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L’histoire-géographie
de 1945 à nos jours

Par Nicolas Schreck

Publié le à définir

Une discipline contestée, qui se maintient en évoluantRevenir au début du texte

L’histoire passionne… Et génère une foule de discours. Avec ses disciplines sœurs, la géographie et l’instruction civique, elle définit deux professions intimement liées, celle de l’historien, généralement universitaire, celle de l’enseignant, qui professe ces disciplines comme un spécialiste devant des classes de collèges ou de lycées ou qui la fréquente, au sein des classes de cycle 2 ou de cycle 3, dans une polyvalence professionnelle qui refuse toute spécialisation.

Les relations à l’histoire et à la géographie sont conditionnées par une série de questions : un rapport ambivalent au savoir, souvent encyclopédique, qui fait que les Français se passionnent mais que les connaissances demeurent plus légères en histoire qu’en géographie. Face à d’autres disciplines qui ont engagé une évolution considérable de leurs pratiques en classe, l’histoire et la géographie demeurent attachées à la connaissance, à la méthode critique, aux exercices classiques, à un rapport intime au politique et à l’éthique.

Doc. 1. Principales évolutions sur la période
Le maintien d’un certain nombre de traditions 1/ L'histoire et la géographie exaltées
  • Une exaltation de l’histoire et de la géographie de la France, historiquement fille aînée de l’Église, devenue terre des libertés et de l’égalité. Cette exaltation impose de célébrer rois et présidents, une continuité qui fait de la France une terre du génie et des grands malheurs (voir programme actuel de l’histoire du cycle 3, 2008).
  • Devenues disciplines républicaines, l’histoire et la géographie ont pour mission, depuis la Troisième République, de célébrer l’âme de la France, de dramatiser pour raconter, surtout d’offrir des modèles héroïques.
2/ L'élève, acteur du savoir
  • Au sein des classes, la démarche liée à l’Éducation nouvelle et à l’École active propose de faire de l’élève le constructeur du savoir.
Un certain nombre de singularités nouvelles 1/ Au niveau des méthodes Divers temps dans le primaire :
  • La rupture de 1968 ou l’histoire-géographie devenues disciplines d’éveil : cette transformation dégrade l’histoire et la géographie de la place qu’elles possédaient comme disciplines fondamentales, aux côtés du français et des mathématiques.
    On refuse l’encyclopédisme des deux disciplines.
    La proposition est dénoncée au titre de la dilution des savoirs, de l’usage d’activités qui se font au détriment de l’acquisition des savoirs.
  • La réforme Haby et le nouveau programme (1977) expriment une exigence pour l’histoire-géographie : les disciplines sont recentrées autour des compétences méthodologiques, l’enseignement étant structuré autour de notions.
    Elles sont confirmées comme des disciplines politiques, puisque l’histoire est acquise au travers de dix périodes, avec une liste de dates, d’événements, de personnages…
  • La fin d’une évolution : recentrage sur l’importance des disciplines dans la mémoire collective, ancrage chronologique nécessaire aux élèves, importance de la mémoire.
    Le programme de 1985 revient sur les habitudes : valorisation des deux disciplines, importance des valeurs acquises, mission politique de l’histoire, de la géographie et de l’Icm.
2/ L’histoire et la géographie se structurent au sein des classes autour de didactiques spécifiques Cette didactique se structure autour de diverses pistes :
  • la définition du temps et de l’espace ;
  • la discipline scolaire ;
  • les paradigmes pédagogiques (les pratiques) : histoire par le récit, histoire par la trace, histoire par le document patrimonial…
  • l’appropriation de l’histoire par les élèves ;
  • penser et écrire l’histoire, la géographie. ;
Pierre Chaunu entendait, en maintenant le travail de l’historien sur les archives, préserver les robustes artisans d’une connaissance en construction ; les historiens et géographes découvrent l’historiographie, l’épistémologie, la philosophie de l’histoire…
3/ Une évolution considérable de la discipline savante
  • Le renouveau de la Nouvelle Histoire multiplie, sous la plume d’historiens reconnus, les publications en histoire économique et sociale, montrant une discipline ouverte aux autres sciences (sciences humaines mais aussi sciences auxiliaires de l’histoire), ainsi que l’émergence de nouvelles histoires.
  • Dès 1969, une entrée épistémologique est reconnue comme nécessaire pour former les enseignants à la discipline.
4/ Au niveau de la région Publication d’une série de manuels scolaires par l’éditeur Istra.

