederick Richard Simms qui travaille pour les Anglais et sort en 1902 son « Motor War Car », bientôt suivi en France par la compagnie Charron et Girardot et Voigt qui créé le premier véhicule blindé à tourelle abritant une mitrailleuse Hotchkiss, qui remporte un vif succès au salon de 1902 mais reste au stade de prototype vu le prix très élevé de production. Jusqu’en 1914 se suivent plusieurs prototypes, dont celui de l’américain Benjamin Holt, qui a l'idée de remplacer les roues par une chenille en 1906.

La guerre va accélérer les choses… « La victoire appartiendra dans cette guerre, à celui des deux belligérants qui parviendra le premier à placer un canon de 75 sur un véhicule capable de se mouvoir en tout terrain » parole prophétique du futur général Jean-Baptiste Eugène Estienne, le créateur de l’« Artillerie spéciale » (A.S.).

Dans un premier temps, Français et Anglais produisent des automitrailleuses à partir de modèles civils au blindage rudimentaire (Renault, Peugeot, Rolls-Royce), relativement efficaces, mais que la guerre de position remise rapidement au rang d’accessoires (Elle continuent cependant à être améliorées et serviront surtout à l’arrière, sur les bonnes routes). Il devient urgent d’adapter ces véhicules à la nouvelle typologie du champ de bataille. Rapidement s’impose l’idée d’adapter des engins agricoles montés sur chenilles, à l’exemple de l’américain Holt. Les premiers véhicules de ce type sont produits dès la fin de 1915. Ces véhicules blindés et armés sont capables à la fois de traverser les réseaux de fil de fer et de passer par-dessus les tranchées. Le concept se développe et s’affine selon de nouveaux critères : Capacité à se déplacer aisément sur les terrains accidentés, résistance aux projectiles, puissance, armement, légèreté relative et maniabilité…

Les Britanniques sortent coup sur coup de bons prototypes : « Lincoln Number 1 »(sept. 15), « Little Willie » (nov. 15), « Big Willie » (fév. 16) du colonel Ernest D. Swinton, rapidement adopté par l’armé, qui devient l’impressionnant « Tank Mark 1 » : 9,75m de long, 4,30 m de large, 2,41m de haut, 28,45 tonnes, blindage 6-12mm, chenilles « enveloppantes », 5,95 hm/h sur route et 38km d’autonomie…

En France, la collaboration du Général Estienne et de l’ingénieur Eugène Brillié de la société Schneider-Creusot aboutit en janvier 1916 a un prototype, bientôt transformé en commande ferme de 400 chars Schneider CA-1 : 6,32m de long sur 2,05m de large et 3,30m de haut, 12,5 tonnes, 2 chenilles, 11cm de blindage, 4km/h sur route, canon de 75 court à l’avant et 2 mitrailleuses Hotchkiss, 6 hommes d’équipage. Les sociétés Schneider et Saint-Chamond sont chargés de la production. Suite à une dispute des 2 dirigeants, la société Saint-Chamond annule ses engagements et se lance dans la conception de son propre char d'assaut (8,70 m de long, 2,70 de large, hauteur = 2, 40 de haut, 22 tonnes, 1 canon de 75 et 4 mitrailleuses, 9 hommes). Le Saint-Chamond, quoique plus difficile à manier, est commandé à 400 exemplaires à partir de septembre 1916.

Le 16 avril 1916 est lancée l’offensive Nivelle au Chemin des Dames : 128 chars divisés en 2 groupes s'élancent aux côtés des fantassins au sud-ouest du village de Cuiry-les-Chaudardes : c’est un terrible échec : 52 chars sont touchés par l’artillerie avant d’avoir atteint les tranchées adverses, dont 35 prennent feu, 21 s’enlisent ou tombent en panne. Sur 720 hommes d’équipage, 180 sont morts, blessés ou disparus. L’analyse révèle de gros défauts : blindage insuffisant, habitacle trop petit, réservoirs très mal protégés, manoeuvrabilité difficile… Le reste des chars est aussitôt transformé.

En juillet 1916 débute la bataille de la Somme. Impatient d’utiliser ses chars « Mark 1 » le général Haig en réquisitionne 50 et les lance dans la bataille le 15 septembre au sud de Bapaume, refusant une offensive commune avec les Français : les chars Schneider sont en effet encore en pleine production, et le général Estienne demande de différer l’attaque. C’est un échec : surs les 49 chars commandés par le général Ernest Dunlop Swinton, seuls 32 parviennent à rejoindre les lignes de départ et seuls 21 parviennent à s’élancer à l’heure H. La progression anglaise et canadienne est rapidement contenue par les Allemands, l’effet de surprise une fois dissipé. Le résultat reste donc très mitigé : champ de bataille trop vaste, vulnérabilité dans le no man's land, lenteur, manœuvrabilité trop mauvaise, trop de pannes, aucune collaboration entre infanterie et blindés… Pour les Anglais, c’est un échec. Swinton est démis de ses fonctions et les commandes sont révisées à la baisse. Pire : les Allemands ont réussi à capturer un char intact et décident de mettre au point des armes anti-char, dont le fameux fusil « Tankgewehr », capable de percer un blindage de 25mm à 200 mètres....

