- CRDP d'Alsace - Banque Numérique du Patrimoine Alsacien -

Biographies alsaciennes

Sous la direction de Georges Marie BRUN

  1.  A
  2.  B
  3.  C
  4.  D
  5.  E
  6.  F
  7.  G
  8.  H
  9.  I
  10.  J
  11.  K
  12.  L
  13.  M
  14.  N
  15.  O
  16.  P
  17.  Q
  18.  R
  19.  S
  20.  T
  21.  U
  22.  V
  23.  W
  24.  X
  25.  Y
  26.  Z

SALINS DE MONTFORT, Nicolas

Architecte travaillant en Alsace (1753-1830)

Architecte né à Versailles, Nicolas Salins de Montfort (1753-1830) travaille surtout en Alsace et en Allemagne du sud. On lui doit de nombreuses églises (Weyersheim, Mertzwiller, Saint-Étienne de Rosheim) et la reconstruction du château de Saverne, incendié en 1779.

SAPIDUS, Jean

Humaniste alsacien (1490-1561)

Portrait de Jean Sapidus  - Ill. Heinrich Pantaleon, 1578

Hans Witz, dit Jean Sapidus (1490-1561), est un grand humaniste de Sélestat. Il travaille dans l’imprimerie avant de devenir le directeur de l’école humaniste de la ville. Renvoyé en 1520 pour cause de luthérianisme, il part alors à Strasbourg où il enseigne en 1538 dans le Gymnase dirigé par Jean Sturm.

SAXE, Maurice (de)

Maréchal de France (1696-1750)

Maurice de Saxe, comte et maréchal de France (1696-1750) est un allemand amoureux de la France. Il est le bâtard de l’Électeur de Saxe et roi de Pologne, Auguste II. Il devient l'un des grands stratèges de Louis XV et sa carrière est auréolée de brillantes victoires : Fontenoy en 1745, Rocourt en 1746 et Lawfeld en 1747. Nommé maréchal en 1744, il meurt de fièvre à Chambord (ou après un duel ?).

Il avait exprimé le désir de reposer à Saint-Denis, mais ne le put, car protestant, étranger et fils naturel. Louis XV décide de le faire inhumer dans la plus grande église protestante de France, Saint-Thomas de Strasbourg. Il charge Pigalle de lui élever un mausolée digne de sa gloire.

SAXE WEIMAR, Bernard (de)

Général allemand de la guerre de Trente Ans

Gentilhomme et général allemand, Bernard de Saxe-Weimar (1604-1639) succède à Gustave II Adolphe à la tête de l’armée suédoise lors de la guerre de Trente Ans et après la mort du roi suédois sur le champ de bataille de Lützen, à laquelle lui-même participe, et qu’il réussit à emporter (6 novembre 1632). Mais la mort du roi désorganise les troupes suédoises alors que l’armée impériale a largement le temps de se réorganiser. Aussi Saxe-Weimar est battu à Nördlingen en 1634, en même temps que les Suédois de Horn. La France décide alors de s’engager dans le conflit : Saxe-Weimar passe au service de Richelieu pour le compte de la France. Il enlève Mayence en 1635, Fribourg, Breisach et toute l’Alsace en 1638 aux Impériaux.

À la demande du cardinal, il mène alors une expédition pour enlever la Bourgogne aux Espagnols. Avec ses troupes mi-allemandes mi-suédoises, il sème une telle terreur sur son passage en Alsace du sud et dans le pays comtois que les générations futures seront profondément marquées par ses exactions.

Saxe-Weimar meurt mystérieusement à Neubourg le 19 juillet 1639, de fièvre ou de l'injection d'un poison. D’aucuns pensent qu’il a été éliminé pour avoir voulu se constituer une principauté personnelle en Haute-Alsace.

L’allemand Saxe-Weimar, lui, suivait le génie de sa race. Il faisait brûler les villages dont les habitants étaient repoussés dans les flammes ; et lorsque les paysans s’enfuyant à son approche, allaient se cacher dans la montagne, le soudard germain, lorsqu’il découvrait ces cachettes, faisait murer vivants les pauvres fugitifs au fond de leur retraite, et puis satisfait, il ordonnait de gazonner l’ouverture, et d’y planter des arbres (Robert Fonville).

