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Biographies alsaciennes

Sous la direction de Georges Marie BRUN

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DABO-ÉGUISHEIM, Gertrude (de)

Comtesse et poétesse alsacienne du XIIIe siècle

Fille d’Albert de Dabo, Gertrude Dabo-Éguisheim hérite du comté d’Éguisheim-Dabo à la mort de ses frères, qui s’entretuent dans un duel en 1211 et de son père l’année suivante. Femme remarquable et poétesse, elle n’a pas de descendance malgré trois mariages. À sa mort, l’héritage des Éguisheim passe aux Ferrette, mais ceux-ci doivent en céder une grande partie aux évêques de Strasbourg, après avoir été battus par deux fois (en 1228 et en 1230).

DAMBACH, Jean (de)

Théologien alsacien (1288-1372)

Dominicain né à Dambach, Jean Dambach (1288-1372) est nommé par Charles VI recteur de l’université de Prague en 1347. Il rédige le De consolatione theologiae et enseigne à Strasbourg et à Fribourg. C’est l'une des grandes figures de la scolastique du XIVe siècle.

DECK, Théodore

Céramiste alsacien (1823-1891)

Portrait de Théodore Deck - Photo Larger, 1891

Né à Guebwiller, Théodore Deck (1823-1891) se forme à la céramique et fait son tour de compagnon dans toute l’Europe, entre 1841 et 1847. En 1851, il s’installe à Paris et y crée son propre atelier en 1856, où il produit des vases Henri II qui le rendent célèbre. Par la suite, il produit des céramiques de styles grec antique, japonais, ou maure.

Il invente des couleurs nouvelles, dont le Bleu Deck, et travaille avec des artistes décorateurs et portraitistes célèbres. En 1887, l’État lui confie la direction de la manufacture de Sèvres. En Alsace, il participe à la décoration des villas des industriels de Guebwiller.

DIEST, Guillaume (de)

Évêque de Strasbourg au XVe siècle

De la famille comtale de Diest, Guillaume Diest devient évêque de Strasbourg en 1394 et entame le plus long épiscopat de l’évêché puisqu’il meurt quarante-cinq ans plus tard, en 1429, à Saverne. Ce fut l’un des évêques les plus indignes de sa charge, menant vie scandaleuse et dissipée, et ruinant l’évêché.

Son inconduite provoque une alliance entre chapitre et magistrat de Strasbourg. Il est retenu prisonnier plus de six mois dans une chapelle de la cathédrale, au point que le concile de Constance jette l’interdit sur la ville. Le pape Martin V confirme l’évêque dans ses fonctions et met le chapitre et la ville à l’amende. Cela ne fait pas cesser les conflits et seule la mort de l’évêque calme le jeu.

DIETRICH, Dominique

Ammeistre de Strasbourg (1620-1694)

D’origine lorraine, Dominique Dietrich (1620-1694) est ammeistre de Strasbourg en 1660. Il obtient de relatives bonnes conditions pour la ville lors de la réunion à la France, en 1681. Protestant convaincu, il résiste aux sollicitations catholiques de Louis XIV, ce qui lui vaut l’exil en 1685, à Guéret puis à Vesoul. Autorisé à revenir à Strasbourg fin 1689, il lui est cependant interdit de quitter sa demeure. Il meurt en 1694.

Dominique Dietrich est le fondateur de la lignée des célèbres industriels alsaciens.

DIETRICH, Jean III

Maître de forges alsacien (1719-1795)

Héritier des forges de Niederbronn achetées par son grand-père, Jean III de Dietrich (1719-1795) en fait un complexe métallurgique, l’un des plus importants en France avant la Révolution. Il y emploie plus de 1 500 ouvriers à la production de fourneaux, tuyaux, boulets… La Révolution ruine les forges. Mais elles s’en relèveront.

DIETRICH, Philippe Frédéric

Maire de Strasbourg au début de la Révolution (1748-1793)

Armoirie Dietrich - Ill. Louis Schoenhaupt, 1883

Né en 1748 à Strasbourg, industriel métallurgiste et prêteur royal, ce libéral, convaincu de la nécessité de réformes, est le premier maire de Strasbourg en février 1790. Protestant et germanophone, il se veut révolutionnaire modéré, comme la plupart des Alsaciens. C’est dans son salon qu’est chantée pour la première fois la Marseillaise de Rouget de Lisle, le 26 avril 1792. Mais lorsque la situation se tend, il se heurte aux jacobins et signe une pétition contre les injures faites au roi. Il est destitué en août 1792, émigre, puis revient en France. Arrêté, il est guillotiné à Paris le 29 décembre 1793.