En France, on crée en 1917 « l’artillerie spéciale » (A.S.) sous les ordres du général Estienne. Les chars sont utilisés pour la première fois le 16 avril 1917 au Chemin des Dames où ils subissent un échec. Le 5 et 6 mai 1917, lors de l'attaque du moulin de Laffaux dans l'Aisne, 16 chars Saint-Chamond sont engagés afin d’accompagner les fantassins et de nettoyer un point fortifié du plateau. L'opération se déroule de manière assez satisfaisante : le plateau est pris en quelques heures. Le canon de 75 est redoutablement efficace, la coordination avec l’infanterie est excellente… Mais 15 chars sur 16 s'embourbent devant les tranchées Allemandes, révélant d’importants défauts (chenilles étroites, nez rehaussé, canon raccourci …)

Quant aux Britanniques, après un temps d’hésitation, ils se lancent dans une série de modifications de leur « Mark I », donnant naissance aux chars « Tank Mark 2 », « Tank Mark 3 » et « Tank Mark 4 », ce dernier étant disponible dès mai 1917. Le 7 juin, à 7 h du matin, 75 Tank Mark 4 s'élancent à l’assaut du village de Messines, au sud d'Ypres, accompagnant et soutenant l’infanterie : cette fois-ci, la coordination est parfaite et à 15 heures, tous les objectifs sont atteints. Ce succès revigore les adeptes de l’arme blindée dans l’armée, qui demandent que l'on donne aux blindés un rôle plus important et qu’ils soient employés massivement lorsque les attaques se déroulent sur des terrains relativement plats.

Le 23 octobre 1917, 30 chars Schneider et 38 chars Saint-Chamond sont engagés pour participer à l'attaque du plateau de Malmaison, à l'est du moulin de Laffaux, dans l'Aisne. L’effet de surprise joue à fond et en deux jours, tous les objectifs sont atteints : totalement dépassés, les Allemands abandonnent les positions qu'ils tiennent encore sur le plateau du chemin des Dames. Cette victoire a un effet retentissant et de nouveaux crédits sont alloués pour concevoir un nouveau char alliant légèreté et maniabilité : le char Renault FT17.

En novembre 1917 c’est au tour des Britanniques d’attaquer dans le secteur de Cambrai, avec l’appui de 350 Mark IV le premier jour puis de 476 chars supplémentaires. La progression est assez rapide le premier jour (20 novembre), mais les jours suivants les Allemands parviennent à contre-attaquer, forçant les Anglais à la retraite et abandonner de nombreux chars, sans essence ni munitions… La prestation des chars a été cependant assez satisfaisante.

De leur côté, les Allemands réagissent : ils étudient un prototype, le A7V, validé par le Kaiser en juin 1917 : c’est un mastodonte bimoteur de 18 tonnes (7,35m de long, 3,06m de large, 3,35m de haut) armé d’un canon de 57mm et de 6 mitrailleuses MG80, avec un équipage de 18 hommes ! La production de 100 chars démarre rapidement, mais l’état-major allemand sait que les délais seront longs, trop long peut-être… Par ailleurs, la bataille de Cambrai a permis à l'Allemagne de capturer de nombreux char britanniques Mark IV abandonnés sur le terrain : acheminés vers l'arrière ils sont remis en état et renvoyés sur le front aux cocardes du Reich…

En France, le général Estienne décide la création d’un char petit, léger, maniable et moins coûteux à produire. Il charge Louis Renault de la tâche. En juillet 1917, un prototype révolutionnaire est achevé dans les usines Renault de Billancourt : d’un poids de 6 tonnes, il est long de 4,95m, large de 1,73m, haut de 2,13m ; son blindage varie de 6 à 22mm ; armé soit d’une mitrailleuse, soit d’un canon de 37mm, il roule à 12km/h et est piloté seulement par deux hommes. Surtout, il est muni d'une tourelle pouvant pivoter à 360°. Très robuste, maniable, puissant, bien aéré, sa conduite est très rude par manque de suspension et le confort n’est pas sa première qualité. Mais il reste un excellent engin, et rapidement, l’Etat-major français en commande 1 150 exemplaires. La production est lente au départ (84 chars entre août et décembre 1917), puis s’accélère, et une licence est délivrée aux USA (4 800) et à l’Italie (3 000 exemplaires pour 1920).

5 chars Renault FT-17 sont employés pour la première fois le 31 mai 1918 entre Bétheny et Neuville, au nord de Reims. Ils permettent le franchissement de la Marne en nettoyant le terrain avec leur mitrailleuse, mais sont tous mis hors de combat ; 2 sont récupérés par les Allemands. Ces derniers utilisent pour la première fois 5 chars A7V avec les Mark IV recyclés lors de l’offensive « Michael » le 21 mars 1918 dans le secteur de Saint-Quentin. Malgré leur poids et leur faible maniabilité, les 5 chars sont toujours en état de marche à la fin de l’opération, car extrêmement robustes.