SCHICK, Brigitte

Alsacienne héroïque du XVe siècle

Héroïne de Guebwiller. En 1445, les Armagnacs assiègent la ville. Le jour de la Saint-Valentin, ils montent à l’assaut des remparts déserts. Brigitte Schick allume un feu de paille sur les remparts et pousse de tels cris qu’alertés, les soldats de la ville réagissent rapidement et repoussent l’assaillant qui s’enfuit, laissant là les échelles, trophées qui décorent aujourd’hui les bas-côtés de Saint-Léger.

SCHICKELE, René

Écrivain alsacien (1883-1940)

Portrait de René Schickelé - [S. l.] : [S. n.], 1940

Issu d’une famille d’Obernai parlant français, le jeune René Schickelé (1883-1940) apprend l’alsacien dans la rue. Il s’impose ensuite comme écrivain de langue allemande. Il est partisan d’une Alsace libre d’esprit libre. En 1902, il fonde avec Ernst Stadler la revue Der Stürmer pour la renaissance de la culture alsacienne.

Se voulant au-dessus des nations, il se réfugie en Suisse durant le premier conflit mondial, tout en travaillant à la promotion du dialecte alsacien. Il s’installe ensuite à Badenweiler et se veut Européen. Il publie contes, romans et drames comme Das Erbe am Rhein ou Die Grenze. Il est élu à l’Académie allemande bien que de nationalité française. En 1932, il fuit le nazisme et se réfugie à Vence où il écrit Die Flaschenpost, œuvre antifasciste. Il y meurt en 1940.

En 1968 est fondé le cercle René Schickelé (Schickelekreis) destiné à promouvoir la culture populaire alsacienne et le bilinguisme.

SCHINI

Dynastie de charpentiers

Les Schini sont une famille de charpentiers suisses implantés à Zutzendorf après la guerre de Trente Ans. Leur style, qui s’étend des XVIIIe aux XIXe siècles, est caractérisé par des doubles balcons à balustre sur pignon, des losanges dans le colombage, un poutrage où la verticalité domine. Ils ont laissé d’autres réalisations à Buswiller (ferme de 1707) et dans tout le pays de Hanau.

SCHLUMBERGER

Dynastie industrielle alsacienne

Grande famille industrielle de Guebwiller dont le fondateur est Nicolas (1782-1867), créateur de filatures et d’entreprises de construction mécanique. La famille donnera des députés à la France, un président de la délégation d’Alsace Lorraine sous l’occupation, et un maire à Colmar (Camille, 1880-1896).

SCHMALTZER, Jean-Jacques

Industriel du XVIIIe siècle

Pionnier de l’industrialisation à Mulhouse, Jean-Jacques Schmalzer (1721-1797) installe, avec Koechlin et Dollfuss, la première manufacture d’indiennes, dont il est le technicien.

SCHNEIDER, Euloge

Ecclésistique révolutionnaire

Portrait de Euloge Schneider - Ill. Lohbauer, 1790 ?

Né en pays de Bade en 1756, cet ecclésiastique s’entiche très tôt pour la Révolution. Excellent orateur, il est nommé vicaire épiscopal à Strasbourg en 1792. Jacobin, il édite un journal révolutionnaire et devient accusateur public le 15 octobre 1793. Il obtient, en deux mois, trente-et-une condamnations à mort et promène la guillotine de Strasbourg à Molsheim. Arrêté le 15 décembre 1793, le jour suivant ses noces, pour avoir critiqué Saint-Just, et condamné à mort, il est exécuté le 10 avril 1794.

SCHNUG, Léo

Peintre alsacien (1878-1933)

De gauche à droite : A. Seyboth, V. Haehl, L. Hornecker, Heizmann, G. Stoskopf, C. Spindler, L. Schnug, C. Binder, T. Haas, M. J. Erb, P. Bucher, P. Braunagel, A. Michel, A. Koerttgé - Photo Jules Manias

Peintre alsacien, Léo Schnug (1878-1933) est célèbre pour les décors de la Maison Kammerzell (1905-1911) et les peintures murales du château du Haut Koenigsbourg. Il repose au cimetière de Lampertheim.

