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Sous la direction de Georges Brun
Théorie et mouvement politique mettant au-dessus de tout l’appartenance à une nation.
Le nationalisme est un principe et un mouvement politique né des Lumières et de la Révolution française, qui remet en cause l’Ancien régime (Prince-sujet) et veut le remplacer par le principe d’un Etat-nation pour chaque peuple, principe qui s’impose peu à peu au XIXè dans tous les pays Occidentaux, notamment par le prises de conscience et les luttes de nombreuses minorités : le sentiment « national » apparaît et se manifeste réellement à partir du milieu du XIXè siècle (« Printemps des peuples » en 1848) en Allemagne non encore unifiée, en Europe centrale où les minorités slaves tentent de s’unir, en Italie qui veut réaliser son unité, puis s’exprime dans de multiples idéologies comme le pangermanisme, le panslavisme, le panturquisme, le chauvinisme revanchard français, devenant une des causes de la Première guerre mondiale, mais aussi de la Seconde avec le fascisme italien ou le nationalisme, mais aussi le Léninisme, le Stalinisme, le Maoïsme, le panislamisme… Il se prolonge jusqu’au XXIè siècle par un recrudescence de la xénophobie et va jusqu’à la justification de génocides et d’épurations ethniques (Arméniens, Juifs, Tutsi, Bosniaques…)
Basé sur le principe du sentiment d'appartenance commune d’un groupe humain à des entités politiques, culturelles ou morales, le nationalisme trouve sa forme la plus primitive (« protonationalisme ») chez les Grecs s’opposant au « Barbares », chez les Celtes ou les Juifs… mais sans aucun lien avec une organisation politique territoriale. La Réforme luthérienne peut être considérée comme une forme de nationalisme avec son aspiration à une certaine démocratie et sa volonté d’imposer une langue et une écriture commune ; les guerres d’indépendances de l’Amérique latine et des Etats-Unis ont un caractère très « national ». Mais C’est la Révolution française qui est à l’origine du nationalisme avec son exaltation quasi-religieuse de la « Nation ». Puis, à partir du Printemps des Peuples de 1848, les mouvements nationalistes deviennent parties prenantes des événements politiques européens.
A partir des années 1870 s’opère un certain glissement dans le notion de nationalisme et le terme devient confus : d’une part des groupes de plus en plus petits en viennent à revendiquer le droit à former une nation (ainsi dans l’Empire Austro-Hongrois avec les Tchèques, Croates, Bosniaques, Slovaques…) ; de plus, les critères changent, mettant au premier plan ceux de l’appartenance à une ethnie et à une langue pour légitimer une nation ; enfin le thème de la nation, de la patrie, du drapeau subit un glissement politique « vers la droite ». Rapidement il y a confusion entre les notions de nations, races, langues et religions, et le nationalisme tel qu’il apparaît au début du XIXè se transforme en de dangereuses idéologies qui ont nom pangermanisme, panslavisme, antisémitisme, chauvinisme-revanchisme, panturquisme…
Ce nouveau nationalisme s’exprime par le renforcement du rôle de l’État dans l’affirmation de la question nationale, l’expansion coloniale et l’impérialisme. Le nationalisme des grandes puissances occidentales favorise, en outre, l’émergence d’un nationalisme de type conservateur : la Ligue pangermaniste et les mouvements « völkisch » en Allemagne ; le nouveau nationalisme en France représenté par la Ligue des patriotes, la Ligue pour la patrie française ou encore l’Action française.
Soldat spécialisé dans le nettoyage des tranchées ennemies lors d’un assaut.
Les nettoyeurs de tranchée sont des soldats spécialisés chargés de la mise hors d’état de nuire des ennemis restés dans les tranchées après la progression des troupes d'assaut. Leur objectif est de s’assurer qu’aucun ennemi ne puisse se trouver dans le dos des troupes pour l’attaquer sur ses arrières… Leur seconde mission est ensuite d'occuper la tranchée et la garnir de mitrailleuses et de fusils mitrailleurs aux endroits stratégiques afin de sécuriser l'arrière des troupes d'assauts.
Des détachements réunissant des escouades de grenadiers, renforcés de quelques voltigeurs et de soldats du génie sont constitués pour « nettoyer » les tranchées au pistolet, à la grenade et (très rarement) au couteau ou à la pelle, et permettre à la vague d'assaut de ne pas perdre un temps précieux à réduire, sur ses arrières, des îlots de résistances de faibles intensités ou à vérifier que les abris ennemis avaient été évacués. Quand deux vagues d'assaut se succèdent à courte distance, les nettoyeurs sont placés derrière la deuxième vague.
