Sous la direction de Georges Marie BRUN
Famille noble d'Alsace
Les Éguisheim sont l’une des plus prestigieuses familles de la noblesse alsacienne, dont le véritable fondateur est Hugues IV (975-1046) qui, par mariage avec Heilwige de Dabo, ajoute au comté le Nordgau (Pays de Bitche). Son fils Brunon, évêque de Toul, est élu pape en 1048, et prend le nom de Léon IX. Il s’éteint en 1054. Les Éguisheim directs s’éteignent à la fin du XIe siècle et la branche Éguisheim-Dabo, parents des Hohenstaufen, en 1225.
Les Éguisheim sont célèbres dans l’histoire d’Alsace pour le soutien qu’ils apportent à la papauté lors de la querelle des Investitures. Ils se heurtent à l’évêque de Strasbourg et aux Hohenstaufen, dont la puissance s’affirme de plus en plus en Alsace tout au long du XIIe. Lorsque la famille s’éteint, l’évêque de Strasbourg se jette littéralement sur ses possessions.
Comte-évêque de Strasbourg (965-991)
Comte-évêque de Strasbourg nommé par Otton le Grand (965-991), Erchenbald est de noble extraction et obtient la souveraineté sur la ville de Strasbourg. Il se voit reconnaître la possession d’un atelier monétaire et acquiert le droit de juridiction sur toute la ville et alentours, devenant le comte et prince temporel le plus puissant du pays.
Sur le plan spirituel, il encourage la fondation de l’abbaye d’Altorf, enrichit la bibliothèque, rédige un catalogue des évêques de Strasbourg, fait rédiger la vie de saints, et demande à un de ses clercs, Gérald, de rédiger en latin l’épopée germanique du Waltharius. Il accompagne avec cent chevaliers l’empereur dans son expédition contre les Byzantins et les Sarrasins.
Écrivains patriotiques du XIXe siècle
Émile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890) sont deux écrivains nés, le premier à Phalsbourg, le second à Soldatenthal, en Lorraine. Alsaciens de cœur, ils travaillent ensemble jusqu’en 1887, année de leur brouille. Patriotes, ils sont très affectés par la défaite de 1870 et écrivent des romans nationaux : l’Invasion, Histoire d’un Conscrit de 1813 et l’Ami Fritz qui les rendent célèbres. Ils ont contribué à la permanence du sentiment nationaliste français après 1870.
Autonomiste et nazi alsacien (1887-1980)
Né en 1887 à Hurtigheim d’un père futur pasteur de Saint-Thomas, Robert Ernst s’engage volontairement à dix-sept ans dans l’armée allemande. Il est promu officier en 1915. Il devient aviateur, est abattu lors de son troisième vol et gravement blessé. En 1918, il quitte l’Alsace et s’installe en Allemagne où il obtient la nationalité allemande. Entre les deux guerres, sous couvert d’une association d’Alsaciens-Lorrains vivant en Allemagne, il finance les autonomistes. Il est condamné au procès de Colmar en 1928 à quinze ans de détention criminelle par contumace.
Membre du parti nazi, il participe à la campagne de Pologne comme officier de la Luftwaffe. Il entre dans la SS et est chargé, en juillet 1940, du rapatriement des Alsaciens évacués en France. Il espère accéder au rang de Gauleiter, mais Hitler lui préfère Robert Wagner. Il obtient cependant le poste de maire de Strasbourg. Opposé à Wagner, notamment sur la question de l’incorporation de force, il démissionne et obtient sa réintégration dans la Luftwaffe. Il se bat sur le front ouest mais, en 1944, est rappelé à la mairie de Strasbourg par Wagner.
Croyant toujours à la victoire du nazisme il crée, en décembre 1944 à Colmar, un front de libération de l’Alsace, sorte de Volkssturm dérisoire.
À la libération, il est incarcéré jusqu’à son procès en 1954. Étant citoyen allemand, il bénéficie d’un non-lieu pour haute trahison, mais condamné à huit ans de réclusion pour avoir favorisé la recrutement de français pour une armée en guerre contre la France et à vingt ans d’interdiction de séjour. Ayant effectué sa peine, il est immédiatement libéré. Il meurt le 14 avril 1980 à Rimsing (Bavière).
Maître d'œuvre de la cathédrale de Strasbourg (v. 1244-1318)
Erwin de Steinbach est architecte de la cathédrale de Strasbourg dont il devient maître d’œuvre vers 1284. Il achève la construction de la nef, crée les plans de la façade occidentale dont il réalise les deux premiers étages. Il contribue à la réputation de la loge des architectes de Strasbourg qui devient la première de l’Europe médiévale. Il meurt à Strasbourg et est inhumé dans la cathédrale.
Son fils, Jean, lui succède sur le chantier (il meurt en 1339) et son second, Jacques (mort en 1329), est le maître du chantier de l’église de Niederhaslach dédiée à Saint-Florent.
Lignée de comtes alsaciens
Lignée de comtes descendant d’Étichon, duc d’Alsace, la famille des Étichonides est d’origine franque et bourguignonne. Après la suppression du duché d’Alsace en 747, ils règnent sur le comté du Sundgau et celui du Nordgau pendant une centaine d’années. Outre Adalric et Odile, cette famille compte d’autres noms célèbres : Adalbert et Eberhardt, quatrième et conquième ducs d’Alsace, Léger, évêque d’Autun, les abbesses Eugénie, Gundelinde et Attale. De cette lignée sont sans doute issus les Éguisheim-Dabo, mais aussi les maisons impériales d’Allemagne et d’Autriche.