SCHOELCHER, Victor

Homme politique vainqueur de l'esclavage (1804-1893)

Victor Schoelcher - Ill. F. Menetrier, 1893

Issu d’une famille de Fessenheim, fils du céramiste Marc Schoelcher, Victor Schoelcher (1804-1893) travaille avec son père qui l’envoie en 1929 vendre des porcelaines au Mexique et aux Antilles. Il y découvre la triste réalité de l’esclavage et en est bouleversé. Son père meurt en 1832. Il lui succède mais, en 1834, sacrifie la manufacture paternelle pour se consacrer à sa mission, l’abolition de l’esclavage. Député de la Martinique, il se bat avec tant de passion qu’il obtient l’abolition en 1848 alors qu’il est sous-secrétaire d’État aux colonies.

Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu’il restera un esclave sur la surface de la Terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière.

Victor Schoelcher est inhumé au Panthéon.

SCHOEPFLIN, Jean-Daniel

Historien alsacien (1694-1771)

Professeur d’éloquence et d’histoire à 26 ans à l’Université de Strasbourg, Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) est au XVIIIe siècle le plus illustre des historiens de l’Alsace. Il reste toute sa vie à l’université de Strasbourg, refusant d’être nommé à de prestigieuses universités d’Europe comme Londres, Saint-Petersbourg ou Upsala. On lui doit deux volumes de l’Alsatia Illustrata (1751-1761) et une Alsatia Diplomatica, éditée après sa mort par son disciple André Lamay.

SCHONGAUER, Martin

Graveur et peintre alsacien (1450-1491)

Martin Schongauer (1450-1491), le beau Martin, Martin Hübsch d’après ses contemporains, est formé à l’école de Rogier Van der Weyden et du maître E.S. Il ouvre un atelier à Colmar vers 1470. Il crée la Vierge au buisson de roses et son atelier produit de nombreux tableaux : retable des Dominicains de Colmar, retable des Antonites d’Issenheim, saintes familles et Nativité...

En même temps, Schongauer pratique la gravure et en fait une branche majeure de l’art : il devient le plus grand graveur de la seconde moitié du XVe siècle au nord des Alpes et exerce une énorme influence (on connaît cent-quatorze de ses gravures signées MS). À la fin de sa vie, il se rend à Brisach où il crée la fresque du Jugement dernier, œuvre aussi monumentale que la Chapelle Sixtine mais aujourd’hui dans un très mauvais état de conservation.

Schongauer meurt de la peste. L'un de ses élèves, Urbain Huter (1471-1501), crée le cycle des fresques du cloître des Dominicains de Colmar vers 1490, et peut-être le retable des Catherinettes de Colmar (actuellement à Bühl). Avec Hans Burgkmair (1473-1531) et Heinrich Lützelmann, ils forment l’école rhénane.

SCHULMEISTER, Charles-Louis

L'espion de l'Empereur

L’espion de l’Empereur est un curieux personnage d’origine badoise. Charles-Louis Schulmeister (1770-1853) devient chef de la police de Napoléon. Il se retire dans son domaine de la Meinau à Strasbourg mais reprend du service à la défaite de l’Empereur et crée un corps de partisans qui font le coup de feu. Il est arrêté après Waterloo, mais n’est pas plus inquiété et termine son existence très paisiblement.

SCHWEITZER, Albert

Théologien, musicien et médecin alsacien (1875-1965)

Albert Schweitzer - A. Egger, 1950 ?

Le sorcier blanc de Lambaréné, Albert Schweitzer (1875-1965), est né à Kaysersberg, fils d’un pasteur de la vallée de Munster. Il passe son enfance à Gunsbach, séjourne à Berlin et Paris où Widor en fait un brillant organiste. Théologien de renom, grand organiste spécialiste de Bach, musicologue, il est promis à un brillant avenir. En 1902, il enseigne à la faculté de théologie protestante où il publie une célèbre Histoire des recherches sur la vie de Jésus.