DOLFUSS, Jean

Industriel mulhousien (1800-1887)

Industriel mulhousien, Jean Dolfuss (1800-1887) est maire de Mulhouse de 1863 à 1869. Elu député au Reichstag, il siège parmi les protestataires contre l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne. C’est lui qui crée les entreprises DMC (Dollfus-Mieg Compagnie), mondialement célèbres, ainsi que les premières cités ouvrières.

DOLLFUS, Jean-Henri

Industriel mulhousien (1724-1802)

Né à Mulhouse, Jean-Henri Dollfus (1724-1802) est le créateur, avec Samuel Koechlin et Schmaltzer, des usines d’indiennes, toiles imprimées qui vont faire la fortune de la ville au XVIIIe siècle. Il est aussi le fondateur d’une lignée d’industriels et d’hommes politiques mulhousiens au XIXe siècle.

DORÉ, Gustave

Dessinateur alsacien (1832-1883)

Portrait de Gustave Doré - Photo Barret et Yves, 1880 ?

Né à Strasbourg, Gustave Doré (1832-1883) est un génie précoce du dessin. Il a dix ans lorsque ses parents quittent l’Alsace, mais le pays, avec ses forêts et ses ruines de châteaux forts, avait exercé une grande influence sur le garçon. Sans avoir eu de maître, il pratique le dessin avec une fécondité extraordinaire, dans le sens du romanisme le plus pur. D’une imagination prodigieuse et exubérante, d’une verve intarissable, il illustre d’une foule de dessins de grandes œuvres de la littérature mondiale : l’Enfer de Dante, Rabelais, les cent contes drolatiques de Balzac, les Aventures du Baron de Münchhausen, les Contes de Perrault, Don Quichotte, la Bible (1866), créant des milliers de compositions. Mort dans la force de l’âge en 1883, il est considéré comme l'un des plus grands dessinateurs de tous les temps.

DREYFUS, Alfred

Officier alsacien injustement accusé de trahison (1859-1935)

Né à Mulhouse en 1859, fils d’un industriel du textile qui opte pour la France en 1872, Alfred Dreyfus entre, après Polytechnique, à l’École militaire, et est affecté à l’état-major. Soupçonné d’espionnage, il est arrêté le 15 octobre 1894. Condamné le 22 décembre pour haute trahison, il est dégradé le 5 janvier 1895 et déporté à l’île du Diable.

Le colonel Picquart, autre Alsacien, apporte la preuve que Dreyfus n’est pas coupable, mais l’état-major ne donne pas suite et expédie Picquart dans les colonies. Il faudra le célèbre J’accuse de Zola, le 14 janvier 1898, pour que l’affaire rebondisse réellement, renforcée par les aveux et le suicide du colonel Henri, le 31 août 1898. Le véritable coupable est Esterhazy, qui s’enfuit à Londres. Le 3 juin 1899, le jugement est cassé. Mais le 11 septembre, à Rennes, le conseil de guerre déclare cependant Dreyfus coupable et, compte tenu des circonstances, le condamne à dix années de réclusion. Dreyfus sera gracié par le président Loubet. Il verra le jugement de Rennes cassé en 1906 et sera réintégré dans l’armée avec grade et fonctions. Il mourra en 1935.

DRUSUS, Nero Claudius

Général romain (38–9 av. J.-C.)

Commandant romain du corps expéditionnaire en Gaule de l’est, Drusus Nero Claudius (38–9 av. J.-C.) fait élever sur le Rhin une série de forteresses pour contrôler la frontière naturelle, tout en menant de brillantes campagnes contre les Germains, ce qui lui vaut le surnom de Germanicus. En Alsace, il construit une douzaine de places fortes sur le Rhin (Cambete, Olino, Castellum Drusi, Argentorate, Concordia…). Drusus est le frère de l’empereur Tibère et le père de Germanicus et de l’empereur Claude.