Compilation de diverses sources.

Doc. 2. Programme d’histoire de CM1-CM2 en 1980

Les objectifs généraux des activités d'éveil en histoire-géographie visent à permettre à l'élève :

  • de mieux se situer dans l'espace et dans le temps ;
  • d'ordonner la masse des informations dont il dispose et dont il disposera, et de développer son esprit critique à leur égard ;
  • de mieux comprendre la société dans laquelle il vit et la place qu'elle occupe dans le monde et dans l'histoire.

Les objectifs plus spécifiques, auxquels on s'attachera plus particulièrement au cycle moyen, et qui sont ici distingués pour la clarté de l'exposé, visent, quant à eux :

  • le développement d'attitudes favorisant l'attention, l'observation, la curiosité à l'égard du présent et du passé ;
  • l'acquisition de savoir-faire permettant d'aborder au collège l'étude scientifique de l'histoire et de la géographie ;
  • la fixation d'un certain nombre de connaissances de base indispensables pour progresser ultérieurement.

L'ensemble de ces objectifs contribue ainsi, non seulement à l'épanouissement personnel de l'enfant, mais aussi au développement de son sentiment d'appartenir à une collectivité nationale. Ils s'intègrent ainsi, fondamentalement, dans les objectifs plus généraux de l'éducation morale et civique. […]

La prochaine entrée au collège rend cependant indispensable une approche plus disciplinaire : les sujets d'études au cycle moyen auront une dominante soit historique, soit géographique.

En histoire
L'étude, quel que soit le sujet retenu, qu'elle débute ou non par un travail d'enquête sur le terrain, s'appuie nécessairement sur un ensemble documentaire ; on aura le souci de la mener en suivant les deux directions diachronique et synchronique.

  • travail d'enquête sur le terrain : il s'agit de rechercher dans un passé plus ou moins proche selon la richesse du milieu (en général : fin XIXe-XXe siècles) des éléments d'explication de situations observées actuellement. Par exemple : la ville, les étapes et les conditions de son développement depuis un siècle ;
  • travail diachronique sur ensemble documentaire : c'est l'extension de l'étude vers un passé plus lointain qui suppose l'utilisation de documents variés, rassemblés par les élèves, avec des compléments fournis éventuellement par le maître. Par exemple : la gare S.N.C.F., une gare au XIXe siècle, les diligences du XVIIIe siècle, les transports aux XVIe et XVIIe siècles ;
  • travail synchronique, également sur documents : les précédentes activités ont apporté à l'élève de nombreuses données ; la nouvelle dimension de l'étude amène à en réunir d'autres.

On peut alors, par des activités de synthèse partielle, entreprendre des mises en relation synchroniques, et trouver les caractéristiques dominantes de sociétés anciennes bien localisées dans le temps et dans l'espace, et rapportées à celles de notre société actuelle ; ou bien, aborder des événements majeurs ou l'action de personnages marquants. Par exemple : la vie rurale dans la province au XVIIe siècle, Versailles et Louis XIV, Paris sous le Second Empire, la France pendant la guerre 1939-1945.

Horaires, objectifs et programmes - Cycle moyen, p. 44.
Voir l'intégralité du dossier sur le site Form@pex, un site personnel d'enseignants.

Doc. 3. Usages de l’histoire

Dans les programmes de 1985 et ceux de 2002, les finalités scientifiques et civiques des deux disciplines ont été réaffirmées […]. L’histoire et la géographie viennent nourrir l’éducation civique qui est désormais considérée comme le second grand pôle organisateur de l’école[…].

L’intention explicite des programmes de 2002 est de favoriser […] la construction chez les élèves d’une identité forte, à la fois sûre d’elle-même et ouverte, fondée sur la conscience de s’inscrire dans un héritage et de participer à l’aventure d’un espace commun à tous les hommes. Pour ce faire, les programmes […] précisent un certain nombre de compétences attendues à la fin du cycle 3 et préconisent : des démarches pédagogiques riches et diversifiées ; l’usage de documents, traces et sources […] ; le recours rigoureux et argumenté à la description, à l’analyse et à la synthèse […] ; la réflexion collective et le débat […] ; le récit ; l’écriture collective et/ou individuelle de courtes synthèses.