À trente ans, il choisit de devenir médecin et s’en va en 1913, avec son épouse, au Gabon construire un hôpital à Lambaréné, sur l’Ogooué. Il est interné en 1914-1918 par les autorités coloniales françaises, puis reprend son œuvre et élabore le principe éthique du Respect de la vie ponctué par deux ouvrages, Le déclin et la restauration de la Civilisation, et La civilisation et l’éthique. Après 1945, il est l’un des premiers à s’opposer à l’arme nucléaire. En 1952, le prix Nobel de la paix lui est décerné. Il meurt à Lambaréné le 4 septembre 1965.

Schweitzer, bien qu’il soit quelque peu tombé dans l’oubli, reste l'une des plus grandes figures du XXe siècle.

SCHWENDI, Lazare

Général et seigneur alsacien du XVIe siècle

Lazare Schwendi - [S. l.] : [S. n.], 1560 ?

Lazare de Schwendi (1522-1583), wurtembergeois d’origine, étudie à Strasbourg et Bâle avant de se destiner à une carrière militaire. En 1547, il est chargé par Charles Quint de missions diplomatiques et militaires. Conseiller à la cour et membre du conseil d’État en 1552, il entre au service de Philippe, petit-fils de Charles Quint, de 1555 à 1565. Sous Maximilien II, il prend le haut commandement de l’armée impériale, contient et bat les Turcs en Hongrie. Il prend la cité de Tokay en 1568 et en rapporte, d’après la légende, un cépage qu’il introduit en Alsace. Il se fixe au château de Kientzheim en 1569.

Seigneur de Hohlandsbourg, il œuvre à la réconciliation entre catholiques et protestants.

SILBERMANN, André

Facteur d'orgues

André Silbermann - Ill. Daniche le Jeune - Grav. Christophe Guérin, 1791

Strasbourgeois dont la famille est originaire de Saxe, André Silbermann (1678-1734) est le plus célèbre facteur d’orgues d’Alsace avec ses fils Jean-André (1712-1783), Jean-Daniel et Jean-Henri. Frère d’André, Geoffroy serait l’inventeur du piano.

SCHOTT, Jean

Imprimeur strasbourgeois (1477-1550)

Argentorati apud Joannem Schottum - Strasbourg : J. Schott, 1531

L’atelier strasbourgeois de Jean Schott (1477-1550) remonte en partie à Jean Mentelin, son grand-père maternel. Il en prend les rênes à la mort de son père Martin Schott en 1499, interrompant ainsi ses études d’art. En 1501, ses publications reflètent nettement l’influence des humanistes de Strasbourg. À cette époque, il se rend à Fribourg et à Bâle. Dès 1504, il est de retour à Strasbourg mais ce n’est qu’en 1510 que commence la période de grande activité de son atelier.

En 1513, il publie la remarquable géographie de Ptolémée dans sa récente traduction latine comprenant quarante-sept cartes. L’une d’elles est la première carte connue de la Lorraine. En 1517, un autre grand succès sort de ses presses et est réédité cinq fois. Il s’agit du Feldbuch der Wundartzney, où le chirurgien strasbourgeois Hans von Gersdorf tire les leçons de son expérience de chirurgien militaire et de ses lectures. Ce livre marque une étape importante dans l’histoire de la médecine.

Jean Schott édite aussi les écrits des réformateurs comme Luther, Bucer ou Otto Brunfels et son célèbre Kraüterbuch.

SOUABE, Philippe (de)

Duc de Souabe et d'Alsace au XIIe siècle

Hohenstaufen, duc de Souabe et d’Alsace, Philippe (1177-1208) est le cinquième et dernier fils de Frédéric Ier Barberousse. Il est évêque de Würzburg en 1190 avant de recevoir de son frère Henri VI la Toscane et les états de la comtesse Mathilde (1195). Il devient duc de Souabe à la mort de son frère Conrad (1196) et épouse Irène, fille de l’empereur byzantin Isaac Ange (1197).

