- CRDP d'Alsace - Banque Numérique du Patrimoine Alsacien -

Vocabulaire de l'architecture
de la maison alsacienne

Sous la direction de Georges Marie BRUN

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Palançons

Partie du clayonnage
(all. Flechtwerk ; dial. Flachtwarik)

Palançons dans dépendances en abandon<br />3, rue de l’Huilerie - Rohr, en Kochersberg - Photo M.-G. Brun

Dans la plus grande partie des maisons à colombage, les vides entres les pièces de bois sont remplis de torchis : ce torchis est appliqué sur un support, le clayonnage.

Celui-ci est fait de piquets verticaux ou de simples bois fendus insérés entre les poutres, les palançons, qui constituent une armature sur laquelle on tresse des baguettes de bois souple (osier, saule) : c’est sur ce clayonnage que l’on applique ensuite le torchis.

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Panne

Poutre de liaison entre les fermes d’une charpente
(all. Pfette ; dial. Pfatt)

Poutre horizontale de charpente destinée à la liaison des fermes entre elles, elle reçoit le contreventement et supporte les chevrons. Au sommet des fermes, les reliant entre elles, se trouve la panne faîtière.

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Petits bois

Élément constitutif de la fenêtre

Petits bois dans une fenêtre Renaissance<br />9, place de la cathédrale - Colmar - Photo M.-G. Brun

Bois de faible section, horizontaux ou éventuellement verticaux, séparant les panneaux vitrés d'une fenêtre.

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Pierre de taille

Pierre de construction

Pierre de taille - 1824<br />14, rue du Général De Gaulle - Mundolsheim, en Kochersberg  - Photo M.-G. Brun

Dans la maison alsacienne, spécialement dans certaines régions (vignoble, pays voisins des Vosges…), la pierre est utilisée et préparée pour rester au moins en partie apparente, soit aplanie, soit moulurée ou sculptée : c’est le cas notamment dans les encadrements de baies, les bandeaux et corniches, les soubassements, les chaînes d'angles, les corbeaux... En Alsace, la pierre de taille est utilisée à la fois dans les régions où le colombage est quasi absent (montagne, vallées Vosgiennes, Alsace-Bossue), et dans des régions où les constructeurs utilisent à la fois le poutrage de bois et la pierre. Ainsi, dans le vignoble du Piémont, la pierre de taille est utilisé aux rez-de-chaussée, construit en pierre, dans les portails, chainages d’angle et caves. En Pays de Hanau et dans le Kochersberg, on trouve la pierre de taille dans les portails, souvent aux chainages d’angle et sur les portes des caves.

La pierre utilisée en Alsace est essentiellement le grès des Vosges, très rarement le granit. Dans le Jura sundgauvien, on utilisa le calcaire.

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Pignon

Façade portant le triangle du toit
(all. Giebel ; dial. Gawel, Frontsitt)

Pignons donnant sur rue<br />141-149, rue Principale - Schleithal, en Outre-Forêt  - Photo M.-G. Brun

Le pignon est la façade la plus étroite de la maison, dont la partie supérieure triangulaire correspond aux versants de la toiture. En Alsace, dans la plupart des cas, le pignon est orienté vers la rue, alors qu’en Lorraine, c’est le long pan qui est parallèle à la rue.

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Platteoffe

Four à plaques de fonte

Plaque provenant d'un Platteoffe - Début XVIIIe<br />20, rue de Mundolsheim - Lampertheim, en Kochersberg  - Photo M.-G. Brun

Souvent, à la place du Kaecheloffe en terre cuite et plaques vernissées, on trouve le poêle identique quant à sa structure de base, mais cubique et à plaques de fonte, moulées dans les fonderies de Zinzwiller ou de Lucelle. Ces plaques, décorées de scènes bibliques (Biwelofe), allégoriques ou d’armoiries, sont amovibles et font l’objet de cadeaux de circonstances.

La plaque de fonte ci-contre, provenant d’un Platteoffe, représente le miracle des Noces de Cana. On peut y lire : Jean chapitre 2 ; Zinswiller (fonderie), 1811.

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Poinçon

Poteau de faîtage
(all. Firstsaüle, Körner ; Firschtsüll , Firschtspitz)

Toit avec faux entrait et poinçon - Réal. M.-G. Brun

Pièce de charpente verticale dans une ferme, servant de support à la panne faîtière. Elle prend en général appui sur l’entrait retroussé et est maintenue par de aisseliers ou fichent qui la lient aux chevrons de la ferme.

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Portail

Accès, entrée de la ferme

Porche d’une maison de vigneron <br />Rue Haute - Gueberschwihr - Photo M.-G. Brun

Le portail constitue l’accès à la ferme, à la propriété, et délimite donc l’espace public de l’espace privé. Il revêt, dans certaines régions d’Alsace, une importance considérable : alors que, dans le Sundgau ou l’Outre-Forêt, il est souvent inexistant ou très peu matérialisé, il est extrêmement important et imposant en Kochersberg et pays de Hanau, formant une véritable barrière infranchissable à tout étranger à la maison.

Le portail est en général composé d’une (voire de deux) grande porte charretière pour les voitures, charrettes et bêtes, et d’un portillon pour les hommes.

Il existe trois grands types de portails en Alsace : le portail bas, le portail haut et le portail sur-bâti.

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Portail bas

Type de portail

Portes basses en bois - XVIIIe <br />1, rue des Chênes - Schillersdorf, en pays de Hanau  - Photo M.-G. Brun

Le portail bas se compose de trois piliers monolithes en grès, de section carrée, supportant les vantaux de la porte charretière (s'grosse Door) et du portillon (s'Daarel). Le sommet des piliers est parfois taillé en bulbe aplati.