Le 18 juillet, l'offensive franco-britannique de Villers-Cotterêts dans l'Aisne voit la première attaque massive de chars : 3 bataillons de chars Renault (300 chars), 5 groupements de chars Schneider et 2 groupements de chars Saint-Chamond (470 chars), soutiennent la première armée française, 11 divisions britanniques et les troupes d'assauts américaines, avec un aviation forte de 600 appareils, sur un front de 55 km de large défendu par 8 divisions allemandes. Le 28 juillet, après 10 jours de combat, le succès est total, malgré la perte de 50% des chars. Les offensives se poursuivent jusqu’en novembre, avec l’utilisation systématique des blindés : en novembre, ils sont 2 000 en ligne dont une majorité de chars français et le nouveau Mark V, version améliorés du IV.

En octobre 1918, les Allemands conçoivent un ultime char dérivé du Mark IV britannique, le char A7V/U, un monstre de 40 tonnes, équipé de 2 canons de 57 mm et de 4 à 6 mitrailleuses. 20 exemplaires sont commandés mais un seul est produit avant l'armistice.

Du début à la fin de la guerre, la France produit 4 146 chars, la Grande Bretagne 2 542. Le char Schneider et le char Saint-Chamond sont construits à 450 exemplaires environ, ils participent à 1 064 engagements. 308 sont détruits. Le char Renault FT-17 est produit à 3 187 exemplaires, participe à 3 292 engagements. 440 sont détruits. Les Allemands, qui n'ont jamais cru à l'efficacité des chars de combat, retiendront la leçon.

Char A7VU

Char de combat allemand.

 Le Sturmpanzerwagen A7V-U : un monstre de 32 tonnes servi par 18 hommes ! Il ne sera qu’un prototype. -  Montage G. Brun.

Le Sturmpanzerwagen A7V-U est une évolution de l’A7V, s’inspirant énormément du Mark IV anglais avec des chenilles enveloppantes et une tourelle fixe abritant les mitrailleurs. D’une masse de 40 tonnes, il mesure 8,38 mètres de long, 3,06 de large et est haut de 3,35 mètres. Servi par 7 hommes, il est armé de deux canons latéraux de 57mm et de 4 mitrailleuses MG 08/15 en tourelle.

Il sera construit en un seul exemplaire. Mais vu sa masse et ses dimensions, il reste à l’état de prototype, et le projet est abandonné le 12 septembre 1918.

Char Mark

Char anglais.

Le char Mark I, l’ancêtre des blindés modernes. -  Montage G. Brun.

Le « Tank Mark I » est le premier char utilisé pendant la Première Guerre mondiale. Conçu et réalisé par le colonel Ernest D. Swinton, rapidement adopté par l’armé, il possède les caractéristiques suivantes : 9,75m de long, 4,30 m de large, 2,41m de haut, 28,45 tonnes, blindage 6-12mm, chenilles « enveloppantes », 5,95 hm/h sur route et 38km d’autonomie… Il existe en deux versions : une version « Male », munie de 2 canons de marine et de 4 mitrailleuses Hotchkiss, et une version « Female » (Femelle) munie uniquement de 6 mitrailleuses Hotchkiss. Produit à 152 exemplaires, il est utilisé pour la première fois le 15 septembre 1916 par le général Haig à Bapaume, malheureusement dans une totale impréparation. Rapidement, le Mark I connaît des modifications et donne les Mark II et Mark III.

Le char britannique « Tank Mark IV » est le successeur des chars Mark I, Mark II et Mark III et est le char britannique le plus courant de la guerre, produit à 1015 exemplaires. Version plus performante à tous les niveaux de ses prédécesseurs, il entre en service en mai 1917. Il se décline aussi en deux versions : le « male » armé de canons, et le « female » armé exclusivement de mitrailleuses. 60 % des chars produits sont des female (595 au total). Le Mark IV est engagé massivement lors de la bataille de Cambrai : plus de 500 chars montent au combat, mais beaucoup d’entre eux tombent en panne de munitions ou d’essence lorsque la contre-attaque allemande reprend aux Anglais le terrain gagné en début d’offensive. Les Allemands réutilisent un grand nombre de Mark IV capturés lors de la bataille de Cambrai, et durant la bataille de bataille de Niergnies en octobre 1918 à lieu la première »bataille » de chars, opposant deux Mark IV, l’un côté anglais, l’autre côté allemand.

Le « Tank Mark V » est le successeur du Mark IV dont il est une version améliorée, particulièrement dans le domaine de la maniabilité, de la puissance du moteur et du pilotage. 400 véhicules de ce type sont fabriqués, dont 200 « male » et 200 « female ». Un nouveau modèle, plus long que son prédécesseur, le Mark V* permet de mieux franchir les tranchées (645 exemplaires livrés) ; dans les derniers mois de la guerre est produit le Mark V**, encore plus puissant (197 exemplaires).

Char Renault FT

Char léger français.

Le char Renault FT-17 : petit, mais redoutable, il est le premier blindé à posséder une tourelle pivotante.  -  Montage G. Brun.

Le Char Renault FT (souvent improprement nommé FT17 ou FT-17, FT signifiant « faible tonnage ») est le véhicule de combat blindé et chenillé le plus efficace de la Première Guerre mondiale. Environ 3 700 chars FT sortent d'usine en dix-huit mois, la plupart fabriqués chez Renault mais aussi chez Berliet, SOMUA et Delaunay-Belleville. Le Renault FT définit le type même du char de combat moderne par ses caractéristiques entièrement nouvelles :

• un armement principal en tourelle pivotante tout azimut ;

• un groupe moteur situé à l'arrière ;

• des chenilles débordantes à l'avant.

