Sous la direction de Georges Marie BRUN
Théologien et prédicateur (1445-1510)
Né à Schaffhouse, Geiler de Kaysersberg est recueilli en 1148 par son grand-père de Kaysersberg après que son père, notaire impérial à Ammerschwihr, eut été tué dans les vignes par un ours. Il fait ses études à Fribourg-en-Brisgau et à Bâle. Humaniste, il devient prédicateur en 1478 à la cathédrale de Strasbourg. Rapidement ses talents d’orateur attirent les foules : utilisant un style imagé et savoureux, agrémenté d’exemples des plus concrets, il lutte contre les abus de l’Église, l’indignité des évêques et autres dignitaires ecclésiastiques, la violence de l’époque… C’est mon rôle de crier au feu, et je crie puisque je vois l’incendie (De arbore humana, 1521). Il préconise le retour à une Église humble et servante des pauvres.
Geiler ne fait pas l'unanimité, mais son immense popularité lui permet de se faire entendre jusqu’au bout. Il possède une telle autorité que pour lui est sculptée la célèbre chaire de la cathédrale. Il meurt en 1510, pessimiste et déçu de l’immobilisme ecclésiastique. Ses sermons seront publiés après sa mort et exerceront une influence non négligeable sur la Réforme. Sa dénonciation des turpitudes des clercs et des moines, des curés avares et des nonnes libidineuses fera même inscrire ses œuvres à l‘index.
Auteur épique du Xe siècle
Clerc de l’évêque Erchambaud, Gérald de Strasbourg réalise à sa demande une épopée germanique en latin, le Waltharius, traduit en allemand au XIIe siècle. Le Waltharius est l’épopée mettant en scène les grands héros germaniques et dont l’action se passe au château de Wasigenstein.
Meneur des Rustauds au XVIe siècle
Né à Molsheim, simple paysan dépendant de l’évêque de Strasbourg, Gerber est en 1525, avec Georg Ittel, l'un des meneurs de la révolte des Rustauds en Basse-Alsace. Enfermé sans espoir dans Saverne alors qu’Ittel s’est enfui, il tente de négocier la reddition des Rustauds avec les troupes du duc de Lorraine. Pris lors du massacre des révoltés, il est pendu.
Sculpteur flamand du XVe siècle
Sculpteur flamand installé à Strasbourg entre 1463 et 1467, Nikolas Geraerdt de Leyde travaille à la cathédrale et influence Nicolas de Haguenau. On lui doit l’épitaphe du chanoine de Busnang de la chapelle Saint-Sébastien. Il impose la mode des bustes accoudés.
Architecte de la cathédrale de Strasbourg au XIVe siècle
Architecte de la cathédrale Gerlach élève, de 1330 à 1345, la chapelle Sainte-Catherine de la Cathédrale. Nommé architecte en chef de l'édifice religieux en 1341, il élève les deux tours clochers au dessus de la grande rose de la façade occidentale. Il meurt en 1371.
Famille noble d'Alsace
Dynastie noble, les Hohen-Géroldseck possèdent des terres en Forêt-Noire et dans la Basse-Alsace, défendues par de puissants châteaux : Schwanau (vers Gerstheim), Haldenbourg, Kronenbourg, Kochersberg. Les Géroldseck ont donné deux évêques au diocèse, dont le bouillant Walter de Géroldseck (1260-1263), qui rêvait de se tailler une vaste principauté en Alsace, mais qui fut mis à raison par les bourgeois strasbourgeois.
Évêque de Strasbourg au XIIIe siècle
Évêque de Strasbourg en 1260, à l’âge de 29 ans, successeur d’Henri de Stahleck (1245-1260), Gauthier ou Walter de Géroldseck (1231-1263) accentue sa politique d’hégémonie épiscopale. Il défie les bourgeois de Strasbourg, menace Colmar et soumet Mulhouse. Mais avec l’aide de Rodolphe de Habsbourg, prétendant au trône impérial, les villes s’opposent au bouillant prince-évêque : il est défait à Hausbergen le 8 mars 1262, échoue deux fois devant Colmar où Jean Roesselmann se sacrifie, et perd Mulhouse qui s’est révoltée contre son prévôt.
Il meurt le 14 février 1263, de rage et de dépit, dit-on. Il incarne l'image classique du jeune noble orgueilleux qui ne considère que ses riches bénéfices ecclésiastiques que sa charge peut lui rapporter pour mener à bien une politique d’hégémonie temporelle.