CLAUS Philippe, Inspecteur général de l’Education nationale. « L’histoire-géographie à l’école primaire : programme, pratiques, enjeux ». In Éducation et formation, n°76, décembre 2007, p. 72-73.
Voir le texte dans son intégralité sur le site du ministère de l'Éducation nationale.

Doc. 4. Programme d’histoire de cycle 3 en 2008

L’étude des questions suivantes permet aux élèves d’identifier et de caractériser simplement les grandes périodes qui seront étudiées au collège. Elle s’effectue dans l’ordre chronologique par l’usage du récit et l’observation de quelques documents patrimoniaux. Il ne s’agit donc, en aucune façon, de traiter dans tous leurs aspects les thèmes du programme mais seulement de s’assurer que les élèves connaîtront les personnages ou événements représentatifs de chacune de ces périodes. Les événements et les personnages indiqués ci-dessous en italique constituent une liste de repères indispensables que le maître pourra compléter en fonction de ses choix pédagogiques.

Jalons de l’histoire nationale, ils forment la base d’une culture commune. Ces repères s’articuleront avec ceux de l’histoire des arts.

La Préhistoire :
Les premières traces de vie humaine, la maîtrise du fer et les débuts de l’agriculture, l’apparition de l’art.
L’homme de Tautavel il y a près de 500 000 ans ; Lascaux il y a 17 000 ans.

L’Antiquité :
Les Gaulois, la romanisation de la Gaule et la christianisation du monde gallo-romain.
Jules César et Vercingétorix ; 52 avant notre ère : Alésia.

Le Moyen Âge :
Après les invasions, la naissance et le développement du royaume de France.
Les relations entre seigneurs et paysans, le rôle de l’Église.
Conflits et échanges en Méditerranée : les Croisades, la découverte d’une autre civilisation, l’Islam.
La guerre de Cent Ans.
496 : baptême de Clovis ; 800 : couronnement de Charlemagne ; 987 : Hugues Capet, roi de France ; Saint Louis ; Jeanne d’Arc.

Les Temps modernes :
Le temps des Découvertes et des premiers empires coloniaux, la traite des Noirs et l’esclavage. La Renaissance : les arts, quelques découvertes scientifiques, catholiques et protestants.
Louis XIV un monarque absolu.
Les Lumières.
Gutenberg ; 1492 : Christophe Colomb en Amérique ; François Ier ; Copernic ; Galilée ; Henri IV et l’édit de Nantes ; Richelieu ; Louis XIV, Voltaire, Rousseau.

La Révolution française et le XIXe siècle :
La Révolution française et le Premier empire : l’aspiration à la liberté et à l’égalité, la Terreur, les grandes réformes de Napoléon Bonaparte.
La France dans une Europe en expansion industrielle et urbaine : le temps du travail en usine, des progrès techniques, des colonies et de l’émigration.
L’installation de la démocratie et de la République.
Louis XVI ; 14 juillet 1789 : prise de la Bastille ; 26 août 1789 : Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ; 22 septembre 1792 : proclamation de la République ; 1804 : Napoléon Ier, empereur des Français ; 1848 : suffrage universel masculin et abolition de l’esclavage ; 1882 : Jules Ferry et l’école gratuite, laïque et obligatoire ; Pasteur ; Marie Curie ; 1905 : loi de séparation des Églises et de l’État.

Le XXe siècle et notre époque :
La violence du XXe siècle.
Les deux conflits mondiaux.
L’extermination des Juifs et des Tziganes par les nazis : un crime contre l’humanité.
La révolution scientifique et technologique, la société de consommation.
La Ve République.
La construction européenne.
1916 : bataille de Verdun ; Clemenceau ; 11 novembre 1918 : armistice de la Grande Guerre ; 18 juin 1940 : appel du général de Gaulle ; Jean Moulin ; 8 mai 1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe ; 1945 : droit de vote des femmes en France.
1957 : traité de Rome ; 1958 : Charles de Gaulle et la fondation de la Vème République ; 1989 : chute du mur de Berlin ; 2002 : l’euro, monnaie européenne.

Horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire.
In Bulletin Officiel hors-série n°3 du 19 juin 2008.
Voir le texte dans son intégralité sur le site du ministère de l'Éducation.

