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Dynastie germano-autrichienne
Les Habsbourg sont une grande dynastie germano-autrichienne qui tire son origine probablement des Étichonides alsaciens, dont les descendants s’installent en Suisse en leur château de Habichtsburg en Argovie. Le premier personnage influent est Wernher, évêque de Strasbourg, qui lance vers 1015 le chantier de la cathédrale ottonienne.
Vers 1125, les Habsbourg acquièrent le titre de Landgraves de Haute-Alsace. En 1234, ils héritent par mariage du comté de Ferrette et s’implantent durablement dans le Sundgau et en Haute-Alsace. En 1273, Rodolphe de Habsbourg est élu roi et, en 1275, il devient duc d’Autriche. Il est considéré comme le véritable fondateur de la prestigieuse lignée qui va tenir les rênes de l’Autriche jusqu’en 1918. L’Alsace est alors le centre d’intérêt principal des Habsbourg. Il se déplacera au XVe siècle vers l’Autriche.
La dynastie sera à son apogée au XVIe siècle, avec Charles Quint qui se forge un empire comprenant, outre la Germanie, les Flandres, l’Espagne et ses colonies. En 1648, les Habsbourg céderont leurs droits de souverains en Alsace au roi de France. Ils vont désormais abandonner leurs ambitions sur la rive gauche du Rhin.
Empreur romain germanique (1273-1291)
Fils de Rodolphe de Habsbourg, roi des Romains (1273-1291), Albert de Habsbourg (1250-1308) vainc et tue son principal compétiteur au trône impérial, Adolphe de Nassau, en 1298 à Göllheim. Empereur élu (mais non sacré) de 1298 à 1308, Il se heurte à la résistance des cantons suisses (Guillaume Tell), ainsi qu’à la maison de Bohème. Incapable de restaurer l’ordre et le prestige impérial (c’est sous son règne que la confédération helvétique prit forme), il est assassiné en 1308 par son neveu Jean de Souabe pour des questions d’héritage.
Roi des Romains (1218-1291)
Champion de la lutte de l’indépendance des villes d’Alsace contre les évêques, grand bailli de Haute-Alsace où il est possessionné, Rodolphe de Habsbourg (1218-1291) est élu roi par la Diète, en septembre 1273. Son élection met fin au grand Interrègne. Il lutte contre les grands féodaux de l’époque et agrandit considérablement les possessions des Habsbourg en gagnant l’Autriche, la Styrie et la Carniole. En Alsace, il doit écraser la révolte des Colmariens et se battre contre les Ribeaupierre. Il meurt sans avoir été couronné empereur.
Évêque de Strasbourg au XIe siècle
Nommé évêque de Strasbourg par Otton III en 1001, Wernher (Vérinaire) est l’un des ancêtres de l’illustre famille des Habsbourg. Il semble être né à Ottmarsheim. Ami d’enfance de l’empereur Henri II, il le soutient dans sa lutte contre le duc de Souabe Hermann, qui met le feu à la cathédrale et saccage la ville en 1002. Henri II dédommage largement Wernher (abbaye Saint-Étienne de Strasbourg). En 1015, Wernher commence la construction d’une nouvelle cathédrale dans le style roman ottonien dont il reste les parties orientales de la crypte. Otton III le nomme conseiller et l’envoie en mission diplomatique à Constantinople. C’est là qu’il meurt en 1028.
Famille de prestigieux cuisiniers alsacien
Paul (1923-2008) et Jean-Pierre (1925) Haeberlin sont les prestigieux chefs de l’Auberge de l’Ill à Illhaeusern, le premier restaurant à obtenir trois étoiles au Michelin. Sous leur férule, l’auberge a su garder une réputation mondiale et reste une référence de premier plan dans le domaine de la restauration gastronomique. Le fils de Paul, Marc, a pris la relève de l’établissement en 1976.
Prêtre et politicien alsacien (1870-1932)
Né à Hirsingue, ordonné prêtre, l’abbé Haegy (1870-1932) se destine au professorat mais voit sa carrière ruinée, les œuvres de son maître ayant été mises à l’index. Il se lance dans le journalisme et la politique et dirige l'Elsässer Kurier en 1900. Il devient l'un des leaders du parti catholique en Alsace et lutte pour la restauration de la société chrétienne. Il refuse la fusion avec le Zentrum allemand car il prône l’autonomisme alsacien. Il contribue à la naissance du syndicalisme chrétien, ouvert à la question sociale.
En 1912, il est élu au Reichstag et y défend les intérêts alsaciens. En 1916, il est incorporé car les Allemands veulent l’éloigner de l’Alsace. Après 1918, il devient l'un des ténors de la vie publique alsacienne et défend jusqu’à sa mort un régionalisme très marqué tout en restant attaché viscéralement à la France.
