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Biographies alsaciennes

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LAMBERT, Jean-Henri

Scientifique alsacien du XVIIIe siècle

Portrait de Jean-Henri Lambert - Lith. G. Engelmann, 1883

Fils d’un tailleur mulhousien, Jean-Henri Lambert (1728-1777) est un autodidacte passionné de mathématiques, physique, astronomie et philosophie. Esprit éclairé, il publie de nombreux ouvrages savants. Il démontre que pi est irrationnel, calcule la trajectoire des comètes, est l'un des créateurs de la photométrie et de la géométrie non euclidienne. Précurseur de la logique symbolique, il est membre de l’académie de Prusse en 1766. On le compare souvent à Leibniz et à Pascal.

LANDSBERG, Herrade (de)

Abbesse alsacienne du XIe siècle

Abbesse de Hohenbourg en 1167 Herrade est, avec l’abbesse Relindis, la maîtresse d’œuvre d’un manuscrit destiné à la formation des nonnes du couvent. C’est le célèbre manuscrit illustré de l’Hortus Deliciarum, magnifique reflet de la vie quotidienne et des connaissances du XIIe siècle, dont l’original a malheureusement été détruit lors de l’incendie de la Bibliothèque de Strasbourg, bombardée en août 1870 par les Prussiens. Les dessins et illustrations de l’Hortus en font des documents précieux pour connaître la civilisation matérielle de l’époque. Jérôme Bosch reprendra le titre de l’ouvrage de Herrade pour son fabuleux et visionnaire tableau du Jardin des délices. Herrade meurt en 1195.

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LEFEBVRE, François-Joseph

Général de la Révolution, de l'Empire et de la Restauration

Né à Rouffach, François-Joseph Lefebvre (1755-1820) débute dans les armes aux gardes françaises et se distingue à Fleurus. Il devient général de brigade en 1793. Il est ensuite gouverneur militaire de Paris en 1799 et seconde Napoléon dans son coup d’état de Brumaire. En 1804 il est maréchal de France, puis duc de Dantzig en 1807. En 1812, il est commandant de la garde impériale.

Pair de France à la Restauration, il est l’époux de Madame-Sans-gêne, Catherine Hubscher, ancienne blanchisseuse de son régiment, rendue célèbre par la pièce de Victorien Sardou. Ils auront quatorze enfants, dont treize mourront en bas âge.

LEHN, Jean-Marie

Physicien et prix Nobel alsacien

Né à Rosheim en 1939, chimiste, Jean-Marie Lehn travaille sur les molécules et les processus chimiques. Professeur à l’université Louis Pasteur et à Harvard, puis au Collège de France, il obtient en 1987, avec deux Américains, le prix Nobel de chimie.

LÉON IX D'EGUISHEIM-DABO

Pape alsacien du XIe siècle

Léon IX - Lith. M. F. Boehm et Th. F. X. Hunkler, 1839

Troisième fils du comte Hugues IV d’Éguisheim et d’Heilwige de Dabo, Brunon est confié à cinq ans à l’évêque de Toul qui assure sa formation. Diacre en 1025, il mène une armée de chevalier combattre en Lombardie, et en 1027 son cousin l’empereur Conrad II le Salique le fait nommer évêque de Toul.

Il consacre les vingt ans de son épiscopat à la réforme de l’Église dans l’esprit de Cluny et de Gorze, à la lutte contre la simonie et le nicolaïsme. Grâce à sa foi, à son humilité et à sa vie austère de moine bénédictin, il parvient à transformer et à réformer profondément le clergé régulier et séculier de l’évêché. Il s’attache les services du moine Hildebrand, qui devient son ami et conseiller.

En 1049, avec l’appui de l’empereur Henri III, un autre de ses cousins, il est nommé pape avec le soutien du peuple de Rome, et prend le nom de Léon IX. Il effectue immédiatement un voyage en Allemagne pour affermir et rehausser le prestige de la papauté. Il passe en Alsace où il consacre les églises d’Ottmarsheim, Andlau, Mont-Sainte-Odile, Éguisheim et Strasbourg.

Il se lance dans la réforme de l’Église et s’entoure de précieux conseillers comme Hiltebrand, Humbert de Moyenmoutier et Pierre Damien, dont les méthodes sont cependant quelquefois brutales. L’âme de la réforme est Hiltebrand, le futur Grégoire VII (1073-1085). Léon IX parcourt l’Europe et convoque plus de douze conciles pour imposer la réforme. En 1050 il institue la Trêve de Dieu.

En 1053, il part en guerre contre les Normands qui pillent l’Italie du sud. Il est battu et retenu prisonnier durant neuf mois, alors que la réforme s’essouffle. Libéré, il revient à Rome où son palais est pillé, pour se trouver immédiatement confronté à une diatribe avec Michel Cérulaire, le patriarche de Constantinople, à propos du dogme de l’Eucharistie. En fait, les relations entre les deux églises sont déjà très tendues et la rupture presque consommée : Byzance voit en effet d’un très mauvais œil la politique d’hégémonie des Otton en Italie qui les vise directement.

Léon envoie Hiltebrand et Humbert de Moyenmoutier à Constantinople pour tenter une dernière conciliation, mais les intransigeances l’emportent : le 16 juillet 1054 les légats du pape excommunient Cérulaire qui, le lendemain, excommunie tous les Latins. En fait, les Légats ne savent pas que leur mandat avait expiré depuis le 19 avril, jour où Léon IX, épuisé, avait rendu son dernier souffle… Mais la rupture était consommée.