L’histoire et sa discipline sœur, la géographie, sont des disciplines du savoir mais aussi de l’unité nationale. Le savoir historique sert, comme nous l’indique le document 4 à la reconnaissance du génie de la France, une nation précoce, existant avant les Francs, concurrençant les découvertes archéologiques d’Europe centrale avec son homme de Tautavel, affirmant une continuité assumée – nos ancêtres, les Gaulois - dès lors que l’Empire de Charles Quint se constitua, mêlant astucieusement le mythe, l’oubli, la mémoire et l’histoire.

L’histoire-géographie possède donc, à la lecture des documents, quatre caractéristiques essentielles :

En fait, l’histoire a su malgré les exigences maintenir une écrasante majorité de ses traditions : la discipline est restée un enseignement chronologique, avec la succession de ses périodes, l’accumulation de ses faits, de ses personnages, de ses notions ; elle est restée également attachée à ses savoirs trois fois proposés aux élèves au cours de leur scolarité, tout en acceptant des éléments de modernisation, la pédagogie par objectifs, dans le primaire parfois le récit ou le document patrimonial qui éloigne du cours traditionnel, construit sur la confrontation de l’élève à la trace.

Des progrès sont encore à réaliser : le document 3 de Philippe Claus témoigne certes d’une ambition pour la discipline, mais parfois aussi d’une distance entre les attentes de l’Education nationale et les pratiques des enseignants, la possibilité d’une modernisation des pratiques didactiques, l’intérêt que les deux disciplines peuvent trouver au sein des autres sciences de l’homme (avec les questions environnementales, d’aménagement des territoires…),le renouveau qui doit s’inscrire dans une prise en compte accrue de l’apport des sciences de l’éducation, de la didactique, de l’épistémologie… En fait, l’ambition demeure : rendre l’histoire et la géographie à la pédagogie.

Les quatre champs qui permettront un progrès en histoire et en géographie résident assurément dans une meilleure prise en compte de la demande (institutionnelle, sociale, politique…), dans le recentrage sur les pratiques de classe, dans le référencement des savoirs à enseigner, dans un itinéraire en histoire-géographie de l’élève qui ne s’attache pas qu’aux savoirs, enfin en une formation des enseignants.

Témoigner des pages de l’histoire de France par quelques buvardsRevenir au début du texte

Doc. 5. Souvenirs de quelques buvards…Album de photos

Il peut sembler singulier d’étudier l’histoire au travers de buvards. L’habitude veut qu’on analyse l’histoire au travers de la demande institutionnelle, qu’on établisse combien elle structure l’élève autour de la notion du temps (fait de simultanéité, de continuité, de rupture, d’irréversibilité, de durées), qu’on observe les pratiques de l’enseignement, la documentation pédagogique avec les manuels ou encore les productions des élèves au travers de cahiers.

Le buvard est par essence une source condamnée à la disparition, éphémère, collectée par des maîtres attentifs non plus à l’usage de l’objet mais à son message, publicitaire et national.

Trois leçons principales sont à tirer de ces buvards :

Au-delà de l’histoire, les buvards témoignent également de l’arrivée de la publicité dans l’école, ainsi que des évolutions sociales, avec le confort de la société de consommation ou les grandes questions sociales, comme les multiples buvards au service de la lutte contre l’alcoolisme.

Des traits marqués de spécificités régionalesRevenir au début du texte

Une édition de livres scolaires, sous la conduite d’Istra

Doc. 10. L’Alsace dans la Guerre

Doc. 10. L’Alsace dans la Guerre
BESSEIGE Pierre et LYONNET A. Petite histoire de France, cours élémentaire. Paris-Strasbourg : Istra, 1957, p. 108-109
Coll. Droits réservés

La maison d’édition Istra publia un grand nombre de livres à l’usage des classes, en particulier des méthodes de lecture, d’écriture, des livres d’histoire, de géographie, en particulier celui de H. Gossot et P. Méjean, J’apprends la géographie de cours élémentaire ou Les exercices de Cartographies sur la France et l’Union française de Pierre Jaquelin.