Bailli de Haute-Alsace au XVe siècle
Nobliau sundgauvien, Pierre de Hagenbach devient en 1469 bailli pour les terres de Haute-Alsace de Charles le Téméraire, terres que l’archiduc Sigismond d’Autriche avait engagées au grand duc, ayant besoin d’argent. Installé à Breisach, d’Hagenbach met le Sundgau en coupe réglée. Excédés, les bourgeois de Brisach s’emparent de lui en mai 1474. Il est condamné à mort par un tribunal où siègent les représentants délégués par les villes d’Alsace et de Bade, et exécuté à l’épée le 9 mai.
Sculpteur alsacien (1493-1526)
Sculpteur de Haguenau, influencé par Gerhaerdt de Leyde, Nicolas Meisterlin de Haguenau (1493-1526) aurait laissé le portrait (autoportrait ?) de l’homme accoudé à la balustrade regardant le pilier du Jugement dernier dans le bras sud du transept de la cathédrale de Strasbourg. C’est lui aussi qui a réalisé, à partir de 1505, les sculptures du retable d’Isenheim peint par Mathias Grünewald.
Architecte et sculpteur alsacien (1440-1520)
Architecte et sculpteur de l’Œuvre Notre-Dame, Hans Hammer (1440-1520) dessine et exécute en grande partie la célèbre chaire de Geiler de Kaysersberg, chef d’œuvre de la sculpture du XVe siècle (1485-1487).
Dynastie de faïenciers strasbourgeois
Dynastie de faïenciers originaire des Pays-Bas, les Hannong s’installent à Strasbourg et y créent une faïencerie, la seule de Strasbourg. Ils y travaillent sur trois générations au XVIIIe siècle. C’est Charles Hannong (1669-1739) qui crée la faïencerie, en 1720 et 1721. Paul (1700-1760) lui succède de 1732 à 1760 et Pierre-Antoine jusqu’en 1784. Paul fabrique, en 1752, la première porcelaine dure en France mais, face au monopole royal, transfère son affaire dans le Palatinat. Joseph reprend la production à Strasbourg entre 1773 et 1784. Mais la faillite survient du fait d’énormes taxes et de l’intransigeance des Rohan réclamant le remboursement anticipé d’un prêt accordé aux Hannong. Les deux manufactures de Strasbourg et Frankenthal cessent leur activité. Les porcelaines Hannong sont très rares.
Dessinateur et écrivain alsacien (1873-1951)
Écrivain et dessinateur né à Colmar, brillant conservateur du musée Unterlinden, Jean-Jacques Waltz dit Hansi (1873-1951) est d’abord un grand patriote et une figure incontournable de l’Alsace du XXe siècle. Avec plume et pinceau, il lutte avec acharnement contre l’occupant allemand, ne donnant pas dans la dentelle : pour lui, chaque Allemand devient un être ridicule et grotesque.
Hansi devient le héros et le chantre de l’Alsace française, symbole de la fidélité et de l’attachement de la province à la France -souvent avec excès.
Après 1918, il impose en France une image archétypale de l’Alsace somme toute très charmante, mais assez peu fidèle à la réalité. Ainsi, c’est par ses dessins que s’est imposée partout l’image de l’Alsacienne et de l’Alsacien dans leurs costumes très typés, qui n’ont que peu à voir avec la réalité. Les œuvres marquantes de Hansi sont Mon village, le paradis Tricolore, l’Histoire de l’Alsace racontée aux petits enfants, le professeur Knatschke.
Dynastie industrielle de la vallée de Munster
Les Hartmann forment une dynastie d’industriels, mécènes et hommes politiques de la vallée de Munster. André (1746-1837), le fondateur, possède une manufacture textile en 1789 avant de fonder en 1818 la Société Hartmann et fils. Frédéric Hartmann-Metzger (1772-1861), son fils et pair de France dès 1846, fait construire la route de la Schlucht, désenclavant la vallée (1840-1860). Jacques Hartmann (1774-1839) fonde la filature Hammer en 1818.
Frédéric (1822-1880) est avocat puis industriel et maire de Munster de 1857 à 1880. Il modernise et agrandit la ville, fait construire des écoles, un nouveau quartier et la liaison ferrée Munster-Colmar. En 1871, il est député protestataire à Bordeaux.
Soldat de fortune alsacien au XVIe siècle
Capitaine de guerre d’origine alsacienne, Claus de Hattstatt (1510-1585) est officier de l’armée française (1536), puis colonel de l’armée suédoise (1540-1545) et officier dans l’armée impériale. Il prend Metz aux Français en 1551, guerroie en Espagne et prend Saint-Quentin. Il commande les troupes impériales en Hongrie contre les Turcs. Il meurt à Bâle en 1585.