La mission de nettoyage de tranchées a donné lieu à toute une série de récits sanglants ou de mythes plus ou moins conformes à la réalité. Le film « Capitaine Conan » en est un exemple caractéristique. De même, les nettoyeurs de tranchées ne sont pas à confondre avec les « Stosstruppen » ou les corps francs.
« Les vagues d’assaut franchiront les tranchées conquises sans s’y arrêter. Les « nettoyeurs », comme leur nom l’indique, « feront le ménage » c’est-à-dire neutraliseront les occupants à coups de pistolets, de grenades et même de couteaux ! C’est ce qui explique cette distribution d’armes nouvelles. Quelques-uns brandissent leur coutelas en exécutant une espèce de danse du scalp, mais malgré cette exubérance, beaucoup répugnent à l’employer et presque tous le jetteront au départ. « Nous ne sommes pas des assassins ! » disent-ils. » (Émile Morin, Lieutenant Morin, combattant de la guerre 1914-1918, Besançon, Cêtre, 2002, p. 89, septembre 1915).
« Les nettoyeurs de tranchées : six hommes par sections, pris parmi les meilleurs soldats (...) pour zigouiller tous les Boches laissés dans les tranchées conquises et dépassées. Les égorgeurs, comme on les appelaient à la compagnie : des jeunes, classe 15 pour la plupart, fiers d'avoir été choisis et de porter dans la bande molletière gauche le coutelas classique du meurtrier. » (Jean Bernier, La percée, Albin Michel, 1920, rééd. Agone, 2000).
Avionneur et avions de chasse français.
Edouard Nieuport (1875-1911) renonce à l’Ecole polytechnique pour l’Ecole Supérieure d’Electricité et… le cyclisme professionnel. En 1902 il fonde avec son frère une usine de magnétos, bougies et accumulateurs. En 1907, après une rencontre avec Henry Farman qui vient de battre le record du premier kilomètre sur un Voisin, il a le coup de foudre pour l’aviation. En 1908 il créé sa société, Société Générale d’Aéro-Locomotion (SGAL). Et porte ses efforts sur les études aérodynamiques et la vitesse.
Après avoir remporté successivement le championnat du monde de vitesse (177 km/h) et le record mondial de distance parcourue entre le lever et le coucher du soleil (1 225 km), il se tue accidentellement lors d'un atterrissage le 15 septembre 1911. Son frère Charles (1878-1913) se tue à son tour. Mais entre temps ils avaient tous deux conçu des prototypes qui seront mis au point par l’ingénieur Gustave Delage (1883-1946) après que la famille Deutsch de la Meurthe eût racheté l’entreprise.
En 1915, Delage dessine une nouvelle forme d’avion, le sesquiplan (biplan dont l'aile inférieure est d'une surface équivalant à la moitié de celle de l'aile supérieure), et créé le « Nieuport 10 », un biplace d’observation dont plus de 1 000 exemplaires seront construits. En janvier 1916 sort le célèbre monoplace « Nieuport 11BB », baptisé « Nieuport Bébé », produit à plus de 7 000 exemplaires en France, mais aussi en Grande-Bretagne, Italie ou Russie. Ce superbe avion met fin au « fléau Fokker » de 1916 : durant la bataille de Verdun il en inflige à ses adversaires des pertes si lourdes que le commandement allemand se voit obligé de changer de tactique : désormais les pilotes voleront groupés en escadrille, les « Jagdstaffel » ou « Jasta ».
Au « Nieuport 11 » succèdent les « Nieuport 16 » et « Nieuport 17 » baptisé « Super-bébé ». Mais à partir de 1917, les Nieuport seront surclassés par un nouvel avion, le SPAD.
Zone du front.
Le no mans ‘land (Niemandsland en allemand) est la zone du front comprise entre le premières lignes des tranchées adverses. Totalement bouleversée par les tirs d’artillerie et les combats, cette zone est truffée de trous et d’entonnoirs d’obus, de réseaux de barbelés, souvent de ruines de maisons éventrées.
Zone la plus dangereuse du front, elle est un lieu terrifiant où gémissent et agonisent les blessés, où s’accumulent les cadavres déchiquetés, où guettent les tireurs d’élite isolés, où patrouillent de petits groupes de soldats envoyés aux coups de main. C’est dans le no man’s land que les troupes partant à l’assaut sont le plus exposées au feu ennemi.