- CRDP d'Alsace - Banque Numérique du Patrimoine Alsacien -
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Vocabulaire de l'architecture
de la maison alsacienne
Sous la direction de Georges Marie BRUN
Herrenbauer
Paysan laboureur aisé (seigneur paysan)
Paysan aisé possédant beaucoup de terres labourables et des chevaux de trait pour les labours qu’il loue aux paysans moins aisés.
Sa maison se trouve en général au centre du village, dans des grosses fermes en U du Kochersberg. Très souvent, le Herrenbauer est appelé aux fonctions de gestion et d’administration du village (maire, conseiller municipal…).
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Hofzeiche
Emblème de ferme
(all. Hofzeichen ; dial. Hofzeiche)
Le Hofzeiche est l’emblème de la ferme, que l’on trouve gravé ou sculpté de manière visible sur le colombage ou sur le portail de la ferme (linteau du portillon ou clef du portail). Il permet d’identifier le propriétaire ainsi que sa profession. Il est un peu l’équivalent du blason ou des armoiries de la noblesse d’antan.
Il est représenté par de multiples signes ou symboles, tels que des runes, des outils représentatifs de divers métiers, des inscriptions ou des animaux de traits.
La photographie montre un emblème professionnel qui est réemployé dans le mur de une ferme de Kuttolsheim. La date qu’il porte est sans doute 1563, et les initiales L. M. Trois outils y sont sculptés : un curoir de charrue ou Riddel, symbole par excellence du paysan aisé, une serpette évoquant la culture de la vigne et sans doute un maillet, qui serait plutôt l’emblème des bouchers.
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Homme
Figure architectonique et symbolique du colombage
(all. et dial. Mann)
Le Mann est une forme de charpente comportant des poteaux obliques de décharge, de part et d'autre d'un poteau vertical, consolidés par des entretoises et rappelant une silhouette d'homme.
À l'origine, il n'a qu'une fonction technique, son rôle étant d’assurer la rigidité de l'ossature de la maison.
La combinaison du Mann classique rappelle d'une manière évidente la silhouette d'un homme jambes écartées et bras levés au ciel : partant des coins inférieurs gauches et droits, deux poutres représentant les jambes ou décharges se rejoignent sur le poteau vertical central au deux tiers de la hauteur de celui-ci, qui constitue le tronc et la tête. Les bras ou aisseliers prennent naissance à mi-hauteur du poteau central, et s'appuient directement sur le haut des cuisses du Mann pour rejoindre les coins supérieurs gauche et droit.
Le Mann était d'abord dépourvu de bras obliques. Il ne s'agissait encore que d'un embryon de Mann mais l'on distinguait déjà nettement ses jambes qui rejoignent le tronc au deux tiers de sa hauteur. Le Mann primitif était également pourvu d'une tête constituée par deux coins ouvragés, placée de part et d'autre du tronc au-dessus des entretoises supérieures. Ces coins peuvent être dépourvu de tout ornement ou être décorés de cœur ou être découpés de façon à imiter une double tête de coq.
Cette dernière est uniquement symbolique. En effet, le coq est l'animal qui, par son chant matinal, annonce la fin de la nuit et l'apparition du soleil. Il est logiquement celui qui fait fuir les sorcières qui, selon les croyances, mènent leur sabbat de minuit au point du jour, et s'enfuient sur leur balais dès que le coq lance son chant.
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Huit couché
Figure décorative symbolique
(all. liegende Acht)
Le huit couché, dont la forme spiralée et enroulée sur elle-même, en fait un symbole de l'infini. Le concept d'infini appelé purna, signifiant plénitude, apparaît dans les premiers textes hindous. Il est repris en mathématique et en optique. Il a une valeur talismanique de souhait de longévité pour tous ceux dont il orne la maison.