Évêque de Strasbourg au VIIIe siècle
Évêque de Strasbourg en 734, Heddo commence la construction d’une nouvelle cathédrale, introduit le chant grégorien et la liturgie romaine. Il institue un chapitre devant seconder l’évêque et crée une école pour former les jeunes clercs. Il obtient de Charlemagne la liberté de commerce pour la ville et l’exemption du droit de douane. Il meurt en 776.
Prédicateur réformé (1493-1552)
Né en Bade, à Ettlingen en 1493, Gaspar Hedion devient prédicateur à la cathédrale de Strasbourg en 1523, après avoir été chassé de Bâle par les catholiques. Il y est un détracteur acharné de l’Église catholique. Il prêche pendant vingt-sept ans à la cathédrale et, au cours des deux dernières années de sa vie, au Temple-Neuf. Il meurt de la peste en 1552.
Officier et politicien (1812-1895)
Né à Colmar, le jeune diplomate et baron Georges d’Anthès (1812-1895) se lie à Saint-Petersbourg avec le baron de Heeckeren, ambassadeur des Pays-Bas, qui l’adopte et lui donne son nom et ses titres. Marié avec la sœur d’Alexandre Pouchkine, il se querelle avec lui et le tue en duel le 27 janvier 1837. Il revient alors en Alsace.
Militaire rallié à l’empereur Napoléon III, il en devient l’ami et confident et, sans avoir de poste officiel, joue un grand rôle dans les ministères et auprès des divers préfets du Haut-Rhin. Il devient président du conseil général puis sénateur.
Mâitre verrier du XVe siècle
Maître verrier réputé, Pierre Hemmel, natif d’Andlau, crée des vitraux pour tout le bassin rhénan et la région d’Innsbruck. Influencé par l’école haut-rhinoise (Maître E.S., Schongauer). Il travaille à Walbourg (1461), Saint-Guillaume de Strasbourg (1462) Sainte-Madeleine de Strasbourg (1482), Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg (1470), Saverne, Obernai, Lautenbach, Vieux-Thann, Kaysersberg et Wissembourg. Son atelier exporte des vitraux (N.-D. de Munich, Nuremberg, Salzbourg) et des verriers alsaciens travaillent dès 1480 à la cathédrale de Séville. Il meurt en 1506.
Peintre alsacien (1829-1905)
Peintre du Sundgau, issu d’une humble famille paysanne de Bernwiller, Jean-Jacques Henner (1829-1905) put, grâce à une subvention du conseil général du Haut-Rhin, aller se former aux Beaux-Arts de Paris en 1847. En 1858, il reçoit le grand prix de Rome et séjourne dans la Villa Médicis jusqu’en 1866, avant de devenir membre de l’Institut.
De son vivant, cet académique jouit d’une grande popularité. Ses tableaux et portraits se caractérisent par la chaleur des coloris, l’exactitude du trait, l’ampleur des formes. Parmi ses œuvres, la Fabiola, des Christ en croix, des nus féminins, et une toile qui fit frissonner la France amputée de l’Alsace, L’Alsace, elle attend. On peut voir ses œuvres au musée des Beaux-Arts de Mulhouse et surtout à Paris, où un musée lui est consacré.
Femme de lettres alsacienne (1721-1774)
La belle Landgravine (1721-1774) est une femme de lettre célèbre à Bouxwiller, et fut en correspondance avec les esprits le plus brillants de son siècle (Grimm, Voltaire, Madame d’Épinay…). Elle est, en Alsace, la figure la plus représentative du siècle des Lumières.
Homme politique alsacien contemporain
Homme politique alsacien né en 1929, Daniel Hoeffel réussit une carrière nationale. Sénateur en 1977, il est président du conseil régional de 1979 à 1997 et par deux fois ministre (1978-1981 et 1993-1995).
Chavalier-poète du XIIe siècle
Issu d’une famille ministériale et originaire du château de Hohenbourg, Conrad Püller passe la plus grande partie de sa vie au service de Rodolphe de Habsbourg en Autriche, loin de son Alsace natale. Chevalier, il est surtout poète (Minnesänger). Seules cinq de ses poésies nous sont parvenues, dont l’inspiration est moins idéale et plus humaine que le Minnesang. Le style y est plus réaliste et exprime l’amour du pays natal dont il est si souvent éloigné. Il meurt vers 1300.
Dynastie impériale allemande
Les Hohenstaufen sont originaires de Souabe. Avec Frédéric de Büren et Frédéric le Borgne, les Hohenstaufen s’implantent puissamment en Allemagne du sud et en Alsace, dont ils sont nommés ducs. Ils prennent le pouvoir royal avec Conrad III (1138-1152), père de Frédéric Barberousse.