L’extrait proposé (document 10) est la dernière leçon d’histoire de la Petite histoire de France de cours élémentaire et cours moyen 1ère année, publiée par Pierre Besseige et A. Lyonnet, Inspecteurs d’académie. L’ouvrage était destiné aux deux marchés, national et régional. Il est utilisé dans les classes de cours élémentaires, en cours moyen 1ère année mais aussi dans les classes de 9e des lycées et collèges.

Le passage en expliquant la seconde guerre mondiale laisse entrevoir la situation de l’Alsace.

Le maintien d’une vitalité d’édition, en géographie, pour l’enseignement bilingue : le manuel bilingue

Doc. 11b. Un exemple de manuel de géographie bilingue

Doc. 11b. Un exemple de manuel de géographie bilingue
Geografielehrbuch für die bilingualen Klassen. École élémentaire, cycle 3 - SCÉRÉN , 2004
Coll. CRDP de Strasbourg

Conçu par une équipe de formateurs, appartenant aux disciplines ou aux circonscriptions, coordonné par l’Inspection, un manuel intitulé Geografielehrbuch für die bilingualen Klassen, manuel de géographie pour l’enseignement bilingue, école élémentaire, cycle 3 a été publié en 2004 par le CRDP de Strasbourg.

L’ouvrage en allemand offrait une approche de la géographie qui respectait les échelles. La pertinence du propos du recteur d’alors, Gérard Chaix, démontre d’une part la compréhension d’une des difficultés majeures de l’enseignement des DNL (discipline non linguistique) en allemand, l’absence de manuels et de documentation pédagogique, mais également la portée d’un enseignement qui ne peut se réduire à n’exister qu’au sein d’un cycle. Dans la préface du manuel, il estime que :

Le cadre institutionnel existe, qui rend possible cet apprentissage [en allemand] précoce. Il nous faut à présent disposer des outils pédagogiques, mener la réflexion didactique et assurer la formation initiale et continue des maîtres qui en assurent la mise en œuvre. En achevant tout d’abord la couverture du cycle 3. En prenant en compte ensuite, très vite, le cycle 2 afin, d’une part, de donner une meilleure cohérence à l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement primaire, d’autre part, de renforcer l’articulation avec l’enseignement secondaire, temps des approfondissements et temps nouveaux des apprentissages linguistiques.

La recherche d’outils accompagnant la pratique pédagogique, sans référence au cycle, à la classe : deux exemples

Les cahiers Vivre en Alsace

La collection Vivre en Alsace est une publication gratuite du CNDP, Centre Régional de Documentation Pédagogique.

Elle se composait de dossiers thématiques, portant sur l’histoire, la géographie, les arts et traditions populaires… Ces thèmes, souvent en refusant une unique entrée disciplinaire, permettaient aux maîtres de l’enseignement primaire, aux professeurs de collèges et aux professeurs de langue et culture régionales de disposer d’un matériel pédagogique de qualité, avec des documents à dupliquer, des fiches de synthèse, diverses synthèses de la question. Les dossiers sont collaboratifs, justifiés par de solides bibliographies, distribués gratuitement aux maîtres grâce à une subvention des collectivités locales.

Doc. 12. Vivre en Alsace

Doc. 12. Vivre en Alsace
De la vapeur au turbotrain. Sur les rails d'Alsace, 1973
Coll. CRDP de Strasbourg

L’exemple proposé (document 12) est un dossier intitulé De la vapeur au turbotrain sur les rails d’Alsace. La finalité proposée est triple : montrer historiquement l’ancienneté et la singularité du réseau en Alsace, mais s’inscrire également dans une démarche diachronique, en montrant combien la modernisation du train est de nature à accompagner les évolutions de la société, la maîtrise du territoire.

Le dossier communique des documents photographiques, des textes (dont un corpus de textes d’auteurs), des graphiques et des mises au point sur l’industrie ferroviaire alsacienne, sur les évolutions techniques…

Enfin, les enseignants y trouvaient des suggestions pédagogiques : des travaux sur les horaires et le temps ferroviaire, sur l’électricité, accompagnement de démarche d’enquête, proche des pédagogies des années 1970, ouverture de la discipline à l’économie…

Le manuel du Rhin supérieur

La démarche est identique pour le manuel en ligne, avec le Manuel du Rhin Supérieur, récent, qui, en niant les uniques déclinaisons disciplinaires, aborde l’espace du Rhin supérieur dans une démarche de polyvalence.