Par CDDP du Haut-Rhin
Publié le 26 octobre 2011
Après avoir choisi le terrain de construction et réuni le financement, le seigneur peut faire ouvrir le chantier sous la direction d'architectes et de professionnels du bâtiment. Ceux-ci sont les mêmes qui bâtissent les cathédrales, les églises, les remparts et les portes des villes.
Le bois nécessaire à la construction est pris sur place ou à proximité immédiate afin de dégager le site. Les futurs fossés servent généralement de carrière et fournissent le matériau nécessaire à l'élévation des murailles. La durée d'un chantier est variable. Certains châteaux sont construits en peu d'années. D'autres n'ont jamais été achevés...
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Les carriers, puis les tailleurs de pierres préparent les pierres. En fonction du terrain géologique et de la richesse du maître d'ouvrage (le seigneur qui finance le chantier) la taille est plus ou moins soignée et l'érection de la forteresse menée avec plus ou moins de soin. Certes les bâtisseurs, au fait de l'art d'assiéger un château étudiait le plan pour contrer les risques de sape ultérieure et opposer à l'attaquant de solides murailles.
Pour créer de solides murailles, les tailleurs de pierres soignent l'appareil en taillant les moellons ou les blocs de pierre brut et en les disposant pour créer un parement.
L'appareil peut être régulier (les pierres sont posées en assises égales en hauteur) ou irrégulier (les pierres s'imbriquent les unes dans les autres).
Suivant les dimensions des pierres, on dit :
Lorsque la taille est terminée, l'ouvrier signe parfois la pierre par un symbole appelé marque de tâcheron. Ce signe lapidaire distinctif lui permet d'être rémunéré.
Les maçons, qui prennent le relais des tailleurs de pierres, élèvent les murs en soignant particulièrement le parement, la surface extérieure formée de pierres de tailles.
Dans le cas d'une muraille qui doit être solide (au rempart ou au donjon, par exemple) les maçons créent un parement du mur extérieur et un parement du mur intérieur.
Entre ces deux parements ils déposent le matériau de blocage constitué de débris de pierres, de moellons et même de briques. On emploie aussi le terme de remplage à la place de blocage quand on utilise du petit matériau mélangé à du mortier.
Lorsque la pierre s'y prête, une de ses faces comporte une bosse (ou un bossage). Les tailleurs laissent cette saillie dans un but, soit défensif (dans ce cas le parement est renforcé contre les projectiles) ; soit décoratif ; soit économique, puisque l'une des faces de la pierre est théoriquement moins travaillée que les autres.
Pour renforcer les angles des murs ou des bâtiments, les bâtisseurs installent un chaînage à l'aide de pierres de taille disposées de telle manière qu'elles relient des parties différentes de mur.
En vue de monter les pierres au niveau de la construction et en fonction de l'avancement du chantier, les bâtisseurs les entailles et y insèrent des pinces accrochées à une corde. Celle-ci s'enroulant autour d'un treuil.
En fonction du type de pinces utilisées les entailles sont appelées trous de levage ou trous de louve.
Il existe également des échafaudages sur les chantiers médiévaux, comme en témoignent les trous de boulins encore visibles sur certains site murs.
Une fois les murs en place, il reste à couvrir les bâtiments et à équiper le château.