D’un poids de 6 tonnes environ, il roule à 7 km/h et est servi par deux hommes. Il est armé soit d’un canon de 37mm, soit d’une mitrailleuse Hotchkiss.

Le premier engagement important du FT sur le champ de bataille s’effectue le 31 mai 1918 au nord de Reims. 3 177 chars sont engagés en tout et se révèlent d’une très grande efficacité en accompagnement et soutien de l’infanterie (nettoyage des nids de résistance et de mitrailleuses…), accélérant la victoire. 440 sont détruits.

Le Renault FT servira dans l’armée américaine, dans l’armée soviétiques et… en 1939 dans l’armée française, preuve du retard pris sur les Allemands.

Char Saint-Chamond

Char lourd français.

Le char Saint-Chamond, très efficace en rase campagne grâce au fameux « 75 ».  -  Montage G. Brun.

Le Saint-Chamond est le deuxième char d'assaut de l’Armée Française, né de la rivalité des firmes de Saint-Chamond et de la société Schneider. Il est beaucoup plus lourd et plus long, mais aussi mieux armé que le char Schneider CA1. 400 exemplaires sont fabriqués par la Compagnie des forges et aciéries de la marine et d’Homécourt (FAMH), à Saint-Chamond. Assez peu efficace sur des terrains bouleversés par les tranchées et les impacts de l'artillerie, il est très efficace en rase campagne, grâce son canon de 75 mm, capable de détruire à distance l’artillerie de campagne adverse. Sa principale faiblesse est son train de chenilles beaucoup trop court et sujet à de fréquents déraillements.

D’un poids de 23 tonnes, il est long de 8,7 mètres, large de 2,7 et haut de 2,4. Servi par 9 hommes, il est armé d’un canon de 75 et de 4 mitrailleuses Hotchkiss. La guerre prend fin avant que les chars Saint-Chamond ne soient entièrement remplacés par des chars lourds britanniques.

Char Schneider CA1

Char français.

 Le Char Schneider s’avéra assez fragile sur le champ de bataille, victime de ses défauts.  -  Montage G. Brun.

Le char Schneider CA1 est un véhicule blindé et chenillé, le premier char de combat utilisé par l'armée française en 1917. Il a été conçu pour ouvrir des passages à l'infanterie à travers les réseaux de barbelés et détruire les nids de mitrailleuses ennemis. 400 exemplaires sont construits par SOMUA, une filiale de Schneider dans la région parisienne.

Pesant 13,6 tonnes, le char Schneider masure 6,32 mètres de long, 2,05 de large et 2,30 de large. Servi par 6 hommes d’équipage, il est armé d’un canon de 75 et de 2 mitrailleuses Hotchkiss. Ses principaux défauts sont l’étroitesse de son habitacle et sa mauvaise aération, la fragilité de son réservoir d’essence et son blindage latéral trop faible, ne résistant pas aux fameuses balles « K » allemandes.

Char Sturmpanzerwagen A7V

Char lourd allemand.

Le Sturmpanzerwagen A7V est le premier char d'assaut construit par l'armée allemande durant la guerre. Sa mise en service est très tardive (octobre 1917), le haut commandement allemand ne croyant pas à l'utilité du char d'assaut. L’A7V est de fait une simple « boîte » blindée très peu maniable mais terriblement imposante : d’un poids de 32 tonnes, il est long de 7,35 mètres, large de 3,06 et haut de 3,35… Son équipage se compose de 16 hommes : un commandant, 5 sous-officiers et 10 hommes, qui manient un canon belge de 57 mm en face avant et 6 six mitrailleuses MG 08…

Il n’est cependant construit qu'en une vingtaine d'exemplaires avant l'armistice. Trop peu manipulable, il offre une cible de choix à l’artillerie adverse. Les Allemands préfèrent de loin réutiliser pour leur compte les chars pris à l’ennemi, notamment le fameux « Mark IV » anglais.

Charge

Manœuvre d’attaque militaire.

La charge militaire est la manœuvre sans doute la plus utilisée lors d’un conflit au cours de l’histoire, consistant en une attaque frontale et massive par l’utilisation des troupes à pied (Infanterie) ou à cheval (cavalerie) ou encore d’autres moyens (éléphants, chars…) L’objectif de la charge frontale est d’entrer en contact direct avec l’adversaire et de le désorganiser par la vitesse du mouvement et par le tir de projectiles.