Champion des Gibelins et candidat au trône impérial suite à la mort prématurée de son frère Henri VI en 1198, il est élu empereur. Mais il a en face de lui Otton de Brunswick, que les papes Célestin III et Innocent III reconnaissent empereur. Le conflit entre Philippe et Otton va durer dix ans. L’évêque de Strasbourg, Conrad II de Hunenbourg, et de nombreux seigneurs locaux, se prononcent pour Othon. Philippe vint ravager les terres épiscopales. Comme il menace de mettre le siège devant Strasbourg, les habitants obtiennent de l’évêque son ralliement aux Hohenstaufen. Philippe est sur le point de l’emporter lorsqu’il est assassiné à Bamberg en 1208 par un émissaire du pape Innocent III, le comte palatin Othon de Wittelsbach.

Devenu empereur, Otton se retourne contre le Saint-Siège, tente d’asservir l’Italie et est excommunié par le pape qui lui oppose le jeune Frédéric II de Hohenstaufen, le fils de Philippe. Allié de Jean sans Terre, Otton est battu à Bouvines en 1214. Il y laisse sa couronne et se retire à Brunswick ou il meurt misérablement.

SPECKLIN, Daniel

Architecte militaire alsacien du XVIe siècle

Daniel Specklin - Ill. Théodore de Bry, 1791

Né à Strasbourg, Daniel Specklin (1536-1589) apprend le métier de brodeur sur soie à travers l’Europe. Grâce à ses talents de dessinateur, il entre à Vienne au service d’un ingénieur de l’empereur Maximilien II, qui lui enseigne l’art de bâtir des forteresses. De retour à Strasbourg en 1564, il y travaille comme brodeur, mais participe aussi à la réalisation de plans de forteresses et de fortifications. Il est nommé architecte de la ville en 157.

Il réalise les plans des nouvelles fortifications de Strasbourg et fortifie de nombreuses cités (Ulm, Bâle, Colmar, Sélestat, Haguenau, Lichtenberg et Gibraltar). Il est l’auteur de l’ouvrage de base sur les fortifications (Architectura von Vestungen), ainsi que de cartes et de chroniques. Beaucoup voient en lui un lointain précurseur de Vauban.

SPINDLER, Charles

Artiste alsacien (1865-1958)

Charles Spindler - [S. l.] : [S. n.]

Né à Boersch, Charles Spindler (1865-1958) est le créateur d’un atelier de marqueterie, le plus renommé d’Alsace. En créant en 1890 le cercle Saint-Léonard, il veut soutenir la préservation des traditions locales et est avec Stoskopf à l’origine du Théâtre alsacien et du musée Alsacien de Strasbourg. Il reste un artiste en marqueterie mondialement connu (images alsaciennes illustrées, Hans im Schnokeloch…).

STAHLEK, Henri (de)

Évêque de Strasbourg au XIIIe siècle

Henri de Stahlek-Dika, issu d’une famille noble, est élu évêque de Strasbourg par le chapitre cathédral en 1244. Au trône épiscopal, il tente de ravir aux Hohenstaufen leurs possessions en Alsace. Allié à Richard de Cornouailles, prétendant au trône impérial, il reçoit de ce dernier, en 1256, la fonction de bailli impérial, et devient landgrave d’Alsace. Il tente d’inaugurer une politique d’hégémonie épiscopale en Alsace, mais en même temps, la concentration des pouvoirs en ses mains ne cesse d’inquiéter les villes libres. Il meurt en 1260.

STENGEL, Frédéric Johann

Architecte allemand (1695-1787)

Architecte baroque allemand, Frédéric Johann Stengel (1695-1787) étudie à Berlin et séjourne en Italie où il découvre le rococo. L’abbé de Fulda, initiateur du baroque rhénan, l’appelle à son service et lui confie de nombreux chantiers. En 1735, il est architecte de la cour princière de Sarrebrück où il crée la Ludwigskirche, exemple achevé du baroque Rhénan. En 1750 il travaille en Alsace-Bossue (chantier du temple de Sarre-Union) et ses plans vont servir à l’édification d’une dizaine de temples dans cette région, les Stengelkirche (Drulingen, Diemeringen, Harskirchen, Wolfskirchen…).

STINZI, Paul

Historien du Sundgau (1898-1988)

Natif de Kappelen, Paul Stinzi (1898-1988) est l’historien du Sundgau. Cofondateur de la Société d’Histoire du Sundgau, il a consacré sa vie à l’histoire du Sundgau. Les articles et livres qu’il a écrits sur cette région sont innombrables.