Industriel alsacien du XIXe siècle
Xavier Gilardoni (mort en 1893) est issu d’une famille établie à Altkirch depuis le XVIIIe siècle. Avec son frère Joseph, il imagine des applications pour l’utilisation de la terre cuite dans le bâtiment. En 1841, ils font breveter un premier modèle de tuile à emboîtement et, en 1850, ils rendent publique une tuile à double emboîtement, primée à l’Exposition de 1855. Ils réalisent d’autres produits en terre cuite : tuiles vernissées, briques de parement… Ils créent deux fabriques, l’une à Altkirch, l’autre à Dannemarie, ainsi qu’une cité ouvrière et un petit port d’embarquement à Retzwiller. Leurs successeurs perpétuent leur œuvre et ouvrent même un atelier de carreaux décoratifs à Paris. Aujourd’hui, l’empire industriel a disparu.
Poète, romancier et homme d'état allemand (1749-1832)
C’est en 1770 que le jeune Johann Wolfgang Goethe (1749-1832) vient à Strasbourg y poursuivre ses études. Fasciné par la cathédrale, il dédie à Erwin de Steinbach l'une de ses œuvres, le De l’Architecture allemande. À Strasbourg, il est l’ami de Herder, mais surtout, il se lie d’amour, à Sessenheim, avec Frédérique Brion, la fille du pasteur. Leur idylle dure jusqu’à son départ outre Rhin vers d’autres aventures et d’autres amours.
Auteur alsacien du XIIe siècle
Le chef d’œuvre de la littérature alsacienne du Moyen Âge est sans conteste le Tristan de Gottfried de Strasbourg. L’auteur, très peu connu, est probablement un laïc instruit, en relation avec la noblesse, qui meurt vers 1210. Le Tristan de Gottfried n’est pas encore traduit en français à ce jour.
La version originelle du Tristan est sans doute née en Bretagne vers 1150 et est reprise par tous les trouvères d’Europe. Le poème de Gottfried comporte quelques 20 000 vers et est inachevé. Il est tant admiré qu’Ulric de Türheim et Henri de Freiberg l’achèveront entre 1230 et 1290, mais sans le bonheur de leur maître. Le style est prolixe, mais l’analyse psychologique remarquablement fine. Ce qui distingue le Tristan des Minnesang, c’est la violence et la sincérité de la passion, le sentiment, tout nouveau, de la nature, le réalisme et la complexité des personnages (trahison de Tristan et ruse d’Isolde.).
Le Tristan de Gottfried marque le sommet de la littérature courtoise alsacienne, qui va céder le pas aux romans de chevalerie et à la littérature bourgeoise.
Peintre gothique (vers 1460-1528)
Né à Wurtzbourg vers 1460, Mathis Nithard, est un peintre de l’époque gothique tardive et l'un des plus grands coloristes du Moyen Âge. Il est surtout actif à Aschaffenburg, où il travaille pour le cardinal Albert de Brandenbourg, archevêque de Mayence. Vers les années 1511-1526 il exécute, pour Guido Reni, supérieur des Antonites d’Issenheim, un retable connu sous le nom de Retable d’Issenheim (musée Unterlinden à Colmar) qui est sans conteste l'un des chefs d’œuvre de la peinture mondiale, œuvre expressionniste et visionnaire d’une extraordinaire intensité (crucifixion, résurrection…). Vers la fin de sa vie, attiré par l’esprit de la Réforme, Grünewald se brouille avec son protecteur et meurt appauvri à Halle en 1528.
Humaniste et enseignant alsacien (1473-1545)
Né à Kaysersberg, Jérôme Guebwiller (1473-1545) est un humaniste et un célèbre enseignant de l’école de Sélestat. Il est ami de Jacques Wimpfeling et adversaire de la Réforme protestante. En 1509, il quitte Sélestat pour Strasbourg où il dirige l’école du grand chapitre de la cathédrale. Il quitte la ville en 1524, fuyant la Réforme et se rend à Haguenau où il dirige l’école de la ville. Il publie un poème, le Panegyris Carolina, et une vie d’Odile. Il décède à Haguenau.
Premier empereur moderne d'Allemagne (1797-1888)
Avec l’aide du chancelier Otto Von Bismarck, le roi de Prusse Guillaume Ier (1797-1888) travaille à reconstruire l’empire allemand sous la férule de la Prusse. Après avoir battu le Danemark (1864) et l’Autriche à Sadowa (1866), il écrase la France en août-septembre 1870, notamment à Wissembourg et Frœschwiller. Au traité de Versailles, en 1871, il se fait proclamer empereur, alors que l’Alsace-Lorraine (sauf Belfort) est annexée au Reich allemand.
Imprimeur rhénan (1400-1468)
Humaniste et imprimeur né à Mayence, Johannes Gensfleich dit Gutenberg (1400-1468) s’installe à Strasbourg à partir de 1434. Outre ses travaux de graveur et d’orfèvre, il met au point une machine à caractères mobiles et une presse à imprimer. Mais ne pouvant rembourser un emprunt, il quitte la ville en 1444, s’installe à Mayence, sa ville natale et y met au point l’imprimerie. La première Bible en allemand sera néanmoins réalisée et imprimée à Strasbourg par un ancien collaborateur de Gutenberg, Jean Mentelin, en 1461.