La charge est largement utilisée dans l’Antiquité (Egypte pharaonique, Perses, phalanges macédoniennes, Carthage), au Moyen-âge, aux temps modernes où se développe la charge à la baïonnette après un bref échange de coups de feu… Au XIXè, la charge est encore largement utilisée, et les fameuses charges de la cavalerie française de 1870 à Froeschwiller (6 août), Rezonville (16 août) ou Sedan (1 septembre) resteront dans toutes les mémoires…

Au début de la première guerre mondiale la charge est la manœuvre offensive la plus utilisée lors de la guerre de mouvement, principalement par l’armée française. La charge à la baïonnette ou de cavalerie est une tactique de combat : méprisant le feu on charge contre « vents et marées » en pensant prendre un ascendant moral sur l'ennemi. Ce sont des charges en ligne, sur des terrains découverts : il s’agit d'arriver le plus vite possible au corps à corps pour exterminer l'ennemi à l'arme blanche. La troupe attaque en masse, sans tirer ou en tirant par feu de section afin de ne pas désorganiser le dispositif. Dans ce type de charge, le commandant d'unité est en tête, suivi par les chefs de sections, les sous-officiers et les troupes.

Les résultats sont rapidement désastreux, face à un adversaire bien mieux préparé et armé, solidement campé dans des positions abritées : la puissance de feu atteinte en 1914 est bien plus grande qu’en 1870. En effet, l’avènement de la mitrailleuse et du canon à tir rapide équipé de frein de tir est un piège mortel, non seulement pour l’infanterie, mais également pour la cavalerie. Or les Allemands disposent en 1914 d’une artillerie de campagne et surtout de mitrailleuses en nombre bien plus important que l’armée française. Aussi les charges dans les premières semaines de la guerre sont totalement désastreuses et les morts se comptent par dizaines de milliers, le taux de mortalité étant le plus élevé de toutes la guerre…

Chasseur

Fantassin de l’infanterie légère.

Dans l'armée française, le chasseur est un fantassin de l'infanterie légère, combattant à pied. La création des chasseurs remonte à 1838 lorsqu’est formé le 1er bataillon Le bataillon de chasseur d'Orléans. En 1913 existent 31 bataillons de chasseurs à pied (BCP) de toutes spécialités. D’une manière générale, le bataillon de chasseurs est plus mobile ou plus spécialisé que le régiment classique d'infanterie.

En 1888 apparaît un nouveau type de chasseur, le chasseur alpin, à partir de la transformation de12 bataillons de chasseurs à pied en bataillon de chasseurs alpins (B.C.A.). Enfin, en 1899 apparaissent les bataillons de chasseurs cyclistes.

En 1914 les chasseurs sont répartis en 78 bataillons : 31 d'active, 31 de réserve, 7 bataillons alpins territoriaux et 9 bataillons de marche. Chaque division d'infanterie devant en principe se composer d'au moins un bataillon de chasseurs (B.C.A. ou BCP). Trois divisions sont entièrement formées par des unités de chasseurs : les 46e, 47e et 66e divisions d'infanterie.

En 1914, un bataillon de chasseurs à pied a un effectif théorique de 30 officiers et 1700 hommes, répartis en six compagnies, une section hors rang et une section de mitrailleuses. Le bataillon de chasseurs alpins a un effectif un peu moindre avec 32 officiers et 1500 hommes.

Rapidement, devant leur ardeur au combat lors des affrontements de 1915 dans les Vosges, les Allemands surnomment les chasseurs « Schwarze Teufel », « diables noirs », qui deviennent en français les « Diables bleus » en référence à leur tenue sombre. L’appellation « Diables bleus » est à distinguer de celle des « Diables Rouges » ou « Rote Teufel », surnom donné aux fantassins du 152ème régiment d’infanterie de ligne (ou « Quinze-deux ») qui combat au HWK.

Chasseur Alpin

Fantassin spécialiste du combat en montagne.

Uniforme de Chasseur alpin. Aisément reconnaissables à leur « tarte » brodée du cor, les Alpins combattront principalement dans les Hautes-Vosges et paieront un très lourd tribut à la guerre…  - Document G. Brun.

Les chasseurs alpins sont une unité de l'armée de terre française, apparue sous sa forme moderne en 1888 à partir des bataillons de chasseurs à pied. Ils ont été surnommés, avec les bataillons de chasseurs à pied dont ils sont issus, les Diables bleus et avec lesquels ils entretiennent une longue tradition. Il faut distinguer :

• les chasseurs alpins, organisés en bataillons (B.C.A.), parfois regroupés en demi-brigades ;

• l'infanterie alpine, organisée en régiments (RIA).

En 1914, les régiments d'infanterie alpine portent l'uniforme traditionnel de l'infanterie (pantalon garance et vareuse noire), mais les bataillons de chasseurs alpins portent la tenue bleue des bataillons de chasseurs à pied dont ils continuent à faire partie. Seule la coiffure, le béret de laine noire, est commune aux deux types d'unités. La célèbre « tarte » (béret large) est ornée du cor de chasse argent pour les B.C.A., alors que celle des RIA se distingue par la grenade garance de l'infanterie.

Les chasseurs alpins sont donc simplement des chasseurs à pied spécialisés dans le combat en montagne. De leur création jusqu'après la Grande Guerre, leur appellation est « bataillons alpins de chasseurs à pied » (BACP).