Les portes proprement dites sont constituées de planches verticales sans autre décor qu'un loquet en fer forgé parfois ouvragé. Une variante de ce type comporte un linteau en arc surbaissé au-dessus du portillon, entre les bulbes des montants. Certains portails bas ont des piliers nettement plus hauts, couronnés de vases, pois, glands ou boules en pierre. Très souvent, sur les bulbes et les montants on trouve de la joubarbe, Dàchwurzel, plante censée jouer un rôle protecteur contre la foudre.

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Portail haut

Type de portail

Portail haut - XVIIIe <br />20, rue de Mundolsheim - Lampertheim, en Kochersberg   - Photo M.-G. Brun

Le portail haut est constitué par un mur de clôture reliant l'habitation principale à l'habitation secondaire réservée aux grands-parents ou à une dépendance. Il est couvert d'un toit à bâtière avec deux fois quatre à cinq rangs de tuiles plates, et couronné d'une rangée de tuiles faîtières.

Ce type de portail comporte toujours deux ouvertures : une porte charretière et un portillon, les deux peuvent être cintrées (le haut du portillon l'est pratiquement toujours). Les montants du portillon sont très souvent, surtout en Kochersberg, creusés d’une niche dont le sommet représente une coquille Saint-Jacques. En règle générale, un passage dallé de grès mène du portillon à l'escalier d'entrée à double volée.

Les vantaux des portes et surtout du portillon sont le plus souvent ornés de motifs à signification symbolique : croix, losanges concentriques, soleil rayonnant... Dans le pays de Hanau, les portails en bois comportent, au-dessus du portillon, des losanges à claire-voie et/ou des balustres en bois ou en grès.

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Portail sur bâti

Type de portail
(all. überbautes Hoftor ; dial. Everbauïtes Hoftor)

Portail sur bâti - 1824 <br />14, rue du Général De Gaulle - Mundolsheim, en Kochersberg   - Photo M.-G. Brun

Le portail sur-bâti et un portail au-dessus duquel des pièces ont été aménagées. Il est assez fréquent dans les grandes fermes en U du Kochersberg, conférant à la ferme un aspect de véritable forteresse.

À partir du XVIIIe siècle, avec le retour de la prospérité dans les campagnes et la présence d'une nombreuse domesticité dans les grandes fermes, apparaît la mode des portails surmontés d'une construction accolée à l'habitation principale. On pénètre dans la cour par un imposant passage couvert (Durichfuehr).

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Porte

Porte d’entrée de l’habitation

En Alsace, la porte d'entrée de l'habitation se trouve toujours sur le mur gouttereau, avec ou sans escalier, selon la déclivité. Autrefois la porte était divisée en deux parties, haute et basse, pour empêcher la volaille de pénétrer à l'intérieur de la maison. La porte traditionnelle de la maison est souvent ornée de motifs symboliques (losanges, soleil ...)

En Alsace-Bossue, l'effet décoratif est souligné par de magnifiques encadrements en pierre de taille.

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Poteau

Élément porteur vertical
(all. Ständer ; dial. Stander)

Pôteaux intermédiaires et corniers - XVIIIe <br />1, Chemin creux - Alteckendorf   - Photo M.-G. Brun

Le poteau, en menuiserie, est un élément porteur vertical, soit libre (fermes de charpente, support de balcon, granges), soit pris dans un colombage (poteau cornier, montant).

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Poteau cornier

Poteau d’angle
(all. Eckständer ; dial. Eckstander)

Poteau cornier sculpté - 1968<br />Grand’Rue et rue de la Chapelle - Soultzbach-les-Bains - Photo M.-G. Brun

Dans la maison alsacienne, le poteau d’angle ou poteau cornier donnant sur la rue et la cour revêt souvent une importante particulière, car il porte les inscriptions (cartouche avec les noms des propriétaires, la date de la construction, des formules de protection…) ou les décors symboliques (vis sans fin, statues, décors divers…) de la demeure.

Le poteau cornier sculpté sur une maison de Soultzbach-les-Bains représente un roi aux traits grotesques avec, à ses pieds, les emblèmes du métier de boucher. Il s'agit d'une œuvre de Jean-Jacques Erny, datant de 1968.

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Poteau d'allège

Dit aussi potelet d'allège. Élément porteur vertical
(all. Unterfensterpfosten ; dial. Ingerfanschterpfeschtel (Unterfenschterpfeschtel))

Potelet d’allège de fenêtre<br />12, rue du Moulin - Eckwersheim, en Kochersberg  - Photo M.-G. Brun

Petit poteau placé sous une fenêtre et jouant le rôle d’allège. Le poteau d’allège n’a pas de fonction symbolique.

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Poteau d’huisserie

Poteau intermédiaire
(all. Zwischenpfosten, Tür- oder Fensterpfosten ; dial. Deer- , Fanschterpfoschte, Zwischepfoschte)

Poteau d'huisserie<br />26, Grand'Rue - Bouxwiller, en pays de Hanau  - Photo M.-G. Brun

Poteau vertical servant de montant à une fenêtre ou à une porte, jouant le même rôle porteur que le poteau cornier.

La maison de la photographie ci-contre a été reconstruite en partie au XVIIIe siècle, avec un ré-emploi de deux poteaux à inscriptions provenant de la maison antérieure. Le poteau commémoratif représenté ici a été utilisé comme poteau de fenêtre, après avoir été coupé sur une partie de sa largeur. Il porte la date 1683, l'emblème des boulangers (le Bretzel) et les noms amputés des maîtres de l'ouvrage : ...H/(LUD)WIG/ ...TZ/ et (AN)NA/ ...HRIN.

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