Retour à L'habitat en Alsace
Sous la direction de Georges Marie BRUN
Terre à labours
Paysans laboureurs
Littéralement laboureurs, classe la plus aisée de la société rurale traditionnelle, paysans assez riches pour posséder un train de culture (animaux de trait). Souvent qualifiés de bourgeois-laboureurs, les deux allant de pair (bourgeois est pris dans le sens de citoyen). On parle aussi de Herrenbauer ou Seigneurs paysans, voire de Rossbür (paysans possédant des chevaux) habitant souvent au centre du village (rue des Herrenbauer…) dans les plus grandes et belles fermes.
Élément oblique d’une ferme de charpente
(all. Kopfstrebe ; dial. Treuband, Kopfstrawe)
L’aisselier est un élément constitutif d’une ferme de charpente : c’est une pièce de bois positionnée suivant un angle d'environ 45° sous l'entrait retroussé d'une ferme de charpente et joignant l'arbalétrier situé sous celle-ci afin de soulager l'assemblage à la jonction des deux pièces.
Dit aussi décharge. Élément de support de fenêtre
Pièces en bois de diverses formes placées entre le plancher et la baie d'une fenêtre, et destinées à supporter l’appui de fenêtre. Les allèges ont de plus, dans la maison alsacienne, une forte valeur symbolique.
Celles qui sont le plus fréquemment utilisées dans le colombage alsacien sont le losange, la croix de Saint-André, le losange barré de la croix de Saint-André, la chaise curule et le svastika.
Construite pour Simon Munck et Anna Maria Lind, cette ferme à cour ouverte de Bettendorf présente un magnifique colombage classique très soigné, avec liens pleins dans les allèges, dessinant des panneaux décoratifs, dont l’un porte un cadran d'horloge sculpté sous une fenêtre. Remarquable sont aussi les allèges à potelets du rez-de-chaussée, les liens obliques à bois courbes et les sablières d’étages qui portent chacune des inscriptions.
Petit toit
(all. Abdach, Pultdach ; dial. Abdach)
Support de fenêtre
(all. Fensterbank, Brustriegel ; dial. Fanschterbank)
Poutre porteuse oblique d’une ferme
(all. Strebe, Band, Bundsparren ; dial. Strawe, Band, Bundsparre)
L’arbalétrier est un élément constitutif d’une ferme de charpente : c’est une poutre porteuse inclinée allant par paire et constituant l'une des parties principales de la ferme. Sa tête reçoit la panne de charpente et les faux entraits, et est plus épaisse que sa base, qui est assemblée dans l'entrait. Il supporte les pannes, qui elles-mêmes reçoivent les chevrons du toit.
Sur la photographie, les étables, au sud, sous toit à demi-croupes, sont en grès crépi et en pan de bois, précédées par un large portique à sept poteaux. Elles font aujourd’hui l’objet d’une entière rénovation. Le document montre une ferme couchée et ses divers éléments : entrait et entrait retroussé par le poinçon (poteau vertical), arbalétrier oblique joignant l’entrait et l’entrait retroussé, aisselier renforçant l’arbalétrier, pannes, chevrons et lattes.
Élément architectonique et décoratif du colombage
Relativement courant en Normandie, l'arbre de vie est rarissime en Alsace en tant qu'élément d'un pan de bois. On le trouve le plus souvent dans la maison du Sundgau.
Cette forme archaïque de poutrage a des origines très anciennes. Elle trouve ses racines dans la civilisation Indo-Européenne et signifie source de vie.
Pour les chrétiens, c'est un rappel biblique de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. On le trouve fréquemment gravé dans l'argile des tuiles protectrices (Schutzziegel), ou peint sur le mobilier polychrome ou sur des panneaux de torchis.
Ligne de jointure de deux toits
(all. Grat ; dial. Grat)
Dans un toit, ligne résultant de la rencontre oblique d'un versant et d’une croupe.
Ci-contre, toit à double pente avec couverture de tuiles mécaniques et de tuiles de type Biberschwanz ou Queue de castor que l’on distingue sur deux rangées à la naissance de la partie inférieure de la couverture. L’arête est formée par la rencontre du versant supérieur et le la fausse croupe. Elle est recouverte de tuiles canal.
Liaison de pièces de bois
(all. Verbindung ; dial. Holzverbendung)
Les travaux de menuiserie requièrent divers modes d'assemblages permettant de réunir deux ou davantage de pièces de bois de façon solide et élégante. Les assemblages varient en fonction les pièces à assembler, de leur place dans l'ouvrage et de la résistance recherchée. Les différents types d’assemblages dans la maison à colombage sont les suivants :
Liaison de pièces de bois
(all. et dial. Halbholz)
Liaison de pièces de bois
Le tenon (all. Nase, Zapfen ; dial. Noos, Zapfe, Stutze) est la partie amincie de façon régulière à l'extrémité d’un poteau, d'une traverse ou d'autres pièces, dimensionnée de façon à s'emboîter dans la mortaise (all. Zapfenloch ; dial. Zapfeloch), partie en creux, de forme rectangulaire, pratiquée dans un élément de colombage, afin de réaliser un assemblage, bloqué à l’aide d'une cheville. L’assemblage à tenon oblique et mortaise avec embrèvement permet de supporter une compression (pied d'arbalétrier).
Liaison de pièces de bois
(all. Schwalbenschwanz ; dial. Schwalweschwanz)
L’assemblage à queue d'aronde est une forme particulière de mi-bois, pratiquée en général à l’extrémité d’une pièce et façonnée en coin (ou queue d'aronde) pour permettre à l’assemblage de travailler en traction. Considéré comme archaïque, cet assemblage disparaît à partir du XVIe siècle.
Liaison de pièces de bois
Liaison de pièces de bois
Liaison de pièces de bois
Liaison de pièces de bois
Petit toit
(all. et dial. Vordach)
Toit à un seul rampant placé au-dessus d'une ouverture ou le long de toute une façade, servant à protéger les fenêtres et la façade de la pluie. En Alsace, l’auvent se prolonge très souvent sur l’ensemble de la façade et certaines maisons possèdent deux, voire trois auvents en façade.
L’auvent n’est pas supporté par des poteaux, car il possède sa propre charpente, solidaire de celle du bâtiment.