En 1914, existent 12 bataillons de Chasseurs Alpins rattachés aux deux corps d’armées défendant les Alpes : les 6è, 7è, 11è, 12è, 13è, 14è, 22è, 23è, 24è, 27è, 28è et 30è B.C.A. Rapidement sont constitués 12 bataillons de réserve formés d'hommes âgés de 23 à 35 ans (les 46è, 47è, 51è, 52è, 53è, 54è, 62è, 63è, 64è, 67è, 68è et 70è B.C.A.) et 7 bataillons de chasseurs alpins de l'armée territoriale formés d’hommes âgés de 35 à 45 ans (1er au 7e BCAT). Exéé  107e, le 114e, le 115e et le 116e.

Tous ces bataillons vont se battre sur le front, notamment sur le font des Vosges, seul front véritablement montagneux à l’ouest. Le 27e B.C.A. s'illustre particulièrement lors des combats de l'Hartmannswillerkopf, de janvier à décembre 1915.

Chauchat

Fusil-mitrailleur français.

Le fusil mitrailleur Chauchat : moins performant que ses équivalents allemands ou anglais, il est cependant robuste et d’une grande simplicité.  - Montage G. Brun.

Le Chauchat est le fusil-mitrailleur la plus utilisé dans l’armée française, qui, en 1915, manque cruellement d’une arme collective légère. Créé en 1915 par l’ingénieur dont il porte le nom, à partir d'un prototype de 1911, le fusil mitrailleur CS, qui tire la munition de 8 mm du fusil Lebel réglementaire, est mis en service dans l'infanterie française en 1916 sous l'impulsion du général Joffre.

Arme légère et peu encombrante, le « FM Chauchat » permet à l’infanterie une puissance de feu bien plus importante, même si son extrême simplicité pose de temps à autre quelques problèmes. En 3 ans, 262 000 FM 1915 CSRG (Chauchat, Sutter, Ribeyrolles et Gladiator) seront fabriqués.

Le FM Chauchat est refroidi par air et comporte un radiateur en aluminium. Son chargeur est semi-circulaire ou cintré. Les munitions utilisées sont du 8 mm Lebel ou du 30-06 Springfield pour le modèle construit pour l’armée américaine. Le FM Chauchat en 8 mm Lebel, fonctionnait correctement mais au prix d'une grande attention dans le choix et le remplissage des chargeurs.

Citation

Distinction militaire.

Une citation est un terme militaire « citant » le combattant ou l’unité dans l’ordre du jour pour des actes de bravoure, de respect des consignes, d’attaque réussie, d’attaque ennemie repoussée, d’exemple donné…) La citation peut être individuelle ou collective, et peut être faite à plusieurs échelons : citation à l’ordre du régiment, de la division, du corps d’armée, de l’armée, du G.Q.G.

Classe (15, 16, etc.)

Système d’incorporation militaire.

Le mot « classe » est un terme de l’administration militaire qui est passé dans le langage courant : il désigne l’année prévue d’incorporation d’un jeune-homme appelé sous les drapeaux, en général à l’âge de 20 ans. Ainsi la « classe » 1915 est ainsi formée des jeunes gens nés en 1895 et dont l’incorporation est prévue au cours de l’année 1915.

Colis

Paquet envoyé au soldat depuis l’arrière.

Le colis constitue le réconfort moral et souvent matériel du soldat dans les tranchées. Les combattants peuvent recevoir des colis de l’arrière (généralement de leurs familles, parfois des « marraines de guerre », colis contenant principalement des effets chauds et des produits alimentaires améliorant l’ordinaire. Ils sont souvent partagés entre frères d’armes, mais peuvent aussi susciter la jalousie et provoquer à des vols et des rixes entre soldats.

Compagnie

Unité militaire.

Une compagnie est une subdivision d’un bataillon qui comprend 150 hommes environ, commandée généralement par un lieutenant.

Compagnie hors rang

Unité militaire spéciale.

La compagnie hors rang est une compagnie spéciale et unique qui se trouve au niveau du régiment et regroupe tout ce qui touche au fonctionnement administratif, logistique et au commandement du régiment. On y trouve le secrétariat du colonel et de son petit état-major, les cellules traitant de l’approvisionnement en matériel, habillement, nourriture, un peloton de pionniers pour les travaux de protection, la section de brancardiers qui est en même temps la musique du régiment. Pour commander, il faut assurer les liaisons vers les supérieurs et les subordonnés, et naturellement une équipe de téléphonistes y a sa place.

Conseil de guerre

Tribunal militaire.

Le conseil de guerre est un tribunal militaire règlementé par le Code de Justice Militaire de 1857 et destiné à juger les crimes et délits commis par des militaires. Il est formé de cinq juges, tous officiers, et ses séances, publiques, durent généralement moins d’une journée. Il existe des Conseils de Guerre d’Armée, de Corps d’Armée, de Division et de Place. Au début de la guerre sont mis en place des « Conseils de guerre spéciaux » improprement nommés « cours martiales » créés en septembre 1914. Les cas les plus souvent jugés sont la désertion (le plus souvent des retards de permissions ou absences illégales de quelques jours…), l’abandon de poste, outrages à officier, vols, refus d’obéissance, ivresse, voies de fait…

Les peines prononcées vont des travaux forcés à la peine de mort, en passant par la déportation, la détention, la dégradation …

Dans l'armée française, les peines de mort sont surtout prononcées au début du conflit, le pouvoir civil étant encore très en retrait ; par la suite, les procédures sont de plus en plus contrôlées, d’autant que la troupe n'appréciait guère de voir les exécutions de camarades. En France, environ 600 soldats sont fusillées durant la guerre ; ils sont 750 en Italie, 330 dans l'armée britannique, 48 dans l’armée allemande…

Contrôle postal

Système de contrôle du courrier des soldats.