Les Hohenstaufen favorisent grandement l’Alsace, et soutiennent contre les féodaux locaux l’indépendance de nombreuses villes. Sous les Hohenstaufen, Haguenau connaît son siècle de gloire, et de nombreux châteaux s’élèvent dans la province.
La dynastie entre en décadence après la mort de Frédéric II (1250) et est définitivement éliminée de la scène politique avec la mort du dernier roi, Conrad V, vaincu et exécuté en Sicile par Charles I d’Anjou, frère de Saint-Louis (1268).
Évêque de Strasbourg au XIe siècle
Évêque de Strasbourg (1083-1100), grâce à l’appui de son frère Frédéric le Borgne, duc de Souabe et d’Alsace, Otton de Hohenstaufen s’engage dans le Schisme en reconnaissant l’antipape Clément III, qui le consacre évêque. Il s’attire les foudres du fougueux Manegold de Lautenbach et du champion de la cause papale, le comte Hugues VII d’Éguisheim-Dabo, neveu de Léon IX, qui s’opposent aux partisans de l’empereur. Otton envahit en 1086 le domaine de Dabo, assiège le château, mais se fait battre par le comte, qui le dépouille de ses insignes épiscopaux.
Lors d’une tentative de conciliation au palais de l’évêque, Hugues VII est assassiné. Otton finit par se soumettre au pape Urbain II en mars 1096. Il part en croisade de 1096 à 1099, mais revient pour rallier le camp de l’empereur. Nommé prince d’Empire, il meurt en 1100.
Évêque de Strasbourg au XVIe siècle
D’une illustre famille de Thuringe, Guillaume de Hohnstein est nommé évêque de Strasbourg en 1506, alors qu’il n’est que sous-diacre. Sous son long et peu digne épiscopat, la Réforme pénètre la ville de Strasbourg. Il se montre incapable de la contrer et meurt en 1541.
Général suédois durant la guerre de Trente Ans
Gustave Horn (1592-1657) est général du roi suédois Gustav Adolphe lors de l’intervention suédoise durant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Après la bataille de Lützen en 1632, il s’installe en Alsace. Strasbourg s’allie avec Horn qui, entre août et décembre, s’empare des principales villes d’Alsace, acclamé par les protestants, haï par les catholiques. Les Suédois vont laisser un terrible souvenir, spécialement dans les villages du Sundgau qui paya très cher une révolte en mars 1633 contre l’occupant.
Le 6 septembre 1634 les Impériaux écrasent l’armée suédoise à Nördlingen. Horn se retire d’Alsace (sauf Benfeld qui reste suédoise jusqu’en 1650) et s’en retourne en Suède.
Duchesse de Dantzig, dite Madame-sans-gêne
Lavandière de son état, née à Goldbach-Altenbach en 1753, Catherine Hubscher épouse le maréchal Lefebvre de Rouffach et devient duchesse de Dantzig, immortalisée par Victorien Sardou sous le nom de Madame-sans-gêne.
Elle adorait Napoléon, qui avait fait de son mari un maréchal et un duc, mais elle méprisait la cour, futile et méchante. Les beaux esprits moquaient ses maladresses et son langage, colportant mille ragots désobligeants. Mais elle faisait rire l’empereur, qui appréciait son bon sens et son honnêteté. Refusant le rôle de courtisane ou de faire-valoir, la maréchale Lefebvre se tient à l’écart, soutenant son mari aux heures difficiles, aidant ses proches dans le besoin, faisant face avec dignité aux drames répétés de la mort en bas âge de treize de ses quatorze enfants.
Comte alsacien du XIe siècle
Dernier grand comte d’Éguisheim, Hugues VII est mêlé à la querelle des Investitures. Il est l’un des plus puissants seigneurs d’Alsace et soutient le pape. L’empereur Henri IV suscite contre lui les Hohenstaufen, particulièrement Frédéric le Borgne, nommé duc de Souabe et d’Alsace, et son frère Otton de Hohenstaufen, qu’il nomme à l’évêché de Strasbourg. Hugues VII est attiré dans un guet-apens et meurt assassiné au cours d’une audience chez l’évêque Otton en 1089. Son héritage est partagé entre l’évêque et les Hattstatt.
Architecte de la cathédrale de Strasbourg au XVe siècle
Architecte né à Cologne. En 1419, il est appelé par le magistrat de Strasbourg pour diriger l’Œuvre Notre-Dame. C’est lui qui surélève le clocher et achève, en 1439, la flèche qu’il porte à 142 mÈTRES de hauteur. Il meurt en 1449.
Sainte alsacienne du VIIe siècle
Huna serait de la même famille noble que sainte Odile et a vécu au VIIe siècle. On dit qu’elle lavait le linge à la fontaine de l’église de Hunawihr, par humilité. Canonisée en 1519, elle est la patronne des lavandières.