STOSKOPF, Gustave

Peintre et auteur alsacien (1869-1944)

Gustave Stoskopf - Strasbourg : J. Manias, 1896

Natif de Brumath, Gustave Stoskopf (1869-1944) est un peintre portraitiste, poète et surtout, à partir de 1898, un auteur de théâtre comique, l’un des fondateurs du théâtre alsacien, dont l’œuvre s’inspire de l’occupation allemande. Il joue à merveille de ces situations ambiguës nées de la cohabitation entre Alsaciens et Allemands.

Sa pièce fétiche, D’r Herr Maire (1898), qui met en scène un maire respectueux des autorités qui refuse sa fille à un honorable Doktor germain pour lui préférer un cycliste français, sera applaudie par l’empereur lui-même, interdite par les nazis, et critiquée par les Français. Il y fait preuve d’une observation très fine des mœurs et des caractères.

STOSKOPF, Sébastien

Peintre alsacien (1597-1657)

Le peintre le plus original de Strasbourg, au XVIIe siècle, est incontestablement Sébastien Stoskopf (1597-1657), qui travaille aux côtés du wallon Soreau et à Paris, dans le milieu des Baugin et des Linard. Les natures mortes de sa période strasbourgeoise (1640-1657) sont les plus élaborées.

La fragilité de l’existence humaine et la vanité de nos désirs sont symbolisées par les verres de cristal ou les crânes entourés de livres et d’objets précieux que l’on retrouve partout dans ses natures mortes.

Stoskopf finit tragiquement : en 1657 il travaille auprès du comte Johannes de Nassau-Idstein qu’il a connu à Strasbourg. Il est sans doute assassiné à Idstein dans des conditions obscures, peut-être lors d’une beuverie.

STURM DE STURMECK, Jacques

Stettmeistre de Strasbourg (1489-1553)

Jacques Sturm - Ill. B. Jobin, 1550 ?

Élève du grand humaniste Wimpheling, disciple de Geiler et de Brant, Jacques Sturm (1489-1553) est Stettmeistre de Strasbourg de 1524 à 1548. En 1529, il passe à la réforme et entraîne la ville à sa suite. Il va, pendant plus de vingt ans, présider le destin de la ville, au moment où s’affrontent factions et ligues, ensanglantant toute l’Allemagne. Il saura naviguer avec maestria entre les divers écueils, particulièrement lorsque la ville, imprudemment aventurée dans la ligue protestante de Smalkade, essuie les foudres de Charles Quint qui voulait durement punir la cité après avoir vaincu les Princes. Jacques Sturm apaise l’ire impériale et évite à la ville de sanglantes représailles.

Sturm appelle en 1537 le pédagogue Jean Sturm, originaire de Schleiden dans l’Eifel pour le faire introniser recteur du gymnase protestant de Strasbourg, donnant à la ville un rayonnement intellectuel et religieux peu égalé à l’époque, d’autant que le Stettmeistre n’a de cesse de défendre la modération et la tolérance religieuse. Ce qui le perd, car bientôt, face à lui et à son ami Bucer se dresse l’orthodoxie luthérienne pure et dure et l’intolérance de Jean Marbach. Victime d’un sombre complot, Jacques Sturm se retire en semi-exil en son manoir de Breuschwickersheim, alors que Bucer puis Jean Sturm sont éloignés et que calvinistes, anabaptistes et autres réformés non-luthériens quittent la ville.

STURM, Jean

Humaniste du XVIe siècle

Né à Schleiden-Cologne, grand humaniste, Jean Sturm (1507-1589) enseigne au Collège de France à Paris avant d’être appelé en 1537 à Strasbourg par son homonyme Jacques Sturm pour y créer et y diriger une prestigieuse école réformée, le Gymnase. Il en fait l'une des premières écoles d’Europe.

Partisan de la tolérance en matière de religion, il sera destitué en 1581 de la direction de l’école et exilé par les Ultras de la Réforme, menés par Jean Marbach. Il meurt dans la misère en 1589.