Le contrôle postal désigne à la fois le système de contrôle du courrier des soldats et l’organisme qui en est chargé à partir de 1915. La proportion des lettres lues varie en théorie entre 1/25e et 1/80e, et augmente lors des périodes difficiles (comme les mutineries de 1917) où les besoins de surveillance s’accroissent. En réalité, cette proportion est bien moins importante. Les combattants connaissent l’existence d’un contrôle de la correspondance et pratiquent fréquemment l’autocensure, le langage codé ou le contournement pour transmettre des informations sans se compromettre.

Corps (d’armées, de cavalerie…)

Unité de l’armée.

Un corps est un regroupement d’au moins deux divisions sous un même commandement, avec des moyens supplémentaires en artillerie, génie et logistique. C’est normalement le niveau d’engagement minimum en opérations. Les corps sont normalement regroupés au sein d’armées pour assurer leur coordination et leur collaboration sur le terrain.

Corps d’armées

Ensemble d’unités d’une région militaire.

En France, les numéros des corps d'armée (à la mobilisation) correspondent à leurs numéros de région militaire et comprennent au moins deux divisions d'infanterie. Les corps d’armées existent en temps de paix sous la forme de régions militaires. Les lois de 1873-1874 créent dix huit régions militaires et un 19ème corps en Algérie. En 1897 est créée une 20ème région militaire, dans l’est de la France. En 1913, 22 régions militaires existent en métropole et le 19ème corps d'armée en Afrique du Nord.

Chaque corps d’armée se compose d’un état-major de corps et de deux états-majors de divisions d’infanterie. Ces deux unités ont une infanterie à deux brigades de deux régiments d’infanterie chacune. S’y ajoute une brigade de trois régiments d’artillerie de campagne, d’un régiment de cavalerie et les services. Enfin l’ensemble est complété par 10 divisions de cavalerie.

Durant le conflit, en plus des 20 corps d’armées d’infanterie métropolitains, du 19ème corps d’armées d’Algérie, du corps colonial (3 divisions d’infanterie) et du corps de cavalerie, sont créés onze corps d’armées, un corps colonial et deux corps de cavalerie. A la fin du conflit, 30 corps d’armées, 2 corps coloniaux et 2 corps de cavalerie constituent l’armée combattante.

Coup de main

Action militaire brève et soudaine.

Le coup de main est une opération restreinte et le plus souvent nocturne menée « en douceur » dans la tranchée adverse de première ligne, afin d’y faire des prisonniers.

Cour martiale

Tribunal militaires exceptionnel à procédure simplifiée.

Ce terme désigne des tribunaux militaires exceptionnels, à procédure simplifiée, notamment ceux créés par le gouvernement de défense nationale en 1870. En ce qui concerne la Grande Guerre, ce terme est utilisé de manière impropre, (y compris par les acteurs de l’époque) pour qualifier les « conseils de guerre spéciaux », créés en septembre 1914 par le commandement pour renforcer sa gestion disciplinaire des troupes, et qui fonctionne aussi d’après des procédures simplifiées et accélérées.

Couverture (division de)

Division de réserve prête à intervenir.

A la déclaration de guerre, certaines divisions sont destinées à rejoindre sans délai la frontière pour parer à toute attaque brusquée adverse pendant que la mobilisation du reste de la Nation est en cours. Cette procédure exige un délai de quelques jours. Ces divisions sont planifiées avec précision : zoné géographique prédéterminée, déploiement planifié, répartition sur le terrain…

Priorité absolue est donnée à la vitesse de déploiement : le divisions se rendent le plus vite possible sur leurs positions déterminées sans attendre leur complément de réservistes et assurent la « couverture » du reste de l’armée jusqu’à ce que cette dernière ait achevé sa concentration dans des zones de terrain planifiées elles aussi à l’avance.

Crapouillot

Mortier de tranché français.

Le crapouillot de 58mm, le plus célèbre des mortiers de tranchée français.  - Montage G. Brun.

Dans l’argot des combattants, le crapouillot (mot dérivé du terme « petit crapaud ») désigne les divers types de mortiers de tranchée ainsi que leurs projectiles. Leur tir courbe est parfaitement adapté à la guerre de position et leur utilisation est croissante au cours de la guerre, les Allemands étant les premiers à utiliser les mortiers de tranchée ou « Minenwerfer », les Français rattrapant peu à peu leur retard

Par extension sont créés le verbe « crapouilloter » et le substantif « crapouillage » pour désigner le fait de bombarder avec un crapouillot.

Cratère

Trou en forme d’entonnoir creusé par un obus sur le front.