LÉOPOLD D'AUTRICHE

Évêque de Strasbourg au XVIIe siècle

Fils de l’archiduc Charles d’Autriche, et petit-fils de l’empereur Ferdinand Ier, Léopold d’Autriche (1586-1632) devient évêque de Strasbourg en 1606 alors qu’il n’est ni prêtre, ni même dans les ordres. Il quitte l’évêché en 1625 et se marie en 1626 avec Claude de Médicis (1604-1648), avec qui il a trois enfants. Il meurt en 1632.

LEZAY MARNESIA, Paul Adrien François Marie

Préfet du Bas-Rhin sous l'Empire

Portrait de Lésay-Marnésia - Grav. Wailly, 1810 ?

Jurassien d’origine, préfet du Bas-Rhin en 1810, Paul Adrien François Marie, marquis de Lezay-Marnésia (1769-1814) fonde l’école normale des instituteurs et se rend très populaire par sa remarquable administration : on lui doit la plantation de nombreux arbres fruitiers, l’extension de la culture du tabac et de la betterave sucrière, l’amélioration de l’élevage chevalin, l’institution des comices agricoles, les bancs-reposoirs dans les campagnes… Le Préfet des paysans décède le 9 octobre 1814 suite à un accident de carrosse à la sortie de Haguenau, transpercé par son épée brisée.

LICHTENAU, Philippe (de)

Défenseur du Haut-Kœnigsbourg pendant la guerre de Trente ans

Capitaine d’armes, nommé par les Habsbourg défenseur du château de Haut-Koenigsbourg en 1633, Philippe de Lichtenau résiste pendant deux mois aux assauts et aux bombardements des Suédois, sans vivres et avec peu de munitions, coupé de tout secours.

Abandonné par ses soldats, il se rend avec une poignée de fidèles. Les Suédois lui rendent les honneurs de la guerre.

LICHTENBERG

Famille noble du nord de l'Alsace

Les Lichtenberg, puis les Hanau-Lichtenberg qui leur succèdent de 1480 jusqu’en 1736 forment, dès le XIIe siècle, une prestigieuse lignée comtale qui domine tout un territoire au nord-ouest de la région, la marquant profondément de leur empreinte.

Au Moyen Âge, la famille donne trois évêques à Strasbourg, dont le fameux Conrad de Lichtenberg. Le dernier comte de la lignée directe, Jacques le Barbu (1415-1480) est une figure de l’humanisme alsacien : chercheur et astronome, il fait installer un observatoire en son château. Son frère Louis reste par contre l’image même du chevalier du Moyen Âge. Jacques scandalisera le comté en affichant une liaison durable avec la redoutée Barbe d’Ottenheim. Lorsqu’il meurt le comté passe aux Hanau Lichtenberg. L’adhésion de ces derniers à la Réforme va profondément et durablement marquer le pays de Hanau.

LICHTENBERG, Conrad (de)

Évêque de Strasbourg au XIIIe siècle

Issu de l’illustre famille des Lichtenberg, Conrad est élevé à l’épiscopat strasbourgeois en 1273, après une vacance de six mois du siège épiscopal due aux dissensions au sein du chapitre entre les partisans des Habsbourg et ceux de la famille de l’évêque défunt, Henri de Géroldseck. C’est l’élévation au trône romain de Rodolphe de Habsbourg qui fait pencher la balance en faveur de Conrad, du parti autrichien.

Principalement préoccupé par des affaires temporelles et militaires, Lichtenberg est mortellement blessé lors du siège de Fribourg-en-Brisgau et meurt le 1er août 1299.

C’est sous l’épiscopat de l’évêque Conrad que l’Œuvre Notre-Dame jette les fondements du massif occidental de la cathédrale de Strasbourg (1276-1277). On lui doit aussi la construction du château de Wasenbourg, qui domine Niederbronn.

LICHTENBERGER, Louis

Homme politique strasbourgeois du XIXe siècle

Strasbourgeois, Louis Lichtenberger (1789-1880) est le leader de l’opposition républicaine sous la monarchie de Juillet. C’est lui qui anime à Strasbourg la révolution de février 1848. Commissaire de la République, il est élu triomphalement député à la Constituante mais, en 1849, il perd tout appui populaire et se retire alors de la vie politique.

LOUIS XI

Roi de France (1461-1483)

Avant de devenir roi de France en 1461, le dauphin Louis (1423-1483) est envoyé par son père Charles VII en août 1444 en Haute-Alsace pour éloigner du royaume plus de 40 000 Armagnacs désœuvrés. Il se heurte aux Bâlois à Saint-Jacques, mais les Suisses se battent si bien que, alors qu'il a l’avantage, il se rabat sur la Haute-Alsace, ses troupes ayant été fortement ébranlées.

De septembre 1444 à mars 1445, il rançonne le pays et prend les principales petites cités de Haute-Alsace. Le 10 octobre 1444, il est même blessé à la jambe lors de l’assaut contre Dambach-la-Ville. Il se retire du pays en mars 1445.

LOUX, Henri

Peintre alsacien (1973-1907)

Der Fuchs-am-Buckel - Ill. Henri Loux, 1904

Né à Auenheim en 1873, Henri Loux, artiste peintre, passe la majeure partie de sa vie à Sessenheim. Il crée de nombreuses gouaches sur les sujets alsaciens de son temps. Peintre de faïences, il crée avec la faïencerie de Sarreguemines un service de table connu sous le nom Obernai, service présent dans la plupart des familles alsaciennes. Il meurt jeune en 1907.