Provoqué par l’explosion d’un obus, le cratère est sans doute l’image la plus caractéristique du paysage du front, et particulièrement du no man’s land qui en comporte des milliers. Les cratère peut constituer un abri provisoire au cours d’une attaque ou d’une patrouille, mais peu aussi se révéler un piège mortel lorsqu’il est rempli d’eau ou de boue, ou que son fond est tapissé de résidus de gaz de combats. Ainsi, lors de la terrible bataille de Passchendaele (août-novembre 1916), des milliers de soldats, principalement britanniques, ont été engloutis dans la boue des cratères ou s’y sont noyés.

Créneau de tir

Ouverture de tir dans une tranchée.

Le créneau de tir est une ouverture aménagée dans le parapet d’une tranchée de première ligne, permettant l’observation ou le tir sur la tranchée adverse.

Creute

Caverne aménagée et fortin ou casemate dans le système de tranchées.

Nom donné dans Le Soissonnais et au Chemin-des-Dames aux carrières souterraines creusées par les carriers afin d’en extraire le calcaire servant à la construction de maisons et d’édifices publics. Durant la guerre, ces creutes servent d’abri ou de cantonnement aux combattants. Une des plus célèbres creutes est la « Caverne du Dragon » ou « Drachenhöhle » aménagée par les Allemands au Chemin-des-Dames, formidable ouvrage de défense qui mettra à mal l’offensive Nivelle en avril 1917 et qui sera finalement pris le 25 juin 1917 par le célèbre 152ème RI des « Diables rouges ».

Croix de fer

Décoration de guerre allemande.

 Croix de guerre allemandes.  - Montage G. Brun.

La Croix de fer (« Eisernes Kreuz ») est la grande décoration militaire allemande créée par le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse en 1813 sur le modèle de la Légion d'Honneur de Napoléon. Rétablie une seconde fois le 5 août 1914 par Guillaume II, elle est la décoration de mérite militaire attribuée sans distinction de grade ou de catégorie sociale : n’importe quel soldat allemand pouvait la recevoir, alors que la décoration « Pour le Mérite » est réservée à l’élite militaire (Hauts gradés, « As » de l’aviation…)

Conçue par l'architecte néo-classique Karl Friedrich Schinkel, elle se compose de quatre pointes évasées symétriques en acier, symbolisant le quadrige de la déesse de la paix dominant la porte de Brandebourg de Berlin, quadrige emporté comme butin de guerre par Napoléon en 1806 et remis en place après sa défaite en 1815, les lauriers brandis par la déesse étant alors remplacés par une croix de fer. En 1914 elle est gravée au recto d’un W pour Wilhelm et de la date 1914.

Très populaire en 1914, la croix perd peu à peu de son prestige : 5 millions de croix de deuxième classe et à 218 000 de première classe sont en effet distribuées lors de la guerre. Le soldat Hitler obtiendra la croix de première classe.

Croix de guerre

Décoration de guerre française.

Croix de guerre française et fourragère aux couleurs de la croix de guerre.  -  Montage G. Brun.

Dès 1914, des politiques et des militaires envisagent la création d’une décoration visant à récompenser de manière visible, au-delà de la citation militaire, les actes de courage des combattants. La loi du 8 avril 1915 créé la Croix de Guerre, destinée à « commémorer les citations individuelles pour faits de guerre à l’ordre des l’armées de terre et de mer, des corps d’armée, des divisions, des brigades et des régiments ».

Rapidement la croix de guerre se décline en divers modèles en fonction de la citation accordée, et est délivrée non seulement aux soldats, mais aux unités et même à des villes (Dunkerque) ou des animaux ! (les célèbres huskys du front des Vosges, les pigeons voyageurs…)

Plus de deux millions de croix de guerre individuelles ont été attribuées pendant la Grande Guerre.

Croix « Pour le Mérite »

Décoration de guerre allemande.

Croix allemande « Pour le Mérite ». -  Montage G. Brun.

Créée par Frédéric II de Prusse en 1740, la croix « Pour le mérite » est une distinction honorifique tant civile que militaire jusqu’en 1810, lorsque Frédéric Guillaume III décide de ne l’attribuer plus qu’aux militaires. Son fils Frédéric Guillaume IV l’étend en 1842 aux sciences et aux arts, et le futur empereur Guilllaume I créé en 1866 la « Grand Croix ».

Les récipiendaires de la croix, décoration prussienne la plus prestigieuse, sont en général des officiers de haut rang (généraux), des as de l’aviation (Max Immelmann surnommé « der blaue Max » à cause de la couleur bleue de la décoration, Manfred von Richthofen, Ernst Udet…), et plus rarement des officiers inférieurs (le capitaine Erwin Rommel et le lieutenant Ernst Jünger).

Au cours de la première guerre mondiale, 687 décorations « pour le mérite » sont décernées, dont 111 avec feuilles de chênes, remises exclusivement aux généraux et aux princes.

L’inscription en français s’explique par le fait que lors de sa création, le français était langue officielle à la cour royale prussienne.

La récompense militaire est officiellement abandonnée avec l’abdication de Guillaume II, le 9 novembre 1918.

La décoration se présente sous forme d’une croix de Malte en or, émaillée de bleu, avec des aigles en or entre les branches. Sur la branche du haut, l'initiale « F » (Frédéric II) est surmontée d'une couronne prussienne, et sur les trois autres branches, les mots « POUR LE MÉRITE » sont écrits en lettres d’or.